CE SONT CES MESSIEURS DU VATICAN QUI
ONT RAISON, L’AVORTEMENT CONSTITUE PAR DEFINITION, UN
“DESASTRE”…
Qu’il soit
dès le départ bien entendu qu’il ne s’agit pas d’aborder ici les aspects,
éthique, philosophique, sociologique, démographique, sanitaire, et politique,
de l’avortement, mais d’aborder son aspect qui est de loin le plus
problématique pour nous, celui qui dans un débat public ne se trouve jamais
abordé, qu’il s’agisse de cette question ou de toute autre, parce que ceci
nécessite de s’aventurer dans les méandres de la “haute métaphysique”, ce à
quoi très peu de nos semblables sont exercés, c’est-à-dire son aspect
“cosmologique”…
Il s’agit
alors en cet aspect cosmologique très rarement envisagé des choses, de tout ce
qui relève d’un “ordre universel” généralement insoupçonné de celles-ci, le
“cosmos”, ainsi désigné selon le mot grec qui signifie “ordre”, mais que nous
ne comprenons habituellement que selon l’utilisation restrictive qu’en font les
astrophysiciens pour désigner les concernant, “l’ordre des objets célestes”…
Cependant,
pour les anciens Grecs, il était clair que cet ordre des objets célestes,
n’était que la manifestation la plus “spectaculaire”, d’un ordre qui
s’exprimait dans tous les autres aspects de l’existence, et qui les obligeait.
C’est donc dans cette compréhension fondamentale de ce qu’est le “cosmos”,
c’est-à-dire “l’ordre universel des choses”, que nous emploieront ce terme ici
et corrélativement, celui de son étude, la “cosmologie”…
Partant de
là, l’œuvre de la courageuse madame Veil possède trois aspects différents qu’il
convient d’envisager successivement. Il y a tout d’abord le fait que la loi
qu’elle est parvenue à faire adopter, grâce à un engagement et une
détermination sans faille, au bout d’un débat passionné, a mis enfin un terme à
cette situation indigne et inadmissible que constituait pour les femmes, leur
marchandage et leur mise en danger, dans les avortements clandestins. Ceux-ci
constituaient alors les seuls recours pour les femmes en situation difficile,
qui ne pouvaient assumer sereinement une grossesse qu’elles n’avaient pas
désirée, à une époque ou la pratique déculpabilisée et la maitrise des
techniques de la contraception, n’étaient encore, ni pleinement entrées dans
les mœurs, ni bien maitrisées par beaucoup de femmes et d’hommes.
Cependant,
est rapidement apparu une conséquence fâcheuse de l’application de cette loi, à
savoir le fait qu’elle à conduit à une surprenante et attristante
“déresponsabilisation” des couples face à l’acte sexuel et l’éventualité que,
sauf pour eux à prendre des mesures simples de contraception, ils deviennent
logiquement parents par celui-ci…
Car, toutes
les autres explications sont bien peu convaincantes pour rendre compte du fait
qu’alors même que les techniques de contraception étaient devenues abordables
pour tous et désormais entrées dans les mœurs, il s’est maintenu un nombre d’avortements
aussi grand que du temps où il n’existait pratiquement pas de tels moyens, ce
qui correspond à une totale “désacralisation” de la procréation, alors qu’il
devrait être bien clair pour tous qu’il ne saurait y avoir d’acte plus
fondamental relevant de la responsabilité des humains, que celui de donner la
vie...
Il est
facile de comprendre que cette attitude désinvolte d’un si grand nombre de
couples face à la logique obligée des choses, face donc au cosmos, leur totale
irresponsabilité à ce sujet, est la marque d’une grave défaillance de cette
société quant à ce qui devrait être la compréhension qu’elle a d’elle-même, et
quant à ce que devrait être son exigence.
