lundi 28 novembre 2011

QUAND LA CIVILISATION "MORTIFERE" N'A PLUS COMME DERNIER OBJET, QUE DE SE DONNER ELLE-MEME LA MORT



La “mort”, est l’élément culturel le plus fondamental de la “civilisation occidentale”, et nous n’auront aucune explication quant à ce qu’elle fut, quant à ce qu’elle demeure encore, et quant à ce que fut sa nécessité historique, si nous n’établissons pas sa fonction “d’au-delà”.

Que cherchent les nations occidentales en ce moment, tout à la fois, par les atteintes qu’elles se portent à elles-mêmes, et par leur actuel bellicisme débridé, envers des nations auxquelles elles ont elles-mêmes donné les moyens de frapper, sinon une façon de se donner la mort, ou de se la faire donner par d’autres ?

Il n’est qu’a voir ce qui se passe actuellement en France, nation guerrière s’il en fut, et qui à ce titre, est emblématique de l’occident, où il est manifeste qu’une telle déraison aussi généralisée de tout l’appareil politique du pays, ne peut par relever du simple accident, pas à ce point, et que paradoxalement, une forme d’intelligence semble bien être à la manœuvre, afin d’organiser de façon certaine le désastre.

L’occident, c’est la “mort”, et telle est exactement la signification étymologique de ce terme, qui vient du latin “occidens”, qui signifie “l’ouest”, et qui est la forme substantivée d’une forme participe du verbe “occidere”, qui signifie “faire périr”, lui-même construit à partir d’une forme plus ancienne “oc-caedere”, avec le préfixe “oc”, dont l’implication est “vers le bas”, et le verbe “caedere” qui signifie “battre”, ce qui donne “abattre”, pour “occaedere”, et pour “occidere”, qui en français à d’ailleurs donné le verbe “occire”.

Si les latins ont ainsi nommé l’ouest, “occidens”, c’est parce que c’est cet endroit où semble sombrer et périr le soleil, source de vie, avant sa renaissance à l’est, et que c’était donc un lieu qui participait “d’occire”, et c’est d’ailleurs là que certains d’entre eux, dont les Grecs, situaient les enfers...

Ainsi, une civilisation qui se dit elle-même “occidentale”, s’affiche comme étant nominalement “mortifère”, et c’est bien ce qu’elle fut, et ce qu’elle demeure.

Il faut dire à ce sujet, que la carte de visite historique de l’occident est assez terrifiante. Ainsi, les “hellénistes” feignent de ne pas comprendre que “hell-eni”, collectif qui se trouve à l’origine du “hellenos” grec, ne signifie rien d’autre que “tirés des enfers”, avec “hell”, qui a conservé la signification de “l’enfer”, jusque dans l’anglais d’aujourd’hui, et un suffixe “eni”, impliquant l’idée d’extraction, et étant bien entendu que ce ne sont pas les Grecs qui se sont eux-mêmes désignés ainsi, et qu’ils le furent par ceux qui à l’époque, avaient autorité sur eux.

Ramsès III, qui eut à affronter des hommes venant du nord, dont sont anciennement descendants les Grecs, en n’oubliant pas que du temps de la Grèce, l’Egypte représentait déjà pour elle, l’antiquité, fustigeait ces hommes désignés improprement par certains historiens, comme étant les “peuples de la mer”, pour désigner en fait des peuples “d’outre-mer”, c’est à dire d’au-delà de la Méditerranée. Il parlait alors avec un certain mépris de ces hommes, “issus des confins de la Terre, des colonnes du ciel, et des ténèbres éternelles”.

Il était connu déjà à cette époque, que par delà ce que nous nommons aujourd’hui le cercle polaire, et que les Egyptiens disaient les colonnes du ciel, c’est a dire la région polaire, la nuit s’étend sur une large partie de l’année, et ces anciens établissaient donc une corrélation directe entre la “dé-pigmentation” pour eux, de ces hommes, et leur séjour dans les ténèbres.

C’est donc bien ainsi que des hommes d’une lointaine antiquité africaine, qualifiaient ceux du nord sur lesquels ils avaient alors autorité, comme étant “les hommes des ténèbres”, qu’ils disaient alors, “gereh-ki” ou “gereh-mani”, avec “gereh”, qu’on retrouve en égyptien, signifiant la “nuit”, “ki”, un collectif non égyptien, désignant les hommes dans leur “quête”, et “mani”, un collectif désignant les hommes par leur “maitrise”.

Il s’agissait donc des Grecs et des Germains qui étaient dits, “hommes des ténèbres”, et c’est d’ailleurs cette corrélation entre Gereh-ki et Gereh-mani, qui fera dire à Hegel, pour lequel les Germains en étaient plus dignes héritiers, que les Latins avaient perverti l’héritage des Grecs. Ceci, en notant que les Grecs ne se sont eux-mêmes jamais désignés comme tels. Mais cette corrélation se vérifie, parce que si les Grecs furent dit “tirés des enfers”, les Germains ne furent guère mieux lotis, eux qui furent dits “fils de la terre”, ce qui revenait au même, puisque les enfers se trouvaient situés “en dessous” des terres.

Ce sont donc des peuples d’Afrique qui, dans une lointaine antiquité, avaient autorité sur les peuples d’Europe, ce que les Européens jusqu’à présent ignorent superbement, et n’ont aucune intention de savoir, avant qu’il ne réalisent le caractère “atavique”, du mouvement migratoire qui s’opère actuellement d’Afrique vers l’Europe, qui les ont donc “nommés”, tout comme pour la plupart d’entre eux, le peuples d’Afrique d’aujourd’hui, portent des noms qui leur ont été donnés par les puissances occidentales qui les ont dominés, et qui manifestement, les dominent encore.

Ainsi, dans certaines langues du bassin du Congo, la Terre pour sa qualité nourricière est-elle dite “Tété”. Les “fils de la Terre” étaient donc dits “Tété-iche”. Curieusement, on retrouve jusque dans le créole martiniquais, cette désignation de l’enfant comme étant “iche”, qui est donc d’origine africaine, alors qu’elle ne se trouve que fossilisée sous la forme “ish”, dans les noms de plusieurs peuples européens qui furent visiblement nommés par d’autres, English, Scottish, Irish etc, puisque dans le sens de la filiation, l’enfant chez eux se dit “son”.

“Tété-iche”, le fils de la Terre, fut encore formulé autrement par “Tété-eni”, avec la même idée d’extraction de la Terre, et donc des enfers, comme Hell-eni. Le premier à donné “Teutsche”, puis par la rotation classique du “t ”en “d”, “Deutsche”, et le second a donné par contraction “Tétoni”, les fameux “Teutons”, les deux noms ayant finalement la même origine.

Ajoutons que c’est au cours d’une de leurs explorations de l’Europe, que ces vaillants anciens établiront le fait d’une “terre de lumière”, c’est à dire le fait d’un lieu dans lequel s’exerce un “tellurisme” particulier, favorable à “l’éveil” des hommes, et leur permettant ainsi de tenter “l’excellence”, et qu’ils désignèrent alors comme étant “Lu-tété-a”, devenu selon la notation latine “Lutetia”, et qui vaut jusqu’à aujourd’hui sa qualité de “ville lumière”, à la ville de Paris.

Pour les anciens, les forces de la “Terre”, et donc des enfers, étaient précisément celles de la “terreur”, et c’est pourquoi ils sacrifiaient le “taureau”, animal puissant qui ne mange que de l’herbe, et qui semble ainsi se nourrir des “forces de la terre”, ce qui lui vaut d’ailleurs son nom de “ta-urus”, avec “ta” désignant la terre comme en égyptien, et “urus”, désignant la force, qu’on retrouve fossilisé dans le nom de l’étoile “Arcturus”, la force de “l’ours” (arctos), en le suspendant à un pilier, rite qui est à l’origine lointaine de la “tauromachie”. Or la légende nous dit que “Zeus”, qu’il faut comprendre ici comme étant la “force des choses”, telle que celle-ci s’impose à tout, et qui fut dit à cause de cela, maitre de l’Olympe, ayant pris l’aspect du “taureau”, s’en est venu enlever et séduire Europe, ce qui signifie clairement que ceux qui furent dits depuis Européens, n’en sont donc pas plus originaires que tous les autres, auxquels ils contestent aujourd’hui leur venue en ces lieux.

Europe était dite jusqu’alors, fille “d’Agénor”, dit roi de “Tyr”, ce qui n’a cependant rien à voir avec l’historicité d’un véritable Agénor qui aurait été roi de la Tyr phénicienne, mais avec l’origine égyptienne de ce nom “Akhe-n-Hor”, signifiant, “celui qui a l’âme (akhe), en la faveur du soleil (hor) ”, donc qui est d’essence solaire, autrement dit, le “fils du Soleil”, désignation prestigieuse par laquelle, en opposition à l’accablant “fils de la Terre”, se désignait alors lui-même l’homme noir triomphant de l’époque. Il se disait encore autrement, “Ama-zoulou”, autrement dit “d’essence céleste (zoulou)”, et surtout “Ni-ger”, littéralement “ fils, “ger”, du soleil, “Ni”, mot qui contrairement à tout ce qui se raconte n’est absolument pas un mot d’origine latine désignant la couleur noire, puisque c’est tout au contraire les Latins qui pour désigner cette couleur noire, disaient tout simplement “couleur nègre”, selon un mot qui était pour eux un mot d’emprunt, qui ne possède d’ailleurs pas d’étymologie latine.

