lundi 3 décembre 2012

LA MYSTIFICATION SOUS LE NOM DE “CRISE”, D’UNE ESCROQUERIE PLANETAIRE


Qu’est-ce que la crise ?

C’est un dysfonctionnement qui résulte du détournement des instruments financiers qui servent normalement à faire fonctionner l’appareil productif, et dont le service se trouvait habituellement rémunéré selon un pourcentage des bénéfices tirés justement de la  production, pour pouvoir obtenir par des méthodes spéculatives, une rente financière bien supérieure, mais sans plus aucune production.

Cette augmentation de la puissance financière, sans une augmentation corrélative des richesses matérielles ou intellectuelles qu’elle est censée financer et en permettre l’échange, et dont la valeur prétendue ne repose donc que sur son libellé, ne correspond tout simplement à rien d’autre qu’à de la fabrication, malheureusement légale il est vrai, de “ fausse monnaie”...

Ainsi, par delà toutes les justifications évoquées, plus fallacieuses les unes que les autres telles que, le manque d’ardeur à l’effort prétendu des citoyens, les salaires trop élevés, les acquis sociaux trop généreux, les abus de la solidarité faits par des nécessiteux étrangers, le renchérissement des matières premières, et la concurrence déloyale des autres nations, cette crise n’est en réalité rien d’autre, dans ses fondements que cachent ses développement formels occasionnels et spectaculaires, que le résultat de ce qu’il convient bien de nommer, une “gigantesque escroquerie planétaire”.

Cette crise a ainsi atteint une dimension apocalyptique, par le fait que les entreprises, les banques et les institutions financières avec leurs innombrables “Kerviel”, se sont enivrées des années durant aux sources stupéfiantes de l’argent facile. Et ceci, sans le moindre scrupule quant au fait que la richesse dont elles se sont ainsi accaparées sans absolument rien produire, en feignant de croire que c’était leur argent qui travaillait, alors même que celui-ci ne servait plus à permettre qu’au moins, d’autres produisent cette richesse, n’était en réalité que du vol.

 Mais, ce désastre est du surtout au fait que sous la mauvaise conduite de dirigeants carriéristes, uniquement préoccupés de jouir de l’exercice du pouvoir, et peu scrupuleux quant aux obligations morales de leur charge, les états ont joués dans cette affaire le triple rôle détestable de faux monnayeurs, en s’offrant sans retenue la facilité de déficits budgétaires, de receleurs, en utilisant alors pour combler ces déficits, l’argent issu de l’escroquerie, et de “blanchisseurs” en faisant en sorte que par les rouages des économies nationales, la fausse monnaie ne soit plus dissociable de la vraie...

Et, si tous les bobards par lesquels ils ont rendu les citoyens responsables eux-mêmes, des difficultés auxquelles ils avaient à faire face, tous ces mensonges qui leur ont servi jusqu’ici à masquer leur “forfaiture”, ont eu un tel succès, c’est qu’ils se sont servi pour cela, ce qui constitue peut-être le seul élément de justice dans cette affaire, de cette disposition commune aux nations, d’une moitié de leur population de détester sans retenue l’autre moitié, qu’on se charge alors de rendre responsable des dégâts. Ceci, de sorte que de ce point de vue, tous ces peuples dans l’embarras n’ont en réalité, que ce qu’ils méritent...

Cette crise se manifeste donc selon le cercle vicieux suivant, à savoir que c’est aux escrocs mêmes qui les ont ruinées, et le comble, avec la complicité de leur dirigeants, que pour pouvoir continuer à fonctionner, les nations empruntent des sommes considérables, lesquelles sommes ont justement été constituées chez les préteurs, par ce qui leur a été volé.

C’est donc à ceux-là mêmes qui les ont volées, que les victimes s’adressent pour pouvoir finir leur fin de mois, en leur empruntant de l’argent que les escrocs prétendent être le leur, alors que c’est justement celui qu’ils ont volé à ceux qui maintenant viennent le leur emprunter, et avec d’énormes intérêts...

Ahurissant...!

Il est facile de comprendre que par delà les arguments de raison des grands prêtres médiatiques de la science économique, pour lesquels la seule façon pour que les choses aillent mieux, c’est d’accepter avec des plans d’austérité qui se suivent sans fin, qu’elles aillent tous les jours un peu plus mal que la veille, qu’il n’y a en réalité aucune solution budgétaire ou économique, pour se libérer d’un système dans lequel on emprunte auprès de ceux qui vous volent, pour remplacer ce qu’ils vous ont volé, en leur devant ainsi de plus en plus ce qu’ils continuent de vous voler...