Mais,
l’aspect le plus regrettable de la loi Veil, c’est d’avoir mis fin au débat lui-même
concernant cette question. Ceci, parce que beaucoup de citoyens ont alors
considéré que nous étions parvenu à ce sujet à une vérité définitive, coulée
dans le bronze avec cette loi, à savoir l’innocuité totale et formellement
établie de l’avortement, et qu’il ne pouvait et ne devait donc plus y avoir
matière à débat à ce sujet. Or, cette attitude, cette fin de non recevoir, n’a
aucun sens compte tenu de la logique dialectique même de tout débat, mais
surtout, compte tenu de toutes les “conventions” qui durent fatalement être
faites pour assoir cette loi, comme par exemple la fixation arbitraire d’une
date limite qui est d’ailleurs variable selon les pays, pour pouvoir procéder à
un avortement.
La
stérilisation de ce débat sur l’avortement par l’hégémonie d’une pensée
dominante pour laquelle les opposants à l’avortement ne sont que des attardés,
des intégristes religieux, des réactionnaires, quand ne se trouve pas carrément
mise en cause leur capacité conceptuelle, n’a pas permis que les citoyens soient
alertés quant à la nécessité d’approfondir les choses bien au-delà de leur
simple évidence. C’est ainsi qu’en posant à un partisan de l’avortement la
question :
“ Que se
passe-t-il une fois qu’une femme a avorté…? ”
Il répond
invariablement “rien”, parce qu’effectivement il ne semble visiblement rien se
passer qui soit lié à cet événement, et ce, même si manifestement “il se passe”
malgré cela, puisque le temps poursuit son cours. Mais, ce partisan de
l’avortement se trouve alors à des années lumière de l’idée selon laquelle la
suite des événements pourrait porter la marque de ce geste. C’est ainsi le cas
pour tous ceux qui ne se sont jamais offert une réflexion approfondie sur ce
phénomène dont nous avons justement tant de mal à rendre compte, et que nous
appelons “le temps”…
Pour la
plupart d’entre eux, nos concitoyens et même parmi eux, certains physiciens qui
en notent la mesure “t”, considèrent encore confusément que le temps
constituerait un phénomène tel qu’en lui-même, qui s’écoulerait donc par
lui-même, et dont nous ne ferions que constater et subir le hasard de ses
événements…
Cependant,
le sage Egyptien quant à lui proclamait il y a déjà plus de quatre mille
ans :
“…Hasard
n’est que le nom donné à la loi méconnue…”
Ceci, pour
signifier clairement qu’il n’existe pas de “hasard”, selon la compréhension qui
est habituellement la nôtre de ce terme, car le temps est une manifestation de
l’ordre des choses, celui obligé de la succession de celles-ci, telles qu’elles
procèdent les unes des autres.
Comprenons
simplement ici que l’instant à venir ne peut que procéder en lui succédant de l’instant présent, et qu’il se trouvera
par cela fatalement caractérisé par des dispositions de cet instant présent.
Ceci, de sorte que les caractères de cet instant à venir n’auront absolument
rien de hasardeux, puisqu’ils seront strictement déduit de ceux de l’instant
présent, ce qui revient à dire que le futur se construit forcément selon le
présent auquel nous participons, ce qui établit notre responsabilité face à ce
futur.
Ceci
signifie que le temps se développe forcément d’une façon logique, selon une
loi, qui est la fameuse Loi des écritures, et le sage ajoutait à ce
sujet :
“…Il existe
de nombreux plans de causalité, mais rien n’échappe à la Loi…”
Ceci pour
dire que le temps se développe pour nous forcément selon des “choix”, et des
choix qui sont les nôtres, qu’ils soient conscients ou non, volontaires ou non,
et là, il est bien clair que tous ceux qui n’ont jamais approfondi ces
questions, ne peuvent que tomber des nues en lisant cela…
Comprenons
simplement que cette Loi est celle de la succession obligée des choses, qui
tient au fait que tels que les instants se déduisent successivement les uns des
autres, les choses procèdent corrélativement nécessairement elles aussi, les
unes des autres, ce qui fait qu’elles ne peuvent justement être toutes “en même
temps”, et c’est précisément de cette succession obligée que procède le temps…
Observons
alors que selon cette Loi, une chose ne peut bien sûr apparaitre qu’au prix de
la disparition de celle dont elle se déduit en lui succédant, et soyons bien
attentifs au fait que cet énoncé possède comme corolaire le fait que toute
disparition d’une chose, en implique une à venir qui procède d’elle en s’en
déduisant. Nous sommes là, face à une implication “cosmologique”, celle qui a
justifié la pratique durant des siècles de ce que nous connaissons comme étant
l’acte de “sacrifice”, dans de nombreuses sociétés, où il s’agissait alors dans
des situations difficiles, de faire disparaitre un ou plusieurs êtres, pour que
puisse apparaitre une chose jugée indispensable à la collectivité…
Retenons
donc bien que si selon la Loi, toute apparition nécessite une disparition
préalable, symétriquement, toute disparition implique une apparition lui
succédant, même si comme c’est le cas la plupart des fois, cet événement ne lui
semble en rien être lié. Ainsi, en aucune circonstance un être ne saurait
disparaitre sans que cette disparition ne possède une implication quelconque à
venir.
