mercredi 23 août 2017

ELLE FUT ADMIRABLEMENT COURAGEUSE ET GENEREUSE, MAIS ELLE SE TROMPAIT…




  CE SONT CES MESSIEURS DU VATICAN QUI ONT RAISON, L’AVORTEMENT CONSTITUE PAR DEFINITION, UN “DESASTRE”…


Qu’il soit dès le départ bien entendu qu’il ne s’agit pas d’aborder ici les aspects, éthique, philosophique, sociologique, démographique, sanitaire, et politique, de l’avortement, mais d’aborder son aspect qui est de loin le plus problématique pour nous, celui qui dans un débat public ne se trouve jamais abordé, qu’il s’agisse de cette question ou de toute autre, parce que ceci nécessite de s’aventurer dans les méandres de la “haute métaphysique”, ce à quoi très peu de nos semblables sont exercés, c’est-à-dire son aspect “cosmologique”…

Il s’agit alors en cet aspect cosmologique très rarement envisagé des choses, de tout ce qui relève d’un “ordre universel” généralement insoupçonné de celles-ci, le “cosmos”, ainsi désigné selon le mot grec qui signifie “ordre”, mais que nous ne comprenons habituellement que selon l’utilisation restrictive qu’en font les astrophysiciens pour désigner les concernant, “l’ordre des objets célestes”…

Cependant, pour les anciens Grecs, il était clair que cet ordre des objets célestes, n’était que la manifestation la plus “spectaculaire”, d’un ordre qui s’exprimait dans tous les autres aspects de l’existence, et qui les obligeait. C’est donc dans cette compréhension fondamentale de ce qu’est le “cosmos”, c’est-à-dire “l’ordre universel des choses”, que nous emploieront ce terme ici et corrélativement, celui de son étude, la “cosmologie”…

Partant de là, l’œuvre de la courageuse madame Veil possède trois aspects différents qu’il convient d’envisager successivement. Il y a tout d’abord le fait que la loi qu’elle est parvenue à faire adopter, grâce à un engagement et une détermination sans faille, au bout d’un débat passionné, a mis enfin un terme à cette situation indigne et inadmissible que constituait pour les femmes, leur marchandage et leur mise en danger, dans les avortements clandestins. Ceux-ci constituaient alors les seuls recours pour les femmes en situation difficile, qui ne pouvaient assumer sereinement une grossesse qu’elles n’avaient pas désirée, à une époque ou la pratique déculpabilisée et la maitrise des techniques de la contraception, n’étaient encore, ni pleinement entrées dans les mœurs, ni bien maitrisées par beaucoup de femmes et d’hommes.

Cependant, est rapidement apparu une conséquence fâcheuse de l’application de cette loi, à savoir le fait qu’elle à conduit à une surprenante et attristante “déresponsabilisation” des couples face à l’acte sexuel et l’éventualité que, sauf pour eux à prendre des mesures simples de contraception, ils deviennent logiquement parents par celui-ci…

Car, toutes les autres explications sont bien peu convaincantes pour rendre compte du fait qu’alors même que les techniques de contraception étaient devenues abordables pour tous et désormais entrées dans les mœurs, il s’est maintenu un nombre d’avortements aussi grand que du temps où il n’existait pratiquement pas de tels moyens, ce qui correspond à une totale “désacralisation” de la procréation, alors qu’il devrait être bien clair pour tous qu’il ne saurait y avoir d’acte plus fondamental relevant de la responsabilité des humains, que celui de donner la vie...

Il est facile de comprendre que cette attitude désinvolte d’un si grand nombre de couples face à la logique obligée des choses, face donc au cosmos, leur totale irresponsabilité à ce sujet, est la marque d’une grave défaillance de cette société quant à ce qui devrait être la compréhension qu’elle a d’elle-même, et quant à ce que devrait être son exigence.

