mardi 29 janvier 2013

LES BOURDES APPARENTES DE L’IMPERIALISME


Benghazi s’agite, suite au prêche incendiaire d’un religieux contre la France, dont les troupes au mali pourchassent sans répit les “djihadistes”, frères spirituels de ceux que cette même France a installés au pouvoir en Libye, et d’une façon générale, contre les occidentaux.

Les chancelleries occidentales dont le Quai d’Orsay, ont donc recommandé à leurs ressortissants de promptement quitter la ville, pour ne pas faire les frais de représailles, en se souvenant de ce qu’il advint de l’ambassadeur américain lors d’une agitation du même genre.

Ainsi la France se trouve-t-elle contestée, et ses ressortissants menacées, par ceux-là même dont elle a fait la fortune, et cette situation ahurissante, de même que tous les autres aspects désastreux de ce qu’est devenue la malheureuse Libye, suite à l’agression dont ce pays fut l’objet, par des gens prétendant y instaurer la paix, la démocratie, et le progrès, pourrait nous laisser croire selon ces prétentions affichées, que cette politique menée par les puissances impérialistes aurait tourné au fiasco le plus total, mais il n’en est justement rien.

Pour bien comprendre la comédie tragique dans laquelle nous nous trouvons engagés, observons parallèlement que si certains présidents des Etats Unis d’Amérique paraissent avoir bien peu d’envergure, c’est parce qu’ils ne sont en fait que les représentants de tout un système qui constitue quant à lui, la réalité du pouvoir qui s’exerce effectivement dans ce pays. Parmi les principaux éléments de ce système, il y a le fameux département d’état, l’équivalent de notre ministère des affaires étrangères, au sein duquel des professionnels chevronnés et très talentueux, travaillent à définir ce que doit être la politique extérieure des Etats Unis. Et ceci, à seule fin de garantir à cette nation, de conserver la suprématie sur les autres.

En considérant les objectifs “proclamés” de cette politique extérieure américaine, lesquels le sont d’autant plus vivement que les véritables objectifs, décemment inavouables, ne font guère l’objet de débats, un observateur non averti pourrait trop rapidement conclure que cette politique n’aura été depuis des décennies, qu’une longue suite d’erreurs successives. C’est ainsi que la prétention “officielle” et d’une apparente naïveté, d’apporter la démocratie,  la liberté, la paix et le progrès, dans les nations qui furent visitées pour cela par leurs armées, aura-t-elle fait sourire plus d’un, si cruellement démentie quelle fut, par l’évidence des faits.

Il est remarquable alors que ceci étant, ces Américains ne font pour autant strictement rien, pour que nous cessions d’être convaincus qu’ils ont lamentablement échoué. Pourquoi ?

En réalité, si en nous débarrassant de cette approche “émotionnelle” des choses, nous considérons que la démarche logique d’une puissance désireuse de conserver sa suprématie, c’est d’empêcher par tous les moyens que ne puisse se constituer en aucune circonstance et en aucun endroit que ce soit, une puissance susceptible de lui faire concurrence, ou même déjà tout simplement, de se soustraire totalement à sa tutelle, il faut bien constater à cette heure, que leur machiavélisme “secret” aura été d’une terrifiante efficacité. Ceci, pendant qu’ils se déclarent pour le progrès concerté de toutes les nations, selon une ouverture de celles-ci sur le monde, censée constituer ainsi un “nouvel ordre mondial”. Car, il est clair que ce nouvel ordre mondial ne correspond en fait qu’au renforcement, après qu’ils aient fait voltiger une bonne fois les dernières frontières derrières lesquelles s’abritaient encore quelques nations timorées, des institutions supranationales de leur hégémonie.

Non, ils n’ont pas échoué en Corée, même si la foudroyante contre attaque chinoise qui les a repoussés jusqu’à Séoul, pourrait laisser croire qu’ils furent alors défaits. Car, ils n’y sont pas allés pour vaincre militairement, mais pour officiellement contenir le communisme, ce qui fut fait, et surtout pour obtenir selon leur but secret, la partition de ce pays, ce qui fut également fait. Et, pour comprendre quel pouvait être leur intérêt à établir une telle situation, il suffit d’imaginer la grande puissance qui serait celle aujourd’hui d’une Corée unifiée. Ceci en considérant ce que produit déjà la seule moitié sud de ce pays, et en considérant également la capacité qui fut celle de la seule moitié nord, de se doter de l’arme nucléaire.

En fait, les spécialistes de la géopolitique américaine, savaient que la Mandchourie, la Corée, et l’ile de Taïwan, firent anciennement partie de l’empire du Japon, qui y avait laissé son empreinte culturelle, et ayant observé ce qu’était déjà devenu le Japon, ils ont facilement pu imaginer ce que deviendraient Taïwan et la Corée, et ils ne se sont pas trompés.

Non, ils n’ont pas échoué en Iran comme on le pense encore, même s’il s’est établi en ce pays un régime qui leur est hostile. Car en soutenant le Sha dans toutes ses erreurs et toutes ses outrances, telle était bien la manœuvre qui devait par l’exaspération totale du peuple, ouvrir finalement la voie à un Imam ténébreux sorti de son asile français, qui, par un discours archaïque et des dispositions on ne peut plus rétrogrades, allait mettre fin au développement fulgurant qui était alors celui de ce pays, grâce à sa rente pétrolière et l’ambition de son chef.

Aujourd’hui, par delà des péripéties politico-religieuses, et surtout, après la terrible et dévastatrice guerre Iran-Irak, qui à résulté de l’inconséquence totale de Saddam Hussein qui n’a à aucun moment pris conscience, ni dans ce cas, ni dans celui de l’attaque du Koweït, de la félonie manipulatrice des occidentaux qui l’y ont encouragé, l’Iran retrouve peu à peu de sa puissance. Ceci crée la fébrilité des occidentaux qui le soupçonnent de vouloir se doter de l’arme nucléaire.

Mais, comprenons bien que ce n’est pas la puissance militaire de l’Iran, pays qui n’a pas vu un seul de ses soldats hors de ses frontières depuis plus d’un siècle, et dont on ne voit absolument pas, se serait-il même doté de l’arme atomique, quel intérêt il aurait à en faire usage contre les occidentaux, garanti qu’il serait d’être totalement anéanti par les représailles, que craignent ces occidentaux. Non, il s’agit bien en cette crainte, du retour de la puissance économique de l’Iran, et par le fait, du retour de son influence géostratégique dans la région, que craignent ces occidentaux. Ils le menacent alors toutes les semaines, d’une intervention, ce qu’ils ne feront jamais, tout simplement parce qu’ils n’en ont pas les moyens. Et ceci, pour tenter de défaire l’Iran selon le scénario qui fut utilisé avec un certain succès contre l’URSS, c’est à dire en contraignant ce pays à des dépenses militaires considérables, pour mettre ainsi, par un manque d’investissements productifs, un frein à son développement économique.
 
Non, ils n’ont pas échoué en Irak et dans les pays voisins, dans leur ambition affichée  d’y apporter la liberté et la démocratie, parce telle n’a jamais été leur véritable dessein, et en ce domaine comme en d’autres, ces serments d’ivrogne n’ont engagé que ceux qui y ont cru.

En réalité toutes les manœuvres occidentales dans cette région comme dans les autres, ont pour but principal et bien sûr non avoué, d’empêcher par tous les moyens possibles le développement de puissances régionales, industrielles, technologiques, et militaires, telles que l’était bien cependant devenue l’Irak, ce qui justifiera sous les prétextes les plus fallacieux, deux guerres criminelles contre ce pays pour le mettre à genoux. C’est à ce statut de puissance régionale qu’était, selon le cours normal des choses, appelée à accéder la Syrie, contre laquelle une opération de déstabilisation est en cours, et appelé à accéder de nouveau l’Iran, après un intermède de près de trente ans. Ceci, grâce une “utilisation avisée” par ces nations, de leurs ressources pétrolières.

Il est clair que les impérialistes préfèrent à ces nations, qui furent un moment laïques pour certaines, donc dotées d’un modèle de société tolérante et apaisée quant aux questions religieuses, ce qui est bien sûr absolument nécessaire au développement, les anachroniques monarchies féodales du golf, dont certaines d’entre elles sont carrément fondamentalistes, et qui se trouvent dirigées par des jouisseurs outranciers, qui ont bien peu de considération pour les populations de leur pays, parfois composées de plus de soixante pour cent d’immigrés.

Ainsi, quand elle ne sert pas à leur enrichissement personnel, ou à la réalisation de leur palais fastueux, ou encore à la réalisation de projet spectaculaires mais qui n’entrainent pas un véritable développement structurel de leur pays, parce qu’ils sont l’œuvre presque exclusive de sociétés étrangères, la rente pétrolière de ces pays se réalise finalement, principalement en investissements dans les nations occidentales. Pour ces dernières, ces investisseurs qui leur doivent leur sécurité, constituent alors des créanciers dociles. C’est ainsi que les Etat Unis ont su faire promptement renter dans les rangs, ceux de ces monarques qui, lassés de voir leur pactole diminuer lorsqu’il se produisit une dépréciation du dollar par rapport à l’euro, avaient envisagé un moment d’utiliser cette autre devise comme monnaie de réserve, ce qui aurait placé le dollar dans une situation très difficile.
  