Ceci pour
dire que provoquer la disparition d’un être tel qu’un fœtus, constitue en
quelque sorte un acte “sacrificiel”, selon la compréhension qu’en avaient les
anciens, et bien loin de l’idée confusément admise par la plupart des gens que
les choses s’en arrêtent tout simplement là, cet acte possède fatalement une
implication à venir insoupçonnée, et toute la question est de savoir alors
quoi, quelle en est l’importance et l’éventuelle gravité… ?
En fait, ce
qui crée l’irresponsabilité de tant de personnes face au développement d’un
temps qu’elles vivent comme hasardeux, c’est parce qu’elles manquent de prendre
conscience qu’en réalité, il ne nous “arrive” absolument rien, et insistons
bien la dessus. Ceci, parce que ce ne sont pas les événements qui nous
adviennent, mais tout au contraire nous qui “allons”. C’est en effet nous qui
mine de rien, nous déplaçons dans le temps tout comme d’ailleurs nous nous
déplaçons dans l’espace. C’est donc nous qui allons au devant des événements,
selon notre “être”, terme qui signifie précisément notre “déplacement dans le
temps”.
Retenons
donc que “être”, ce n’est pas subir un temps qui “se passe” selon lui-même,
mais c’est “se déplacer” dans le temps, en provoquant l’aspect cinétique de
celui-ci, ce qui crée l’illusion que c’est lui qui passe, comme nous pouvons
avoir l’illusion dans un train en marche, que c’est le paysage qui se déplace…
De là vient
l’identification que nous faisons souvent entre “l’être” et “l’aller”, comme
lorsque nous demandons à quelqu’un comment “il va”, pour savoir comment “il
est”. Or, s’il est évident que lors d’un déplacement dans l’espace, il nous
faut nous conduire afin d’éviter les obstacles, il en est exactement de même
concernant notre déplacement dans le temps. Car, il se trouve aussi des
obstacles sur le parcours temporel, et il nous faut donc “nous conduire”
correctement, afin de les éviter, puisque c’est notre rencontre avec eux selon
notre être, qui constitue les événements malheureux…
La
difficulté réside alors dans le fait que ces obstacles temporels ne sont pas
visibles, et qu’ils nécessitent donc d’être “prévus” ce qui, dans le plupart
des civilisations était jusqu’alors la charge de “l’augure”. Ce sont les
invasions barbares qui tout à la fois, vont provoquer la chute de l’empire
romain, et amener en son espace un nouveau mode de pensée qui, ne comprenant la
raison des choses que par leur antériorité et donc en leur déniant toute
“vocation”, entrainera l’abandon de la préoccupation de “prévision”.
Cependant,
instruites par l’expérience, les sociétés humaines avaient fini par “baliser”
un itinéraire temporel sécurisé, et avaient constitué un véritable “code de la
route” temporel, nous imposant de bien nous conduire, pour ne pas faire des
embardées désastreuses dans le décor. Mais ces règles “comportementales” qui
n’étaient pas établies sur le raisonnement, vont être balayées par un nouveau
courant de pensée rationaliste contemporain, selon lequel il ne suffit pas que
la nocivité d’une démarche soit prétendue selon une tradition religieuse, qui
peut n’être qu’un archaïsme issu du fond des âges. Il faut que cette nocivité
fasse l’objet d’une démonstration claire, pour que cette démarche soit
condamnable, faute de quoi elle s’inscrit naturellement dans l’exercice des
libertés auquel nul ne doit s’opposer…
Le problème
c’est que si toutes les démonstrations s’opèrent selon le sens de la Loi qui
“prévoit”, le fait “à venir” découlant du fait “présent”, la Loi quant à elle
ne découlant de rien, elle n’est absolument pas démontrable. La logique de ses
prévisions constitue des “préceptes”, des recommandations comportementales dont
le bien fondé n’est pas démontrable, et dont les gens du Vatican sont instruits
par les exégèses qu’ils tirent de l’étude approfondie de textes anciens, en
lesquels ils ont tout simplement “foi”. Ils se bornent alors à les justifier
auprès de leurs ouailles par une morale de plus en plus contestée par ceux-ci,
parce qu’elle ne leur fournit pas d’explication satisfaisante du bien fondé, ni
des interdits, ni des obligations.