Bien sûr que l’austérité s’impose aujourd’hui comme on nous le dit. Mais, elle ne s’impose justement que pour la continuité du système, et ils sont encore nombreux ceux qui naïvement, pensent qu’il est possible d’y trouver une solution, selon le baratin de leur leader.

Il est plus que temps que cette crise soit enfin dénoncée pour ce qu’elle est, à savoir clairement une “escroquerie”, montée par des mafias qui ont fait de la finance, un instrument de domination universelle.

Notre difficulté réside dans le fait que, pas davantage que de solution économique ou budgétaire, il n’y a pas de solution politique selon les rouages habituels de notre démocratie, pour nous sortir de ce piège. Car la seule solution pour en finir avec ces voleurs qui nous rendent redevable de ce qu’ils nous ont volé en nous le prêtant, c’est de faire une bonne fois pour toutes, “défaut sur la dette”, c’est à dire refuser tout simplement de rembourser ce qui nous a été volé. Mais, les maîtres obscurs de ces mafias financières tentaculaires, sont parvenus à placer leurs “seconds couteaux”, à la tête tout à la fois, des partis politiques établis, des institutions financières nationales et internationales, et même à la tête des gouvernements et des états. Ceci, pour éviter la contagion de l’exemple des pays qui ont fait avantageusement défaut sur cette dette, ou l’exemple de ceux dont on présente les chefs comme étant des dictateurs, parce qu’ils ne font pas de dette...

Il est temps de prendre conscience que les partis politiques et les administrations sont sous la direction d’hommes qui, s’ils ne sont pas directement des agents de ces mafias, sont pour le moins des individus dont la philosophie politique les amènent à agir dans leur sens, raison pour laquelle elles ont favorisé plus ou moins ouvertement leurs carrières. C’est le cas pour de nombreux leaders politiques, qui demeurent persuadés du fond de leur narcissisme hypertrophié, de devoir leur parcours politique à leur charisme, alors qu’ils ne le doivent qu’à une habile manipulation médiatique organisée par ceux qui ont misé sur eux.

Dès lors, admettons que se libérer du carcan d’un système politique verrouillé, par ceux qui assoiffés de domination, prétendent nous réduire définitivement au statut d’esclave par endettement, ne porte qu’un nom, la “Révolution”.


                          Paris, le 3 décembre 2012
                                   Richard Pulvar
     

LA SOUFFRANCE D’UNE SOUS-FRANCE

                   
Ces hommes sont-ils la cause de notre actuel désarroi ?

Non bien sûr, mais ils en sont par leur total égarement, la parfaite représentation.

Les atermoiements d’un président de la république qui, ne sachant plus à quel saint se vouer, finit par n’avoir d’oreille que pour ceux qui bénéficient de puissants porte-voix auprès de lui, les crispations d’un ministre de l’intérieur dont l’affichage de fermeté tel qu’il se veut dissuasif, montre au contraire sa crainte à tout instant, de perdre le contrôle de la situation, et les rodomontades d’un nouveau “Tartarin”, qui veut faire passer ses pitreries et ses coups de gueule, pour une politique industrielle, nous révèlent qu’en réalité, nous sommes bien loin d’être réellement “gouvernés”.

Quant à l’opposition, elle ne peut en rien constituer un recours éventuel, compte tenu que par delà ses sarcasmes, elle demeure privée de tout discours politique construit, incapable qu’elle se sait de par son bilan accablant des cinq dernières années, de pouvoir apporter quelque solution que ce soit aux redoutables problèmes qui nous étreignent. Elle se saborde alors elle-même, par un furieux combat de chefs.
Dès lors, quelle doit être notre attitude ?

Nous devons avoir tout d’abord le courage de constater enfin, malgré les dénégations stupides de ce fait par certains, que notre nation se trouve désormais bel et bien “en deçà” de ce qui devrait être normalement son statut, compte tenu de son histoire, de son impressionnant bagage culturel, et de la grande qualité de ses citoyens. Et, pour parler directement, nous devons constater que nous sommes bel et bien entrés dans une phase de “décadence” de notre société, et ce n’est qu’en en ayant pleinement conscience, que nous pourrons nous préserver la moindre chance d’en réchapper.

