jeudi 13 octobre 2011

IMPOSTURE

Ainsi nous y sommes, à cette heure redoutable de vérité, où il apparait que toutes les douleurs qui affectent ce pays, tous ses dysfonctionnements, sont tout simplement le résultat de plus de trente années de lâcheté, où sa politique officielle, qu’elle fut alors menée par des gouvernements de droite comme de gauche, fut, concernant la question de l’immigration, strictement encadrée par les concepts racistes de l’extrême droite qui sur ce point, font encore majorité dans le pays. De fait, aucun des grands responsables politiques n’a eu, ni le courage, ni même la conviction philosophique, qui l’aurait engagé à combattre sans relâche ces idées, et surtout pas au péril de sa réélection.

Constatons-le :

“ Le racisme est une lâcheté qui se paie à crédit, mais avec des intérêts redoutables ”.
Durant toutes ces années, où d’aucun ne soupçonnait un seul instant qu’une logique des choses risquerait de le rattraper un jour, toute une nation, tout un peuple, s’est plu à se laisser bercer par ces sirènes de l’extrême, qui résonnaient agréablement aux oreilles de tous, car, elles faisaient même des plus modestes, des êtres supérieurs à tant d’autres, par le seul et simple fait de leur appartenance raciale, sans qu’ils aient eu alors rien à prouver, ni aux autres, ni à eux-mêmes. C’est alors que les récriminations haineuses contre ceux du fond de banlieues désolées et de bidonvilles, auxquels il était fait reproche les implications comportementales délictueuses, qui étaient la conséquence prévisible de leurs mauvaises conditions d’existence, mais auxquelles on s’est alors acharné à montrer leur raison génétique, ont-elles été légitimées par des dirigeants en quête de clientèle.

C’est en fait la crise pétrolière de 1973, laquelle deux ans plus tard, allait sonner le glas des “trente glorieuses”, qui allait leur offrir l’occasion de combler leurs ouailles. Il sera donc décidé de fermer les frontières, prétendument, pour réserver le marché de l’emploi, alors en dépression vertigineuse, plutôt au citoyen de ce pays, qu’à ceux qu’on n’appelait pas encore des “immigrés”, terme possédant désormais la connotation des toutes les irrégularités, mais des “travailleurs étrangers”, terme qui rappelait quant à lui, la raison fondamentale de leur présence en ce pays. Nous sommes en effet en ces années, bien avant qu’il ne soit question de regroupement familial. Ils s’agit donc bien en ces étrangers, de travailleurs migrants, qui s’en viennent quelques années, pour amasser et envoyer en leur pays, une large part de leur maigre rémunération, puis qui s’en retournent leur mission accomplie, auprès des leurs.

Une rapide analyse permet de constater que si la fermeture des frontières à certes, empêché bon nombre de rentrer, elle a surtout empêché un nombre bien plus grand, de sortir, ces migrants redoutant de ne plus pouvoir revenir. Ainsi se sont-ils trouvés sédentarisés, ce que justement, on voulait éviter, en évoquant de plus la légitimité d’un regroupement familial. D’autre part, en considérant les quelques quatre cents mille chômeurs recensés au début de cette fermeture, aux quelques 2,7 millions officiels, ou aux quatre à cinq millions officieux une trentaine d’années plus tard, il est manifeste que la méthode n’a en rien fait la preuve de sa positivité.
Et si c’était justement le contraire ?

Si la persistance désespérante des problèmes de toutes sortes qui assaillent cette nation n’était que la conséquence logique de cette fermeture des frontières ?

Qui donc, parmi tous ces responsables politiques, si volontiers imbus de leur personne, alignés derrière une opinion publique égarée, qu’ils avaient justement à charge de bien orienter, mais que par cela même ils ont renforcée dans son erreur, et qui, après avoir maintenu trente années durant ce pays dans une voie sans issue, en lui faisant ainsi endurer les pires calamités, aurait aujourd’hui le courage de reconnaitre qu’il y a eu dès le début de toute cette affaire, une erreur dans la compréhension des choses, induite par le climat général d’un racisme archaïque et indigne contre les étrangers ? Il lui faudrait bien du courage parce qu’alors, quelle faute !