Mais, l’aspect le plus regrettable de la loi Veil, c’est d’avoir mis fin au débat lui-même concernant cette question. Ceci, parce que beaucoup de citoyens ont alors considéré que nous étions parvenu à ce sujet à une vérité définitive, coulée dans le bronze avec cette loi, à savoir l’innocuité totale et formellement établie de l’avortement, et qu’il ne pouvait et ne devait donc plus y avoir matière à débat à ce sujet. Or, cette attitude, cette fin de non recevoir, n’a aucun sens compte tenu de la logique dialectique même de tout débat, mais surtout, compte tenu de toutes les “conventions” qui durent fatalement être faites pour assoir cette loi, comme par exemple la fixation arbitraire d’une date limite qui est d’ailleurs variable selon les pays, pour pouvoir procéder à un avortement.

La stérilisation de ce débat sur l’avortement par l’hégémonie d’une pensée dominante pour laquelle les opposants à l’avortement ne sont que des attardés, des intégristes religieux, des réactionnaires, quand ne se trouve pas carrément mise en cause leur capacité conceptuelle, n’a pas permis que les citoyens soient alertés quant à la nécessité d’approfondir les choses bien au-delà de leur simple évidence. C’est ainsi qu’en posant à un partisan de l’avortement la question :

“ Que se passe-t-il une fois qu’une femme a avorté…? ”

Il répond invariablement “rien”, parce qu’effectivement il ne semble visiblement rien se passer qui soit lié à cet événement, et ce, même si manifestement “il se passe” malgré cela, puisque le temps poursuit son cours. Mais, ce partisan de l’avortement se trouve alors à des années lumière de l’idée selon laquelle la suite des événements pourrait porter la marque de ce geste. C’est ainsi le cas pour tous ceux qui ne se sont jamais offert une réflexion approfondie sur ce phénomène dont nous avons justement tant de mal à rendre compte, et que nous appelons “le temps”…

Pour la plupart d’entre eux, nos concitoyens et même parmi eux, certains physiciens qui en notent la mesure “t”, considèrent encore confusément que le temps constituerait un phénomène tel qu’en lui-même, qui s’écoulerait donc par lui-même, et dont nous ne ferions que constater et subir le hasard de ses événements…

Cependant, le sage Egyptien quant à lui proclamait il y a déjà plus de quatre mille ans :

“…Hasard n’est que le nom donné à la loi méconnue…”

Ceci, pour signifier clairement qu’il n’existe pas de “hasard”, selon la compréhension qui est habituellement la nôtre de ce terme, car le temps est une manifestation de l’ordre des choses, celui obligé de la succession de celles-ci, telles qu’elles procèdent les unes des autres.

Comprenons simplement ici que l’instant à venir ne peut que procéder en lui succédant  de l’instant présent, et qu’il se trouvera par cela fatalement caractérisé par des dispositions de cet instant présent. Ceci, de sorte que les caractères de cet instant à venir n’auront absolument rien de hasardeux, puisqu’ils seront strictement déduit de ceux de l’instant présent, ce qui revient à dire que le futur se construit forcément selon le présent auquel nous participons, ce qui établit notre responsabilité face à ce futur.

Ceci signifie que le temps se développe forcément d’une façon logique, selon une loi, qui est la fameuse Loi des écritures, et le sage ajoutait à ce sujet :

“…Il existe de nombreux plans de causalité, mais rien n’échappe à la Loi…”

Ceci pour dire que le temps se développe pour nous forcément selon des “choix”, et des choix qui sont les nôtres, qu’ils soient conscients ou non, volontaires ou non, et là, il est bien clair que tous ceux qui n’ont jamais approfondi ces questions, ne peuvent que tomber des nues en lisant cela…

Comprenons simplement que cette Loi est celle de la succession obligée des choses, qui tient au fait que tels que les instants se déduisent successivement les uns des autres, les choses procèdent corrélativement nécessairement elles aussi, les unes des autres, ce qui fait qu’elles ne peuvent justement être toutes “en même temps”, et c’est précisément de cette succession obligée que procède le temps…