Ainsi, dire d’Europe qu’elle était fille d’Agénor, c’est rappeler qu’avant qu’elle ne fut “capturée” par la terreur nordique, elle était un lieu de villégiature de nègres. Et ceci, selon la signification fondamentale même “d’Eu-rope”, nomination dans laquelle “eu” désigne ce qui “participe de l’avoir”, comme en français où nous disons “j’ai eu”, qui est alors conçu comme étant un “bien”, et désigné ici selon un terme qui en grec signifie justement “bien”, et “rope”, forme “dative” d’un sémantème “rape”, qui à donné le verbe latin “rapere”, lequel signifie “capturer”, et donné les mots français, rapt, rapine, rapace...

Telle qu’elle est dite, Europe est “ce qui participe de l’avoir par capture”, autrement dit, “ce qui a été capturé”, et Europe est donc bien selon la légende, et selon sa nomination, “celle qui a été capturée”.

Comme on le voit, les diatribes les plus racistes d’aujourd’hui, des groupes d’extrême droite contre les nègres, n’ont rien à envier à celles des nègres contre les blancs, à une époque lointaine ou leur rapport était inversé.

Ce qu’il faut comprendre une bonne fois concernant cette question, c’est qu’il n’existe pas de résolution “linéaire” du temps, il n’existe que des résolutions “cycliques” de celui-ci.

Ceci signifie que sur la durée de l’évolution de notre humanité, il doit nécessairement apparaitre dans les différentes modalités selon lesquelles elle se réalise, et sous la forme d’une “alternance” quelconque, le caractère cyclique d’un si long développement de temps. Ceci, étant entendu que le temps résulte d’une contradiction d’exercices, comme celle responsable du mouvement du “pendule” par lequel se fait sa mesure, et où une “force gravitationnelle”, qui est donc bien une “force de la terre”, logique des “fils de la Terre”, impose le mouvement, donc le changement, ou encore le “dérangement” de tout ce qui, fermement établi selon une “force d’inertie”, s’y oppose.

Le caractère “solaire”, donc logique des “fils du soleil”, de cette “force d’inertie”, tient dans le fait qu’il se produit selon elle “conservation”, c’est à dire que les éléments y évoluent “de conserve”, comme les planètes de notre système solaire, qui dans leurs mouvements, se trouvent solidarisée par celui-ci, en une course commune dans la galaxie.

Comprenons ici qu’une stricte “immobilité” ne peut pas exister dans notre univers où tout est mouvement, et que même à l’arrêt, le poids du pendule n’en suit pas moins le mouvement de notre Terre. Il ne se produit donc “conservation”, et par cela “immobilisme”, que des uns par rapport aux autres, d’éléments évoluant “en conserve”, comme tout ce qui se trouve immobile sur notre Terre.

Ainsi, lorsque se trouve établie sous l’action des “fils du soleil”, précisément une trop parfaite “cohérence” entre les différentes institutions d’une société quelconque, c’est alors que celle-ci devient totalement immobile, et n’évolue plus. C’est ainsi que plus de 3500 ans d’une histoire de l’Egypte ancienne, société de “fils du soleil”, donc extrêmement conservatrice, tout comme le reste de l’Afrique, et régie selon un ensemble parfaitement cohérents d’institutions, verront, malgré de nombreux conflits politiques et religieux tout au long de ces millénaires, très peu de changements dans cette société, si on les compare à tous ceux alors considérables, intervenus depuis la renaissance à nos jours, soit en seulement six siècles, dans les sociétés occidentales.

Nous comprenons alors que la “raison historique des occidentaux”, dans une évolution de notre humanité qui nous est évidemment commune à tous, aura été précisément de “détruire”, et ce, en tous points de notre planète, toutes les institutions séculaires et fatiguées des autres sociétés, qui, même si elles satisfaisaient ces peuples, avaient rendu notre humanité immobile, et donc privée de “destinée”. Et ceci, en les contraignant donc par la “mort”, laquelle est donc bien la fonction nominale de cet occident, à un “au-delà” d’elles.

Ce rôle, extrêmement ingrat, qui aura valu aux occidentaux d’être détestés par tous les autres, à cause des massacres et des destructions qui en furent les instruments, aura cependant été “salvateur”, en considérant l’ensemble de notre humanité, par delà toutes les douleurs et les cruautés dont furent victimes dans leur “particularités”, les différents peuples agressés. Car, elle à replacé notre humanité toute entière dans la voie d’un devenir, d’un “au-delà” vital, et il est clair que le Japon, la Corée, la Chine, l’Inde, et ces autres “dragons” asiatiques ou sud-américains, lui doivent bel et bien leur dynamisme actuel, dont l’occasion fut bien le dérangement de leur anciennes institutions par les occidentaux, et l’acquisition par eux, d’un savoir faire, d’une connaissance technique et scientifique, et d’institutions politiques, développées par les occidentaux.

A ce sujet, un des cas intellectuellement les plus problématiques pour les humanistes, est celui de l’Afrique du Sud, pays et de loin, le plus puissant, le plus riche, et le plus structuré d’Afrique, qui a rejoint dans le G20, le club des grands de ce monde, et dans le BRICS, celui des nations les plus dynamiques, et qui détonne un peu il faut bien le dire, par rapport au reste du continent.

Qui donc aura l’honnêteté de reconnaitre, par delà près de deux siècles de malheurs, de cruautés racistes et colonialistes, suivies de l’infâme apartheid, que c’est bel et bien de l’affrontement gigantesque entre les “fils du soleil”, et les “fils de la Terre”, en ce lieu, détruisant la sérénité tranquille des Xhosas et autres qui y vivaient, que va émerger finalement cette brillante nation “arc-en-ciel”, promise à un bel avenir.

Toute la difficulté maintenant dans ce qui nous concerne ici, c’est que contrairement à ce que s’imaginent encore bien des occidentaux, le “progrès”, celui de toute notre humanité, ne s’inscrit pas nécessairement dans le “changement”, car il fut en effet une longue période, dans l’histoire de cette humanité, ou tout changeait constamment chez les hommes, en les empêchant ainsi de progresser. Rien n’était stable, ni le lieu de leur cueillette, ni le lieu de leur chasse, ni donc celui de leur résidence, ils étaient nomades, et rien ne pouvait sérieusement s’établir dans ces conditions. Partant de là, le “progrès” à constitué à ne plus rien changer, pour que des choses nouvellement acquises puissent être positivées, et pour que tout ce qui nécessite du temps, puisse enfin tranquillement et longuement, solidement s’établir.

Ces hommes sont donc devenus sédentaires, à la faveur de deux nouveautés allant en ce sens, qu’ils vont s’employer à entretenir, et amplifier, “l’agriculture”, et “l’élevage”.

C’est donc un “conservatisme” fondamental, qui sera à l’origine de ce grand progrès, et qui conduira à l’émergence de civilisations comme celle de l’Egypte ancienne, issue d’une lente et longue sédimentation qui fait qu’aujourd’hui encore, on a du mal a en comprendre le fait dynamisant, parce que tout semble y être déjà dès les débuts, mais tout simplement dans des formes moins affirmées.

Tout cela pour dire qu’il faut du temps, pour qu’une nouveauté intéressante, puisse être positivée, et que puisse “s’établir” favorablement, c’est à dire durablement, à partir d’elle. Le progrès s’établit donc nécessairement selon deux phases fondamentales, une d’acquisition de nouveauté, et une de capitalisation positive, selon cette nouveauté, qui nécessite du temps. A partir de là, il existe deux dysfonctionnements de ce système qui sont aussi nocifs l’un que l’autre, et qui sont “l’immobilisme total”, qui était devenu l’état de notre monde avant que n’y intervienne avec la brutalité que l’on connait, les occidentaux, et la “fuite en avant”, ou plus rien ne demeure ne serait-ce qu’un instant, où donc plus rien ne vaut rien, qui est une course à “l’au-delà”, donc une “course à la mort”, dans laquelle l’occident entraine désormais toute notre humanité.
Il est maintenant temps d’en finir avec l’occident, c’est à dire avec le “système”, qui a accompli avec brio ce qui était sa fonction historique, en ayant donné à notre humanité, à la fois matière à devenir, et les moyens techniques et scientifiques de son salut, mais qui est désormais devenu aujourd’hui totalement nocif et dangereux pour tout le monde.

Comme c’est à lui-même qu’incombe le rôle destructeur, lui qui se signe du signe de la mort, celui-là même qui orne ses tombeaux, qui s’est donné pour emblème, le corps supplicié d’un homme sur un engin de torture, et qui a justement tiré de la Terre sa mère, le charbon et le fer, pour en faire la force de la guerre, c’est donc à lui-même de mettre fin à ses jours, et c’est bien ce à quoi il s’emploie en ce moment...

Il appartient donc à ses “continuateurs” de déjà se constituer comme tels, et pour cela, de s’imprégner au maximum, afin de pouvoir les faire lentement fructifier en en restant là, tous ses nombreux acquis qui, dans sa course folle, n’auront pas eu le temps de lui servir.

Paris, le 28 novembre 2011
Richard Pulvar

vendredi 18 novembre 2011

DE LA RESIGNATION A L’EXPIATION




Ceux d’avant 1914 avaient pourtant bien vu venir les choses. La rivalité franco-allemande n’avait fait que s’accroitre depuis 1870, et la perte de l’Alsace-Lorraine par les Français. Elle fut émaillée de nombreux incidents sur des scènes extérieures comme au Maroc où les deux nations rivales, dans leur égale volonté d’établir leur protectorat sur ce pays, faillirent déjà s’affronter violemment. La mécanique des alliances qui donnait à l’Allemagne un sentiment d’encerclement, la volonté farouche des “revanchards” français d’en découdre à nouveau, l’agitation dans les Balkans qui menaçait l’Autriche-Hongrie, les politiques de course aux armements, et la fièvre qui gagnait chaque jour davantage les chancelleries européennes, ne laissaient guère de doute sur le fait d’un affrontement à venir.