Nous devons ensuite cesser de nous défausser sur ceux qui, compte tenu d’un désolant vide historique d’une élite authentique, se sont substitués à celle-ci, en comprenant qu’il n’y a aucune raison pour que les choses se passent mieux au niveau des équipes dirigeantes, qu’elles ne se passent dans le reste de la société, et il est clair à ce sujet que, mêmes si les dysfonctionnements y sont alors moins bruyants, les choses ne se passent pas mieux en cette dernière.

En réalité, nous souffrons collectivement d’une incohérence comportementale, qui est tout simplement logique d’une incohérence conceptuelle, celle de la représentation que les citoyens de ce pays, pour l’instant encore nominalement “occidentaux”, se font d’eux-mêmes, de leur nation, et de la nouvelle réalité du monde, qui visiblement leur échappe totalement.

Ceci pour dire que c’est bien la nation tout entière, et non pas seulement les équipes dirigeantes, qui marche totalement “à coté de ses pompes”. Et ceci curieusement, à cause de cette formidable accélération que les occidentaux ont imprimé à un monde qu’aujourd’hui, comble de l’ironie, ils ne parviennent plus à suivre...

Ce sont en effet les occidentaux qui ont engagé la planète toute entière dans la course folle de la mondialisation, parce qu’alors ils pensaient devenir seigneurs sur cette Terre. Mais, ce sont bien les instruments civils, institutionnels, culturels, scientifiques, technologiques et économiques, des occidentaux, repris avec bonheur par ceux des pays dits “émergents”, qui leur permettent de mener cette échappée dans la course au développement, que les nations occidentales réfugiées dans un “gruppetto”, rechignent à pourchasser.

Ceci, parce que ces changement brutaux les privent les humains d’une indispensable “familiarité”, à la fois avec leur cadre, et de leur mode de vie, et bien des citoyens font en ce moment l’amère expérience du fait que sans cette familiarité, et quelques seraient par ailleurs les avantages matériels d’une nouvelle situation, il ne peut y avoir de sentiment de “bien être”. Car, pour cela, il faut que les objets et les dispositions adoptées et appréciées comme étant satisfaisantes, demeurent suffisamment, pour procurer ce bien être...

Ceci signifie tout simplement qu’il faut logiquement du “temps”, pour “bien être”, et qu’il arrive un moment où la course folle au développement, aves les changements systématiques et incessants qu’elle entraine, se traduit par une “ruine” de ce bon temps.

Il sera toujours possible lors d’une consultation, de renoncer à cette course folle, et pour cela, de réfléchir aux formes à adopter d’une nouvelle sagesse sociale, hors de la brutalité des changements incessants, étant cependant bien entendu que ceci ne provoquera pas un retour à l’antériorité des transformations considérables qui se sont déjà opérées dans ce pays, et particulièrement, sa grande modification démographique.

Comprenons une bonne fois que rien n’ira dans ce pays, si une moitié de la population n’ayant rien décidé, puisqu’elle n’a tout simplement jamais été consulté à ce sujet, ne sait pas où elle va, et où l’autre moitié refuse obstinément d’aller là ou les profiteurs veulent l’entrainer...

Il est temps d’ouvrir le vaste débat national, en comprenant que les développements ahurissants de notre actualité signifient que nous continuons notre plongeon vers les abysses, avec ceci que nous ne tarderons pas à toucher enfin le fond, avec alors l’opportunité de remonter.

C’est à cette remontée qu’il nous faut déjà penser et nous préparer, en oubliant le reste.


                         Paris, les 27 novembre 2012
                               Richard Pulvar

UNE NATION QUI NE S'AIME PAS, PARCE QU'ELLE SE SENT ETRANGERE A ELLE-MEME


  D’Athènes à Rome et de Madrid à Lisbonne, des hordes incessantes de contestataires, battent le pavé derrière des banderoles. Ceci,
pour signifier clairement qu’ils sont déterminés à disposer eux-mêmes de leurs existences et à faire obstacle à la prétention d’une conspiration de puissances d’argent, de prendre en quelque sorte une préemption sur celles-ci, en les vouant à l’endettement permanent. En fait, la volonté tant obscène qu’obsédée de domination, exercée par cette organisation financière informelle totalement obscure, qui constitue par ses réseaux une véritable “pieuvre” à vocation “antinationale”, mais à laquelle cependant ses nombreux tentacules donnent une portée multinationale, en fait clairement une ennemie du maintien de la liberté et du progrès, dans nos actuelles sociétés...

