vendredi 24 février 2012

LA SOTTISE DES RACISTES, OU L’IMCOMPREHENSION DU FAIT METAPHYSIQUE






La rude controverse qui vient d’opposer un ministre de ce gouvernement de défiance, à un député de l’outre-mer, est venu nous rappeler la persistance totalement anachronique, et en ce sens assez désespérante, de la pire des tares qui affectent notre société, c’est à dire ce “racisme” rampant, encore plus stupide qu’abjecte, et qui justement, semble si fortement coller à la peau de ceux qui en sont atteints, qu’on ne voit pas comment ils pourraient enfin parvenir à s’en débarrasser.

Pouvons-nous alors faire appel à “l’intelligence” et au simple bon sens de ces gens, pour les tirer de leur égarement ?

C’est justement en cela que réside la difficulté de cette question, car la raison première du racisme, c’est la conviction de personnes mal inspirées, établie à partir d’une connaissance extrêmement sommaire de la si dense histoire de notre humanité, et d’une ignorance totale de sa paradoxale “diversité unitaire”, d’appartenir à une catégorie d’hommes dotés par la nature, d’une capacité intellectuelle supérieure à celle d’autres catégories.

L’aspect grotesque de cette situation, c’est que ce sont précisément ces hommes qui se prétendent d’une intelligence supérieure à celle de certains autres, qui de toute évidence, ont le moins poussé leur réflexion, quant à savoir exactement en quoi consiste très précisément, ce que nous appelons “l’intelligence”, ce qui les rend incapables de comprendre à quel point leur a priori intuitif, relève ironiquement de la plus totale incohérence.

Il nous faut dire à leur décharge, qu’ils n’ont en rien été aidés dans ce sens, par ce qui fut des siècles durant, le courant de pensée largement majoritaire dans ce pays. Ceci, depuis l’époque des premiers explorateurs et missionnaires, pour lesquels la rencontre de peuples au mode de vie apparemment rudimentaire, semblait révéler, non pas une autre option culturelle, que l’option européenne de soumission de l’environnement, mais une incapacité fondamentale à pouvoir exercer comme eux. Et ce, jusqu’à la période coloniale, et même bien après celle-ci, où fut créé pour la nécessité de l’exploitation abusive de celui-ci, le “mythe du nègre”, avec tous les stéréotypes chargés de mépris, qui malheureusement perdurent jusqu’à aujourd’hui.

D’autre part, un des pires “conditionnements” qui vont renforcer la pensée raciste, fut l’erreur totale d’aiguillage que commirent dès le départ, les fondateurs de la “psychométrie”. Ceci, avec leur ambition de mesurer “l’intelligence”, comme s’il s’agissait d’un “contenu” en l’individu, autrement dit, d’un caractère réductible à sa stricte singularité, permettant ainsi d’établir un classement des individus comme étant dans l’absolu, plus ou moins “intelligents”.

Soyons conscients qu’en réalité, ce concept ne signifie strictement rien, compte tenu qu’il existe un nombre indéterminé de formes d’intelligence, qui ne peuvent être rapportées à une échelle commune de mesure, mais surtout parce que ce en quoi consiste précisément “l’intelligence”, dans le sens fondamental de la locution verbale “inter ligere”, littéralement, “entre lier”, à l’origine du terme, et désignant le fait d’établir des “liens entre” les choses, constitue un phénomène “relationnel”, à savoir la relation plus ou moins adaptée d’un “sujet”, avec son “objet”. Ceci, qu’il s’agisse alors d’un objet “formel” de son environnement, tels que tous les problèmes matériels de la vie courante qu’un individu se doit de régler pour sa survie, ou d’un objet “conceptuel”, et il s’agit alors dans ce cas pour l’individu, d’établir des liens, tels que les relations de causalité ou d’affinité, entre différents objets.

Ce qu’il nous faut comprendre dès cet instant, c’est qu’il est possible de constater la plus ou moins grande compétence d’un individu, face à un objet particulier, autrement dit, d’établir le degré d’intelligence qui se trouve alors établi entre lui et cet objet. Mais, prétendre mesurer d’une façon non spécifique à un objet particulier, ce qui serait alors une intelligence “tout objet”, autrement dit une curieuse intelligence “absolue”, qui demeurerait malgré tout de l’intelligence, même si elle ne se trouvait pas établie selon la spécificité du rapport d’un sujet et son objet, relève d’un amusant manque d’intelligence, trompant nombre de professionnels. Ceux-ci prétendent en effet jusqu’à aujourd’hui, mesurer l’intelligence d’un individu comme on mesurerait son poids sur une balance, à l’aide de cet instrument totalement ahurissant, que constitue le pourtant renommé test de “quotient intellectuel”, couramment dit le “Q.I.”.

