lundi 23 janvier 2012

N’OUBLIONS PAS ABIDJAN ET TRIPOLI !



Au comble de leur infamie, après s’être mis d’accord pour s’en aller bombarder, massacrer, et dévaster, à des milliers de kilomètres de chez eux, des populations et des villes, de pays lointains dont ils ne savaient rien, et qui ne leur avaient strictement rien fait, les partis crapuleux de gauche et de droite, fauteurs de ces crimes et de ces malheurs, semblent là encore s’être mis d’accord, pour exclure de leurs affrontements électoraux, ces questions de politique étrangère, là où il y aurait bien sûr le plus à dire, quant à leur totale malfaisance...

Tout se passe donc comme si la survie du porte-monnaie des Français, question d’un intérêt universel comme chacun sait, constituait un sujet qui ne souffrait pas le moins du monde d’être concurrencé par les questions quant à la survie des gens de ces contrées dévastées, par ceux qui en leur nom, ont massacré des dizaines de milliers de personnes, pour pouvoir s’approprier les richesses de leurs pays, et que l’intérêt du porte-monnaie gaulois, valait davantage que la vie de ces gens, et constituait un sujet plus grave et plus préoccupant, que le malheur des survivants.

Ainsi, au mépris du droit des peuples de pays souverains, de disposer d’eux-mêmes, au mépris de leur liberté, de leur dignité, et de la vie même de leurs ressortissants, et à tout le racisme crasseux de ceux qui pensent qu’étant d’une essence supérieure à celle des gens du Sud, il leur appartient de décider à leur place de ce que doit être leur forme de gouvernement, s’ajoute le mépris de considérer si l’action d’une sauvagerie inouïe, menée coutre eux, au motif de leur apporter encore une fois, la “civilisation”, aurait eu quelque conséquence qualifiable dans un sens ou dans un autre, eu égard sait on jamais, à quelques buts de guerre, puisqu’il y eut bel et bien “guerre”.

Rien de tout cela ne semble avoir d’intérêt pour les braves et honnêtes citoyens de ce pays massacreur, et c’est au comble de l’indécence que nous voyons se congratuler, ces gens d’un parti prétendument “progressiste”, pour la logorrhée de leur champion déclinant son catalogue de bonimenteur, bien sûr de tradition en saison électorale, sans qu’à aucun moment, le moindre compte ne lui soit demandé, quant au trois actes qui furent de loin les plus graves de cette triste mandature, et pour lesquels il a apporté son franc soutient, c’est à dire les trois guerres criminelles et imbéciles, dans lesquelles la nation toute entière s’est trouvée engagée.

Le courage n’est visiblement pas de ces rangs là. Mais, malheureusement il demeure que jusqu’à ce jour, même si tous ces gens ne veulent d’évidence plus rien en savoir, hors la capture des richesses de la Côte d’Ivoire et de la Libye, qui était le véritable motif de ces croisades colonialistes, ni la démocratie, ni la justice, ni la liberté, ni le droit, et surtout pas la paix, n’ont à ce jour été apportés dans ces pays qui, en plus de la dévastation totale de leurs équipements publics, et le pillage de leurs ressources naturelles, se voient infligés une dette pour leur faire payer les bombes qu’on leur à balancées, et dont on espère que les traitres placés à leur tête, s’en acquitteront.

A cette heure où nous parlons, on se bat encore dans ces contrées, et des nouvelles d’exactions de la part des marionnettes au pouvoir en Côte d’Ivoire nous parviennent tous les jours. Quant à la Libye, nous en sommes déjà à l’heure des règlements de compte entre factieux, probablement à cause de mécontentement quant au partage du gâteux, que constitue la partie restreinte des avoirs de cette république, restituée par les braqueurs occidentaux.

De ces désastres causés en leur nom et par leurs forces armées, nos braves concitoyens n’en ont cure, et ils s’en iront aux urnes, avec l’espoir que la victoire de leur champion, les soulagera d’une partie de leurs impôts, et sans se soucier de savoir combien les bombes qui furent achetées avec ceux qu’ils ont déjà payés, ont pu tuer, avec leur consentement implicite, de gens qui ne leur avait pourtant absolument rien fait...

Le bellicisme ne peut pas être célébré, comme étant une option progressiste, à chacun donc, d'être digne de son droit de vote...

Paris, le 23 janvier 2012
Richard Pulvar