Cependant, concernant les nations dont ces villes sont les capitales, et si on excepte le cas des anciennes républiques de Gênes et de Venise, lesquelles n’avaient absolument rien de démocratique, et que l’une d’entre elles englobe désormais, celles-ci n’ont malheureusement accédé qu’assez tardivement au statut de république, près d’un siècle et demi après la France. Elles n’ont donc pas intégré au même point que celle-ci, la tradition révolutionnaire. Et ceci, d’autant moins qu’à peine s’étaient elles débarrassées de leurs monarchies, qu’elles sont tombées elles aussi sous le coup de redoutables et durables dictatures. Or, la dimension de ces nations n’a pas permis de transformer ces situations en aventure impériale, comme ce fut le cas en France, pour que toute l’Europe coalisée se mit alors en devoir d’abattre ces régimes.

Ceci fait que pour imposants et persistants qu’ils soient, ces cortèges ne suffisent pas pour autant à ébranler ces pouvoirs désavoués. Mais il en irait tout autrement si, répondant à l’attente évidente des autres peuples d’Europe, celui de la nation française décidait de prendre à sa charge selon sa tradition, de fournir la base doctrinale, et d’engager les premiers assauts contre les forteresses du pouvoir tenues désormais par les financiers, pour que soit engagée enfin la grande “révolution européenne” que les circonstances historiques imposent...


Mais voilà ! Devant revenir de l’idée qu’ils s’en faisaient encore et qui confusément, leur faisait abandonner la responsabilité de la conduite de cette affaire, à ces Français qui durant des siècles leur avaient montré le chemin en dominant outrageusement l’Europe, et qui s’étaient ainsi trouvé à l’origine de bien des transformations intervenues sur ce continent, des dizaines de millions d’Européens, constatent que la France est justement tout au contraire, devenue un des rares pays d’Europe dans lequel aujourd’hui, absolument rien ne bouge...!

Certains ont alors pensé un moment, qu’il ne s’agissait peut-être en ce calme douteux, que de celui qui dit-on, précède les tempêtes. Mais force est de constater que, tel que dans le “désert des Tartares”, l’événement autant redouté qu’attendu, et que nous pensions déjà en marche pour avoir cru voir quelques fumées dans le lointain, ne semble en réalité nullement poindre à l’horizon.
Il nous faut maintenant en convenir, la capacité aujourd’hui de la France, à conduire selon sa tradition, et au-delà même de l’Europe, une large partie du monde vers la rénovation, semble aujourd’hui n’appartenir qu’aux périodes de son glorieux passé.
Ceci, pour trois raisons essentielles.

La première, c’est que la base doctrinale autour de laquelle doit se construire le projet de nouvelle société, n’a toujours pas à ce jour été formulée par aucun de ceux qui en France, passent actuellement pour être des intellectuels. Or, un tel projet de devenir est absolument nécessaire pour qu’une “révolution” n’en soit pas réduite à n’être qu’une simple “révolte”. Car, elle risque ainsi de créer une situation pire encore que celle combattue, comme nous en avons hélas à endurer le triste spectacle, de l’Afghanistan à la Libye et en passant par l’Irak, et où ce sont des doctrines religieuses archaïques qui pour combler le vide, se proposent selon la plus totale incohérence, comme étant des projets de “rénovation” de la société.

La seconde, c’est que les révolutions ne se font évidemment pas avec des retraités, mais avec ceux qui ont un avenir à engager selon celles-ci, et la structure démographique de cette France devenue désormais dans une large mesure, une nation de vieillards, rend jour après jour de moins en moins probable l’explosion chez elle d’un vaste mouvement populaire.

La troisième, qui est de loin la plus problématique, c’est que la France d’aujourd’hui est devenue par quarante années de clientélisme électoral et de fumisterie gouvernementale, la nation de tous les sectarismes et de tous les racismes, au point d’être même par extraordinaire, montrée du doigt par des pays qui sont pourtant bien loin d’être exemplaires à ce sujet, tels que la Grande Bretagne, les Etats Unis d’Amérique, et l’Afrique du sud...!