Insistons bien ici sur le fait que la procédure de test par laquelle on prétend mesurer une intelligence “absolue”, n’est de façon totalement risible, qu’une monumentale “sottise”. Ceci, tout simplement parce qu’il n’y a justement pas “d’objet” d’intelligence, dans l’absolu. Tout cela ne signifie rien, et dès lors, prétendre qu’une panoplie de tests, est susceptible d’être équivalente à un “tout objet”, autrement dit à un “sans limite” d’objet, relève de la déraison.

Soyons clairs. Depuis que ce malheur nous est tombé dessus, il y a maintenant plus de trente années que, défiant l’intelligence des plus hautes sommités dans des laboratoires du monde entier, disposant pourtant d’une logistique impressionnante, un virus sème la mort, en utilisant des procédures de destruction de la défense immunitaire des humains, selon une intelligence dont à ce jour nous ne sommes pas encore parvenus à comprendre les procédures, ce qui nous abandonne sans défense contre lui. Devrions-nous alors dire du VIH, qu’il est plus intelligent que l’humain ? Il est facile de comprendre que cela ne signifie rien, et que le VIH opère dans un milieu où il met en œuvre une forme d’intelligence propre à sa nature, et qui nous échappe, tout comme celles que mettent en œuvre, la fourmi, la termite, ou l’abeille...

En fait, dire simplement d’un individu qu’il a de “l’intelligence”, ne possède pas davantage de sens que de dire de lui qu’il a de la “distance”, et il est clair que cette dernière proposition sous-tend immédiatement la question : distance par rapport à quoi ? Ainsi lorsque nous disons d’un individu qu’il est intelligent, c’est parce que nous constatons sa compétence quant au règlement d’un certain nombre de problèmes habituels, ce qui ne défini en rien une intelligence absolue, et ce qui, quant aux procédures mises en œuvre pour tenter de l’évaluer, ne peut manquer de s’inscrire dans un cadre culturel bien précis, quoique prétendent certains.

Comprenons bien que le vice fondamental de la procédure de mesure de l’intelligence, réside dans le fait qu’elle consiste à mesurer, non pas une “quantité”, ce qui est normalement l’objet de toute mesure, mais à établir par la mesure, une “qualité”, dont la reconnaissance comme telle, relève de son appréciation, donc d’un arbitraire, comme le beau, le sympathique, ou le séduisant. Tenterait-on ainsi de faire une mesure absolue du “beau” ?

De toutes les façons, si cette procédure de mesure de l’intelligence avait réellement un sens, elle nécessiterait de rapporter à la qualité mesurée, une qualité équivalente pour pouvoir l’étalonner. Toute la question serait alors de savoir au nom de quoi cette qualité étalon, serait-elle équivalente à celle mesurée, et supérieure ou inférieure à d’autres, autrement dit comment cette qualité étalon, a-t-elle elle même été étalonnée, si ce n’est par le narcissisme des concepteurs de tests qui ce faisant, notons le bien, se proclament par le fait capables de mesurer toutes les formes d’intelligence, et quelque soit leur niveau. On est chez les fous...!

Disons donc encore une fois, que par définition, il n’existe pas d’intelligence non spécifiée d’un individu, qui serait une intelligence absolue, et dont on pourrait ainsi faire la mesure, et que celui-ci ne peut que se trouver dans une plus ou moins grande intelligence, avec ce qui constitue alors son objet. Il existe ainsi des individus manifestant dans leur relation à l’autre, une fragilité psychique, et dont certains sont dit “autistes de haut niveau”, parce qu’ils sont en leur état, capables de prouesses intellectuelles, mais qui seraient totalement incapables de planter un clou. Ils ne sont ni plus ni moins intelligents que les autres, mais ils manifestent prioritairement, et c’est là leur problème, une forme d’intelligence “réflexive”, au détriment d’une intelligence “pratique”, leur permettant d’être socialisés...