Cependant, s’il n’était cette incapacité de se résoudre à une réalité accablante, face aux implications de laquelle la rue ne manquerait pas de se révolter, qu’il y a-t-il de compliqué à comprendre dans le fait que toutes les difficultés récurrentes, face auxquelles une succession de gouvernements de toutes tendances, s’est montrée totalement inefficace, ne tient qu’au fait que les solutions ne furent jamais recherchées là où elles devaient logiquement se trouver, tout simplement parce qu’un a priori raciste, n’a pas permis de faire une saine analyse de la situation.
Soyons clairs, quel que puisse être le drame intervenant dans l’histoire d’une nation, qui la mettrait soudainement face à de redoutables difficultés, même depuis la pire de celle-ci, un bon usage de l’intelligence humaine doit forcément permettre de mettre en œuvre quelque action, qui conduira tôt ou tard à une amélioration, aussi minime soit-elle, de cette situation, et ce n’est d’ailleurs que par le constant d’une telle amélioration, et par cela seulement, qu’il est possible de conclure à la pertinence de l’action engagée.

Si donc plus de trente années durant, toutes les politiques menées par différents gouvernements, se sont trouvées continuellement accompagnées d’une dégradation graduelle et permanente de la situation, jusqu’à nous conduire en la réalité d’aujourd’hui, où tous les voyants sont au rouge, et où se cumulent à un degré désormais insupportable, toutes les tares possibles susceptibles d’affecter un système social, c’est bel et bien parce qu’il s’est produit une défaillance globale de ces responsables. Car il n’est pas acceptable d’invoquer sans cesse, la seule objectivité d’une difficulté, pour expliquer qu’aucune action ne soit parvenue depuis si longtemps, à en réduire un temps soit peu les effets nocifs. Il apparait donc que, soit les responsables ont fait preuve d’une incapacité définitive à faire face à une difficulté identifiée, soit qu’à cause de la sourde obsession raciste qui, quoi qu’ils peuvent bien dire, les travaille, ils n’ont jamais été en mesure d’admettre dans son évidence, la nature de cette difficulté.

En reprenant maintenant une démonstration qui a déjà été faite ici, nous seront d’accords pour dire qu’une société qui ne serait composée que de bébés, n’aurait aucune possibilité de fonctionner, et que pareillement, une société qui ne serait composée que de vieillards grabataires, n’aurait pas davantage de possibilité de fonctionner.

Ceci signifie très clairement, qu’il existe un âge moyen “minimal” de la population d’une nation, en deçà duquel, quoi que l’on fera, cela ne fonctionnera pas, parce qu’on ne peut faire une nation qui ne soit composée que de bébés, et que symétriquement, il existe un âge moyen “maximal”, au-delà duquel quoi que l’on fera, cela ne marchera pas, parce qu’il n’est pas possible de faire une nation qui ne soit composée que de vieillards. Ceci, étant entendu que cet âge moyen doit résulter d’une répartition de la population en une pluralité de classes d’âge, puisque une nation qui ne serait composée à la fois, que de bébés ou de vieillards, présenterait cependant un âge moyen qui semblerait alors acceptable.

Cette réserve faite, admettons qu’il peut y avoir discussion, quant au niveau de ces âges moyens, minimal et maximal d’une population, mais il ne peut pas y avoir discussion, quant à la réalité de ces limites d’âge, entre lesquelles doit alors absolument se maintenir, une démographie viable.
Ce qui peut donc faire débat ici, c’est la proposition selon laquelle, l’âge moyen de la population française, au-delà duquel, quoi que l’on fera, cela ne marchera pas, a été non seulement atteint, mais dépassé depuis longtemps, cette assertion se vérifiant immédiatement, par le constat qu’effectivement, tout ce qui se met en œuvre dans ce pays depuis des années, et quel que soit alors le gouvernement, de gauche ou de droite, ne parvient toujours pas à régler d’une façon satisfaisante, le moindre des problèmes qui se posent à lui.