Observons alors que selon cette Loi, une chose ne peut bien sûr apparaitre qu’au prix de la disparition de celle dont elle se déduit en lui succédant, et soyons bien attentifs au fait que cet énoncé possède comme corolaire le fait que toute disparition d’une chose, en implique une à venir qui procède d’elle en s’en déduisant. Nous sommes là, face à une implication “cosmologique”, celle qui a justifié la pratique durant des siècles de ce que nous connaissons comme étant l’acte de “sacrifice”, dans de nombreuses sociétés, où il s’agissait alors dans des situations difficiles, de faire disparaitre un ou plusieurs êtres, pour que puisse apparaitre une chose jugée indispensable à la collectivité…

Retenons donc bien que si selon la Loi, toute apparition nécessite une disparition préalable, symétriquement, toute disparition implique une apparition lui succédant, même si comme c’est le cas la plupart des fois, cet événement ne lui semble en rien être lié. Ainsi, en aucune circonstance un être ne saurait disparaitre sans que cette disparition ne possède une implication quelconque à venir.

Ceci pour dire que provoquer la disparition d’un être tel qu’un fœtus, constitue en quelque sorte un acte “sacrificiel”, selon la compréhension qu’en avaient les anciens, et bien loin de l’idée confusément admise par la plupart des gens que les choses s’en arrêtent tout simplement là, cet acte possède fatalement une implication à venir insoupçonnée, et toute la question est de savoir alors quoi, quelle en est l’importance et l’éventuelle gravité… ?

En fait, ce qui crée l’irresponsabilité de tant de personnes face au développement d’un temps qu’elles vivent comme hasardeux, c’est parce qu’elles manquent de prendre conscience qu’en réalité, il ne nous “arrive” absolument rien, et insistons bien la dessus. Ceci, parce que ce ne sont pas les événements qui nous adviennent, mais tout au contraire nous qui “allons”. C’est en effet nous qui mine de rien, nous déplaçons dans le temps tout comme d’ailleurs nous nous déplaçons dans l’espace. C’est donc nous qui allons au devant des événements, selon notre “être”, terme qui signifie précisément notre “déplacement dans le temps”.

Retenons donc que “être”, ce n’est pas subir un temps qui “se passe” selon lui-même, mais c’est “se déplacer” dans le temps, en provoquant l’aspect cinétique de celui-ci, ce qui crée l’illusion que c’est lui qui passe, comme nous pouvons avoir l’illusion dans un train en marche, que c’est le paysage qui se déplace…

De là vient l’identification que nous faisons souvent entre “l’être” et “l’aller”, comme lorsque nous demandons à quelqu’un comment “il va”, pour savoir comment “il est”. Or, s’il est évident que lors d’un déplacement dans l’espace, il nous faut nous conduire afin d’éviter les obstacles, il en est exactement de même concernant notre déplacement dans le temps. Car, il se trouve aussi des obstacles sur le parcours temporel, et il nous faut donc “nous conduire” correctement, afin de les éviter, puisque c’est notre rencontre avec eux selon notre être, qui constitue les événements malheureux…

La difficulté réside alors dans le fait que ces obstacles temporels ne sont pas visibles, et qu’ils nécessitent donc d’être “prévus” ce qui, dans le plupart des civilisations était jusqu’alors la charge de “l’augure”. Ce sont les invasions barbares qui tout à la fois, vont provoquer la chute de l’empire romain, et amener en son espace un nouveau mode de pensée qui, ne comprenant la raison des choses que par leur antériorité et donc en leur déniant toute “vocation”, entrainera l’abandon de la préoccupation de “prévision”.

Cependant, instruites par l’expérience, les sociétés humaines avaient fini par “baliser” un itinéraire temporel sécurisé, et avaient constitué un véritable “code de la route” temporel, nous imposant de bien nous conduire, pour ne pas faire des embardées désastreuses dans le décor. Mais ces règles “comportementales” qui n’étaient pas établies sur le raisonnement, vont être balayées par un nouveau courant de pensée rationaliste contemporain, selon lequel il ne suffit pas que la nocivité d’une démarche soit prétendue selon une tradition religieuse, qui peut n’être qu’un archaïsme issu du fond des âges. Il faut que cette nocivité fasse l’objet d’une démonstration claire, pour que cette démarche soit condamnable, faute de quoi elle s’inscrit naturellement dans l’exercice des libertés auquel nul ne doit s’opposer…

