Sur le
total de leurs réserves de change qui résultent de leurs opérations
commerciales, les nations qui participent à la zone CFA en conservent la moitié
dans leur banque centrale, pour pouvoir effectuer leurs opérations “hors zone”,
c’est-à-dire directement avec cette partie
des devises dont elles disposent comme des dollars ou autres, avec des
partenaires qui ne font pas partie de cette zone. Mais, pour pouvoir effectuer
des opérations “en zone” avec des partenaires de celle-ci, il leur faut bien
sûr des francs CFA. Elles déposent donc pour cela l’autre moitié de ces
réserves sur des comptes d’opération auprès de la banque de France, en échange
de quoi elles reçoivent une somme équivalente en francs CFA, leur permettant
d’effectuer leurs opérations en cette zone…
Il faut
tout de suite remarquer que contrairement à une idiotie qui circule sur le net
avec d’autant plus de succès qu’elle permet à certains de satisfaire leur
délectation victimaire, il ne s’agit évidemment pas en ces dépôts d’un
quelconque impôt colonial comme il fut écrit, et que par cette opération les
nations concernées ne perdent pas un seul centime de leur avoir. Il s’agit tout
simplement pour elles de transformer une partie de cet avoir en francs CFA,
pour leurs opérations “en zone”, et conserver le reste pour leurs opérations
“hors zone”…
Lorsqu’une
nation a déposé plus de devises qu’elle n’a retiré de CFA, son compte est
excédentaire et il donne droit ainsi à des intérêts, et lorsqu’elle a retiré
plus de CFA qu’elle n’a déposé de devises, son compte est déficitaire et il est
alors frappé d’agios, tout cela se passe dans le fond, comme dans n’importe quelle
banque…
L’argument
que développent alors certains selon lequel la Banque de France prêterait avec
intérêt aux nations de la zone leur propre argent déposé est parfaitement
stupide puisque si une nation en vient à emprunter selon un compte déficitaire,
c’est justement parce qu’elle a déjà retiré plus qu’elle n’a déposé. L’argent
qui lui est alors prêté n’est nullement le sien, mais soit celui des comptes
excédentaires, ou correspond à une création de monnaie par l’institut
d’émission devant alors être garantie par la Banque de France, et mettant en
œuvre les mécanismes habituels des systèmes monétaires, afin d’une réduction de
la masse monétaire si cette création n’implique pas une production de richesse…
Car ce
qu’il faut bien comprendre c’est que l’argent déposé sur ces comptes n’est
absolument pas utilisé par la puissance tutélaire du système c’est-à-dire la
France, pour effectuer ses dépenses et assurer son train de vie comme certains
le prétendent stupidement, puisqu’il s’agit du dépôt nécessaire pour que le CFA
soit et demeure convertible. Ceci signifie que si une nation décide de se
défaire de CFA, elle les rétrocède à la banque de France qui lui rend alors en
échange des devises. Il faut donc bien que celles-ci soient là et pas
dépensées, sinon le système ne fonctionnerait pas…
En fait,
ces sommes sont placées par la Banque de France, et les intérêts que produit ce
placement servent à rémunérer les comptes excédentaires, et le service lui-même
de la Banque de France pour la gestion du système, mais croire comme certains
que les Français se mettent purement et simplement cet argent dans leur poche,
est parfaitement stupide…
S’il arrive
alors comme c’est actuellement le cas dans la zone d’Afrique centrale (CEMAC),
où suite à l’effondrement des cours du pétrole, les nations pétrolières de la
zone n’ayant évidemment pas pu réduire leur train de vie aussi brutalement que
ces cours, leurs comptes se sont trouvés à ce point déficitaire que l’institut
d’émission a du faire une création monétaire sans contrepartie, c’est
normalement à la banque de France d’apporter des fonds nécessaire pour pouvoir
garantir malgré cela la convertibilité du CFA et surtout, la fixité de sa
valeur par rapport à l’euro.
De la même
façon, si une nation s’endette en contractant un emprunt auprès des différentes
institutions financières internationales telles que le FMI, c’est à la Banque
de France de garantir cet emprunt puisque c’est elle qui garantit tout le
système et qu’elle est surtout la seule à pouvoir le faire…
C’est la
raison pour laquelle elle possède un administrateur avec droit de véto au sein
des conseils d’administration de toutes les banques centrales des nations de la
zone dont les décisions impactent forcément le système, ce qui prive fatalement
celles-ci de leur pleine souveraineté, puisqu’elles n’ont pas l’entière liberté
de leurs engagements financiers, monétaires, et fiscaux.
Bien-sûr
comme dans tout, il existe des avantages et des inconvénients à ce système et son plus grand avantage, c’est son
exceptionnelle stabilité monétaire, qui ne s’est vue et ne se voit nulle part
ailleurs en Afrique, mais corrélativement à cette stabilité qui demeure
l’objectif principal de la Banque de France, son principal défaut c’est qu’elle
ne permet pas aux nations de la zone d’avoir une politique économique,
monétaire, et fiscale, parfaitement adaptée à leurs spécificités…
Le débat
est donc ouvert, il va y avoir les pour et les contre, mais ce débat se trouve
totalement pollué par le flot de débilités que produisent tant de sites
propagandistes et auxquelles malheureusement croient tant d’Africains, pour ne
pas constater leur part de responsabilité dans les problèmes qui les
étreignent, et selon lesquelles ce système permettrait à la France de s’emparer de toute la richesse que
produisent les Africains, d’en vivre, et de se financer.