A l’origine, cette tentative de mesure de l’intelligence partait d’un bon sentiment. Ainsi, Alfred Binet (1857-1911), ce psychologue élève de Charcot, et précurseur de ces méthodes d’évaluation, se proposait-il au départ, afin de leur bonne orientation, de mesurer les aptitudes de jeunes élèves, à faire face selon leurs dispositions, aux difficultés qu’ils auraient à affronter au cours de leur existence.

Pour totalement arbitraire, et par la force des choses, que soient les sujets retenus pour les tests d’évaluation, jusque là, la notion d’intelligence demeurait malgré tout liée à un “objet”. Le péché est venu d’une déviation totale de la finalité des tests Binet, par les Américains, pour prétendre bien quant à eux, classifier les individus selon différents degrés d’intelligence, ce qui va conduire aux tests de “quotient intellectuel”. La volonté inavouable de cette démarche, s’est pourtant clairement révélée lorsque sur la base de test, dont on prétend maladroitement, qu’ils ne sont pas liés au cadre culturel, comme s’il était possible au concepteur du test d’échapper au sien, pour conclure, et tel était bien le but de la manœuvre, que les nègres étaient globalement moins intelligents que les blancs.

Notons à cette occasion, que le professeur Albert Jacquart, le célèbre généticien, recommande que soit abandonnée la pratique de mesure de l’intelligence par le QI, constatant qu’il n’existe pas de marqueur génétique de l’intelligence, tel qu’il suffirait de faire passer un test ADN à un individu, pour pouvoir établir son niveau d’intelligence.

Ceci étant, les tests demeurent parfaitement utiles aux professionnels, pour des tas d’autres considérations quant au psychisme des individus, mais la prétention de mesurer leur intelligence, demeure une chimère.

Si donc comme nous le constatons, il ne peut exister d’intelligence absolue mesurable, précisément parce qu’absolue, ce qui revient à dire non référencée, ni de marqueur génétique de celle-ci, comment hors de mesure possible, et de justification formelle, certains peuvent-ils prétendre que ceux de leur race sont plus intelligents que ceux d’autres races ?

Il faudrait qu’ils puissent d’abord établir, que les hommes sur la surface de cette Terre, ont tous eu le même projet, puis ont bénéficié des mêmes occasions locales et historiques, pour la mise en œuvre de ce projet. Or, nous savons bien que ce n’est justement pas le cas. Et, même si tel avait été le cas, la seule conclusion qui aurait pu être tirée d’une différence de résultats, c’est que les uns se sont montrés plus efficaces que les autres, pour ce projet précis, sans pouvoir pour autant préjuger, de ce qu’il en aurait été pour un tout autre projet...

Admettons d’autre part, que ce n’est pas parce que certains, selon leur inspiration, ont mis toute leur intelligence à concevoir les armes qui leur permettraient de soumettre d’autres, lesquels ont quant à eux, mobilisé leur intelligence pour seulement pouvoir vivre sereinement, que l’écrasement des seconds par les premiers, constitue la manifestation d’une intelligence supérieure.

Toute la balourdise des racistes, qui tentent avec des théories adaptatives ahurissantes, de nous montrer que des conditions environnementales particulières auraient, au cours de l’évolution, doté l’homme blanc d’une capacité intellectuelle supérieure aux autres races, c’est de confondre stupidement ce qui relève de la physique, et ce qui relève de la métaphysique, et d’attribuer des raisons physiques, à une métaphysique, ce qui n’a absolument aucun sens.

Ainsi, toute la démarche des Européens depuis des siècles, fut de prétendre comme raison au fait de leur civilisation qui dominait alors outrageusement le reste du monde, et que pour l’occasion ils se passaient de comprendre dans la logique des enchainements historiques et culturels qui seuls, en constituent la véritable raison, une capacité supérieure de l’homme blanc par rapport aux autres races, considérations qui bien sûr aujourd’hui, prêtent à sourire, démenties qu’elles sont actuellement quotidiennement, par le développement spectaculaire de certains pays dit “émergents”, et pourtant non blancs.