Cependant mis à part quelques uns comme le grand Jean-Jaurès, auquel cette démarche coûtera malheureusement la vie, peu d’hommes se sont farouchement opposés à cette perspective. Certains s’en réjouissaient, d’autres s’y étaient résignés, mais il est certain que ni les uns ni les autres, ne supposaient pas même un seul instant, l’ampleur apocalyptique du cataclysme qui allait s’abattre sur eux, comme un déluge de tous les malheurs.

Ainsi, cette rage guerrière va-t-elle s’alimenter de la saignée à mort de neuf millions de ces précieux et irremplaçables hommes de la jeunesse européenne, sans compter les blessés et les estropiés en plus grand nombre encore, dans un cadre lunaire de dévastation totale, qui sera la scène où tout ce qu’il peut y avoir de l’humain, le cèdera chez ceux-là, à tout ce qu’il peut y avoir de la bête.

Il est bien évident que si tous les résignés avaient pu supposer avant cela, ce que leur coûterait leur manque d’engagement pour la sauvegarde de la paix, il est certain qu’y mettant toute leur énergie, et en réclamant l’ouverture de négociation afin d’un règlement pacifique des différents, ils l’auraient préservée.

Quelque vingt-cinq années plus tard, ceux d’avant 1939 savaient bien eux, parce que beaucoup d’entre eux avaient été de la “vielle”, ce que signifiait tout ce qui se préparait, mais cependant, convaincus de leur supériorité écrasante, ce qui sur le papier, du fait de l’alliance des forces françaises et britanniques, était vrai, et qu’ils n’avaient désespérément à faire qu’à un ennemi que rien ne saurait raisonner, parce qu’il porte la guerre dans ses gènes, se sont simplement préparé à devoir encore une fois, affronter. Ils sont alors bien loin d’imaginer, retranchés derrière leur puissante ligne Maginot, que quinze jours seulement d’une campagne éclair contournant celle-ci, allait leur infliger la plus humiliante et la plus accablante défaite de leur histoire, où une occupation féroce sous la botte de l’ennemi, fera supporter aux civils, l’essentiel du poids de la guerre.

Cependant, leur latitude pour éviter le drame, était il est vrai limitée, ce qui n’était pas le cas de ceux d’en face qui, armés d’un fanatisme qui les a tiré de l’enfer d’une humiliation et de la privation d’une large partie de leur terre, et convaincus que la fois d’avant ils ne furent pas vaincus, mais trahis par leurs dirigeants, se sont fiévreusement préparés pour laver l’histoire de l’affront et en finir une bonne fois, avec la race inférieure de l’ennemi héréditaire. Ainsi, aux heures de leurs grandes messes “wotaniques” à la gloire de leur nation, ils sont bien loin d’imaginer ce que, passé ces moments de soûleries nationalistes, sera leur gueule de bois.

Ainsi, pas moins de six millions des leurs, chiffre effrayant si pour se le représenter, on s’abstient quelques instant de considérer qu’ils en sont les responsables, constitueront le prix terrible de leur égarement, sans compter les destructions, l’occupation durable de leur territoire, après qu’ils aient encore été dépossédés d’une partie de celui-ci. Et surtout, une honte nationale qui les pourchassera jusqu’à la fin des temps, pour les horreurs sans nom auxquelles ils se sont livrés, et pour avoir infligé par une contagion de leur folie guerrière sur quatre des cinq continents, plus de cinquante cinq millions de morts à notre humanité.

Tout ceci pour dire qu’à l’heure où tous les éléments d’un terrible drame à venir, se mettent en place, et où il est encore temps malgré tout, d’arrêter le compte à rebours infernal, c’est alors que les hommes manquent totalement d’imaginer, le prix totalement démesuré qui sera celui de leur manque de vigilance, de courage, et d’à propos, dans ces moments cruciaux.

Qui peut encore sérieusement douter, au regard des événements de ces derniers temps, où des dirigeants incapables de mener à bien les affaires de leurs nations, sont du matin au soir en quête des arguments fallacieux qui leur donneraient l’occasion de nouveaux conflits guerriers, pour masquer leur faillite totale, où des populations entières s’enivrent comme d’autres par le passé, de tous les mensonges qui tendent à les présenter à leur propres yeux, comme défenderesses universelles de la liberté et de la démocratie, alors même qu’on ne cesse d’assassiner au nom de cela, et où les puissances d’argent n’ambitionnent rien de moins, que d’imposer leur dictature aux états et aux peuples, que nous nous trouvons bel et bien à la veille d’un de ces terribles drames ?

C’est l’incapacité dans laquelle nous nous trouvons à cette heure, d’imaginer tout ce que ces événements indicibles mais à venir, que nous voulons continuer de voir aveuglément, comme les habituels conflits sociaux, avec manifs, tracts, et banderoles, nous promettent de cruautés, de désastres, et d’horreurs, quand toutes les haines et les rancœurs accumulées depuis si longtemps, s’offriront par un événement qui pourrait même être tout à fait banal, une occasion de s’exprimer, qui nous vaut le calme, la tranquillité, et l’indifférence actuelle.

Ainsi, des millions de gens dans tant de pays, sentant bien que quelque chose hors du commun se prépare, sont-ils résignés à faire simplement face à ce quelque chose, auquel ils ne doutent alors pas une seule seconde, qu’ils y survivront...

Or, malheureusement, ce ne sera justement pas le cas, et pas davantage que ceux d’avant 1789, d’avant 1830, d’avant 1848, d’avant 1914, et d’avant 1939, qui tous eux aussi, avaient bel et bien vu que quelque chose d’inadmissible ne tarderait pas à se passer, les hommes résignés d’aujourd’hui ne survivront au drame qu’ils auront tranquillement regardé, et accepté, se mettre en place.

Il est tard, mais il n’est pas encore trop tard, pour que dans un sursaut de vigilance et de responsabilité, nous mettions toute notre énergie pour refuser de nous laisser entrainer, là où des apprentis sorciers veulent à tout prix nous amener, et pour commencer, défions-nous de tous ces élus et tous ces partis de traitres et de capons, qui une fois de plus, vont soutenir les extravagances guerrières de ceux qui se proposent maintenant, de porter la guerre en Iran, en se délectant par avance d’aller mettre le feu au baril de poudre, car cette fois, personne n’a le droit de trahir son intelligence la plus basique pour s’offrir d’en douter, ce sera la fois de trop…

Paris, le 18 novembre 2011
Richard Pulvar

QUAND LE MARCHE NE MARCHE PLUS






Pour que nous soyons enfin libérés de ce cancer social que constitue le chômage, la logique immédiate voudrait que nous puissions bénéficier d’un accroissement conséquent d’activité. Dans ce sens, cette augmentation d’activité, tant par la récupération de parts du marché intérieur, que par des avancées sur les marchés extérieurs, exige des gains de productivité afin d’un abaissement concurrentiel des coûts de production, qui ne peuvent s’obtenir tout d’abord, que par la “robotisation” des activités, ce qui dans un premier temps, ne fait qu’augmenter encore le chômage. Et ceci, sans aucune garantie que même si elles le sont, les marges éventuellement réinvesties dans le pays, permettrons de compenser ces pertes par la création de nouvelles activités, dont les produits pour s’imposer, devront eux aussi résulter d’activités à haute productivité, peu pourvoyeuses d’emploi.

L’autre voie, c’est celle d’une réduction des coûts salariaux, par la mise hors jeu des séniors les mieux payés, par une augmentation de la durée du temps de travail, pour ceux qui ont la chance d’en posséder encore un, ce qui, en attendant que les gains de parts de marché, qui ne sont évidemment pas immédiats, soient réalisés, c’est à dire à activité égale, implique fatalement d’une façon ou d’une autre, une réduction des effectifs, et par une réduction des prestations sociales qui, équivalente à une diminution du pouvoir d’achat, se traduit forcément par une diminution du marché intérieur, et finalement par une augmentation du chômage.

Ainsi, cette seconde voie n’offre pas davantage de garantie d’augmentation globale de l’activité que la première, dans un système ou ce sont évidemment les dépenses des uns, qui participent aux salaires des autres.

En fait, ces voies ont été toutes les deux tentées, par nos responsables politiques, avec l’insuccès total que nous constatons, puisque le nombre de chômeurs ne fait que constamment et tristement augmenter.

En réalité, tous ces messieurs pourront toujours faire toutes les cabrioles possibles, en nous infligeant une succession de plans économiques, plus techniques les uns que les autres, pour nous promettre la sortie du tunnel, ce système de “marché”, et c’est bien de cela même dont il s’agit fondamentalement, ne nous permettra jamais, par ce qu’il constitue lui-même, d’atteindre cet objectif poursuivi de plein emploi résultant d’une haute productivité. Et ceci, tout simplement parce que c’est la dynamique de ce marché lui-même, qui aujourd’hui le condamne.

Comprenons ici que le système de “marché”, n’est ni bon ni mauvais en lui-même, ce sont les circonstances de son utilisation qui le rendent adapté ou non. Dans sa pleine efficacité, il correspond à une “période” et à cette période seulement, de l’histoire économique d’une nation, et s’il fait merveille dans les pays dit “émergents”, alors qu’ici il ne débouche sur plus rien de valable, c’est tout simplement parce que ces pays ne se trouvent pas au même “moment” de l’histoire de leur développement économique que nous. Il s’y trouve encore en effet, toutes les pénuries qui font la gloire du marché qui dans ce cas, constitue un instrument très efficace, pour pouvoir lutter contre celles-ci. Mais chez nous, c’est précisément parce que le marché s’est déjà montré très efficace, qu’il ne sert désormais plus à rien, et ne se maintien que par des pratiques “perverses”, tels les mécanismes de certaines institutions économiques, comme par exemple la Politique Agricole Commune (PAC) de l’Union Européenne, qui permettent de recréer artificiellement, les pénuries qui autrefois le justifiait pleinement.