Cette politique déterminée d’empêchement par tous les moyens, du développement des pays pétroliers du proche orient, va comme on l’a vu, jusqu’à faire carrément main basse sur ces ressources, à la faveur d’opérations militaires placées sous le sceau des Nation Unies, facilement obtenu par un travail au corps des membres non permanents du conseil de sécurité. Elle s’accompagne logiquement de la mise en place dans les nations préalablement dévastées, de régimes fondamentalistes rétrogrades, complices par les gratifications personnelles qu’en retirent leurs obscurs dirigeants, de l’exploitation des ressources de leur pays par des sociétés occidentales, et dont l’autoritarisme et l’intolérance constituent comme on le comprend bien, les pires entraves qui soient au développement.

Ainsi, dans cette région du monde ou par la force des choses, il ne pouvait exister que des régimes autoritaires, hérités tout d’abord de l’histoire si tourmentée de l’émergence de ces nations, à partir du démantèlement de l’empire ottoman, et ensuite nécessités par l’ingérence permanente dont elles furent alors les objets de la part des nations prédatrices de l’ouest, les régimes qui eurent à leur tête des chefs nationalistes soucieux de la défense des intérêts de leur nation, furent bien vite qualifiés de dictatures, et férocement combattus.

Tout ceci pour dire que le spectacle de la Côte d’Ivoire et de la Libye dévastées, pays dans lesquels, à ce jour, des affrontements persistent, qui n’ont connu en guise d’une démocratie promise, que la dictature d’un clan de guerriers spoliant et persécutant ceux qui ne sont pas des leurs, pour l’une, et le règne terrifiant des seigneurs de la guerre pour l’autre, ne signifie pas que les criminels qui sont la cause de ces désastres, se sont trompés ou on échoué.

En effet, la Côte d’Ivoire constituait jusqu’alors et de loin, la nation la plus prospère et la plus développée d’Afrique de l’ouest. Quant à la Libye, elle constituait tout simplement le pays d’Afrique au niveau de vie le plus élevé. Le président de la première envisageait de confier à des sociétés qui lui en offriraient une meilleure rente, l’exploitation des ressources pétrolières de son pays. Quant au président de la seconde, compte tenu des larges excédents que lui permettait ses revenus pétroliers, face à la charge modérée de sa faible population, après avoir doté le continent d’un satellite de télécommunication permettant aux citoyens des nations africaines d’obtenir le meilleur tarif pour leurs communications, il n’envisageait rien d’autre que de créer à la fois, une banque et une monnaie africaine appelées à se substituer à la zone franc par laquelle les nations africaines adhérentes se font constamment exploiter. Il envisageait également la création d’un fond monétaire devant se substituer pour les nations africaines, au FMI qui soumet à ses directives, les nations tombées dans le piège bancaire.

Il est donc clair que ces deux nations que des hommes occidentaux venus d’au-delà des mers, se sont employés à dévaster, en y provoquant des victimes par dizaines de milliers, n’ont nullement été par hasard les victimes de ces crimes, et que dans les couloirs du Quai d’Orsay, ou le cynisme qui y règne n’a de toute évidence rien à envier à celui du département d’état américain, certain doivent se féliciter de ce résultat, et laissent à d’autre, le soin de présenter en toute bonne foi, toutes ces abominations, comme le résultat malheureux d’une erreur d’appréciation de la réalité de ces pays.

Souvenons-nous que le pays logiquement le plus prometteur d’Afrique au sujet duquel certains ont parlé de “scandale géologique”, tant son sous-sol est riche de ressources minières, c’est à dire le Congo, se trouve gangrené par une guerre qui a déjà fait plus de cinq millions de victimes, dont tout le monde se moque. Dans ce marasme politique, social, et sanitaire, il se trouve être la proie de vautours venus du monde entier, qui se servent tout simplement. Or, il fut lui aussi totalement déstabilisé par les puissances impérialistes, là aussi au prétexte d’y apporter la démocratie qui, il est vrai, n’y régnait pas, mais qui n’y règne toujours pas, après toutes ces années de tourmente, alors que jusque là, cette nation vivait au moins en paix.

Ainsi, à l’heure où des manifestants affrontent la police dans les rue du Caire, pour protester contre le fait que, tout comme cela s’est produit en Tunisie, ils se sont fait déposséder de leur révolution, détournée qu’elle fut par des fondamentalistes ayant reçu pour cette occasion, le soutien de l’occident, il apparait clairement que plonger les nations du sud avec leur démographie triomphante, principal atout du développent, dans la pire des pagaille, constitue le véritable projet, bien sûr non avoué, des impérialistes, pour pouvoir maintenir leur domination sur elles.

Malheureusement, il faut reconnaitre que si par son habile exploitation, cette pagaille constitue par prédilection l’instrument de domination des impérialistes sur les nations du sud, elle ne tend au départ qu’à être installée, par le fait de ceux-là mêmes qui en font les frais. Ceci, à cause de toutes les tensions sociales, raciales, et religieuses, qui tenaillent depuis toujours ces nations, qui ne sont déjà pas reconnues comme telles par leurs propres ressortissants, c’est-à-dire comme étant des espaces d’un “vivre ensemble”, transcendant leurs particularismes. Les ressortissants de ces nations demeurent ainsi furieusement attachés à des mœurs et des structures sociales archaïques, découlant de tous les sectarismes, sexiste, ethnique, et religieux. Il en découle des divisions et des conflits sans fin que, pour autant qu’ils les exploitent, les impérialistes n’ont eu aucun besoin de provoquer.

Il est temps que ceux du sud prennent conscience une bonne fois, que c’est bel et bien de toutes leurs tares et insuffisances, de leurs mœurs et de leurs croyances archaïques, qui les conduit sans cesse à s’affronter, que se nourrit opportunément la toute puissance impérialiste, ce qui finalement, confère curieusement un aspect moral à toute cette affaire.

En fait, dans la façon pour une nation de devenir suffisamment forte, afin de pouvoir affronter la puissance impérialiste, il lui faut déjà tout simplement se débarrasser de tout ce qui la rend faible, autrement dit de tout ce qui est de nature à la diviser. Or, il est clair que quand sous des prétextes religieux débiles, un sectarisme sexiste disqualifie déjà la moitié de leur population, ou quant sous le prétexte de frontières héritées de la colonisation, en proie qu’ils sont à leur “ethnicisme” morbide, certains vont jusqu’à prétendre que c’est à cause du colon qu’ils assassinent leur voisin, que de telles nations n’ont aucune chance de pouvoir faire face, et c’est bien tout simplement ce que nous constatons.

Il est temps que chacun prenne conscience et assume sa responsabilité, faute de quoi, l’impérialisme aura encore de beaux jours devant lui...


                                    Paris, le 27 janvier 2013
                                              Richard Pulvar

  



QUAND POUR NE PAS DEVOIR AFFRONTER, CERTAINS SE PLAISENT A SE LA FAIRE CONTER

                                  

“Ils sont venus, ils sont tous là...”, aurait chanté Aznavour, tous rassemblés autour du “patron” qui selon la logique des choses, se trouve toujours être le président de la république française. Dans ce salon du “Palais” où une haie d’étendards résume l’étendue ce que fut l’immense “empire”, et où l’espace d’entre les ors se trouve traversé par des regards de chefs, la grand-messe du pouvoir et des combines sans frontières peut alors commencer...

Ce qu’il y a de surprenant dans cette affaire, c’est que conscients malgré tout, même si c’est confusément, qu’ils n’y peuvent strictement rien, et que toutes ces affaires très spéciales, se passent bien au dessus de leur tête, hors du champ des petits cancans politiciens habituels, selon la rivalité gauche/droite, dont ils peuplent leur ordinaire, c’est au moment où certaines réalités dérangeantes se révèlent de la façon la plus évidente, que les citoyens de ce pays se payent de manquer de les voir, probablement parce qu’alors, elles crèvent les yeux.

Ainsi en est-il de cette troublante et indicible “Françafrique”, cette organisation “informelle” d’autant plus redoutable qu’en plus de la totale confidentialité de ses résolutions, elle est formellement incontrôlable, puisque ne s’inscrivant dans aucun cadre constitutionnel, rien et personne ne saurait l’obliger, ni lui demander des comptes, ni tenter d’en obtenir la dissolution, puisqu’elle n’est déjà pas justement, civilement “constituée”...

Les citoyens de ce pays sont alors rarement préoccupés quant à tenter de savoir et de comprendre, par delà les aspects exotiques et folkloriques qu’elle sait si bien vendre d’elle, quelles sont les réelles implications, quant à la politique menée par leur pays, et quant à leur mode de vie, lequel leur semble ne rien en dépendre, du fait de cette organisation. Cependant, il s’est trouvé, et ceci, à contre courant d’un vœu pieu consensuel quant à sa fin prochaine, un éditorialiste du journal le Figaro, conscient que cette curieuse chose s’inscrit logiquement dans la poursuite d’une histoire coloniale de la France, sans laquelle celle-ci ne serait jamais devenue ce qu’elle est, et donc sans laquelle elle ne saurait davantage demeurer ce qu’elle est, pour en proclamer par le fait, sa fatale pérennité.

Heureux sont les dirigeants de ce pays qui, à l’heure même où son armée se trouve engagée sur un théâtre lointain, dans un conflit dont ceux qui s’intéressent à ces questions, peinent malgré leur science, à bien saisir quels en sont les véritables tenants et aboutissants, parviennent à ne pas se trouver davantage questionnés, et encore moins inquiétés, à ce sujet, si ce n’est par le fait d’une opposition, craignant que le chef de l’état ne se paye en cas de succès de l’opération, une popularité lui valant par la suite d’obtenir les meilleurs scores électoraux. Ces dirigeants obtiennent cette faveur, grâce à ce qu’aidés par la classe médiatique de service, ils parviennent à présenter depuis des années et avec il faut bien le dire, une remarquable dextérité, comme étant la raison évidente, et la seule, de ce type d’intervention.