En se souvenant opportunément, que la vieillesse conduit logiquement à la mort, et en comprenant que le vieillissement continuel d’une population ne peut guère réserver quoi que ce soit d’autre à celle-ci, tout ceci revient à dire tout simplement, que la population française actuelle, est beaucoup trop vielle pour que les choses dans ce pays puisse évoluer d’une façon positive, et qu’il est tout à fait vain et illusoire, d’espérer que par un quelconque artifice, il serait possible d’échapper aux implications logiques et implacables de ce vieillissement.

C’est bel et bien tout simplement le vieillissement excessif de la population française, qui se trouve à l’origine de ce poids devenu insupportable, de la population dite “ à charge ”, sur la population dite “ active”, et qui se trouve à l’origine de la perte de compétitivité de nos entreprises, lesquelles doivent assumer des charges sociales en conséquence, du déficit permanent des organismes sociaux et des caisses de retraites, des déficit publics en tous genres, et du terrible endettement abyssal, que tout ceci implique fatalement.

S’ajoute à cela, une perte spectaculaire de dynamisme, d’optimisme, d’exigence, d’esprit d’entreprise, de créativité et d’innovation, tout cela comparé à l’enthousiasme bruyant et fascinant de ces pays dit “émergents”, emportés par la fougue de leur magnifique jeunesse, et il doit être en ce sens bien entendu, qu’on ne saurait prétendre faire un pays plein d’avenir, avec une population de plus en plus vieillissante !

L’imposture dont il est alors question ici, c’est celle de ces ténors politiques, candidats au poste de “grand timonier” de notre nation, et qui ne font pas même mine d’évoquer, sur les différentes estrades sur lesquelles, ils ou elles, font campagne, leur volonté et leur stratégie pour s’attaquer enfin au vrai et redoutable problème qui désarme et désespère cette nation, c’est à dire sa passivité suicidaire face au vieillissement dès lors irréparable, de sa population.

Dans une telle situation, nous devons conclure, soit à une incompétence inadmissible de ces gens, compte tenu de la fonction qu’ils ambitionnent d’assumer, soit à leur volonté malhonnête et irresponsable de privilégier leur seul plan de carrière politique, plutôt que d’avoir à affronter à contre courant, et au prix d’une déconvenue électorale certaine, le flux majoritaire de l’opinion. Car, celui-ci se trouve alimenté depuis des années, par le discours de propagandistes extrémistes, ou celui de carriéristes politiques opportunistes, dans le sens d’un refus, tant de la différence, que de la ressemblance, c’est à dire un refus de tout “autre”.

Or, il est clair que parvenir à un rajeunissement salutaire de la population de ce pays, ne peut évidemment pas se faire par une politique nataliste, ce qui aurait été l’option idéale. Car, ses finances dévastées ne lui permettent absolument pas, d’assumer sur au moins une vingtaine d’années, avant de pouvoir en récupérer le fruit, par la mise efficace au travail de la nouvelle génération ainsi formée, les sommes considérables que cette opération nécessite, et que l’urgence absolue dans laquelle il se trouve, face à la nécessité d’équilibrer au plus vite ses comptes, ne lui accorde pas un délai aussi long. C’est alors qu’on se souvient de ce qui a constitué pour ce pays, une faveur absolument déterminante, au sortir de la deuxième guerre mondiale, où tout était à reconstruire, où il y avait donc beaucoup plus de travail que de bras pour le faire, mais où, sorti exsangue du conflit, ses finances ne lui aurait aucunement permis, ni de supporter une surenchère pénalisante due à la rareté de la main d’œuvre, ni d’engager des sommes faramineuses dans une politique nataliste, dont le retour sur investissement ne se ferait pas avant une bonne vingtaine d’années.