Soyons clairs. Même si nous possédions tout l’argent pour cela, nous n’aurons jamais, ni l’utilité, ni même tout simplement le “temps” nécessaire, pour pouvoir consommer tout le volume considérable de biens et de services, qu’impliquerait au niveau de la planète entière, le plein emploi, allié à une haute productivité, car il ne se trouve justement, physiquement, aucun marché, fut-il mondial, capable d’absorber un tel volume. L’accélération considérable des gains de productivité, grâce justement au marché qui en cela, a logiquement fonctionné contre lui-même, fait qu’aujourd’hui, plein emploi et haute productivité, ne peuvent valoir pour la planète entière, et alors que nous constatons déjà les prémisses de cette nouvelle situation à venir, le jour où les Africains eux aussi s’y mettrons pleinement, et ce jour viendra, ce jour là, même les Chinois souffriront...

C’est donc parce que le marché à parfaitement fonctionné, qu’il a signé par cela même, son propre arrêt de mort. Il n’avait pas plus qu’aucune autre de nos institutions humaines, vocation à l’éternité. Il faut le comprendre, et cesser de s’agiter stupidement dans des opérations basées sur son maintien artificiel, dans un acharnement thérapeutique voué à l’échec, et se préparer en bonne intelligence à sa fin, en faisant fonctionner notre capacité conceptuelle, pour nous donner le nouveau système logique de notre époque, et qui doit le relayer...

Paris, le 16 novembre 2011
Richard Pulvar

mercredi 16 novembre 2011

CRISE DE “FOI”




Nous connaissons la foi religieuse. Mais il n’y a pas que celle-là, et parce que cela ne fait pas partie des enseignements nécessaires au “formatage” dont ils sont les objets, dans leurs fabriques d’élites qui par des distributions de diplômes, prétendent avoir ainsi rendu l’expérience inutile, ces gens en charge des affaires de la nation, manquent constamment de comprendre toute la force, et l’absolue nécessité, d’un “imaginaire” positif de ses “citoyens”, pour la bonne marche de la cité.

L’homme est fait pour vivre dans le “projet”, et les citoyens doivent posséder en effet, la confiance, la foi, comme une croyance inébranlable, en le bien fondé de leur société, c’est à dire en le fait que celle-ci constitue bien le lieu d’une “solidarité”, leur garantissant que par une synergie habilement établie entre leurs différents exercices, ils parviendront tôt ou tard à un règlement satisfaisant de leurs problèmes, et qu’elle constitue ainsi par ses institutions, la voie pour eux vers le meilleur avenir.

Ils doivent donc être garantis, selon une promesse de cette société, régulièrement réitérée par ses dirigeants, qu’en mobilisant sans retenue toute leur ardeur, leurs talents, et leur intelligence, il n’est pas une difficulté qu’ils ne parviendront à surmonter.

Or, c’est justement ce en quoi plus personne ne “croit” et dès lors, plus rien ne marche. Car, privés de cette “essence idéale” qui alimente le moteur de leur engagement, les citoyens en “panne d’espérance”, sont rendus impuissants, comme simples spectateurs de l’événement.

Partant de là, il ne sert strictement à rien d’opposer aux citoyens démobilisés, sous des arguments de raison et comme si les choses allaient se régler sans leur concours, par la seule vertu des dispositions technocratiques, des plans d’austérité dont la succession montrant qu’ils n’ont rien d’occasionnels, ne constituent rien d’autre qu’autant de promesses de malheur pour leur avenir.

Nos sociétés sont en crise totale de confiance, en “crise de foi”, et ce ne sont pas ceux qui, par la combine et les coups fourrés, et avec leur avidité et leur mentalité de “boutiquiers”, ont envahi les sphères du pouvoir, qui vont parvenir à nous faire encore y “croire”.

Nous voici donc face à nous-mêmes, pour nous “dire” les uns aux autres, et convenir ensemble, ce qui dans notre actuelle façon de vivre, doit être sacrifié, pour que “l’essentiel”, c’est à dire le contentement de vivre et d’œuvrer ensemble, et la confiance nécessaire des uns en les autres, sans laquelle par définition, il n’y a plus de “civilisation”, puisse être préservés.

Paris, le 15 novembre 2011
Richard Pulvar

mercredi 9 novembre 2011

LIBERTE-EGALITE-FRATERNITE




Ainsi, nous voici donc à l’heure où, cette formule “magique”, et c’est vraiment de cela dont il s’agit, que nous devons, malgré tout ce que nous pourrions par ailleurs lui reprocher, au génie de Maximilien de Robespierre, va pouvoir, et devoir prendre, toute sa signification.

Celle-ci, alliée au drapeau tricolore qui, d’une façon généralement insoupçonnée, en constitue le complément “sémiologique”, signale que, quoique nous pouvons être amené à en penser du fait de son actuelle décrépitude, la France n’est pas tout à fait une nation comme les autres, que son actuelle démission quant à elle-même, et son lâche refus de se faire violence, pour se débarrasser enfin de ses tares racistes et colonialistes, privent notre humanité toute entière d’un message dont elle n’imagine même plus, qu’il lui appartient de lui donner.

Sachant bien qu’à l’écran la patience des lecteurs est limitée, je saisirai une autre occasion pour vous parler de façon plus précise, de tout “l’ésotérisme” qui entoure l’ensemble des événements qui se déroulent en cette “terre de lumière” que constitue la région parisienne, et qui vaut à Paris son appellation de “ville lumière”, ce qui n’a bien sûr rien à voir avec une quelconque utilisation magnifique de réverbères, cette appellation datant de bien avant l’invention de cet équipement public.

Disons cependant rapidement, que cette terre fut ainsi consacrée, il y a bien longtemps, par des hommes venus d’Afrique, ce qu’aucun des français dits “de souche”, ne peut imaginer ne serait-ce qu’un seul instant, et qui y ont établi un sanctuaire dédié à la déesse “Isis”, comme prélude à “l’universalité” dont par le fait, ils faisaient la “vocation” de la civilisation devant par la suite s’établir en ce lieu.

C’est à elle, et non pas à une fumeuse tribu celtique des “Parisii”, invention de racistes colonialistes de la fin du 19e siècle, absente de toute référence historique, pour en finir avec l’origine africaine et sacrée de l’orgueilleuse capitale, que nous devons le nom de cette région, le “Par-Isis”, et par là, de sa capitale, le “Par” étant l’enceinte sacrée.

Dès lors le “mystère” de cette déesse ne va cesser d’accompagner l’histoire de la cité, qui sous sa protection, sera la seule des grandes capitales européennes, à ne jamais avoir été détruite. La cité installera en son “cardo” même, et comme “simulacre” de l’Hermès égyptien, dieu de la science, du langage, et de l’écriture, le plus ancien de ses monuments, c’est à dire de ces instruments du souvenir, par lesquels se trouve unifiée la conscience par-delà les âges, dans le sens fondamental de “monu-mentum”, comme index signifiant sa vocation culturelle, et venu directement de la terre d’Afrique.

C’est donc du fond des âges que vient “l’inspiration” dont feront preuve ses hommes, lesquels dans le sens de “l’universalité”, selon la fonction nominale de “rassemblement”, qui est celle de la déesse Isis, s’emploieront à donner la “mesure”, et corrélativement, la “règle”, à notre humanité entière, comme les Anglais lui donneront leur langue, d’ailleurs héritée en partie du français, dans ses aspects savants.

De fait, ces hommes de la ville lumière donneront à l’humanité, le système métrique, le système des poids et mesures, le système constitutionnel de la plupart des pays, l’heure universelle réglée depuis l’observatoire de Paris. Ils donneront de plus, outre les nombreuses découvertes scientifiques de portée universelle que tout le monde connait, des inventions dont on n’imagine absolument pas que pourrait en être dépourvue notre humanité d’aujourd’hui, telles que les réseaux de distribution électrique, grâce à la première expérience de transport d’électricité, réalisée par l’ingénieur Marcel Duprez, le moteur à explosion de l’ingénieur Lenoir, conçu à partir du cycle thermodynamique pensé plus de quarante ans plus tôt, par le physicien Beau de Rochas. Ils donneront également la photographie de Nicéphore Niépce, le cinéma des frères Lumière, et la télévision, dispositif résultant certes de plusieurs inventions, mais dont la première transmission d’image fut effectuée en 1931, entre Montrouge et Malakoff, par l’ingénieur René Barthélémy, et quantité d’autres choses encore...

Mais là ou leur vocation universaliste à été la mieux accomplie, c’est dans le fait qu’ils furent à l’origine des plus grandes institutions internationales, celles qui nous sont aujourd’hui si familières, que là non plus, nous ne pouvons imaginer, à quoi ressemblerait notre monde sans elles. A commencer ainsi par les plus grandes institutions sportives, telles que les jeux olympiques du baron Pierre de Coubertin, la coupe du monde de football, créée à Paris en 1928, sous l’impulsion de Jules Rimet, le tour de France, les 24 heures du mans, l’open de Rolland Garros, et les grandes courses transatlantiques, ou autour du monde. De même ils furent à la pointe pour l’instauration des grandes fédérations sportives internationales, comme la Fédération Internationale de Football Association, la FIFA, créée à Paris en 1904, la Fédération Internationale de l’Automobile, la FIA, créée à Paris elle aussi en 1904, la Fédération Internationale de Tennis, fondée à Paris en 1913, et combien d’autres encore...