 Bien peu de citoyens en effet, se trouvent encombrés de quelque doute quant au fait que dans les différents conflits dans lesquels nous nous sommes trouvés récemment mêlés, ou dans lesquels nous sommes encore, c’est à dire la Côte d’Ivoire, la Libye, la Syrie et le Mali, il ne s’agit au départ en celles-ci, que de crises découlant de la stricte objectivité des situations internes de ces pays, de leurs mœurs politiques, de leurs faiblesses structurelles, et de leurs difficultés sociales et économiques. Nous aurions donc eu la surprise de découvrir subitement leur accablante réalité, et la charge selon notre vocation naturellement “droit de l’hommiste”, d’en assumer envers les nations du monde, la nécessaire prise de dispositions “humanitaire”.

Dans cette compréhension consensuelle des choses, la France n’interviendrait dans ces conflits qui malgré cela, demeurent ceux des autres, puisque comme on le sait, il n’est pas dans ses coutumes d’en avoir aucune part, qu’une fois que malheureusement ceux-ci se sont trouvés engagés, pour des raisons dans lesquelles elle ne se trouve bien sûr en rien impliquée. Elle n’interviendrait donc que pour assurer par la puissance de ses armes, et d’une manière totalement désintéressée, la protection des populations civiles innocentes, et pour imposer pour le plus grand bénéfice de ces contrées, le respect de la sainte règle démocratique dont elle fut l’instigatrice universelle, celle-là même et qui lui a permis de s’offrir pour son propre compte, ses preux dirigeants dont il est de notoriété, qu’ils sont intègres et incontestables.

Bien sûr, tout ce baratin, toute cette vision angélique des choses quant à un pays qui, dans la réalité vérifiable des faits, se retrouve engagé depuis quelques années, tous les ans qui passent, dans une nouvelle guerre, est totalement grotesque, pour ne pas dire lâche et indigne. Mais, elle est si confortable que beaucoup de citoyens bien peu vaillants, choisissent de s’y vautrer. Pour ceux-là, l’idée que leur pays puisse avoir une quelconque responsabilité dans ces conflits, et donc que les citoyens qui ne peuvent manquer d’être responsables des actes que leurs dirigeants élus accomplissent en leur nom, ont en ce sens matière à battre leur coulpe, leur parait surprenante, inconcevable, voire offensante.

Nous ne sommes donc pas à la veille de la prise de conscience nécessaire pour qu’à défaut de pouvoir être supprimé, ce système de relations secrètes et complexes entre la France et l’Afrique, où se mêlent d’une façon inextricable, diplomatie, affairisme, et gangstérisme, soit pour le moins réaménagé, de façon à ce qu’il devienne un peu plus profitable aux populations des deux bords, ce qui aurait du être depuis toujours, sa véritable vocation.

Bien sûr, le mépris dans lequel beaucoup de Français tiennent encore les peuples et les nations du sud, et qui, les privant de tout intérêt d’aller mettre leur nez dans ce “machin” franco-africain, constitue la meilleure garantie de tranquillité pour les tenant de ce système, les éloigne de comprendre tout ce qu’au travers tous ces noms qui sont les plus prestigieux de leur économie, c’est-à-dire les Total, Suez, Bouygues, Areva, et autres Bolloré, opérant en Afrique, leur niveau de vie doit à ce système. Ceci, à l’heure où la conjonction du déficit commercial abyssal qui est celui de l’économie française, avec des exigences européenne qui sont de plus en plus pressantes quant à l’équilibre budgétaire, constitue pour n’importe quel gouvernement français, un problème quasi-insoluble.

Il est donc plus que temps que les Français prennent conscience une bonne fois que, formuler comme ils le font des exigences sociales pour eux-mêmes, en se moquant totalement de savoir d’où pourrait bien provenir et de quelle façon, l’argent nécessaire à la satisfaction de celles-ci, et ce, en s’appuyant sur le sentiment confus que cet argent se situe bien quelque part, dans les caisses de quelques puissants groupes économiques et financiers qui sont justement, ceux là mêmes que l’on retrouve en Afrique, n’est pas digne. Car, ceci correspond strictement à confier tacitement à leur dirigeants, en quelque sorte un “mandat” pour protéger absolument la ressource financière que constitue pour eux, le système d’exploitation de l’Afrique. Et ceci, par tous les moyens, y compris les plus illégitimes et les plus crapuleux, et telle est bel et bien tout simplement en cette préoccupation obsédée, l’axe principal de la politique que la France mène dans ces contrées, sous couvert d’humanitaire, et de démocratie.

Il faut en effet tomber des nues, ou se montrer de la plus totale mauvaise foi, pour ne pas constater l’ensemble des enchainements logiques dont le point de départ est l’installation à coups de canons et de bourrage d’urne, d’un traitre à sa nation, à la tête de la Côte d’Ivoire. Ceci, pour tout à la fois empêcher l’exploitation de l’immense ressource pétrolière que des sondages avaient révélée, par les Chinois, selon un accord obtenu avec l’ancien président, puisque la stratégie occidentale de lutte contre la puissance montante de la Chine, consiste à l’atteindre à son talon d’Achille, c’est à dire son manque de ressource énergétique, et bien sûr, confier opportunément cette tâche à des sociétés françaises et américaines.

Il n’échappe en effet à personne que les seules nations dans lesquelles les occidentaux,   et particulièrement, les Américains et les Français, se montrent soucieux d’y voir fleurir la démocratie, et qui sont, le sud Soudan, la Côte d’Ivoire, le Venezuela, la Libye, et la Syrie, sont tout à fait par hasard, les fournisseurs pétroliers de la Chine, et que partout ailleurs, on peut tranquillement massacrer en rond, tel qu’en RDC, sans que ces occidentaux humanistes ne prévoient des campagnes de furieux bombardements, afin de protéger des civils innocents.

L’installation de la marionnette à la tête de la Côte d’Ivoire, devait permettre dans le même temps, d’obtenir à travers lui, autorité sur la CEDEAO, cette institution dont l’objet est au départ statutairement, économique et financier, mais dont la manipulation bien au delà de cet objet depuis longtemps déjà, a permis d’imposer aux militaires maliens un embargo sur leurs approvisionnements en armes et munitions, une fois que l’un d’eux formé par hasard par les américains, ait déclenché un coup d’état, cinq semaines seulement avant une élection à laquelle le président sortant ne se représentait pas.

Un esprit sain comprend qu’il n’y avait absolument pas lieu d’une telle opération pour se débarrasser d’un homme qui allait de toutes les façons s’en aller de lui-même, et ce, très prochainement, et qu’il s’agissait bien en celle-ci, de faire en sorte d’éviter la reproduction du scénario ivoirien où, par le jeu démocratique des urnes, ce fut, à la consternation de certains, un élément totalement étranger au “clan”, qui fut élu, et qu’il faudra dix ans plus tard, déloger de son palais, à coups de bombes.

C’est alors que face à cette armée désormais sans armes et sans munitions, des hordes de mercenaires s’en sont venues tout à fait par hasard de la Libye, où elles avaient été armées et entrainées, et c’est bien sûr là aussi, un hasard, par ceux qui reprochaient au Libyen qui les avait pourtant grassement subventionnés afin qu’ils parviennent au pouvoir dans leurs pays, de vendre son pétrole aux Chinois, et d’en garder égoïstement les bénéfices pour sa nation, en ne permettant l’exploitation de ce pétrole que par une agence nationale, privant les sociétés occidentales d’avoir leur part du gâteau. Une fois que le Libyen fut lui aussi bombardé, et même carrément exécuté, par les “protecteurs” institutionnels amenant avec eux, une douce démocratie salafiste pour la joie des Libyens, ces incohérences économiques furent rectifiées, et les mêmes, toujours les mêmes, purent se payer sur la dépouille encore fumante de la bête.

Ces mercenaires s’en venaient comme on le comprend vers le Bamako, pour voir tout simplement si l’air y était meilleur que dans le désert libyen, mais bien sûr équipés comme il convient pour pouvoir faire du tourisme en toute tranquillité en ces régions, c’est-à-dire de Kalachnikofs et de lance-rockets.

Du fait de la patrie malienne en danger, ceux de la CEDEAO, leur marionnette en tête, exigèrent le départ sans délai du putschiste qui, sans armement, n’aurait de toutes les façons pas tenu bien longtemps devant les touristes nordiques, et confièrent la présidence du Mali, en ne se souciant d’ailleurs nullement de l’avis des maliens eux-mêmes, à un “intérimaire”. Il s’agit en celui-ci d’un homme de leur “clan”, qui ne pu rien faire d’autre, et n’avait d’ailleurs rien d’autre à faire, que de lancer un appel vibrant et angoissé à la France et à son armée, pour qu’elle puisse faire barrage aux envahisseurs. Et voila pourquoi nous sommes là-bas...

Nous sommes donc au Mali pour la protection d’un peuple, et de la souveraineté d’une nation. Mais signalons cependant, à titre tout à fait documentaire, et en considérant bien sûr que rien n’interdit moralement de conjuguer l’intérêt, à un service rendu, que le gisement d’uranium actuellement exploité au Niger par Areva, se prolonge largement au Mali, et que cette même région désolée du nord du pays, renferme en plus, des gisements d’or, de coltan, de pétrole, et qu’un très important gisement de gaz naturel, vient d’y être décelé...