C’est ainsi qu’avec une fébrilité maladive, ils se sont acharnés à mesurer des capacités crâniennes, des angles faciaux, à y aller dans tous les domaines de l’anthropométrie, à étudier les groupes sanguins, les tissus, la neurologie, la génétique, à établir des classifications, à échafauder des théories de l’influence du milieu, tout comme celle de traditions culturelles, sur le développement de l’intelligence, et ce, jusqu’à prétendre à la race blanche par certains, une lignée différente de celle des autres races de l’espèce “homo”.

Et tout cela, avec la détermination obsessionnelle de parvenir à montrer que si la civilisation occidentale dominait le monde, c’est parce qu’il se trouvait dans la physiologie même de l’homme blanc, des éléments formels le pourvoyant d’une capacité conceptuelle bien supérieure à celle des autres hommes, que cet homme blanc était donc fondamentalement supérieur à ces autres, et que partant de là, il était dans la logique des choses, pour le meilleur du devenir de notre humanité, qu’il s’impose à ces autres, et ce, pour leur bien à eux-mêmes. De plus, il convenait qu’il évite surtout de se corrompre par mésalliance, avec ceux-ci.

Et le pire dans tout cela, c’est que ces “chercheurs” ont trouvé et publié des résultats...!

Combien de notables et de sommités, du monde des sciences et de la philosophie, ont ainsi mêlé leur nom et leur réputation, à tout ce florilège de “couillonnades”.

Car, il doit être enfin bien entendu aujourd’hui, que cette démarche en elle-même, c’est à dire celle qui consiste à vouloir trouver dans un fait de “singularité”, c’est à dire la “physique” de l’individu, la raison d’un fait de “collectivité”, c’est à dire la “métaphysique” qui sous-tend la formation de son groupe, en considérant ainsi implicitement, que la seconde pourrait être contingentée par la première, alors que par définition même, la métaphysique de leur groupe, “transcende”, la physique de ces individus, et ne saurait donc être conditionnée par celle-ci, constitue là encore, une amusante et monumentale “sottise”.

Ceci signifie que, contrairement à ce que s’imaginent encore beaucoup de ces éblouis, ce n’est certainement pas dans des capacités intellectuelles différentes de leurs “individus”, spécifiques à la pluralité des races, qu’il faut chercher les raisons de la plus ou moins grande félicité des sociétés qu’ils ont constituées. Disons encore autrement, que ce n’est certainement pas, parce que leurs individus possédaient des “neurones athlétiques”, que certaines sociétés ont produit des civilisations plus brillantes que d’autres. Car, il doit être bien clair que la très énigmatique intelligence qui régit l’organisation de la fourmilière, de la termitière, ou de la ruche, ne s’explique pas par des capacités intellectuelles exceptionnelles, que posséderaient la fourmi, la termite, ou l’abeille.

Disons donc que l’intelligence mise en œuvre dans un fait de collectivité, et qui est une intelligence établie “entre” les individus, demeure totalement indifférente à l’intelligence “conceptuelle” mise en œuvre “dans” ces individus. Il s’agit en fait d’une intelligence qu’il conviendrait de dire “sociale”, logique de la perception que possèdent ces individus de leur environnement, autrement dit, logique de leur “sensibilité”, de sorte qu’ainsi que nous le constatons, des sensibilités différentes, conduisent logiquement à des civilisations différentes.

Pour bien comprendre ce dont il s’agit ici, prenons l’exemple de l’organisation du travail dans la grande société de construction aéronautique américaine Boeing. Il s’agit clairement d’une organisation faite pour des “idiots disciplinés”, auxquels on ne laisse même pas la liberté de serrer deux vis d’égale importance, selon leur seule initiative. Les deux vis sont numérotées, 1, et 2, et le manuel sans la spécification duquel, ces ouvriers disciplinés ne se risquent pas à faire le moindre geste, dit clairement, “commencez par serrer la vis 1, puis serrez la vis 2”. Et ce, même si cela ne changerait strictement rien, au fait de commencer par serrer la vis 2, puis la 1.

Le résultat de cette organisation draconienne du travail, c’est que des ouvriers sans absolument aucune qualification, sont en mesure de démonter jusqu’à la moindre vis, puis de remonter entièrement, un avion, sans jamais savoir comment ça marche ni pourquoi ça vole, et en s’en moquant éperdument de le savoir, et de fait, ça marche, et ça vole, correctement.