Ils furent également à l’origine des plus grandes institutions politiques internationales, à commencer par les Nations-Unies qui en réalité, ne sont que la continuation sous un autre nom, une fois que celle-ci fut réformée à San Francisco, de la Société des Nations, dont l’inspirateur emblématique fut certes, le président américain Wilson, mais qui n’aurait en aucune façon pu voir le jour, sans l’influence diplomatique considérable qui était alors celle de la France victorieuse au sortir de la première guerre mondiale, et dont le siège se trouvait pour cette raison à Paris. Sous la menace de l’invasion de la France par les Allemands, toutes les administrations, personnel et archives, furent déménagées et installées en lieux sûrs à New-York, ce qui laisse croire à tort, à une institution d’origine américaine.

Ils furent également à l’origine de la très estimable et irremplaçable Unesco, institution devenue sous cette nouvelle appellation, une agence des Nation-Unies, mais dont la structure d’origine fut en réalité fondée à Paris en 1925, et dont le nouveau siège est d’ailleurs demeuré dans cette ville. Ils ont crée les plus grandes institutions humanitaires, en particulier, l’agence des nations unies pour les réfugiés, connue comme étant le HCR, mais qui n’est en fait là encore, que la reprise par les Nations Unies, du Comité International pour les Réfugiés, le C.I.R., qui fut fondé à Paris en 1938.

Enfin pour s’en tenir là, ils furent à l’origine de L’O.C.D.E, dont le siège se situe à Paris, d’Interpol, dont le siège se situe à Lyon, de la Cour permanente de justice internationale, la CPJC, crée à Paris en 1922, reprise par les Nations Unies sous l’appellation de Cour Internationale de Justice CIJ, dont le siège est à La Haye, et ont directement inspiré, la toute nouvelle CPI, institution supra nationale, dont les américains ne voulaient pas.

Ce rôle qui consiste à donner la mesure et la règle au monde, fut assez bien assumé, jusqu’il y a encore une quarantaine d’année, dans une concurrence féroce il faut bien le dire, avec les Etats-Unis d’Amérique, qui se projettent selon la même ambition, mais auxquels il manque, même s’ils sont plus riches et plus puissants, la même assise historique. On parlait alors de ce pays de France, comme étant la “superpuissance culturelle” de ce monde.

Les choses ont hélas bien changé depuis...

Il ne sera pas simple de faire admettre aux Français, que ce n’est rien d’autre que le “racisme” institutionnel, qui n’est plus un racisme des individus, lesquels le sont de moins en moins, mais un véritable racisme d’état et qui, parce qu’il constitue une injure à l’universalité, a fait que la “divine inspiration ” a déserté les cervelles des leurs, la déesse ayant certainement pris le parti, d’aller elle aussi se faire voir ailleurs, ainsi que sont désormais invités à le faire, ceux qui n’appartiennent pas au clan racial dominant.

Car, même s’ils n’avaient ni les mêmes droits, ni la même considération loin de là, que ceux de la puissante métropole, il n’empêche qu’au fait de sa puissance et de sa magnificence, ce pays revendiquait haut et fort comme étant ses citoyens, des hommes de toutes races et de toutes confessions, aux quatre coins de la Terre. En ce sens, malgré les injustices archaïques, et les brutalités, il demeurait cependant dans la voie de sa vocation universaliste, dans laquelle il lui fallait bien sûr “évoluer”, pour dépasser ces “incohérences”.

Il s’est alors posé à ce pays, justement par la logique des temps, l’obligation de devoir choisir entre son racisme et son empire, et nous savons que c’est le premier qui fut choisi, ce qui provoquera son passage en une vingtaine d’années seulement, c’est à dire de 1940 à 1960, du statut de grande puissance impériale victorieuse, à celui de petite province européenne vaincue. Quelle dégringolade...!

En fait, le dynamisme des trente glorieuses, qu’il doit d’ailleurs au fait d’avoir pu puiser largement dans les forces vives de son empire, n’a fait que masquer un moment, à la fin de celui-ci, une décadence de ce pays qui était alors devenue inévitable. Et ceci, pour la raison “mécanique” toute simple que, lorsque vous vous répandez chez les autres, et tel fut le cas de la colonisation, c’est alors que ces autres fatalement vous “possèdent” en partie. Dès lors, il ne vous est plus possible de prétendre à votre “plénitude” sans eux.

Il est certain en effet, que dans sa plénitude, “l’étendue” de ce qu’est la France, va bien au-delà de la dimension d’un simple confetti hexagonal, auquel bien des racistes ignorants, se félicitent de la réduire. Mais elle ne récupère plus cette dimension qu’en de rares occasions, comme celle où à l’aide justement de ceux de l’ex-empire, elle parvint à défaire l’Américain, au conseil de sécurité des Nations Unies.

Bien sûr, face à la nécessité, c’est à dire ce manque de plénitude qu’il vit confusément, comme un devoir qui lui est fait d’intervenir dans les affaires des autres, ce pays s’est bien employé à reconstituer son emprise sur les contrées de l’ex-empire. Mais il l’a fait sous la forme minable et malfaisante que nous connaissons sous l’appellation désormais infâmante de “françafrique”, puis s’est lancé depuis peu dans des opérations de la pire tradition colonialiste, c’est à dire la politique de la canonnière. Cependant, tant que son racisme le maintiendra en dehors de la voie vers l’universalité, il continuera à marcher “à coté de ses pompes”.

C’est alors qu’une magnifique occasion de se remettre dans le bon chemin lui est en ce moment offerte, car notre humanité, engluée dans les outrances d’un système qui ne constitue désormais plus qu’une savane livrée à la férocité des prédateurs, attend que lui soit donné un autre message, dans la voie de l’universalité qui est logiquement la sienne.

Il conviendrait alors pour satisfaire à cela, qu’abandonnant les délices de l’insignifiance et de la médiocrité dans laquelle se prélassent ses dirigeants actuels, une nouvelle génération de dirigeants de ce pays, soucieux de se faire les héritiers du legs de leurs vaillants ainés, ce qui suppose bien sûr qu’ils en aient au moins la conscience, fassent de ce retour à la “vocation” nominale des servants du “Par-Isis”, leur principale préoccupation, pour qu’ils puissent bénéficier comme leurs prédécesseurs, d’une heureuse “inspiration”.

Ce qui se trouve ainsi évoqué ici, c’est cet phénomène “métaphysique” insoupçonné, qui fait que, dès lors que l’action d’un peuple demeure inscrite dans la voie de sa “vocation”, ce qui suppose même si c’est confusément, qu’il en ait au moins une compréhension intuitive, aussi individuelle, personnelle et occasionnelle, que puisse sembler la pensée de son dirigeant, elle ne peut manquer d’être sous-tendue dans sa préoccupation collective, par une intelligence qui la transcende.

Ainsi, ces trois mots de la devise nationale ne furent pas juxtaposés par Robespierre, car ils se trouvaient souvent utilisés avec plusieurs autres, dans de nombreuses proclamations, mais c’est bien à celui-ci que nous devons leur réduction à ces seuls trois là, en titre d’un discours qui, vu les événements, il n’eut même pas l’occasion de prononcer. Il est certain que Robespierre n’a pas eu la pleine conscience de son geste, en faisant cette sélection, car une compréhension de sa totale cohérence et par là, de sa grande beauté, est loin d’être immédiate. Mais manifestement, la déesse guidait alors sa pensée.

Qu’en est-il exactement ?

Nous sommes nous autres les humains, les membres d’une humanité caractérisée par le fait qu’en tant que “collectivité d’individus”, elle se trouve telle que décrite, constituée selon une “contradiction fondamentale”. Il existe en effet une contradiction entre la nécessité du maintien de l’individualité de ses membres, et la nécessité du maintien de la collectivité de ceux-ci, et il importe alors pour que cette humanité demeure telle, que la satisfaction de l’une, ne conduise pas jusqu’à la négation totale de l’autre.

Ainsi, la “liberté” correspond-t-elle à une nécessité fondamentale de l’individu, et les hommes qui selon leur sensibilité, se montrent préoccupés de sa défense, se disent “libéraux”.

“L’égalité” quant à elle, correspond à une nécessité de la collectivité et n’a d’ailleurs de sens, qu’en rapport avec celle-ci. Les hommes qui selon leur sensibilité, se montrent préoccupés de sa défense, se disent rarement “égalitaires”, mais plutôt “collectivistes” ou, selon une appellation qui se veut moins évocatrice de contraintes, compte tenu de ce que furent certaines expériences malheureuses s’étant produites en ce sens, “socialistes”.

Notons tout de suite qu’il existe au départ, une égale légitimité à se dire “libéral”, ou “socialiste”, avec ceci cependant, que la quête de liberté est une expression spontanée de “l’animal”, logique d’un égoïsme défensif par lequel il se préserve des autres, et qui ne répond ainsi pour lui-même à aucune exigence morale. Ceci, de sorte que “l’individualisme” tend à s’imposer naturellement, par lui-même comme expression de “l’animalité” de l’homme.

Il en va tout autrement de l’égalité, qui est une expression de “l’humanité” qui chez cet animal bipède précisément humanisé, et que pour cette raison nous disons “homme”, s’oppose en son sein à son animalité “naturelle”, en constituant ainsi une qualité “culturelle” qui elle, est bien loin de s’imposer d’elle-même à lui, parce qu’elle lui impose sa propre contrainte.

Si donc au départ, libéraux et socialistes possèdent une même légitimité à être ce qu’ils sont, ils ne possèdent pas pour autant les mêmes justifications morales, parce qu’au départ, c’est à dire hors des contraintes imposées par un système égalitaire devenu totalitaire, la “morale” se situe logiquement du coté des socialistes.

Il vient de cette disposition des choses, qu’une expression non contenue de la liberté, conduit fatalement à l’apparition d’inégalités, et qu’une exigence absolue d’égalité, ne peut manquer d’entrainer des atteintes très graves à la liberté.