Qui aurait pu imaginer cela il y a seulement quelques décennies, concernant ce pays dont “l’aura” fascinant avait en fait gagné toute la planète, après qu’il eut ouvert la voie de l’universalité avec sa fameuse déclaration des droits de l’homme, qui disait ainsi “l’humain”, sans distinction de classe, de race, ou de religion ? Or, c’est justement sur toute la ligne de cette déclaration qu’il se révèle aujourd’hui, comme étant “traitre” à ses propres idéaux. Car, il cumule, en plus de la traditionnelle division sociale selon laquelle il se montre désormais, plus inégalitaire que jamais, une division civile, entre les nationaux et les nombreux immigrés qui établis durablement, auraient du être naturalisés depuis longtemps déjà, et ensuite une division raciale, entre ceux d’origine européenne et tous les autres.

De plus, ce pays doit maintenant faire face à une délicate division confessionnelle, compte tenu de la naissance en son sein même, de citoyens appelés à devenir des musulmans, auxquels il n’a en fait laissé aucune chance d’identification possible avec lui, en conservant des attitudes et en menant une politique, selon la démarche de puissances “occidentales”, telles que depuis toujours celles-ci s’opposent traditionnellement, au monde arabo-musulman.

Ce manque total d’identification d’une grande partie de ses citoyens avec elle, tel qu’il nous est possible de le constater dans les quartiers perdus, avec la manifestation par certains paumés, écervelés et manipulés, d’un tas d’outrances comportementales et vestimentaires, au nom d’une religion dont ils en font un instrument de lutte contre ceux qui demeurent pourtant objectivement leurs “concitoyens”, il n’y a rien de pire qui puisse advenir à une nation.

C’est à cette rupture que nous devons le naufrage social et les incivilités détestables, qui gangrènent ces quartiers.

Dès lors, il tombe sous le sens que parvenu au fait de toutes ses divisions, il n’y a aucune possibilité pour que toute la nation puisse ainsi se dresser unie comme un seul homme, pour s’opposer à la manigance des assoiffés de domination, ces prédateurs et ces profiteurs, constitués en une ligue internationale malfaisante.
La grande “révolution européenne”, attendra encore quelques temps le réveil de la France, ou plus probablement et malheureusement pour nous tous, elle ne se produira pas...

Que s’est-il donc passé ?

Rien d’exceptionnel, sinon une incapacité totale de ceux qui se sont proposés pour présider à la destinée de la nation, de comprendre la logique implacable des choses, parce que la connaissance de celle-ci relève de spécialités telles que “l’étude du temps”, c’est à dire de la compréhension de ce qui, sur la base de leur antériorité, rend les événements prévisibles et inévitables, cette science et d’autres n’étant désormais plus “vendue” dans cette civilisation. Ceci, pour proposer à la nation une politique qui ne serait pas aussitôt mise en échec, parce qu’elle ne s’inscrirait pas dans le sens de cette logique, selon le cours des temps.

Deux erreurs fondamentales quant à certains des principes qui nous régissent, mais qui malheureusement demeurent insoupçonnés pour nombre d’entre nous, ont donc été commises par maladresse, et l’incompréhension de leur fait même, nous à abandonnés à ce jour sans aucune solution de réparation.

La première de ces erreurs, aux conséquences dramatiques, aura été pour presque tous les responsables de l’action publique en France, de croire qu’il était possible de se débarrasser aussi facilement qu’il suffisait d’en exprimer le désir, des implications non désirées d’une antériorité. Ainsi, tous les hommes politique de ce pays, ont-ils, à un moment donné de leur action gouvernementale, et face à des difficultés d’intégration sociale et de développement économique qu’ils ne parvenaient pas à maitriser, pris l’option de soustraire ce pays aux flux migratoires qui avaient pourtant toujours fait partie de son histoire.

Or, s’ils avaient eu connaissance de la logique des temps, ils auraient compris qu’il n’en était de ce phénomène de “migration”, que de la phase “postérieure” mais irréductible, d’un seul et même développement dont la phase antérieure fut la “colonisation”. Ils auraient alors compris que ces deux aspects d’une même chose étaient immanquables l’un de l’autre, aussi certainement que le sont la gauche et la droite d’un même objet.