Bien sûr, cela n’explique pas tout, mais cela aide quand même à la compréhension de ce qui se passe actuellement en cet endroit.

Il demeure il est vrai, qu’on peut, pour ne pas chahuter sa conscience, considérer qu’il ne s’agit en tout cela que de la lutte désintéressée des bons dont bien sûr, nous sommes, contre les méchants...



                                  Paris, le 23 janvier 2013
                                        Richard Pulvar 

QUI SONT LES VERITABLES “ RESPONSABLES ” DE CES MALHEURS ?


Nous sommes actuellement dans une confrontation guerrière contre une féroce armée de partisans que, selon une malhonnêteté intellectuelle entretenue en occident, nous désignons comme étant des “terroristes”, pour ne jamais avoir à leur reconnaitre quelque légitimité que ce soit dans leur lutte, et donc, de ne nous reconnaitre quelque tort que ce soit dans ce conflit. Ceci, plutôt que de désigner ces guerriers tout simplement pour ce qu’ils sont, c’est à dire nos “ennemis”, ce qui nous amènerait à nous poser la question de savoir, pourquoi le sont-ils ?

Bien sûr, en faire une bande de criminels qui n’ont que leur perversité comme mobile, évite d’avoir à se poser les questions dérangeantes...

Parmi ces milliers de combattants, que d’autres nomment “djihadistes”, autrement dit, “combattants de la foi”, qui furent rassemblés des quatre coins du monde arabo-musulman et même d’au-delà, puis armés et entrainés au combat dans des circonstances qui devraient accabler nos consciences, semble alors s’être révélé un nouvel “ Attila ”, un chef fougueux, déterminé à gagner tout simplement par la conquête guerrière territoriale, le monde à sa cause. Or, la vanité évidente d’une telle entreprise, compte tenu du monde de totale interdépendance dans lequel nous vivons désormais, aurait du alerter les hommes de conscience, du caractère en vérité, réellement “désespéré” de celle-ci, par des hommes ayant constaté que jusqu’ici, aucune des justes revendications de justice formulées pour ceux de leurs nations et ceux de leur religion, selon des procédures “civilisées”, n’avaient par la grâce de celles-ci, été prises en compte par un monde occidental qui n’a de cesse de s’essuyer les pieds dessus.

Ce n’est pas la bonne solution, mais, ainsi qu’ils se comportent dans l’emblématique et triste affaire de Palestine, qui constitue le summum de l’injustice et la marque de leur mépris total des autres, les occidentaux n’ont pas même laissé la moindre illusion à ces hommes, quant au fait qu’un règlement d’une autre façon était possible. Dès lors, n’envisageant plus que l’affrontement pour en sortir, leurs chefs ont alors considéré que seule la foi religieuse pouvait constituer une  force de mobilisation susceptible de gagner un grand nombre à leur cause, et par cela, une puissance leur permettant l’espoir de vaincre enfin.

Dans une telle situation, les dérives sont inévitables, parce que même si au départ ils sont sincères, les chefs de tels mouvements ne peuvent être que des hommes autoritaires, et de fait avides de pouvoir, et qui, leurs rancœurs, leurs frustrations, et leurs craintes les y incitant, se laissent facilement aller à abuser de ce pouvoir pour leur seule jouissance, tout comme pour se rassurer dans cette adversité, par un sentiment de puissance.

Quant à ceux qui furent endoctrinés pour cette cause, selon l’idée que dégagés de toute autre considération quant à leur façon d’être, serait-elle détestable vis à vis de leur tiers, ils bénéficiaient du fait de leur seul engagement, de la faveur du ciel, et ayant ainsi perdu toute capacité autonome de jugement, plaçant désormais leurs espoirs dans “l’au-delà”, ils sont alors résignés à faire le sacrifice de leur vie, à condition de nous priver par cette occasion, des nôtres. C’est précisément ce qu’ils viennent de réaliser par cet attentat lamentable du sud algérien. Ceci afin de se réaliser dans cet au-delà selon un jugement de Dieu, dont ils ne doutent pas qu’il leur sera favorable, en “bienheureux”, et nous autres, en “damnés”.

La doctrine de ces combattants possède donc une trame religieuse, dont il est facile de mettre en évidence, l’incohérence, la fausseté, et même disons le, la totale stupidité, puisqu’il ne peut exister au nom de la religion, et précisément parce qu’il s’agit de la “Religion”, c’est à dire de la détermination de notre humanité à ne former “qu’un”, selon notre “Transcendance”, de catégories d’hommes bénéficiant plus que d’autres de la faveur de cette Transcendance, autrement dit de Dieu. Ceci, parce que toutes ses catégories lui sont justement immanquables, en tant que transcendance de celles-ci, étant entendu qu’une transcendance ne peut être telle, que de ce que justement, elle “transcende”, et qui dès lors, ne peut lui faire défaut.

Cependant, cette doctrine possède également des revendications politiques dont, s’il n’était la brutalité imbécile et la criminalité avec laquelle ces gens entendaient les faire valoir, c’est à dire le “djihad”, nous devrions en toute honnêteté et toute intelligence quant aux relations devant être établies entre les peuples, reconnaitre la légitimité.

Aucun homme honnête ne peut manquer de constater, par la lecture de l’histoire et par le constat de l’actualité, le volume impressionnant de griefs parfaitement justifiés que ceux du monde arabo-musulman peuvent légitimement formuler contre l’occident. Ceci, compte tenu de nombre d’agressions et de malheurs provoqués par son interventionnisme dans les affaires de l’orient, dont ceux qui crucifient la Palestine provoquent une plaie béante, et dont la guerre illégale, criminelle, et crapuleuse, menée contre la Libye, à constitué une actualité tragique.
    
Bien sûr, cette façon du djihad, telle qu’elle témoigne d’un archaïsme comportemental indigne de notre vingt et unième siècle, et telle qu’elle s’accompagne de meurtres, de cruautés et d’outrances en tous genres, à travers cette contestation du droit fondamental des individus, de convenir par leur concertation et selon leur libre choix, précisément du “convenable”, selon lequel doit s’organiser leur vie communautaire, n’est pas admissible, et elle doit être sans la moindre concession, énergiquement combattue.

Nous voici donc engagés dans cette guerre, contre l’outrance intégriste fascisante, et pour une foi, selon une légitimité qui est pour le moins, “formelle”.

En effet, à l’origine factuelle de cette guerre, les causes profondes étant lointaines, il y a le mouvement sécessionniste d’une partie de la population d’une nation, mouvement qui n’était jusqu’alors qu’un élément de la politique intérieure de celle-ci, qui exigeait donc notre neutralité. Notons cependant que nous pouvons formuler de sérieux doutes, quant à ce qui lui a donné cette soudaine importance. Mais il se trouve que ce mouvement s’est trouvé dépassé par l’invasion opportuniste de cette nation, par une armée d’étrangers à celle-ci. Or, même s’il est évident que, parvenant de plus de deux mille kilomètres de là, ces “mercenaires” n’ont pas entrepris cette conquête tout simplement parce qu’ils passaient par-là par hasard, une nuit, et qu’ils ont vu de la lumière, il demeure que par delà toutes les manipulations évidentes ayant provoqué ce mouvement, pour défaire un régime en place, une large majorité de la population, hostile à cette invasion, et ayant vu son armée rapidement défaite face à lui, n’a plus d’espoir qu’en la puissance de nos forces armées, pour faire reculer l’envahisseur.

Cependant, il serait beaucoup trop simple, et surtout malhonnête, de juger de cette affaire en manquant de considérer qu’il ne s’agit là, que du dernier épisode à ce jour, d’une longue affaire dans laquelle nos actions précédentes, sont bien loin de pouvoir se trouver aussi facilement, une juste raison. Il apparait ainsi que nous engager pour défendre enfin le Mali, n’est qu’une option de “réparation” des conséquences désastreuses des menées impérialistes et même crapuleuses, qui on conduit à cette situation. Cette intervention, réparation nécessaire et bienvenue, ne demeurera pourtant que partielle, par rapport à tous les malheurs dont nous,  citoyens de ce pays de France, portons face aux nations du Sud, à l’histoire, et à la conscience des hommes, l’écrasante responsabilité. Ceci, pour avoir permis par notre inconséquence, l’accession aux rênes de cette nation dont nous savons pourtant l’inclination impérialiste, de ces hommes sans foi ni loi qui, pour la défense d’intérêts que nous dirons ici “obscurs”, pour ne pas avoir à en dire davantage à cette heure, n’ont pas hésité à instrumentaliser tout l’appareil politico-médiatique, et utiliser une armée nominalement vouée à la défense de notre territoire et de ses habitants, pour aller porter le malheur au-delà de nos frontières.

Ainsi, les véritables responsables de tous les malheurs qui se sont abattus et s’abattent encore sur cette région du monde, sont bien pour une large part, même si bien sûr il en existe bien d’autres, les électeurs français, qui ont fait preuve de leur inconséquence totale, à travers les élections de nos deux derniers présidents...


                                   Paris, le 20 janvier 2013
                                          Richard Pulvar  

LES OBLIGATIONS “IMPERIALES”


Pour la France qui se trouve de plus en plus fréquemment supplantée par l’Allemagne, dans une Europe elle-même devenue marginale et insignifiante dans “l’événement mondial”, “l’Afrique” constitue son dernier, nécessaire, et salutaire, “espace de grandeur”.