C’est là que se situe le secret bien vite occulté, en toute ingratitude, tout comme sera occulté le sacrifice de ceux d’ailleurs auxquels il doit sa liberté, de la magnifique renaissance de ce pays dans l’après guerre, dans cette périodes fastueuse, consacrée désormais dans les mémoires, comme étant celle des “trente glorieuses”, ces années magnifiques de 1945 à 1975. Il fut fait alors appel tout d’abord, aux travailleurs du sud de l’Europe, puis à ceux de l’empire colonial, celui là même qui avait valu à ce pays, malgré bien des vicissitudes, de pouvoir s’asseoir à la table des vainqueurs, et d’obtenir par la même occasion, la position qui lui est aujourd’hui si enviée, de membre permanent du conseil de sécurité des nations unies.

Autant dire que rien, absolument rien de ce qui aura été la félicité de la France, depuis l’après guerre jusqu’à aujourd’hui, n’aurait été sans son empire colonial, et sans les hommes issus de cet empire, auxquels elle voue aujourd’hui un mépris d’autant plus détestable, qu’il se double d’une sottise raciste totalement inconséquente, vis à vis d’hommes sans lesquels, il sera bien temps qu’elle le constate enfin, elle ne possède absolument aucune solution, pour pouvoir enfin se sortir de sa torpeur.

L’avantage décisif qu’à constitué le recours à l’immigration dans la France dynamique des trente glorieuses, repose sur trois économies fondamentales. Tout d’abord, l’économie considérable du coût de “ fabrication” en quelque sorte, du travailleur. Car, à l’instant où il se présente pour offrir ses bras et sa vaillance au pays d’accueil, tout le coup de sa mise en état de travailler, depuis sa naissance, aura été entièrement supporté par son pays d’origine. Il s’agit donc pour la nation d’accueil, d’un travailleur absolument gratuit pour sa disponibilité, qui présente ainsi pour cette nation, le même avantage qui serait celui d’un heureux industriel, pouvant disposer sans avoir jamais à les payer, les machines qu’il utilise pour ses fabrications. Il est facile de comprendre qu’il ne s’agit pas là, d’un mince avantage.

La deuxième économie est bien sur celle non négligeable, de son coût d’exploitation, le travailleur immigré étant connu pour être moins cher que les travailleurs nationaux. Et la troisième économie est celle considérable également de temps, car ces travailleurs ont été disponibles immédiatement, ce qu’aucune politique nataliste n’aurait permis d’obtenir.

C’est articulée sur ces trois avantages, que réside pour l’essentiel, l’exceptionnelle réussite économique de la France des trente glorieuses. Mais son ingratitude quasi-culturelle, et le racisme viscéral de nombre de ses élites dirigeantes, vont l’amener à ignorer cette réalité, et l’engager dans une lutte acharnée, malhonnête, imbécile et suicidaire, contre l’immigration.
En fait, il manque actuellement à ce pays, les quatre à cinq millions de jeunes gens, qui seraient nécessaires pour que sa démographie soit rétablie dans une cohérence viable, et qui auraient à ce jour été acquis, si un racisme inavouable n’avait pas été à l’origine de la décision de fermeture des frontières.

Bien sûr, la population de ce pays aurait été davantage encore “teintée” qu’elle ne l’est aujourd’hui, mais le rapport de la population à charge sur la population active, demeurant ce qu’il était dans les années de boum économique, autrement dit, les conditions sociologiques et démographiques de l’efficacité économique ayant été maintenues, nous nous serions épargnés un océan de calamités de tous ordres. Nous n’aurions pas désespéré les jeunes générations, lesquelles se savent déjà injustement pénalisées par la régression économique, par une forme de démobilisation nationale, et par un endettement invraisemblable et malhonnête de ce pays, qu’elles auront à charge de supporter.