Ce bon résultat est donc celui d’une très bonne organisation de la collectivité, qui ne doit strictement rien à une qualité exceptionnelle des individus ainsi organisés, et croire que la civilisation occidentale s’est montrée dominante, parce que les européens étaient des hommes plus intelligents que les autres, est aussi stupide que de croire que si les avions Boeing volent, c’est grâce au génie exceptionnel des ouvriers qui serrent les boulons...

Disons donc une bonne fois que dans la qualité de sa “loi”, une métaphysique ne doit rien à la physique des éléments qu’elle transcende, précisément parce qu’elle les transcende...
Soyons maintenant bien attentif au fait que cette intelligence structurante du groupe, qui constitue comme telle une “métaphysique” de ses individus, demeure susceptible d’être modifiée, selon son “vécu historique”, par les éléments d’une métaphysique qu’il conviendrait alors de dire “acquise”, c’est à dire dont le groupe déciderait de faire sienne, en modifiant par cela sa structure sociale, sans que cela ne provoque une quelconque “évolution” des individus.

Ce qu’il convient de comprendre alors une bonne fois, c’est qu’à l’origine de toutes les grandes civilisations, se trouve, non pas une physique, mais une métaphysique exceptionnelle. Celle-ci se trouve généralement induite en la collectivité d’un peuple qui la fait sienne, par un “enseignement”, qui débouche sur une croyance, une espérance, une règle et une exigence, et par-là, sur une détermination exceptionnelle des individus, à exercer “positivement”, c’est à dire dans le sens d’un “mieux collectif”, à partir duquel se peut le “mieux individuel”.

C’est donc tout simplement, et sans aucune surprise, une métaphysique exceptionnelle, que nous reconnaissons habituellement selon certains des mécanismes de sa mise en œuvre, sous le terme de “religion”, et dont il nous reste alors à établir l’origine de son enseignement, et les circonstances historiques selon lesquelles les peuples en font l’acquisition à leur heure, qui se trouve à l’origine de toutes les grandes civilisations.

Ceci revient à dire tout simplement, que la félicité des différentes civilisations, est une question de “culture”, et certainement pas une question liée à la “nature” des individus. Ceci, étant bien entendu que “l’acte de culture”, demeure dans tous les cas un acte “contre nature”, qu’il s’agisse alors de “réprimer” cette nature, pour ses aspects négatifs, ou tout au contraire de “l’exploiter” au delà de ses capacités initiales, pour ses aspects positifs.

Cette contradiction fondamentale chez les humains, de leur nature, selon ses caractères initiaux, par une culture qui va la réprimer ou l’exploiter, ne permet donc justement pas, de prétendre qu’une grande culture, telle qu’elle a donc nécessairement fortement contrarié leur nature, pourrait être le résultat d’une disposition naturelle exceptionnelle de certains hommes. Nous sommes, avec ce concept de supériorité naturelle afin de culture, dans un non sens total.

D’autre part, comme toutes les autres réalités de notre univers, et quelle qu’elle soit, une civilisation possède nécessairement une résolution “spatio-temporelle” de son fait. Ceci revient à dire qu’elle ne peut être le fait en un “endroit” donné, qu’à un “moment” donné.

Ceci signifie que, tel que nous le savons par l’histoire, le fait majeur d’une civilisation, n’a pu se situer en un lieu donné tel que l’Europe, que pour une période elle aussi donnée, et nous sommes déjà face au constat de la désertion de cette faveur, du continent européen. Or, il est clair que la race européenne, à précédé quant à elle en ce lieu, cette faveur, et qu’elle va succéder à sa désertion, ce qui montre bien que la félicité de cette civilisation européenne, ne doit strictement rien à la nature des individus.

Nous pouvons d’ailleurs constater à ce sujet, qu’aucune des bases conceptuelles fondamentales, c’est à dire religieuses et scientifiques, de la civilisation européenne, ne le sont. Ceci montre ainsi que même si les Européens l’ont bien sûr considérablement enrichie, cette civilisation européenne n’a justement pas été initiée par des Européens, alors que c’est par une nature exceptionnelle de ceux-ci, que certains prétendent encore établir sa raison.