Il y a ceux qui pensent qu’elle aurait eu intérêt à ne pas intervenir directement dans l’affaire malienne, et confier le règlement de celle-ci, à quelques partenaires africains, et il y a ceux encore plus nombreux qui pensent, au nom de la souveraineté des nations africaines, et de la mise à mort cent fois proclamée de la “Françafrique”, qu’elle aurait du absolument s’abstenir de toute intervention.

En réalité, elle ne pouvait manquer d’intervenir, et le président qui en a décidé, n’a fait preuve ni de naïveté, ni de témérité, ni de bravoure, mais pour une fois, de réalisme...

Cette préoccupation de “grandeur”, que fustigeait en son temps l’ancien président  Giscard d’Estaing, et qui l’a parfaitement illustré par la totale insipidité de son septennat, celui-là même à partir duquel il est possible de dater la régression que subit le pays depuis, n’est pas du tout comme certains le pensent aujourd’hui, un accessoire désuet, voire ridicule, dans la vie de cette nation, mais participe d’une détermination qui sous-tend nécessairement, l’âme même de celle-ci.

La France en Afrique ne défend pas seulement des approvisionnements qui lui sont  essentiels, et des intérêts économiques considérables dont une majorité de ses citoyens n’à d’ailleurs aucune conscience, mais elle défend surtout ce qui fait d’elle dans le monde, autre chose que l’Italie, que la Pologne, ou même que l’Allemagne pourtant bien plus puissante économiquement. Elle défend ce que des siècles de son histoire ont fait d’elle. Ceci, avec pour conséquence qu’on parle le français dans la moitié de l’Afrique, sur une étendue et avec un total de populations supérieurs à ceux des Etats Unis d’Amérique, que la quasi totalité des grandes institutions internationales, sont de son invention, et que, grâce au secours de son empire, suite à la défaite de 1940, elle pu s’assoir malgré tout à la table des vainqueurs, et obtenir par le fait ce statut qui lui est si envié et si contesté, de membre permanent du conseil de sécurité des nations unies.

En fait, selon sa nature séculaire profondément “impérialiste”, qui va la conduire à se constituer un immense empire colonial, un des plus vastes empires que la Terre aura connu et qui à son apogée, sera supérieur à une fois et demi l’étendue des Etats Unis d’Amérique, la France en Afrique défend tout simplement son “espace vital”, lequel est bien plus étendu que le confetti hexagonal auquel ceux qu’elle soumet, et bien sûr ses concurrents, et même bon nombre de ses citoyens d’aujourd’hui, se contenteraient de la voir réduite.

Bien sûr, on peut légitimement souhaiter qu’elle ne soit plus impérialiste, comme on pourrait souhaiter que le lion devienne herbivore, mais telle est justement sa nature profonde, et on ne voit pas comment ce qu’est historiquement la France, pourrait survivre, si celle-ci se trouvait réduite à la dimension d’une petite province européenne parmi les autres.

En réalité, l’impérialisme français, tel qu’il découle d’une inclination naturelle et par le fait, “systématique”, de la France, doit être ardemment combattu par les démocrates, et ceci, afin qu’il puisse tout simplement demeurer “contenu”, pour ne pas déboucher sur des abominations telles que le furent, les guerres de Côte d’Ivoire et de Libye. De ce point de vue, la constitution en France même, d’une importante communauté issue de l’empire, est de nature à modifier sensiblement dans les années à venir, la politique menée par ce pays.

Cependant, il nous faut comprendre que, “pour l’instant”, il ne peut pas être défait, parce que jusqu’à ce que révèle enfin “l’Empereur africain”, que certaines traditions nous promettent comme le messie, il se substitue, même si c’est de façon souvent détestable, à la nécessité d’une structure “impériale”, qui est celle des nations africaines qu’il concerne, dont aucune n’est viable indépendamment. Ces nations ont donc besoin d’être rassemblées dans des structures supranationales dont elles n’ont alors pas l’initiative, parce que “l’ethnicisme” archaïque qui sévit encore chez elles, et qui se trouve bien sûr exploité par les impérialistes, condamne tous leurs projets en ce sens.
 
Il est remarquable à ce sujet, qu’à l’origine de la plupart des interventions militaires de la France en Afrique, une cinquantaine en cinquante ans, ce qui est absolument ahurissant, ce sont des chefs d’états africains eux-mêmes qui en ont fait la demande, y compris dans le cas du malheureux Gbagbo, qui n’imaginait évidemment pas, et c’est bien là toute son erreur, la tournure que prendraient ensuite les événements à partir de là.

Dans cette affaire du Mali, et face à la volonté d’un véritable “Attila” de notre époque, ayant rassemblé au nom de Dieu, des hordes armées, afin de conquérir des territoires et établir son pouvoir sur ceux-ci, et dont il est facile de comprendre que selon la dynamique même de leur mouvement, ils ne s’arrêteront pas à Bamako, l’intervention des gardiens de l’empire, même si celui-ci devenu moribond, porte désormais le nom de Françafrique, s’imposait.


                        Paris, le 18 janvier 2013
                                Richard Pulvar           

MAINTENANT QUE DE BIEN MAUVAISES RAISONS ONT HABILEMENT ETE TRANSFORMEES EN UNE JUSTE CAUSE, LE PLUS DUR RESTE A FAIRE : VAINCRE

                         
Les mauvaises raisons, ce sont tout d’abord celles par lesquelles avec la plus totale mauvaise foi, on s’est employé, malheureusement avec succès auprès de beaucoup, à justifier les guerres illégales, criminelles, et qui, à mesure qu’avancent les investigations, se révèlent être finalement crapuleuses, de Côte d’Ivoire et de Libye, au bilan humain extrêmement lourd, et qui auront eu directement pour conséquence, l’actuelle guerre du Mali.

Une autre de ces mauvaises raisons, ce fut le soutien pour le moins tacite, et dont nous devons craindre de découvrir plus tard qu’il fut opérationnel, à la rébellion sécessionniste.  Ceci, avec le calcul cynique, soit d’obtenir de ces nouveaux interlocuteurs, des conditions plus favorables pour l’exploitation des ressources naturelles du pays, soit de contraindre à la plus grande modération sur cette question, son gouvernement légal, en se rendant par cette situation, absolument nécessaire à sa survie.

Il est d’ailleurs tout à fait probable à ce sujet, en se basant simplement sur ce fait qui n’est un secret pour personne, que les coûts des opérations militaires menées en Côte d’Ivoire et en Libye, se sont bel et bien retrouvés à la charge des gouvernements qui furent installés par cela dans ces pays, qu’avant que le premier soldat français “libérateur” ne pose le pied sur la terre du Mali, cette question des “compensations” en retour a certainement été traitée avec l’intérimaire qui se trouve actuellement à la tête du pays. Dans son très grand embarras face à cette situation difficile, et comme ce n’est pas à lui qu’il en incombera, il n’a pas du avoir trop de scrupule à mettre à la charge de celui qui lui succédera, ce dédommagement.

Bien sûr, il existe bien d’autres raisons de circonstance, telles que l’antagonisme séculaire entre les Touaregs et les gens du Bamako, ou les délires messianiques de quelques exaltés fondamentalistes se prétendant les exécuteurs d’une volonté divine, pour expliquer cette guerre. Il y a également les questions des mœurs politiques, de la nature et de la stabilité du régime, les questions culturelles, religieuses, celles d’identité et de souveraineté territoriale et nationale, d’ingérence étrangère, et bien sûr, les difficultés économiques et sociales telles qu’elles se posent partout ailleurs. Et, il y a surtout la question fondamentale, problème africain par excellence, du type de société permettant de rassembler et de maintenir dans une même entité étatique, des peuples qui ne se reconnaissent pas.

Cependant, il est clair que même si elles prennent ailleurs des aspects différents, ces difficultés quant à leur nature, ne sont pas spécifiques au Mali, et que bien d’autres pays ont à faire face à de semblables. Si donc on ne leur a cherché ici de règlement que par une guerre, c’est bien à cause de la conjonction explosive, en ce lieu en à cet instant, d’une volonté obsédée d’exploitation à outrance des ressources de ce pays, par certains venus d’ailleurs, et d’une volonté maladive d’exercice du pouvoir et de domination du peuple, par d’autres eux aussi venus d’ailleurs.

Les raisons de contester et rejeter par certains, tout un monde et toute une civilisation, pour ses us et coutumes, sa croyance ou son incroyance, et selon un regard porté sur l’histoire, pour tout ce dont ceux de ce monde se sont rendus coupables envers d’autres communautés humaines, ne sont pas infondées. Cependant malgré tout ce par quoi ces “partisans” auraient pu établir une légitimité de leur lutte, ce sont les formes exclusivement brutales, outrancières, et criminelles, qu’aura pris leur combat qui, curieusement, vont établir la juste cause d’un “interventionnisme” occidental qui jusque là, n’avaient pour cela que de mauvaises raisons.

Car, aucune civilisation ne saurait survivre à son indifférence devant la façon d’une poignée d’aventuriers qui, drapant leur soif de pouvoir,  leur avidité de domination, nées de la torpeur de leurs âmes morbides, d’une parure de piété religieuse, s’emploient à tous les trafics et à la prise d’otage contre rançon, pour pouvoir se procurer des armes afin de soumettre à leur volonté par les pires brutalités, ceux qui refusent de s’abreuver de leur bonnes paroles. Ceci, étant entendu que lorsque ceux qu’elle concerne, ne se trouvent pas associés à la décision, c’est qu’il n’y a justement pas “civilisation”, selon le sens fondamental de “civis”, qui signifie, “associé”.