Ce qui est le plus ahurissant dans cette affaire, c’est que la justification de la fermeture des frontières afin de la protection du marché de l’emploi, relève d’une désespérante idiotie conceptuelle, car c’est tout au contraire cette fermeture des frontières qui se trouve à l’origine du désastre économique que nous subissons, impuissants, depuis cette époque.

Le raisonnement totalement stupide qui sous-tend cette affaire lamentable depuis plus de trente ans, consiste à dire en quelque sorte que, moins il y aura de candidats sur le marché du travail, plus il y aura de travail pour ceux qui restent. C’est une extrapolation de cette même idiotie qui amène certains à conclure qu’en empêchant les étrangers de s’installer dans le pays, et mieux encore, en s’arrangeant pour que ceux déjà installés s’en aillent, le travail disponible le sera par préférence, au bénéfice des nationaux, de sorte qu’ainsi, en renvoyant un nombre d’étrangers équivalent à celui des chômeurs, il serait même possible de revenir à la faste période du plein emploi. Et youppie... !

Avant même de considérer que les emplois abandonnés par des immigrés, ne sont pas des emplois que des nationaux, bien plus nécessiteux au niveau des rémunérations et des conditions de travail, seraient en mesure d’assurer dans les mêmes conditions, et qu’il existe ainsi des pans entiers de l’économie de ce pays, qui ne peuvent fonctionner qu’avec une main d’œuvre immigrée, ce qui est étonnant dans cette affaire, c’est le fait que ce raisonnement de disqualification des immigrés, repose sur l’idée confuse que le travail disponible dans cette nation, tomberait en quelque sorte du ciel. Dès lors, tous ces gens ne voient pas pourquoi le ciel se montrerait moins généreux, et pourquoi il ne continuerait pas à en distribuer toujours autant, même lorsque des hordes d’immigrés seront reconduites chez eux. Et ceci, de façon à ce que les nationaux puissent se partager eux seuls, le travail disponible, et en avoir ainsi, enfin libérés de cette concurrence, beaucoup plus pour chacun d’eux...

C’est donc par le fait de n’être en rien préoccupé de savoir par quel miracle du travail se trouve à faire dans une nation, qu’il est possible à certains, de tenir de tels raisonnements. Or, ce qui pourrait sembler simplement regrettable s’il ne s’agissait que d’une discussion de piliers de bistro au “café du commerce”, devient scandaleux, quant on sait que tel est le discours qui se trouve couramment entretenu, par nombre des responsables politiques en vue, de ce pays.

Soyons clairs, s’il peut bien-sûr exister çà et là, quelque rentiers ou pensionnés, susceptibles de dépenser tout leur effort, pour la seule satisfaction de l’œuvre accomplie, nous admettrons cependant que dans le cas général, ceux qui travaillent, ne le font pas pour rien. Ils le font, pour pourvoir à la satisfaction de leurs besoins, et ceux des personnes à leur charge, mais certainement pas sans la nécessité objective et contraignante, d’avoir à le faire. Ceci signifie clairement que, sauf à envisager que les gens travailleraient pour rien, et quelque puisse être alors la complexité du circuit selon lequel leur effort aboutira à leur satisfaction, c’est à dire même si ce circuit passe par celui des exportations et des importations, il ne peut en aucun cas y avoir d’occasion de travail dégagée de leur nécessité.

C’est donc bien tout simplement, parce que l’ensemble des citoyens d’une nation, a besoin de se nourrir, de se vêtir, de se loger, de se soigner, de s’instruire, de se déplacer et de se divertir entre autres, que se trouvent établies les occasions d’œuvrer des uns et des autres au sein de cette nation. Ceci revient à dire qu’en aucune façon, il ne peut y avoir d’occasion d’œuvrer dans une nation, dégagée de la nécessité des gens qui s’y trouvent, donc, sans la présence effective de ces gens, au sein de cette nation.