En fait, les grandes civilisations sont tout simplement celles dont des circonstances historiques, qui furent généralement la rencontre le plus souvent conflictuelle, entre différents peuples, ont permis l’enrichissement. Ceci, de sorte qu’aucun peuple de race dite pure, n’aura jamais été à l’origine du développement d’une grande civilisation, et il est manifeste chez les européens, que ce ne sont justement pas des races nordiques constituant leur archétype, qui furent les pionnières de cette grande aventure, mais bel et bien des races méditerranéennes, aux contact de peuples méridionaux.

Comprenons ici que cette conditions de “conjugaison” entre au moins deux peuples, afin qu’il puisse se produire l’émergence d’une civilisation, correspond tout simplement à la nécessité de son “apparition”.

En effet, telle que précisément elle est dite, la procédure “d’apparition”, est celle de la constitution d’un “fait”, selon une “paire” d’éléments, lesquels individuellement sont bien sûr, insuffisants à la réalité de ce fait, mais qui par leur combinaison occasionnelle, “constituent”, ce fait.

Si donc la dualité d’éléments nécessaires pour qu’il puisse se produire “l’apparition”, d’un fait de civilisation, se trouvaient en la possession d’un seul et même peuple, cette civilisation n’aurait pas lieu d’apparaitre, puisqu’elle serait déjà. Ceci, compte tenu que ces éléments constitutifs se trouveraient déjà rassemblés en ce seul peuple. Il n’y a donc aucune occasion pour qu’il puisse se produire, hors de circonstance, l’apparition d’une civilisation, selon un peuple unique, et il n’y a que lorsque celui-ci se trouvera confronté à un autre, que des combinaisons de leurs caractères provoqueront l’apparition d’une nouvelle civilisation.

Il est facile partant de là, de comprendre que plus ces deux peuples seront différents, plus ils posséderont d’occasions de combinaisons de caractères, et plus la civilisation résultant de leur confrontation possèdera d’axes d’expériences nouvelles, pour le nouveau peuple ainsi constitué. Et, il est de fait que toutes les grandes civilisations, sont des civilisations de grand métissage. L’idée de la race pure ayant produit une brillante civilisation, est une lubie de racistes, qu’absolument rien dans l’histoire des peuples de notre humanité, ne vient confirmer.

Soyons alors bien attentifs au constat fondamental auquel nous accédons ici, à savoir que, par la nécessité même de son “apparition”, toute civilisation procède nécessairement d’au moins une dualité d’autres, l’ayant précédée. Ceci, pour en finir une bonne fois avec la querelle stupide des antériorités, où les uns et les autres revendiquent pour leur race, le fait d’avoir été les premiers civilisés. Tout cela n’a aucun sens, car quelle que soit la civilisation considérée, y compris même celle des vaillants Egyptiens, nous sommes certains qu’elle a été précédée d’au moins une dualité d’autres, de sorte qu’à ce jour, aucune origine de la civilisation ne peut nous être identifiable...

Je me propose de vous entretenir dans un prochain article, de ces grandes civilisations africaines ayant précédé l’égyptienne, qui en a hérité, et dont l’une d’elles a vu ses hommes s’en aller dans des temps immémoriaux, jusqu’en Europe pour y établir ses sanctuaires, sur ces lieux mêmes ou siègent aujourd’hui, d’orgueilleuses cathédrales catholiques...

Observons également que les civilisations se déduisant les unes des autres, elles ne peuvent pas toutes être, au même “moment” de leur histoire.

Ainsi, les Européens se rendant en Afrique, trouvent-ils des peuples établis selon un mode de vie sommaire, et ne comprennent pas que c’est parce que ces peuples ne sont plus dans leur gloire passée, et pas encore dans leur gloire à venir, et que leur affaiblissement tient tout simplement au fait qu’ils ont “transmis” leur métaphysique à d’autres, qui en ont fait de grandes civilisations. Ces Européens qui sont alors à des années lumières de se savoir les lointains héritiers de ces peuples qu’ils méprisent, concluent que c’est à cause d’une insuffisance intellectuelle, qu’ils ont adopté ce mode de vie. Ils sont alors bien éloignés de la vérité...