Fallait-il alors, malgré l’opportunisme vicieux et les relents fortement colonialistes de cette opération, mettre enfin un terme à l’aventure dévastatrice et criminelle de ces mabouls, brutes sanguinaires pathologiques ? La réponse est bien sûr, oui, et par tous les moyens...! Car, nous sommes là face à un mouvement de fanatiques fascisants, qui comme tel, ne peut connaitre de limite à ses outrances, que par la ferme opposition qui doit alors lui être faite.

L’autre aspect de la juste cause occasionnelle des intervenants, réside dans le fait que c’est bien sûr logiquement, à ceux qui par la persistance de leur menées impérialistes, dans des contrées instables et chez des peuples déjà accablés, sont coupables, même s’ils ne sont pas les seuls, d’avoir provoqué par un enchainement dramatique ce dernier malheur après bien d’autres, de procéder à la “réparation” des conséquences insupportables de leur action égoïste et irresponsable.

Ceci étant, il leur faut maintenant assumer leur lourde charge et absolument vaincre, ce qui ne sera pas facile du tout, et l’avenir nous en contera...

                                 Paris, le 17 janvier 2013
                                      Richard Pulvar   

LA “FRANCAFRIQUE“, CETTE “MAIN DU DIABLE“ QUI REND ESCLAVES D’ELLE, TOUS CEUX DONT ELLE FAIT LA PUISSANCE


Bien sûr, tout homme qui, sur la base d’une philosophie humaniste, et parce qu’il se trouve en situation d’exercer un pouvoir, se sent investi de la noble mission de lutter contre un système inique de domination, est parfaitement fondé à en formuler clairement le projet, et ensuite à tout mettre en œuvre, surtout quand de graves événements en établissent l’urgence, pour tenter de mettre fin une bonne fois à ce désordre.

Partant de là, si fidèle à son engagement, il se met à lutter contre des forces puissantes, c’est qu’il s’agit d’un “vaillant”. Mais si, sans en prendre conscience, il se met à lutter contre la logique implacable de ce dont il tire sa puissance, c’est qu’il ne s’agit plus que d’un “idiot”, car il est clair qu’il n’a aucune chance de vaincre celle-ci.

La “Françafrique”, c’est ce système issu d’une “mystification” qui avait pour objet de feindre d’accéder à la légitime revendication des peuples de l’ancien empire colonial français, celle de disposer librement d’eux-mêmes, autrement dit, d’être indépendants, ce qu’en réalité à ce jour, ils ne sont toujours pas. Ce qui fait sa toute puissance et sa manifeste “invincibilité”, c’est qu’elle repose sur des bases fonctionnelles d’une logique cynique, mais implacable.

Lutter en vain contre la logique des choses, voici ce à quoi sont condamnés ceux qui luttent depuis plus de cinquante ans, et avec l’insuccès que l’on voit, contre un système qui aura fait que durant toute cette période, la France sera intervenue militairement, un nombre équivalent de fois, une cinquantaine, chiffre ahurissant, pour imposer par la puissance de ses armes, ce qu’il doit en être selon elle, de la politique des nations africaines de son ex-empire, et même au-delà de celles-ci, comme en RDC, au Ruanda, en Libye et en Somalie...

Certains ont alors parlé de “néocolonialisme”. Cependant, du temps des colonies, la métropole assumait malgré tout une série d’engagements vis à vis des colonies, pour lesquels elle déléguait des pouvoirs à ses représentants locaux qui étaient pour la plupart, des gens venus de chez elle. Mais il est remarquable qu’aujourd’hui, cette métropole ne se sent et n’assume aucun engagement quant à la sérénité et au  bien être des peuples de son ex-empire, et que ses représentants locaux désormais africains, s’en sentent et en assument encore moins.

En réalité, jamais les peuples concernés n’ont été aussi désemparés que de nos jours, et jamais la métropole ne s’est montrée d’une telle arrogance, méprisante de leur légitimité, et d’une telle brutalité guerrière. Un de mes amis de passage à Paris, s’estimant être un miraculé, m’a raconté ce qu’il en fut de la furie dévastatrice et criminelle des bombardements qui ont si sauvagement frappé Abidjan, ville qui ne disposait d’aucune défense contre cette agression, et dont les média français aux ordres, tant de leurs commanditaires politiques et financiers, que de leurs lecteurs et auditeurs désireux de ne rien en savoir, ont tu jusqu’à aujourd’hui, le coût humain abominable qui fut celui de ce drame.

En fait, le terme “impérialisme” parlerait davantage, mais là encore, il masquerait un peu la réalité des choses. Car, nous ne sommes plus dans le cas de la réalisation sans scrupule de l’ambition dominatrice d’une nation, ainsi que nous comprenons habituellement ce terme, puisqu’il est clair qu’en quelque domaine que ce soit, il n’existe désormais plus aucune ambition de la nation française d’aujourd’hui, aux étendards en berne, et au coq déplumé. Celle-ci, tout en la niant stupidement, se plait à assumer tranquillement sa décadence, et vient par deux fois consécutives de se donner pour chefs, des hommes dont l’insuffisance quant à cette lourde charge était de notoriété, bien avant même qu’ils ne soient élus.

Ce dont il est question plus exactement, c’est de l’utilisation par des intrigants qui n’ont pas la moindre fibre patriotique, mais qui sont pourtant parvenus par la manipulation médiatique et financière, à s’en rendre maitres, de cette nation, de sa puissante armée, et de ses prétextes universalistes traditionnels, tels que la défense des droits de l’homme et celle de la démocratie, pour l’accomplissement d’opérations guerrières crapuleuses et criminelles, au bénéfice de puissances d’argent, et des puissances étrangères qui abritent celles-ci.

Ainsi, un des axes logiques sur lesquels repose la Françafrique, c’est que c’est par elle, et par elle absolument, qu’il est possible de parvenir au pouvoir, tant en France qu’en Afrique, dans ses zones d’influence. Si beaucoup de citoyens demeurent sans soupçonner cette réalité, c’est à cause des aspects exotiques et folkloriques que se donne volontiers cette organisation. Ceci, d’une façon cynique mais extrêmement astucieuse, par ses représentants africains, et par les lieux de ses grand-messes que sont le sommet franco-africain, et celui de la francophonie.

 Ce que ne soupçonnent pas les citoyens, c’est que ces hommes et ces manifestations ne  participent en fait que d’une mise en scène d’une remarquable, mais terrifiante efficacité. Ceci, parce qu’en laissant beaucoup de gens de la métropole croire confusément, qu’il s’agit plus essentiellement en celles-ci, d’histoires de nègres dans le lointain, que racisme aidant, ils abordent alors avec le sourire ou dont ils se moquent éperdument, elle leur ôte définitivement,  sans avoir à prendre pour cela tout un luxe de mesures conservatoires afin de confidentialité, tout intérêt quant à se mêler de savoir en quoi consiste exactement ce dont les mécanismes se trouvent articulés entre la France et l’Afrique, et qui leur semble étranger à leurs problèmes.

La planque africaine de toutes leurs magouilles qu’ainsi, personne ne prend au sérieux, puisqu’il ne s’agit apparemment que d’histoires de nègres dans le lointain, et dans lesquelles, mis à part quelques accidents anecdotiques, pas un juge n’a l’idée, et peut-être pas même tout simplement les moyens, d’aller y mettre son nez, voici l’idée de génie de ceux qu’il convient alors d’appeler, les “profiteurs sans frontières”...!

Dès lors, et au contraire des “amateurs” qui n’ont trouvé que le moyen d’aller planquer leurs millions en suisse, et qui, dénoncés et soumis à l’opprobre, se trouvent pourchassés par le fisc, ici, les milliards peuvent valser sans dénonciation et sans aucun empêcheur de tourner en rond, et ils valsent..!

En réalité, derrière le paravent ultra médiatisé d’un chef de l’état français, accueilli par force tam tam et vuvuzellas, s’en allant au devant d’un parterre de chefs d’état africains, parler de démocratie, de développement économique et d’échanges culturels, il s’avère que dans ce que nous comprenons confusément comme étant la Françafrique, il y a bien plus de France et de puissantes multinationales, que d’Afrique. C’est finalement à l’abri des regards, dans le fond des chancelleries, au Quai d’Orsay, et surtout, dans les buildings de la Défense, que se situe la réalité de cette curieuse relation franco-africaine, cette véritable “conjuration”, puisque des sociétés secrètes au sein desquelles se recrutent ses agents, y participent.

La Françafrique est un pacte tacite de la domination, établi entres ses représentants obligés que sont le chef de l’état français et une pluralité de chefs d’états africains, auquel ceux-ci adhèrent bon gré mal gré, selon les conditions mêmes de leur accession au pouvoir. Ceci, parce que les puissances d’argent qui permettent leur élection en France et en Afrique, se sont établies pour une large part, précisément par l’exploitation des ressources africaines. Et, celles-ci entendent non seulement, continuer d’exploiter ces ressources, mais de plus, exploiter les marchés africains désormais prometteurs. Les hommes politiques ne sont alors que des instruments de ces puissances, desquelles dépend tout leur pouvoir, et qui s’exécutent jusqu’à déclencher des guerres criminelles et illégales, pour la défense de ces intérêts.