En réalité, ces deux aspects d’un même processus que sont la “colonisation” d’abord, et “l’immigration” ensuite, se trouvent simplement différenciés dans “le temps”, comme étant le début et la fin d’une même évolution, tout comme se trouvent différenciés dans “l’espace”, la gauche et la droite d’un même objet...

Ceci pour dire qu’aussi certainement qu’il ne se pourrait pas sur un plan “spatial”, la gauche d’un objet sans sa partie symétrique, c’est-à-dire la droite de cet objet, il n’aurait pas pu se développer sur un plan “temporel” cette fois, un acte de colonisation, sans que de la même façon celui-ci n’implique tôt ou tard sa partie “symétrique”, c’est à dire un phénomène d’immigration vers la puissance coloniale. Et rien des dispositions gouvernementales n’aurait pu faire injure à cette logique implacable du temps, la seule chose qui demeurait possible pour ces responsables, c’était alors d’agir sur les formes que prendraient cette immigration obligée, afin de faire en sorte que les choses se passent pour le mieux...

Or, il est facile de comprendre à ce sujet, que les choses n’avaient aucune chance de bien “se passer”, quand pendant près de trente cinq ans, selon une politique irresponsable et vaine de fermeture des frontières, on s’est acharné à faire en sorte qu’elles ne se passent pas.

De fait, elles ne se sont effectivement pas bien passées, et voilà où nous en sommes...!

En réalité, cette procédure logique des règles temporelles qui nous régissent, et selon laquelle se trouvent articulés le phénomène de colonisation et celui de migration, correspond à la nécessité impérieuse mais malheureusement souvent ignorée, des peuples de se rencontrer. Ceci, afin de reconstituer une capacité à exercer dont ils usent, et qui par le fait même, s’use, et qui est logique du degré de “contradiction” selon lequel ils se trouvent au départ constitués, c'est-à-dire du degré de diversité de leur différentes composantes d’origine. Ceci, parce que dans tous les cas, c’est selon une nécessaire “différence”, que se trouve établi un “potentiel”. Toutes les grandes civilisations résultent ainsi, le fait est vérifiable, d’un grand métissage.

Cependant, aussi brillante qu’elle serait devenue par le fait des conditions favorables de sa constitution, une société qui selon le cours de son histoire se trouverait ensuite soustraite à un nécessaire flux migratoire “d’entretien”, tendrait à s’uniformiser.

Or, une société uniformisée se trouve par cela même privée des occasions d’un nécessaire engagement de ses membres les uns envers les autres, autrement dit, privée des occasions pour ces membres de “s’obliger” les uns envers les autres selon un projet commun, qui est ce en quoi consiste fondamentalement le fait même de “civilisation”. Ceci signifie simplement que s’il n’y a pas au départ de différence à conjuguer, il n’y a pas d’occasion de développement de civilisation.

La seconde erreur témoignant elle aussi de l’inconséquence totale de ces gouvernants, quant au fait qu’il se doivent d’inscrire leur action dans la logique du temps, c’est de ne pas avoir prêté attention au fait que, tout comme le corps physique, le corps social nécessite des changements qui sont la marque même de son inscription dans le temps, autrement dit, de la continuité de son “être” lui-même, mais qu’il ne supporte en ce sens, sans avoir à faire face à de graves problèmes, que de lentes et partielles modifications.

Une société doit donc tout à la fois, régulièrement mais modérément changer, et quant elle manque à la régularité de cette évolution, elle s’expose, soit à une révolution, soit à sa déchéance, et telle est bien l’alternative à laquelle nous devons actuellement faire face.

En effet, ce que nous comprenons comme étant le “temps”, étant un phénomène qui se réalise selon le rapport de la “circonstance” des choses, à la “constance” de celles-ci, un “changement” partiel de ses caractères, référencé par rapport au “maintien” global des autres, constitue la condition de tout “être”. Et ceci, étant bien entendu qu’il ne se peut d’être, qu’inscrit dans le temps. Dès lors, deux dispositions possèdent la même fatalité mortifère pour tout ce qui simplement “est”. Il s’agit tout d’abord de l’immobilisme total, cette situation où rien ne change et ne “devient” autre, selon une inertie qui est d’évidence logique de la mort. Mais il y a également la “fuite en avant”, cette situation où inversement, tout change tout le temps et bien trop vite, et où donc rien ne peut plus être, car rien ne peut plus “demeurer” pour cela, ne serait-ce qu’un instant.