Il convient donc d’établir un arbitrage, pour qu’une trop grande latitude laissée à la liberté de chacun, ne vienne pas créer des situation d’inégalité moralement injustifiables, tel que c’est le cas dans nos sociétés d’aujourd’hui, et pour qu’une volonté dictatoriale d’établir une stricte égalité entre citoyens, ne confine pas à une société totalitaire comme cela s’est vu, dans bien des pays soumis à une doctrine marxiste.

Toute la subtilité de cette affaire réside dans le fait, qu’il n’existe aucune objectivité permettant d’établir cet arbitrage, tel qu’il suffirait à des forts en math ou en philosophie, de décréter savamment ce qu’il doit en être. Ceci, parce que les limites “convenables” à apporter à la liberté et à l’exigence d’égalité, ne peuvent précisément procéder que de “conventions” établies sereinement et en toute honnêteté entre les citoyens, selon alors leur “vécu affectif”, de ce qui peut constituer selon eux, une “correction” en ces domaines, c’est à dire une réserve nécessaire quant à leur expression.

Ceci signifie clairement que seule une large et sincère concertation entre les citoyens de la nation, selon ce que nous appelons alors une “fraternité”, permet d’établir les limites convenables selon eux, des exigences légitimes de “liberté” et “d’égalité”.

C’est alors que nous comprenons tout le génie de cette devise nationale, et sa portée universelle, en ce sens que ce n’est que selon la fraternité, que peuvent avoir une convenance, la liberté et l’égalité, cette fraternité n’ayant alors pour objet que cette liberté et cette égalité.

Ces trois termes forment de la sorte une “trinité transcendante”, comme il en existe d’ailleurs une autre encore plus célèbre, en ce sens que chacun des trois termes ne peut avoir de signification, qu’en regard des deux autres, tout comme c’est le cas dans l’autre trinité. Ceci, de sorte qu’ainsi indissociable l’un des deux autres, ces trois termes ne forment “qu’un”.

Ces convenances fraternelles entre citoyens, vont donc se traduire par un certain nombre “d’obligations” et “d’interdiction” qui s’en viendront “encadrer ”l’espace de la liberté. Celui-ci se trouve signifié par la neutralité sémiologique de la couleur blanche, évoquant l’espace libre et sans entrave. Mais cet espace n’est pas sans limite, et se trouve encadré par l’espace bleu des “obligations”, comme tous les panneaux d’obligation de notre code de la route dont les fonds sont bleus, et l’espace rouge des “interdictions”, comme tous les panneaux d’interdiction de notre code de la route dont les fonds sont rouges.

Nous apercevons ainsi un “ésotérisme” insoupçonné lui aussi du drapeau tricolore, qui s’en vient rejoindre celui de la devise nationale, et selon l’exercice “secret” desquels, s’est développée toute l’historicité “exotérique” quant à elle, par laquelle se sont trouvé constitués, ce drapeau et cette devise. Il est certain que ni les insurgés revenant de Versailles où ils s’en étaient allés au devant du Roi signifier leur doléances, et arborant pour lui rendre la politesse, la couleur blanche de la royauté avec les couleurs bleu et rouge de la ville de paris, de leurs cocardes révolutionnaires, le Roi ayant fait le geste le porter en signe d’apaisement une de celles-ci, ni ce brave Robespierre se cherchant le meilleur titre pour son discours, n’ont eu la moindre conscience d’être les instruments d’une intelligence d’ailleurs, exerçant sur eux, ce qui fut pourtant bien le cas.

Il n’existe nulle autre nation au monde que celle dont la vocation “capitale”, c’est à dire justement celle de sa capitale, est de conduire notre humanité à l’universalité, qui voit sa bannière et sa devise, liées dans un si bel arrangement. Ceci montre bien que quelque chose hors du commun “exerce”, afin de cette vocation.

Je me propose d’explorer plus avant cette voie avec vous dans un prochain article, car ce serait trop long ici. Cependant ce que nous devons comprendre dès à présent, c’est que la nation qui porte la “devise” universaliste, se trouve par là même investi d’un “devoir” envers les autres nations. Ceci, pour leur signifier que l’heure n’est plus aux crâneries ni aux lamentables simulacres et mise en scène en tous genre, de grandes messes technocratiques et politiques, par lesquelles certains se voyant volontiers d’une essence supérieure au reste des mortels, prétendent que par leur haute science et leur haute compétence consacrée par une collection de diplômes, ils s’en viendront régler nos problèmes avant même que nous ne nous soyons souvenu que nous en avons.

Il n’y a que par la “fraternité” que se règleront les problèmes de toutes sortes qui se posent actuellement à notre humanité, et c’est aux Français de porter selon leur propre devise, ce message à l’humanité, ce qui, en leur refaisant reprendre la voie de l’universalité, leur permettra de renouer avec la “divine inspiration”, afin de sortir de leur propre torpeur.

Paris, le 8 novembre 2011
Richard Pulvar

lundi 7 novembre 2011

QU’EN EST-IL D’UNE AUTRE VIE APRES LA MORT ?






Je vous propose ici un développement un peu frustre, parce qu’il ne s’en tient qu’à la logique des choses, concernant cette question quant à nos autres vies. Il faisait réponse dans l’urgence, à une question posée par une amie sur le sujet. Il faudrait bien sûr étoffer un peu ces explications, et aller plus avant quant à leurs implications, ce que je me propose de faire pour une prochaine fois.
Cependant, il vous permettra déjà malgré tout, de situer le problème dans sa résolution cosmologique, et pourra constituer si vous le désirez, une base de discussion...


Il y a de toutes les façons une autre vie après celle-ci, comme il y en a eu avant...


Nous sommes nous autres les humains, comme tous les autres objets de notre univers, constitués selon un ensemble de procédures complexes, dont le principe est “l’apparition”, c'est à dire par le rassemblement s’opérant par “paires successives”, d’une pluralité de parties qui précédemment à cela, se trouvaient distribuées de façon “disparate”, dans ce qui constitue précisément la “disparité” des éléments de notre univers.

Ceci, étant bien entendu que notre gestation au sein de notre mère, n’a pas donné lieu à la création d’un seul des atomes dont nous sommes constitués, car ils ne furent que rassemblés ainsi afin de nous, et malgré sa grande complexité, l’histoire de ce rassemblement est “une”. Car, la disparité à partir de laquelle il s’est opéré, contenait sa potentialité. Ceci revient à dire que le fait d’un être tel qu’il est, est déjà “potentiel” selon sa singularité, avant de se réaliser.

Toutes ces “parties” se trouvent alors rassemblées dans la singularité d’un “tout”, qui comme tel constitue un “entier”, dont la caractéristique est alors “d'être”. C’est alors que nous “sommes”, ce terme rappelant directement l'idée d'accumulation dont nous procédons.

Tout ceci signifie que la condition de tout “être”, c’est d’être “déterminé”, autrement dit, constitué comme un “tout” fini, ou si l’on préfère, comme un “entier”. Ceci, afin que par des échanges avec d’autres entiers, il puisse satisfaire à la nécessité de son être qui est d’être “inscrit dans le temps”, ce qui se traduit par la “transformation” de sa forme, grâce à ses échanges avec d’autres formes. Il vient de cela que tout ce qui se trouve constitué comme un entier, satisfait par ce seul fait la condition de l’être, ne peut donc manquer d’être.

A notre mort, il se produit le processus inverse, c’est à dire notre “disparition”, autrement dit la “rétro-cession” par paires successives, de toutes nos parties constitutives, qui se retrouvent alors réparties dans la disparité de notre univers, et c’est à cause de cette disparité de nos parties que nous sommes alors dit, “disparus”.

Soyons alors bien attentifs ici au fait que dire d’un objet qu’il a “disparu”, ne signifie absolument pas cet objet à été “anéanti”, car, même s’ils ne sont plus constitués selon la singularité d’un tout, tous les éléments de cet objet demeurent malgré tout. Il s’agit donc en fait, en la “disparition” d’un objet, d’une disposition des éléments constitutifs de celui-ci, telle que ceux-ci ne se trouvent pas rassemblé selon la cohérence immédiate de leur solidarité en un tout, autrement dit comme un entier, et tel que dès lors, cet objet “est”.

Les êtres “disparus”, ne sont pas anéantis, ils sont tout simplement selon une autre disposition de leurs parties, que celle selon laquelle s’exerce leur “être”, et comme aucune de ces parties d’un être n’est anéantie, celles-ci demeurent à tout moment susceptibles d’être à nouveau rassemblées en la singularité d’un tout, de façon à ce que cet être soit à nouveau. Ceci signifie que tel que dans la disparité de ses parties, cet être “se peut”.

Il s’agit donc, dans cette disposition que constitue la disparité des parties d’une chose, non pas de celle de son “l'être”, mais de celle de son “peut-être”.

Nous établissons ainsi une “dualité” opposant un domaine de “l’être”, à un domaine du “peut-être”, et qui, ne possédant évidemment pas de tierce partie, puisqu’il s’agit précisément d’une dualité, est telle que tout ce qui ne relève pas de l’un, relève forcément de l’autre.

Ceci signifie que tout ce qui ne relevant pas de l’être, “n’est pas”, relève forcément du peut-être, et donc “se peut”, et nous pouvons formuler cela encore plus exactement en disant, tout ce qui “n’est pas encore”, ou tout ce qui “n’est plus”, puisqu’il s’agit là des deux seuls cas possibles de ce qui n’est pas, “se peut”.

Nous apercevons ainsi que “l’antériorité” de l’être, ce qui n’est pas encore, et la “postérité” de l’être, c’est à dire ce qui n’est plus, se situent en un seul et même endroit, celui du peut-être, de sorte que tout ce qui n’est pas bien sûr, se peut, et que tout ce qui n’est plus se peut aussi, autrement dit, se peut à nouveau.