C’est devenu désormais rituel, sitôt le nouvel élu arrivé au “Palais”, celui-ci s’engage formellement à mettre fin à ce système dont la mauvaise réputation parcours l’opinion. Mais il n’est qu’à observer qui sont les tout premiers “conviés” au Palais, au début de la mandature, pour comprendre qu’il ne s’agit en cela, que de communication, afin d’éloigner les curieux.

Bien sûr, il arrive malgré tout que des magouilles montées par certains, par le moyen de commissions et de rétro-commissions, avec des chefs d’état africains, afin du financement de leur campagne électorale ou de leur enrichissement personnel, soient quelquefois révélées en défrayant la chronique, et c’est ce que beaucoup pensent être fondamentalement la Françafrique. Mais il ne s’agit là en réalité, que de l’arbre qui cache la forêt.
 
Ce qui rend ce système quasi indestructible, c’est que ce sont les profits considérables, tels qu’en dehors des opérations purement spéculatives, il n’est absolument pas possible d’en obtenir de semblables par des opérations commerciales habituelles, tirées de l’exploitation abusive, se faisant au nez et à la barbe des Africains, des ressources de leur continent, avec bien sûr la complicité de leurs dirigeants “françafricains” qui, au départ, constituent la base de la toute puissance des sociétés concessionnaires. Ce sont donc ces mêmes profits qui font la puissance des sociétés financières qui leur sont associées, et qui in fine, par des cheminements plus ou moins complexes, font tout simplement les puissants qui dirigent la France.

Pour se faire une idée des sommes en question, lesquelles vont bien au-delà des petits cadeaux que ces messieurs se font entre eux, il suffit de constater la richesse ostentatoire des monarchies pétrolières du golf, telle que celle-ci est déjà visible dans la qualité de leur habitat, de leurs infrastructures et de leurs équipements publics, et rapporter cela au dénuement et à l’arriération de nations telles que le Gabon et surtout le Congo, qui sont pourtant parmi les principaux fournisseurs pétroliers de le France, et à la toute puissance de la société Total, première entreprise française et de loin, qui exploite là-bas ces ressources.

Partant de là, il est tout à fait illusoire de croire que le voudraient-ils, des dirigeants français pourrait lutter efficacement contre le système. Comment le pourraient-ils, puisque c’est justement de lui qu’ils tirent leur puissance ?

Dès lors, ces dirigeants n’ont pas d’autre choix que de veiller à la bonne qualification de leurs correspondants africains, sans la discipline desquels le système qui les a mis et qui les maintient en situation, risquerait de s’enrayer, et il est manifeste que de quelque bord qu’ils soient, de gauche ou de droite, les dirigeants français n’ont pas hésité un seul instant à mener des opérations guerrières, au nom bien sûr de la défense des droits de l’homme, de la veuve, et de l’orphelin, pour mettre en place en Afrique, des servants fiables du système.

C’est ainsi qu’à l’occasion d’un différent entre caïds du “clan”, un individu en ayant profité opportunément pour se proposer avec succès au suffrage du peuple, nous étions alors en l’année 2002, s’est imaginé que son intégrité morale, son patriotisme, son volontarisme et surtout sa victoire par les urnes, laquelle constituait alors une première pour ce pays, suffirait à établir sa légitimité à un niveau qui le rendrait incontestable et indétrônable. Et c’est alors qu’il entreprit dans la foulée, de confier l’exploitation des richesses de son pays, à des sociétés précédemment non concernées, qui lui en offraient une bien meilleure rente.

Aux dernières nouvelles, il croupi encore dans une geôle quelque part en Europe, après que son palais fut écrasé sous les bombes par les “forces pacificatrices”, et que lui et les siens furent capturés et exilés sans ménagement. Il fut alors remplacé “démocratiquement”, c’est à dire à l’occasion d’une consultation dite exemplaire au résultant incontestable, dans un pays en guerre, coupé en deux, et dans lequel opéraient paisiblement des bandes armées, s’étant faites les gardiennes des urnes, par un agent offrant quant à lui toutes les garanties. Ceci, pour avoir assumé d’importantes responsabilités au F.M.I., institution devenue pour la Françafrique au fil des ans, l’instrument par prédilection de coercition, exercée sur les chefs d’états africains contrevenants à ses injonctions.

Un autre axe de la logique implacable selon laquelle se trouve établie la Françafrique, réside dans le fait que les intérêts de la France, ou plus exactement les intérêts des puissances économiques et financières qui, par l’intermédiaire de quelques hommes de paille, se sont emparées des rênes du pouvoir en ce pays, se trouvent clairement en Afrique, alors même que les intérêts de ses agents africains dont elle a fait des chefs d’état, se trouvent quant à eux, en France. Les sorts des dirigeants sur les deux continents, se trouvent dont fatalement liés.

En ce sens, il serait faux de croire que la Françafrique est une entreprise de nouvelle colonisation, menée au bénéfice de la France et des Français, et dont les dirigeants de ce pays seraient les maitres. Car la Françafrique n’a pas de nationalité ni de patrie, et il faudrait d’ailleurs, pour bien comprendre sa nature, se défaire de la définition géographique restrictive qu’évoque directement son appellation, puisqu’il semble qu’un riche et influent émir du golf, fasse désormais partie de la danse.

C’est ainsi que si son bras armé est bien français, il y eut pourtant un chef africain qui, ayant “usé” au cours de quarante années d’un règne interminable, tous les présidents de la cinquième république française, sauf celui actuellement en place, s’est trouvé, en “doyen” du système, en situation de “recommander” amicalement, l’essentiel des ministres d’un gouvernement français, et d’obtenir le limogeage sur le champs, d’un ministre présomptueux qui avait commis l’imprudence de tenir des propos peu amènes à son égard. Et ce ne sont pas des éléments de la réalité objective de son pays qui lui ont valu cette faveur, puisqu’il est manifeste que son rejeton, qui fut installé sur le même fauteuil afin de la continuité locale du système, ne fait tout simplement quant à lui, que ce qu’on lui dit de faire.

C’est d’ailleurs cette diffusion du pouvoir dans une Françafrique non maitrisable, qui explique l’embarras actuel des dirigeants français. En effet, pour en finir avec la réticence d’un chef africain, qui avait pourtant donné des gages au système en participant à la curée contre l’ivoirien, mais qui entendait maintenant obtenir pour son pays, une rente honorable de l’exploitation de ses richesses, ces dirigeants français ont selon les usages de la Françafrique, provoqué une rébellion sécessionniste dans le nord du pays, pour pouvoir court-circuiter le sudiste, afin d’obtenir de ceux qu’ils mettraient alors en place au pouvoir dans le nord, les conditions d’un profit maximum pour l’exploitation des immenses ressources en uranium, en coltan, et en gaz naturel, que referme cette région.

Cependant, ces sécessionnistes furent rejoints et rapidement débordés par des hordes de mercenaires sanguinaires dont les Français s’étaient servis pour défaire le Libyen, celui dont le projet était justement de soustraire l’Afrique, du joug de la Françafrique. Durant des mois, les dirigeants français ont feint d’ignorer les massacres et les atrocités auxquels se livraient ceux qui étaient par le fait leurs alliés objectifs, en déclarant la zone indépendante. Mais, il s’en fut qu’un chef militaire sudiste, commandant d’une armée qui avait été privée de pouvoir faire face aux sécessionnistes, à cause d’un embargo non déclaré opéré sur ses approvisionnements, par la France, entreprit contre l’avis même de son président, de mener une contre offensive et semble-t-il avec succès, contre les barbares nordiques et leur chefs qui, de toute évidence, n’ont pas été “adoubés” comme tels par la société secrète.

Face à ce manque total de maitrise de la situation, les dirigeants français qui savent bien que, tout dirigeants de la France qu’ils sont, ils ne le demeureront pas longtemps s’ils manquent à la logique du système, ont du aussitôt se réinscrire dans celle-ci. Car, on rentre en Françafrique comme on rendre dans les ordres ou dans la mafia, c’est à dire qu’une fois entré, on n’en sort plus. Ils ont donc soudainement changé, sans la moindre gêne et sans état d’âme, leur fusil d’épaule. Ceci pour en revenir à l’orthodoxie, en renonçant à leur option sécessionniste visiblement mal engagée, pour soutenir le nouveau promu chef du Bamako, adoubé par ses pairs africains, en allant bombarder sévèrement comme il se doit, ceux dont ils avaient pourtant jusqu’ici secrètement soutenu l’action.

Pour mettre fin à ce système, il faudrait un homme capable d’accéder au pouvoir, par le seul fait de sa pertinence, de sa compétence, de son dévouement, et de son charisme. Or, ni de France ni d’Afrique, on ne voit poindre ce grand leader charismatique. La Françafrique à donc de beaux jours encore devant elle...


                              Paris, le 15 janvier 2013
                                        Richard Pulvar



QUAND S’ACCOMMODER DE LA DECHEANCE DE CERTAINS, TEMOIGNE DE LA DECADENCE DE TOUTE LA NATION

           
               

Quand de leur “fric” à leurs “frasques”, ceux d’en haut n’ont de cesse de vomir sur la règle, et que sans jamais tenter de les défaire de là, ceux d’en bas ne caressent qu’un espoir, c’est de pouvoir un jour faire comme eux, c’est alors que nous parlons de décadence...