Cette seconde disposition, est alors la plus dangereuse, parce qu’elle demeure souvent totalement insoupçonnée, et que nombre de changements s’effectuant au nom du “progrès”, ont en réalité une implication totalement délétère quant à “l’être” d’une société, et quant à la bonne structuration de celle-ci. Car, face à cette fuite en avant qui impose le renouvellement rapide de nos équipements, afin de consommation, et de nos institutions, afin de production, il n’est plus possible aux citoyens de s’établir selon une confortable et nécessaire “familiarité”, avec leur cadre de vie, tant physique qu’institutionnel.

Ainsi, les changements brutaux du cadre de vie, qu’il s’agisse déjà de l’environnement physique souvent dégradé, la privation de pouvoir jouir de nos équipements matériels, ceux-ci étant rendus dépassés avant même que nous ayons pu profiter du bien être de leur acquisition, les changements du cadre de nos relations conjugales et familiales, là aussi fortement dégradé, de même que celui de nos institutions sociales, économiques, et politiques, avec ce qu’elles pouvaient avoir de familier, et donc de rassurant, surtout avec la protection des individualités qui leur était attachée, a plongé toute la population dans un malaise confus et indicible.

Il s’agit en fait par ces nouvelles dispositions d’une véritable atteinte portée à “l’être” même des citoyens de ce pays, lesquels manquent de se montrer vigilants pour considérer à cette occasion que le “changement” ne suffit pas au “progrès”, loin de là, et que tout ce qui leur fut proposé et carrément imposé au nom de la réforme de nos mœurs politiques, économiques, sociales, et mêmes familiales, en vue de l’efficacité productiviste, sont la cause d’un manque dramatique de familiarité avec ce nouveau cadre de vie non choisi. Ceci leur procure alors le sentiment trouble et douloureux, d’être désormais rendus “étranger”, à une société qui demeurant pourtant la leur, ne leur ressemble plus en rien, à laquelle ils ne peuvent plus s’identifier, et de laquelle ils se sentent finalement curieusement exclus…

Toute la malfaisance de cette situation, c’est qu’ils attribuent alors les causes de ce malaise, à ce qui leur est le plus immédiatement visible comme étant étranger à leur société, c’est à dire les hommes venus d’ailleurs, où issus de migrants récemment établis en ce pays. Ces derniers sont alors rendus confusément responsables d’un malaise indicible, du au hiatus établi entre les citoyens et une société qu’ils n’ont pas choisie et qu’ils n’aiment pas, parce que leur différence visible, et les difficultés inévitables liées à leurs conditions d’existence, semblent alors être la cause de tous ces bouleversements problématiques.

C’est ainsi que toutes les difficultés auxquelles ont à faire face l’ensemble des nations engagées dans des modifications structurales déstabilisantes, au nom de la modernité et de l’efficacité productiviste, telles que l’endettement de ces nations entrainant paradoxalement, leur régression économique, les déficits sociaux et budgétaires, leur carence administrative, leur faillite éducative entrainant l’échec scolaire et l’augmentation de la délinquance, et d’une façon générale la rupture en leur sein du lien social, ont-elles commodément trouvé prétexte, dans la modification démographique dont ces nations ont parallèlement été les objets.

Aujourd’hui ce pays de France ne s’aime pas et surtout ne se reconnait pas tel qu’il est devenu, c’est à dire réduit à l’impuissance opérationnelle et à la régression de sa civilisation, et donc tel qu’il se trouve alors “représenté”, selon sa nouvelle structure démographique, que nombre de ses citoyens selon les apparences, rendent responsable de ce désastre.

Après que tant de responsables politiques aient en toute lâcheté, usé et abusé de cet argument fallacieux pour justifier de leur incapacité à faire cette nation retrouver la voie du véritable progrès, faire en sorte que les Français puissent à nouveau pleinement s’identifier à leur nation, et aimer celle-ci selon sa nouvelle structure démographique, afin de pouvoir la servir pour le mieux, ne sera pas un exercice facile. Mais, il est totalement illusoire d’espérer quelque progrès que ce soit dans la société française, quelque rénovation fondamentale dont elle pourrait alors exporter le modèle vers ses voisins, hors de cette réhabilitation préalable...

Paris, le 12 novembre 2012
Richard Pulvar