Ainsi, l’idée intuitive selon laquelle, en renvoyant des dizaines de milliers de gens vers leur pays d’origine, il demeurerait toujours autant de travail à faire dans le pays d’accueil, de sorte que les nationaux de ce pays auraient alors beaucoup plus de chance d’en avoir, n’est-elle qu’une idiotie grotesque concernant les citoyens ordinaires, mais “coupable” concernant ceux qui se proposent de nous diriger, et qui ne s’offrent même pas l’instant d’une réflexion ni d’une documentation, pour s’en rendre réellement capables...
Se priver des résidents étrangers qui se trouvent installés dans une nation, c’est se priver en même temps du volume d’activité corrélatif à leur nécessité, et donc à leur présence, de sorte que cela ne peut augmenter en aucune façon, les chances des nationaux face au marché de l’emploi, il faut cesser de dire des sottises ! Tout ceci correspond d’ailleurs fort logiquement, au fait que le chômage s’établit selon un “taux”, qui traduit en réalité une insuffisance de l’appareil économique du pays, du aux archaïsmes et aux dysfonctionnements structurels divers, en tête desquels, le poids écrasant de la population à charge sur la population active, et qui bien sûr ne disparaissent pas avec le départ des étrangers. Et de fait, ce taux qui mesure également les chances d’un individu face au marché de l’emploi, ne se trouve en rien modifié par le nombre auquel il se trouve affecté, de sorte qu’avec un taux de chômage de 10% par exemple, les chances pour un individu de trouver un emploi demeurent strictement les mêmes, qu’il y ait alors 10 ou 100 millions d’hommes en cette nation.

Symétriquement, accueillir des étrangers, même en période de fort taux de chômage, n’aggrave en rien le problème puisque dans un premier temps, ce taux demeurerait inchangé. Mais toute la subtilité dans cette affaire, réside dans le fait que si d’aventure nous devions accueillir 5 millions de travailleurs par exemple, et bien, avec un taux de chômage de 10 %, ceux-ci produiraient dans un premier temps, bien sûr, 500 000 chômeurs de plus, mais, notons bien qu’ils produiraient corrélativement, 4 500 000 travailleurs de plus ! Et c’est précisément là, que les choses deviennent intéressantes !

En effet, grâce à l’amélioration considérable que, dans un second temps, cet apport massif d’actifs produirait, quant au rapport de la population à charge sur la population active, c’est alors que par une cohérence démographique retrouvée, et ses implications économiques, ce taux de chômage baisserait considérablement. Dès lors, il doit être bien clair pour nous tous que, sauf à euthanasier les vieux, les malades, les infirmes, et les mères au foyer, et à limiter la scolarisation à l’âge de quatorze ans, pour obtenir une amélioration sensible de ce rapport, il n’y a que par cet appel massif à la main d’œuvre étrangère, qu’il est possible d’y parvenir.

Nous sommes par ce constat, bien éloignés des justifications fallacieuses, de cette guerre raciste, brutale et bornée, et pour tout dire, totalement indigne, contre les immigrés, qui sévit depuis tant d’années dans ce pays.

Bien sûr, après avoir soutenu le contraire des années durant, et avoir à cause de cela, placé le pays au bord du gouffre, on n’imagine pas qu’il s’en trouvera beaucoup de ces gens, pour tenter simplement de vendre cette vérité inattendue, à la population de ce pays !

Ainsi, l’imposture dénoncée ici, réside dans le fait que, parmi tous ces gens qui de proposent à nos suffrages, pour endosser vis à vis de nous tous, la plus lourde des charges et la plus grande des responsabilités, afin de conduire d’une main ferme et assurée, le peuple vers la voie du règlement de ses problèmes, il ne s’en trouve absolument aucun, soit par calcul politicien, ou tout simplement par incompétence, pour faire savoir clairement aux gens de ce pays, qu’il ne se fera aucun règlement des problèmes qui les étreignent depuis des années, sans devoir faire un appel massif, aux immigrés, après les avoir si stupidement pourchassés !

Paris le 5 octobre 2011
Richard Pulvar