Ces hommes dont il n’y a là qu’un échantillon pris au hasard, sont ce qu’ils sont, indignes, immoraux, avides, profiteurs, magouilleurs, déterminés au contournement de la loi, égoïstes, installés dans le déni de justice, injurieux et d’une totale ingratitude vis à vis de la nation qui les a patiemment nourris, soignés, protégés, éduqués, et offert toutes les chances qui leur ont permis de réussir, et sont même pour certains d’entre eux, carrément délinquants.

Ils représentent ainsi, malgré leur indéniable efficacité pour être parvenus à mettre au service de leur entreprise, l’ardeur, la compétence, et le talent de nombreux autres hommes, dont ils nient bien sûr avec la plus totale malhonnêteté, la participation à leur fortune, le pire poison que curieusement, il arrive à une société de secréter contre elle-même, en constituant par leur attitude, une véritable injure à l’idée même de “civilisation”.

Mais nous, qui sommes nous donc, nous qui avons accepté et acceptons encore, malgré une kyrielle d’affaires politico-mafieuses des plus sordides, qui ayant à ce point maculé les habits de notre république, ont contraint celle-ci à se dénuder face aux frimas de l’affairisme et du populisme, d’être honteusement soumis à l’autorité de tels gens, sinon que nous sommes encore moins qu’eux, c’est-à-dire en fait, des moins que rien ?

Honte sur nous compatriotes !

Ainsi, à l’heure où dans une lutte inégale et même désespérée, d’Athènes à Madrid et de Rome à Lisbonne, des hordes de citoyens “indignés”, et pourtant si nobles dans leur indignation, font savoir à ceux qui ne les envisagent plus guère que comme cela, qu’ils ne sont pas du bétail, tous observent le lâche renoncement du peuple français, son accommodement avec l’outrance et l’infamie, qui rappelle qu’en 1940, il ne s’est pas comporté autrement.

Et pourtant je me souviens qu’à l’heure où nous battions le pavé de 1968, les raisons qui nous avaient valu de provoquer un tel chahut, étaient totalement insignifiantes, par rapport aux abus et aux injures d’aujourd’hui, dont leurs auteurs se moquent d’ailleurs éperdument de rendre grâce à ceux qui, bonheur pour eux, ont mis la guillotine au rebut.

Et nous voila maintenant que pour traiter d’une affaire personnelle peu reluisante pour eux, compte tenu du dévergondage réputé de la compagne de l’un d’eux, un président de la république et un ministre de l’intérieur, s’offrent sans la moindre honte d’intimider un juge en charge du dossier, l’un d’eux poussant la “forfaiture” jusqu’à signifier son invective sur une feuille à en tête de son ministère, ce que pas même le président d’une modeste association ne se permettrait, concernant une affaire privée.

Alors que nul n’est censé ignorer les procédures pour pouvoir “produire” dans de telles affaires, cette façon de faire est non seulement contre tous les usages, inélégante et indigne des hautes fonctions de leurs auteurs, mais elle est surtout “totalement illégale”.

Voici donc où nous en sommes, c’est d’accepter sans la moindre gesticulation, sans le moindre murmure, qu’un président de la république, chef de la magistrature et garant du bon fonctionnement de ses services, se torche sans aucune gêne avec la loi, et s’emploie au nom de l’indépendance de la justice, à influencer la démarche d’un juge. Ceci, pour éviter que ne soit révélées au grand public, par un désaveu de la démarche de celle-ci, les turpitudes d’une mijaurée qu’un passage sur l’oreiller à promu au statut de première concubine.

On imagine ce qu’auraient été en son temps, les éclats d’un Gaston Monnerville, du haut de la tribune du sénat, face à de tels agissements, et la furieuse bataille de procédures qui n’aurait pas manqué de suivre, tant devant la justice que devant les assemblées, pour faire échec à cette façon de détourner l’appareil de l’état à des fins personnelles et qui plus est, minables, et insultantes vis à vis de la nation.

Mais il s’agit d’une époque où le peuple de France avait encore une fierté, logique d’une ambition, que les carriéristes de la politique au service des puissances d’argent, vont se charger de lui faire perdre, et l’une, et l’autre.

Ce qu’il y a d’insupportable dans cette situation, c’est que cette façon de faire qui nous insulte et nous humilie à la face du monde entier, se double d’une désespérante incapacité de ces faussaires s’étant saisis des rênes de la nation, à seule fin de satisfaire leur narcissisme, à régler le moindre des problèmes qui se posent à celle-ci.

Qui peut sérieusement croire encore que ces gens qui sont sur la place, vont nous sortir de l’embarras, quant on voit comment un président de la république, un premier ministre, et un ministre des marinières et des Moulinex, se sont mobilisés des semaines durant, pour parvenir à sauver provisoirement 600 emplois, au bout d’une aventure autant grotesque que rocambolesque, alors que durant tout ce temps, il s’est perdu chaque jour dans le pays plus d’un millier d’emplois,  et qu’un total de 376 000 emplois se trouvent menacés pour l’année 2013 ?

Il est clair que ces gens ne s’en sortirons pas, parce qu’ils ne sont tout simplement pas faits pour cela. Car, c’est une chose que de faire de la politique à l’intérieur d’un parti, pour accéder à l’investiture, mais c’en est une toute autre que de faire de la politique à l’intérieur d’un gouvernement, pour atteindre l’efficacité.
Si donc ces gens sont condamnés à ne pas s’en sortir là, c’est que nous sommes quant à nous condamnés à les sortir de là, et même les sortir complètement de là.

Ne nous voilons pas la face en espérant que par miracle, des jours tranquilles sortirons de notre attentisme, ou que par une grâce soudaine, le ciel s’en viendra donner probité, générosité, responsabilité, inventivité et efficacité, à ceux dont il les a laissés jusqu’ici totalement démunis, alors même qu’il ne se trouve plus aucune place chez eux, encombrés qu’ils sont de tous leurs vices voués à leurs délices, pour pouvoir recevoir ces dons.

Non, par delà le calme obscène d’une satisfaction volontairement ignorante de l’indécence de notre situation, nous sommes désormais bel et bien à l’heure d’un choix historique, entre la poursuite de cette décadence, ou une salvatrice “révolution”, et ne pas se résigner à la première, c’est logiquement envisager la seconde. Préparons-nous… !

                           Paris, le 12 décembre 2012
                                    Richard Pulvar


POURQUOI LES PUISSANTS ONT-ILS SI FACILEMENT TRIOMPHE ? PARCE QU’ILS ONT SU RENDRE LE PEUPLE ESCLAVE DE SES PROPRES VICES

           

Même si selon la forme qui est devenue prioritairement la sienne aujourd’hui, nous ne prenons conscience de son exercice sur nous que confusément et d’une façon indicible, alors que sa réalité est indéniable tant elle nous rend le quotidien étouffant, il est temps pour nous de constater que malgré toutes nos institutions démocratiques, nous n’avons encore pas été véritablement libérés de l’oppression, et que nous demeurons comme depuis toujours dans la nécessité d’avoir à lutter contre elle...

Malheureusement, si telle qu’elle s’exerçait principalement jusqu’alors, c’est-à-dire  par “contrainte de corps”, et donc d’une façon qui nous était ainsi “objective”, les auteurs et les instruments de l’oppression se trouvaient directement identifiés, et qu’il nous était alors possible au prix d’un solide engagement, de combattre pour les mettre hors d’état de nuire, nous nous trouvons aujourd’hui face à une forme bien plus redoutable de cette oppression, qu’il conviendrait de dire par “contrainte d’esprit”.

Dans cette situation, les instruments de son exercice nous sont devenus “subjectifs”, puisqu’il s’agit bien de nos propres jugements et de nos propres raisonnements qui, selon des dispositions qui sont naturellement les nôtres, mais il est vrai, après une sournoise mise en condition psychique, emporte nos décisions quant à des actes incontestables par nous-mêmes, puisque découlant de notre gré, qui font que nous nous réalisons mutuellement, les uns contre les autres, comme les auteurs de notre propre oppression
.
Dans ces conditions, la lutte contre l’oppression dont les instruments et les auteurs apparents se trouve installés en nous-mêmes, semble être désespérée, puisqu’elle devient alors proprement suicidaire...
Des siècles d’une éprouvante expérience de l’existence, ainsi que des enseignements issus du fond des âges et aux auteurs oubliés, nous ont patiemment conduit à une “sagesse” qui consiste en la contestation “culturelle”, afin que nous puissions avantageusement nous constituer en “collectivité”, de dispositions “naturelles” qui elles, exercent en sens inverse,  puisqu’elles ont toutes pour objet, la préservation exclusive des “individualités”.

C’est donc au nom de notre “culture” contestant notre “nature”, que nos inclinations selon cette dernière telles que l’égoïsme, le sectarisme, le racisme, la convoitise, la capture, l’agression, la domination, la spoliation, l’exclusion, le narcissisme et l’exhibitionnisme, et bien d’autres, qui vont toutes dans le sens d’une faveur pour l’individu au détriment de ses semblables, ont été condamnées... 

lorsque l’oppression se trouve installée en nous-mêmes, la lutte contre elle, qui par le fait devient une lutte contre certains aspects de nous-mêmes, devient désespérée...

Il est manifeste que même en ce vingt et unième siècle, nous, citoyens et citoyennes,  demeurons dans des sociétés encore largement dominées par les hommes ce n’est certainement pas selon la vaillance de ceux-ci, mais bien selon toutes leurs faiblesses, dont la volonté de domination en elle-même, en constitue déjà l’illustration la plus immédiate.

                                                     Paris, le 3 décembre 2012
                                                             Richard Pulvar