En fait, tout ceci signifie que tout ce qui relève du domaine du peut-être, se peut tout le temps, parce que ce domaine se trouve en “éternité”.

Il nous faut comprendre ici le terme “éternité”, dans son opposition à ce que serait un terme “internité”, pour désigner le fait de “l’interne”, autrement dit de “l’entier”, qui est la disposition de parties selon laquelle s'établit “l’être” soumis au temps. L’éternité, avec un “é” préfixe, indiquant l’idée d’extériorité, est au contraire de l’entier, logique de la “disparité”, qui elle, est la disposition du peut-être, alors que le temps lui, est logique de “l’entier”.

L’éternité ne désigne donc pas un temps très long, comme nous le croyons souvent maladroitement, mais ce qui ne se situe justement plus dans le temps, parce que n’étant pas constitué comme un entier. Ceci, étant par ailleurs bien entendu que le “disparu” l’étant déjà, il ne peut plus rien lui arriver d’autre. Admettons en effet simplement, que le disparu ne saurait disparaitre de sa disparité, pour ainsi pouvoir devenir autre que ce qu’il est déjà.

L’éternité est donc bien la condition logique du disparu.

Ceci signifie que dès notre mort, nous redevenons “possibles”, et ceci, éternellement, ce qui nous garanti notre réapparition, en notons bien que la disposition selon laquelle nous nous trouvons après notre mort, donc après notre “disparition”, est exactement la même que celle dans laquelle nous nous trouvions avant notre “apparition”, et qui a impliqué celle-ci. Donc...

Bien sûr, il est bien évident que ce ne sont pas les mêmes atomes, restitués de la décomposition du corps du défunt, qui vont se trouver rassemblés dans le corps de son autre vie, mais que la mise en œuvre de sa potentialité éternelle, s’opérera par le même ensemble de procédures, faisant que les mêmes types de composants se retrouveront constitués selon la même intelligence de forme.

Pour finir, notons avant de pouvoir revenir plus précisément sur cette passionnante question, que nous ne pouvons pas avoir de “souvenir” de nos vies antérieures, et c’est ce qui explique la réticence de certains, quant à envisager que nous avons déjà vécu dans des vies antérieures.
Ceci est du au fait que la mort constitue finalement un “plongeon” dans l’au-delà, c’est à dire dans “l’avenir”, concept important sur lequel nous reviendrons. C’est ce qui explique que les anciens utilisaient indistinctement les tombeaux, à la foi comme sépulture, pour celui qui se trouvait dans l’au-delà, et comme moyen de prévoir et de solliciter cet au-delà, c’est à dire “l’avenir”.

Ainsi, contrairement à ce que prétendent certains, les grandes pyramides d’Egypte n’étaient pas que des tombeaux, et elles ne concernaient pas que la mort, laquelle ne constitue qu’une étape de la vie, mais bel et bien la vie elle-même...

Disons donc que les éléments de nos vies antérieures ne peuvent définitivement pas nous “sous-venir”, car appartenant par le “trépas”, ce plongeon dans l’avenir, à notre au-delà, ils ne peuvent plus justement, que nous “ad-venir”, et que par tous ceux qui nous sont déjà advenus, nous sommes tels qu’en nous-mêmes, une partie du souvenir de ces vies antérieures.

C’est ce qui explique que dans de nombreux endroits, les hommes font un culte aux anciens, ceux qui sont disparus, et qui se trouvent donc dans leur avenir, afin de les solliciter pour que par leur bienveillance, il leur advienne pour le mieux...


Paris, le 1er novembre 2011
Richard Pulvar

vendredi 4 novembre 2011

QU’EST-CE QUE LA RELIGION ?






C’est une attraction du “futur” sur le “présent”, grâce à laquelle se développe le “temps”, et par là-même, nos existences, et qui sous-tend nos singularités “actuelles”, en nous déterminant à un “au-delà” de celles-ci, en lequel nous ne formons plus “qu’un”, dont nous procédons, et fatalement y retournons.

Il n’existe bien sûr qu’une seule religion, et une pluralité de doctrines plus ou moins sainement inspirées, qui prétendent en rendre compte, mais le font bien maladroitement...

Il y a un malentendu historique et dramatique à propos de cette question de la foi, parce qu’à l'origine, il n’a jamais été demandé aux gens de croire stupidement en n’importe quoi...
Cette question tient à la disposition des choses suivante :

Ce qui nous arrive, de bien ou de mal, ne peut manquer d’être la conséquence “en retour sur nous”, autrement dit, “par religion”, de tous nos faits et gestes.

Ceci tient au fait que dans la relation d’un “sujet” à son “objet”, nous ne pouvons manquer d’être réciproquement les “objets”, de notre “objet”. Car dans la mesure où en notre univers, tout exerce sur tout, il n’existe pas de spécification absolue des qualités de sujet et d'objet, qui ne dépendent en fait que du point de vue où l’on se trouve.

Ainsi, tout sujet est-il fatalement, inversement, l’objet de son objet.
Nous sommes parfaitement capables d’observer les implications de notre action sur notre objet, puisque celles-ci nous sont alors par définition même “objectives”.

Mais, en agissant sur notre objet, nous procédons à une modification de celui-ci, et donc à une modification de son exercice sur nous, qui dès lors, devient une modification “en retour” sur nous, de notre exercice sur lui.

Ceci, de sorte que l’exercice de la globalité de notre objet sur nous, qui est ce par quoi “il nous advient”, étant bien entendu qu’il ne peut nous advenir que d’autre que nous, porte fatalement la marque de notre exercice sur lui.

Tout ceci fait que tout ce qui nous advient, de bien ou de mal, porte fatalement la marque, comme conséquence en “second objet”, c’est à dire par la réponse de notre objet sur nous, de tous nos faits et gestes...

Toute notre difficulté réside alors dans le fait que, si notre action sur notre objet nous est “objective”, l’action en retour sur nous, donc par religion, de notre objet, ne l’est évidemment pas, puisque nous devenons alors son sujet, et que cette action opère donc au niveau de notre subjectivité, laquelle ne nous est pas observable...

Il nous est donc impossible de “prévoir” quelles peuvent être les conséquences en retour sur nous de nos actions, mais il est clair que certaines de celles-ci nous sont favorables, et d’autres défavorables...

Les “initiés”, qui par l’état d'esprit qui est le leur, ont accès au “secret”( notion qu’il serait trop long de développer ici, et pour laquelle je vous donne rendez-vous pour une autre fois ), savent quels sont les gestes corrects et incorrects de ce point de vue, et nous enseignent afin d’un sain encadrement de nos faits et gestes, un certain nombre de “préceptes”, qui sont des “principes”, et qui comme tels ne sont absolument pas démontrables, il convient tout simplement d’en avoir la connaissance.

Leur difficulté était donc d'inciter les gens à suivre leurs recommandations, alors même qu’ils ne pouvaient pas établir devant eux, leur bien fondé. C’est pourquoi ils faisaient alors appel à leur simple “confiance”, c'est à dire à la “foi” en ce qu’ils leur enseignaient, sans être en mesure de leur expliquer exactement pourquoi ils leur faisaient ces recommandations.

Voici ce en quoi consiste la vrai “foi”, c'est à dire en la “confiance” dans les préceptes énoncés par les initiés, pour faire en sorte qu’il nous advienne pour le mieux...

Ainsi, hormis le fait que l’au-delà de nous constitue en ce sens, une “transcendance” de nos singularités, qui est logique de notre dimension collective, dont nous procédons, et qui, exerçant sur nous par religion, nous détermine à elle afin que nous y participions, tout le reste, et particulièrement les “volontés” qui lui sont prêtées, n’est que du baratin...

Paris le 3 novembre 2011
Richard Pulvar

jeudi 3 novembre 2011

QUAND DISPARAIT L’ESPOIR, ET QU’APPARAIT LA HAINE






Qui dira, lorsqu’il faudra bien fouiller jusqu’au fond de notre conscience collective, pour pouvoir nous donner quelques explications quant à la raison de sa descente aux enfers, combien de mal toute une classe de carriéristes politiques inconséquents, qui n’auront jamais pris conscience des violentes et épuisantes crampes d’estomac, qu’un mode de vie indigeste, infligeait depuis si longtemps à ce pays, lui auront fait. Ceci, par naïveté ou par incompétence, ou par un manque de dévouement et authentique engagement, envers lui ?

Alors que tant d’alarmes que bien sûr, ne peuvent recevoir comme telles, que ceux que leur mode de vie n’a pas déjà trop éloignés du quotidien des citoyens de ce pays, auraient du lui faire prendre conscience de l’urgence qu’il y a, à redonner à ce pays la “foi” en lui-même, par des gestes d’une portée profondément novatrice, la classe politique française continue tranquillement à n’avoir comme principale préoccupation immédiate, que la préparation d’une élection où les uns s’emploieront à ravir les positions des autres, pour simplement s’y installer.

Cependant, il est manifeste que dans ce pays, pour des raisons qui ne sont justement pas celles qui, par facilité, se trouvent constamment évoquées pour expliquer cette situation, les choses ne vont pas bien, et même, qu’elles ne vont pas bien du tout. Qui le niera ?

Car, au-delà de la réalité objective de toutes ces difficultés que, pour en informer la classe dirigeante, certains gnomes de service s’emploieront comme d’habitude, à en édulcorer les témoignages, à l’aide de toutes ces statistiques obéissantes auxquelles ils feront alors dire ce qu’ils ont envie qu’elles disent, c’est dans un “vécu” amer et dramatique des choses, qui est incontestable celui-là, et qui n’est d’ailleurs pas nécessairement objectivement fondé, que réside l’extrême malaise et dangerosité de notre actuelle situation.

