mercredi 23 août 2017

DE LA VIERGE A FRUCTIDOR…



L’idée de départ, c’est que le principe géniteur, est un principe féminin…
Partant de là, ce qui se trouvait à l’origine des choses et de l’existence ne pouvait donc logiquement être que féminin, et c’est alors qu’apparu aux origines lointaines de nos sociétés, le concept de “Dieu la mère”, la génitrice de toutes les choses existantes…
Cette “déesse-mère” fut rapidement identifiée à la “Terre”, compte tenu de la fonction nourricière de celle-ci qui passait pour beaucoup de peuples comme chez les Grecs, pour être la mère universelle de tous les êtres vivants. Elle était alors dite “Tété”, terme qui curieusement se retrouve aujourd’hui dans les langues kongo pour désigner la Terre, et dans le créole antillais pour désigner le sein de la nourrice. On le retrouve aussi dans le grec “Titeia”, et dans cette désignation de sa faveur locale particulière dans l’expression “terre de lumière”, qui aura donné son ancien nom à la ville de Paris, “Lu-Tetia”, devenu “Lutèce”, d’où sa réputation de “ville lumière”.
Cependant, les anciens ne manquaient pas d’être intrigués par le fait que cette déesse féminine avait pu être aussi féconde sans pour autant jamais avoir rencontré d’élément mâle, ce qui signifiait qu’elle était curieusement “autoféconde”, et c’est de là que va naitre le grand mystère de la déesse mère qui sera dite en ce sens, “vierge”…
Ce qu’il faut bien noter ici, c’est qu’à l’origine, ce qui se trouvait célébré en la vierge, ce n’était absolument pas sa “virginité” dans le sens sexuel qu’on accorde aujourd’hui à ce terme, mais tout au contraire sa “fécondité”, qu’on comprenait alors comme une forme “d’hermaphrodisme” puisque le terme latin “virgineus” qui désigne ce qui est “virginal”, se trouve constitué à la fois par le terme “vir”, qui désigne l’homme par opposition à la femme, et une forme déclinée “gine” du grec “gyne” (guné), qui désigne la femme…
Bien-sûr, puisque cette déesse n’a eu ni d’occasion ni de besoin de rencontrer de mâle, elle était fatalement vierge dans le sens que nous accordons aujourd’hui à ce terme, mais ce n’était absolument pas ce qui intéressait les anciens qui quant à eux, célébraient sa généreuse fécondité, et elle se retrouvait représentée en ce sens en Asie mineure par “Ishtar”, une femme aux nombreuses mamelles, devenue Astarté chez les Grecs.
Les anciens célébraient donc cette déesse mère, déesse de la Terre, à la période de l’année où elle se montrait la plus généreuse, c’est-à-dire celle où se fait la plus grande récolte des fruits et qui commençant à la mi-août se poursuivait jusqu’à la mi-septembre, et qui était donc dite la “saison de la vierge”. Comme ils ne possédaient pas d’autre calendrier pour savoir en quelle période de l’année ils se trouvaient, que l’observation des étoiles dans le ciel, le groupe d’étoiles caractéristiques qui apparaissait dans le ciel à cette période et qui la leur signifiait fut donc dit les “étoiles de la vierge”, d’où le nom du signe zodiacal qui correspond à cette période…
Il est temps de tordre le cou à ce sujet à cette légende selon laquelle c’est par le dessin se faisant en reliant par des traits les étoiles des différents groupes, qu’apparaissaient des représentations de lion, vierge, balance, ou autres, et qui auraient donné leurs noms aux différents signes du zodiaque, d’autant que concernant justement la vierge, à supposer que le dessin ainsi formé représenterait une femme, ce qui serait déjà tiré par les cheveux, on ne voit absolument pas selon quelle subtilité graphique il apparaitrait qu’elle serait vierge…
En fait, les noms des signes du zodiaque correspondent à des événements se produisant régulièrement dans les différentes périodes, et ils furent donnés aux groupes d’étoiles qui par leur position dans le ciel, signifiaient ces périodes, et ce qui est curieux, c’est que le calendrier républicain va reprendre les mêmes concepts, tel que “pluviôse” pour la période du “verseau”, cette période de l’année où il pleut beaucoup. C’est ainsi que la période de la vierge où la nature se montre si généreuse sera dite “fructidor”, la “donneuse de fruits”. Ceci montre qu’il y avait des “initiés” chez les penseurs de la révolution…