C’est parce
qu’ils sont parvenus à la connaissance des préceptes par les voies de la grande
Tradition et non par celle de la cosmologie, que jusqu’à ce jour les gens du
Vatican n’ont pas pu faire passer ce message essentiel à savoir que nous autres
humains sur cette Terre, nous ne pouvons manquer d’être entièrement
responsables par tous nos faits et gestes, de tout ce qui semble simplement
nous advenir sans que nous n’y soyons pour rien, parce qu’en réalité, il s’agit
de tout ce vers quoi nous allons nous-mêmes selon notre conduite, et que dans
ces conditions, une bonne conduite s’impose à nous afin d’éviter les désastres…
Il serait
beaucoup trop long et surtout beaucoup trop démoralisant pour un lecteur non
averti, d’établir précisément ici la “nocivité totale” de l’acte d’avortement.
Mais, disons pour faire court que la suppression du fœtus, tel que celui-ci
constitue la potentialité d’un fait à venir procédant de nous selon la Loi,
correspond à une contradiction de ce par quoi nous nous trouvons déterminés à
“aller”, selon un développement de temps logique de notre “être”. Ce geste
porte donc atteinte directement à notre être, étant entendu que “mal aller”, ne
peut pas correspondre à “bien être”, selon l’identité entre l’être et l’aller
que nous avons déjà établie…
Plus grave
encore, il y a le fait que cette détermination à “aller”, qui est donc une
détermination à “l’avenir”, correspond selon cette implication temporelle, à ce
par quoi nous nous trouvons déterminés à atteindre un “au-delà” de notre
“actuel”, autrement dit, un au-delà de notre être, tel qu’il se trouve déjà
selon sa “nature”. Comprenons que c’est corrélativement à cette
détermination temporelle, que ce trouve
établie selon une tentative de dépassement de notre “nature”, notre
détermination à une “culture” telle que chez “l’animal bipède humanisé” que
nous sommes, celle-ci développe une “humanité” qui contrarie notre “animalité”.
Ainsi, en
plus de créer chez les individus une atteinte à la plénitude de leur être qui
leur cause un malaise indicible et confus d’autant plus pénible pour eux,
qu’ils demeurent sans la moindre explication de sa raison, il apparait que
d’une façon totalement insoupçonnée, cette pratique sacrificielle que constitue
l’avortement provoque une régression de l’exigence culturelle d’une société, de
la correction de ses mœurs, et participe insidieusement à la ruine de son
devenir…
Il s’agit
donc bien d’un “désastre”, dans le sens fondamental d’une rupture d’avec les
“cieux” (asteris), dans la mesure où notre détermination culturelle se trouve
sous-tendue par un “tropisme” qui est responsable entre autres de notre station
debout, qui est du à l’exercice des objets célestes sur nous selon la loi de la
gravitation universelle du grand Newton, et qui correspond d’ailleurs au “Ka”
des anciens Egyptiens…
C’est en
effet par rapport à ce mouvement que nous est signifié le temps et que nous
nous trouvons donc inscrit dans ce temps et déterminés à “aller”, et quand il y
a “désastre”, c’est-à-dire rupture avec cette détermination, fatalement, nous
“n’allons” plus. Observons alors à cette occasion, que ce mouvement des objets
célestes nous signifie donc bel et bien “l’avenir”, comme le prétendent depuis
toujours les astrologues…
Paris,
le 4 juillet 2017
Richard Pulvar
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