Et tout
ceci, parce que ces gens n’ont pas la moindre idée de la réalité des choses et
de la distance énorme qui sépare les économies des nations africaines même les
plus riches, face à une économie comme celle de la France qui est la cinquième
au monde…
Les
chiffres du tableau datent de la fin 2014 et nécessiteraient d’être mis à jour,
mais ils permettent déjà de se faire une idée des choses. Si on cumule les
avoirs des deux zones UMOA et CEMAC déposés sur les comptes d’opération, soit
3155 milliard de FCFA pour la zone UMOA, correspondant aux “avoir en monnaies
étrangères dans la zone franc” sur la ligne du haut du tableau, et les 3848
milliards de FCFA correspondant aux avoir de la zone CEMAC sur la ligne du bas
du tableau, on parvient à un total de 7003 milliards de FCFA, pour l’ensemble
des dépôts effectués par les nations de la zone CFA auprès du trésor français.
Il faut
donc bien se rendre compte que ceci ne correspond qu’à 10,6 milliards d’euros.
Or le Pib nominal de la France étant de 2847 milliards de dollars, ce qui
correspond à peu près à 2500 milliards d’euros, on constate que l’ensemble de
sommes consignées sur les comptes d’opération de toutes les nations de la zone
CFA, ne correspond qu’à 0,4% seulement du Pib de la France qui rappelons-le,
fait plus que 17 fois le Pib cumulé des 14 nations de la zone, et dépasse même
les 2513 milliards de dollars de l’ensemble des 54 nations africaines
réunies...!
Heureusement
que ce n’est pas après ces comptes que les Français attendent pur assurer leur
niveau de vie ni même pour se financer, car ils seraient bien
malheureux… !
Il est
temps de sortir de tout ce flot de sottises…!
En fait, le
problème vient du fait que beaucoup d’Africains ne prennent pas bien la mesure
de ce qui différencie du minerai de fer d’une automobile faite à partir de lui,
et ils ont du mal à comprendre comment celui qui produit l’automobile peut il
devenir à ce point plus riche que celui qui lui fournit simplement le minerai…
Parce
qu’ils produisent ces matières premières en quantité pour tout le reste du
monde, ces Africains pensent qu’ils devraient normalement être riches, et se
sont convaincus que s’ils ne le sont pas, c’est parce qu’ils se font voler. En
réalité, le prix de la matière première est totalement insignifiant dans le
prix final d’un produit manufacturé, et l’expérience montre qu’à part les
produits énergétiques, pétrole, gaz, ou charbon, jamais aucune nation n’est
devenue riche en produisant simplement de la matière première, il faut être
capable d’en tirer au moins des produits semi-finis, pas d’avantage qu’aucune
nation n’est devenue riche en produisant des produits agricoles sans
transformation. Là encore, le prix du cacao que produit un Ivoirien est-il
insignifiant par rapport au prix de la tablette de chocolat que les autres lui
revendent après avoir transformé son cacao…
L’autre
illusion totale des Africains, c’est de considérer que puisqu’ils ont les pieds
au dessus de ressources considérables, cela suffit à ce que leur continent soit
riche, mais cela n’a aucun sens. Ces ressources ne deviennent effectivement des
richesses qu’une fois qu’elles se trouvent exploitées, ce qu’ils ne parviennent
pas à faire eux-mêmes. Ils constatent que ceux qui les exploitent en deviennent
riches, et ils proclament alors qu’on s’en vient les piller. Or, si les
sociétés occidentales ou asiatiques ne venaient pas avec leur savoir faire pour
exploiter ces ressources, les Africains n’en tireraient pas un seul centime…
Il faut
donc prendre conscience une bonne fois que la richesse d’une nation réside dans
la capacité de ses hommes à en exploiter les ressources, et c’est là, dans leur
incapacité à le faire, que se situe le problème des Africains…
Nous
atteignons là le problème culturel…
Les
civilisations de l’antiquité ne connaissaient ni les institutions financières,
ni les places boursières, ni le machinisme industriel, ni les sociétés
multinationales. Leur mode de développement était donc un mode adapté à leur
époque, et à leur endroit…
Aujourd’hui,
le mode de développement de notre époque et partout dans notre monde désormais
globalisé, est le mode de développement à l’origine occidental, et devenus
mondial. Or, les rancœurs et les griefs qui les travaillent sans cesse selon
leur contentieux historique avec l’occident, et surtout, la surestimation à
laquelle ils procèdent de leur culture ancestrale, fait que ces Africains
refusent la logique du développement occidental avec tout ce que cela leur
impose comme nouvelle règles sociétales et comme obligations comportementales…
Ils rêvent
alors de se doter d’un modèle de développement qui ne soit pas occidental, dans
un monde globalisé ou toutes les autres nations ont adopté ce système, les
asiatiques en tête avec un succès tels qu’ils ont été faits “occidentaux
d’honneur”, et ils se voient s’en revenir à leurs traditions ancestrales,
celles-là mêmes à cause desquelles ils n’ont jamais été en mesure depuis plus
de cinq siècles, de se mettre à l’abri de la domination étrangère…
Une telle
insulte jetée à la face du “vent de l’histoire” auquel ils prétendent ainsi
s’opposer, ne leur laissera aucune chance, tant qu’ils s’obstineront…
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