Les templiers furent jugés et périrent sur le bûcher tout d’abord à cause de la convoitise par le roi de France criblé de dettes, de leur immense fortune, et pour mettre fin à leur trop grand pouvoir, mais également, parce qu’ils furent accusés entre autres, d’hérésie et de blasphème pour avoir renié Jésus. Ce sujet demeure l’objet de passionnantes controverses de la part des historiens mais toujours est-il que feignant de ne célébrer que Marie la mère de Jésus, cette autre mère autoféconde dont ils comprenaient qu’elle en était une représentation temporelle, c’est bel et bien au culte de la déesse-mère, de la mère universelle, qu’ils en étaient secrètement revenus et c’est la raison pour laquelle les plus majestueux temples de la chrétienté qui furent bâtis sous leur autorité, ne furent consacrés ni à Jésus, ni même à Dieu le père, mais à la déesse-mère, “Dieu la mère” sous l’appellation de “Notre-Dame”, son universalité étant signifiée par le terme “notre”, puisque est notre ce qui nous est “commun”.
C’est donc tout à fait logiquement que la vierge Marie, cette temporalité de la déesse-mère se trouve célébrée au 15 août, en ce qui fut autrefois le début de la période de la vierge, au jour dit de “l’assomption”, jour de sa “montée dans les cieux”, qu’il faut comprendre en ne perdant pas de vue qu’il s’agit bien d’une temporalité de la déesse de la fertilité, comme étant le jour de l’exercice maximal selon la disposition des objets célestes, du “tropisme céleste” que les naturalistes désignent improprement “géotropisme négatif”, et qui est responsable de la pousse verticale des plantes en participant en cela à cette fertilité.
A l’origine, la vierge était représentée de couleur noire, comme celle qui se trouve en illustration sur la photo, et qui porte l’inscription latine “ nigra sum sed formosa”, signifiant “je suis noire mais je suis belle ”, selon la célèbre expression de la bien-aimée dans le cantique des cantiques. Ceci, tout d’abord parce que la couleur noire est la couleur de la fertilité en opposition à la couleur blanche qui est celle de la stérilité, mais également pour évoquer une femme noire dont la mise en cause de la fécondité par l’actuel président de la république française, vient de provoquer un tollé planétaire…
Ce qu’il faut comprendre c’est que dans le mode de pensée qui était le leur, les anciens ne dissociaient pas les différents aspects d’un même principe, comme celui de la fertilité, aussi éloignés qu’ils puissent sembler à priori les uns des autres…
Il est clair ainsi qu’une terre est d’autant plus fertile qu’elle est noire, mais cette capacité de la terre ne suffit pas à sa fertilité si aucun tropisme ne vient sous-tendre en la forçant, la pousse verticale de la plante, de sorte que ces deux aspects, terre noire et intensité du tropisme céleste, sont liés dans le principe de la fertilité…
Or, l’exercice du tropisme céleste dont l’intensité est maximale dans la zone intertropicale est responsable de la forte pigmentation de la peau noire dont par simplification, on en fait seulement une protection contre le rayonnement ultra-violet, ce qui n’est pas faux, mais qui demeure très insuffisant comme explication, surtout s’il s’agit d’expliquer le fait que, tout comme les noirs possèdent davantage de “mélanine”, ce pigment noir, dans la peau, ils possèdent également davantage de “neuromélanine” cette fois, dans le cerveau.
En fait, si la déesse-mère, déesse de la Terre, était traditionnellement représentée par une femme noire qui se trouve à l’origine des “vierges noires”, c’est tout à la fois à cause de la couleur noire de la terre fertile, et à cause du tropisme céleste qui participe conjointement avec la composition de la terre, à la “fertilité”, et qui cause la couleur noire des hommes et donc, des femmes noires…

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