Nous sommes en mesure de comprendre maintenant, qu’alliée au brassage de peuples et de civilisations dont l'apparition de cette civilisation fut l’occasion, c’est tout simplement la métaphysique du “christianisme”, qui, à partir de celle issue d’un héritage gréco-latin déjà considérable, constitué lui-même à partir d’héritages encore plus lointains et plus exotiques, explique la félicité occidentale, qui d’ailleurs décline, depuis que la religion n’a plus cours en ces endroits. Cette civilisation n’est donc certainement pas, le résultat d’un gène du “génie blanc”, dont on ne voit d’ailleurs pas pourquoi il manquerait alors de produire toujours le même effet, puisque malgré tout, les Européens demeurent encore très majoritairement, des blancs.

Or, c’est jusque dans la Terre lointaine d’Afrique, et plus précisément jusqu’en Ethiopie, qu’il faut s’en aller chercher les racines identifiables les plus lointaines, de ce qui va devenir le christianisme, plus de mille trois cents ans, avant la venue du Christ.

Dans un prochain article, je vous montrerai que non seulement toutes les civilisations, mais également toutes les langues, toutes les croyances, et mêmes toutes les races, procèdent les unes des autres, et ceci, du fait de la nécessité dualiste de la procédure d’apparition, et de telle sorte que quelle que soit la civilisation, elle ne peut manquer d’emporter du fait de sa généalogie, et surtout si elle est grande, des éléments culturels originaires de très nombreuses contrées. Ceci, de sorte qu’une large partie de notre humanité peut se trouver représentée, même dans une civilisation dite occidentale, mais dont on ne reconnait habituellement la participation à son fait, qu’aux seuls hommes européens.

Tout ceci montre que la volonté manifestée par certains, d’établir une hiérarchie entre les civilisations, et au travers de cela, entre les races, ne signifie absolument rien du tout, parce que du fait de leur généalogie par constitution de paire, et de proche en proche, elles sont en fait immanquables les unes des autres, le fait de l’une n’ayant aucune explication sans le fait d’autres, ce qui a pour effet de solidariser notre humanité toute entière comme étant bel et bien “une”.

Dans une approche convenable et intelligente des choses, il n’y a de place pour aucun racisme...

Ce qui entraine beaucoup d’Européens dans l’erreur, c’est cette fâcheuse tendance à considérer que rien n’est censé avoir existé, de tout ce qu’ils ignorent encore. Ainsi pensent-ils de l’Afrique, qu’il s’agit d’un continent vierge de toute histoire, et qui par le fait, n’a pas été le siège de brillantes civilisations telles que les seules auxquelles ils font référence, parce qu’à l’échelle de l’histoire, elles sont les plus récentes, et celles sur lesquelles ils sont les plus documentés.

Concernant les civilisations, l’horizon de leur champ d’investigation ne s’étend donc guère au-delà de dix mille ans avant nous. Or, le “sapiens” quant à lui, est vieux de deux cents mille ans, et il serait tout à fait stupide de considérer qu’il n’a fait que se tourner les pouces, pendant “cent quatre vingt dix mille ans”. Nous verrons ce qu’il en est, une prochaine fois...

Enfin, pour conclure, et en attendant là également de pouvoir développer cette passionnante question une prochaine fois, laissez-moi vous faire part d’un principe, qui doit suffire à clore le bec une bonne fois pour toutes, à tous les racistes, mais vous me pardonnerez pour la circonstance, son aspect pour l’instant un peu abrupte.

Est-il possible qu’une certaine race d’homme puisse posséder une capacité “conceptuelle”, supérieure à celle des autres races ?

Non, absolument non. Et ceci, pour une raison qu’il vous sera peut-être un peu difficile d’avaler d’un seul coup, à savoir que la “capacité conceptuelle” des humains, ne peut manquer d’être “universelle”. Et ceci pour la raison toute bête, mais qu’il faut prendre le temps de digérer sans rien chercher de compliqué, à savoir que “concevoir”, c’est précisément constituer “comme un”, et qu’il ne peut y avoir plusieurs façons de “un”, tel que certains seraient capables d’un “un”, qui le serait plus et mieux que celui des autres...

Constituer “comme un”, c’est justement cela la base de “l’universalité”, dans le sens fondamental de ce terme qui rappelons le, signifie selon “uni-versus”, la tendance à ne former “qu’un”.

Nous en reparleront, et vous verrez, qu’il y en a des tas de choses surprenantes à dire la dessus...

A bientôt…

Paris, le 24 février 2012
Richard Pulvar