Le problème c’est que si toutes les démonstrations s’opèrent selon le sens de la Loi qui “prévoit”, le fait “à venir” découlant du fait “présent”, la Loi quant à elle ne découlant de rien, elle n’est absolument pas démontrable. La logique de ses prévisions constitue des “préceptes”, des recommandations comportementales dont le bien fondé n’est pas démontrable, et dont les gens du Vatican sont instruits par les exégèses qu’ils tirent de l’étude approfondie de textes anciens, en lesquels ils ont tout simplement “foi”. Ils se bornent alors à les justifier auprès de leurs ouailles par une morale de plus en plus contestée par ceux-ci, parce qu’elle ne leur fournit pas d’explication satisfaisante du bien fondé, ni des interdits, ni des obligations.

C’est parce qu’ils sont parvenus à la connaissance des préceptes par les voies de la grande Tradition et non par celle de la cosmologie, que jusqu’à ce jour les gens du Vatican n’ont pas pu faire passer ce message essentiel à savoir que nous autres humains sur cette Terre, nous ne pouvons manquer d’être entièrement responsables par tous nos faits et gestes, de tout ce qui semble simplement nous advenir sans que nous n’y soyons pour rien, parce qu’en réalité, il s’agit de tout ce vers quoi nous allons nous-mêmes selon notre conduite, et que dans ces conditions, une bonne conduite s’impose à nous afin d’éviter les désastres…

Il serait beaucoup trop long et surtout beaucoup trop démoralisant pour un lecteur non averti, d’établir précisément ici la “nocivité totale” de l’acte d’avortement. Mais, disons pour faire court que la suppression du fœtus, tel que celui-ci constitue la potentialité d’un fait à venir procédant de nous selon la Loi, correspond à une contradiction de ce par quoi nous nous trouvons déterminés à “aller”, selon un développement de temps logique de notre “être”. Ce geste porte donc atteinte directement à notre être, étant entendu que “mal aller”, ne peut pas correspondre à “bien être”, selon l’identité entre l’être et l’aller que nous avons déjà établie…

Plus grave encore, il y a le fait que cette détermination à “aller”, qui est donc une détermination à “l’avenir”, correspond selon cette implication temporelle, à ce par quoi nous nous trouvons déterminés à atteindre un “au-delà” de notre “actuel”, autrement dit, un au-delà de notre être, tel qu’il se trouve déjà selon sa “nature”. Comprenons que c’est corrélativement à cette détermination  temporelle, que ce trouve établie selon une tentative de dépassement de notre “nature”, notre détermination à une “culture” telle que chez “l’animal bipède humanisé” que nous sommes, celle-ci développe une “humanité” qui contrarie notre “animalité”.

Ainsi, en plus de créer chez les individus une atteinte à la plénitude de leur être qui leur cause un malaise indicible et confus d’autant plus pénible pour eux, qu’ils demeurent sans la moindre explication de sa raison, il apparait que d’une façon totalement insoupçonnée, cette pratique sacrificielle que constitue l’avortement provoque une régression de l’exigence culturelle d’une société, de la correction de ses mœurs, et participe insidieusement à la ruine de son devenir…

Il s’agit donc bien d’un “désastre”, dans le sens fondamental d’une rupture d’avec les “cieux” (asteris), dans la mesure où notre détermination culturelle se trouve sous-tendue par un “tropisme” qui est responsable entre autres de notre station debout, qui est du à l’exercice des objets célestes sur nous selon la loi de la gravitation universelle du grand Newton, et qui correspond d’ailleurs au “Ka” des anciens Egyptiens…

C’est en effet par rapport à ce mouvement que nous est signifié le temps et que nous nous trouvons donc inscrit dans ce temps et déterminés à “aller”, et quand il y a “désastre”, c’est-à-dire rupture avec cette détermination, fatalement, nous “n’allons” plus. Observons alors à cette occasion, que ce mouvement des objets célestes nous signifie donc bel et bien “l’avenir”, comme le prétendent depuis toujours les astrologues…

                                                                             Paris, le 4 juillet 2017
                                                                                   Richard Pulvar
                    

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