Que ces dirigeants ne se laissent pas ainsi tromper par la réalité objective des choses, puisqu’il est clair évidemment, qu’excepté le cas des marginaux, qui sont malheureusement de plus en plus nombreux, nous disposons encore dans ce pays, d’un confort matériel que nous envieraient les trois quarts de notre humanité. Cependant, si ce confort ne devait constituer le cadre pour nombre de citoyens, que d’une “désespérance” sévère et délétère, parce qu’il serait celui d’un endroit d’où aurait été balayé de l’horizon, la vision de tous les lieux d’un mieux être, combien même ce cadre serait-il des plus convenable, que cela ne diminuerait absolument en rien, le sentiment corrosif et obsédant de celui qui se trouve ainsi privé d’horizon. Car il comprendrait que, quelque chose, ou quelqu’un, lui “ruine” l’existence, puisqu’il ne peut plus, ni espérer, ni rêver, ni entreprendre afin de ce rêve.

L’adage dit bien que “l’espoir fait vivre”, et c’est donc bien tout à fait logiquement qu’il nous faut constater, qu’inversement, la désespérance constitue une atteinte à l’existence, et il est clair que, par-delà les nécessités immédiates de notre survie, c’est bel et bien d’espoir que se nourrit notre existence, puisque c’est justement lui, qui nous détermine à survivre.

Il était donc de la plus haute responsabilité des cadres politiques de ce pays, qu’ils exercent le pouvoir ou qu’ils s’opposent à cet exercice, de veiller par dessus tout comme des vestales, à ce que ne s’éteigne pas le “feu sacré” de l’espérance d’une nation pour elle-même. Mais l’erreur dramatique et malheureuse de ceux qui furent pourtant les plus généreux d’entre eux, fut de vouloir se substituer par un traitement social, à l’action autonome des individus afin de leur propres nécessité, parce que mis dans une incapacité “occasionnelle”, en rendant par cela même et d’une façon humiliante pour eux, cette incapacité “nominale”.

Car, jamais au grand jamais, les individus n’ont demandé qu’on s’en vienne à leur secours en faisant la “nounou”, geste gratifiant pour des élus voulant se montrer secourables, généreux et humanistes, et leur permettant à l’occasion d’entretenir leur clientèle. Non, ce que tous ces hommes n’ont cessé d’exiger depuis des années et en toute légitimité, c’est que soient enfin dégagées les voies par lesquelles il leur sera possible d’exercer avec efficacité, sans se faire exploiter, sans se faire sous-employer, sans se faire exténuer, sans se faire mépriser, sans se faire humilier, et sans se faire précariser, afin d’une fière satisfaction par leur propre effort, de leur nécessité. Et ceci, parce qu’ils se savent parfaitement capables, compétents, et ardents, pour cela.

Bien sûr, tant que ces voies n’auront pas été dégagées par la puissance publique, il est clair qu’une société qui manque déjà à sa fonction première, qui est d’établir en son sein une synergie entre les exercices des uns et des autres, leur permettant d’avoir quant au règlement de leurs problèmes, plus d’efficacité que s’ils opéraient isolément, ne saurait en plus abandonner dans l’indigence, ceux pour lesquels elle n’a pas réservé de rôle. Il lui faut donc pourvoir à la nécessité de ceux-ci d’une façon satisfaisante, pour pouvoir au moins bénéficier d’un point de vue économique, de l’avantage du “facteur multiplicateur”. Il s’agit là de ce mécanisme économique, établi par le fait que ce sont les dépenses des uns, qui constituent les revenus des autres, et qui impose que dans la double fonction économique du citoyen, à savoir producteur, et consommateur, la seconde soit au moins préservée, à défaut de la première.

En fait, contrairement à ce que ne cessent de proclamer certains esprits faibles de la droite la plus réactionnaire, il en coûterait beaucoup plus à la nation de ne pas secourir ceux abandonnés sur le bas coté de la route de l’emploi, que de les secourir, car il n’y a rien de plus totalement contagieux que la misère qui court, lorsque ceux rendus au chômage, entrainent à leur tour le chômage de ceux auprès desquels jusqu’alors, ils s’approvisionnaient.

Cependant, pour bien fondé que soit humainement et économiquement le traitement social du déficit d’activité, il demeure que celui-ci ne permet pas pour autant de dégager l’horizon, pour que les endroits du mieux, rendu visibles, soient à nouveau poursuivis.

Ce dont il est question ici c’est du constat séculaire selon lequel il doit être bien entendu que “l’homme ne vit pas que de pain”.

Ainsi, l’exercice de cet l’homme ne peut-il pas être réduit, à une quête de la nécessité matérielle quotidienne, et à une préoccupation de provisionner afin de celle-ci. Car, il se trouve de plus déterminé selon une quête de “mieux-être”, dont l’exigence va bien au-delà de la seule satisfaction “possessive” de ses besoins matériels fondamentaux, puisqu’il est alors question d’une satisfaction “affective” cette fois, dans sa façon d’être avec ce qui lui est autre, qui se distingue de la première par son “double sens”, entre ce qu’il reçoit d’autre, et ce qu’il donne à autre, et qui nécessite donc pour lui, un espace “d’expression” envers cet autres.

En fait, il s’agit en cette quête de mieux être de l’homme, d’une exigence quant la “l’intensité” de son être, donc quant à la valeur “qualitative” de celui-ci, sans laquelle sa valeur “quantitative”, c’est à dire sa simple “durée”, n’aurait pas beaucoup d’intérêt. Mais, cependant, c’est pourtant de celle-ci dont nous sommes habituellement les plus préoccupés.

Soyons clairs. Lorsqu’il décède à seulement 52 ans, après avoir été nommé commandant en chef de l’armée d’Italie à seulement 27 ans, mené l’expédition d’Egypte à 29 ans, être devenu premier consul à 30 ans, puis proclamé empereur des Français à 35 ans, ce Napoléon à de toute évidence, bien plus “vécu”, grâce à la très forte “intensité” de son être, que tous les retraités qui se coulent actuellement des jours tranquilles, à plus de soixante dix ans. Ceci pour dire qu’il ne sert pas à grand chose à un être, de vivre longtemps, si c’est pour vivre sans “passion”, autrement dit sans que rien d’intense ne “se passe” pour, et par, lui. Or, cette intensité de l’être, nécessite pour lui “d’éprouver”, selon toute une déclinaison de sentiments, ce qui ne peut avoir d’occasion pour lui, qu’au travers une diversité “d’épreuves”.

Ainsi, même si par la mise en œuvre d’immenses usines de robots, nous parvenions à assurer le nécessaire matériel pour tous, sans que d’aucun n’ait plus la nécessité de produire quelque effort pour cela, pour autant, le problème “existentiel ” qui se pose aux citoyens, ne serai réglé en rien. Car les hommes ont bien sûr besoin de tout ce qui leur est matériellement nécessaire pour vivre, mais ils exigent de plus, de vivre “passionnément”, ce que le traitement social de l’insuffisance d’activité et de revenu, ne permet justement pas de faire.

Il convient donc que non seulement, les voies permettant à l’individu d’exercer, afin de la satisfaction de ses nécessités par son propre effort, lui soient ouvertes, mais que de plus, elles débouchent sur un horizon ou apparaitront les lieux d’un mieux être accessible, en lesquels il croira et dès lors, qu’il “espèrera”, et auxquels il se fixera d’accéder au travers de passionnantes épreuves.

Ceci revient à dire qu’il faut qu’en tout moment l’individu puisse “entreprendre”, qu’il ait toujours matière pour cela, que cet engagement ne soit par pour lui une “punition”, comme beaucoup de ces emplois qui sont proposés sur le marché, et qu’il ait l’assurance et l’espoir de parvenir à un réel mieux-être, par un développement généreux de son effort.

C’est parce que les conditions pour cela ne sont pas réunies, à cause de la carence de la puissance publique, que certains dans les quartiers, décident de se lancer dans quantités de trafics illicites. Ceci, non seulement pour le gain, mais également parce que selon une forme que nous jugerons bien sûr, médiocre, de “l’ambition”, mais qui est la seule qui en leur situation, leur semble possible, puisque leur horizon demeure autrement totalement bouché, constitue malgré tout leur façon à eux, d’entreprendre. Dès lors, et tel que nous pouvons le constater, la peur du gendarme demeure totalement inopérante contre ces trafics, puisque c’est justement celle-ci qui confère à ces entreprises leur caractère “d’épreuves passionnantes”.

Il en est, dans d’autres quartiers, pour lesquels les trafics ne sont clairement pas la voie de l’entreprise, mais qui restent sur l’idée que leur horizon ne se trouve pas bouché, par la seule fatalité des choses.

Cette conviction intuitive, repose sur l’idée que le “hasard”, précisément parce que tel, ne peut manquer de ménager des “chances” en diverses occasions, et que la privation totale de celles-ci, ne peut justement rien devoir au hasard. Ceci suffit à établir la légitimité défensive des hommes sans objectif, à manifester leur vindicte contre les “fauteurs” de ruine de l’espoir. Dans une telle situation, il faut absolument qu’il y ait quelqu’un d’identifié comme étant la cause du vide, du manque d’avenir pour les autres, soit parce qu’il s’en est approprié tous les objets, soit parce qu’il est d’une nature rebelle au bon ordre des choses, ce qui les rend impossibles. Il faut donc qu’il soit dénoncé, pourchassé, et châtié, pour que soit mis fin à cette anomalie.

Ceci signifie que pour ces hommes sans espoir, il leur faut absolument un ennemi à détester, et ils finissent toujours par se le procurer.

C’est alors que se dessine opportunément pour ces hommes perdus, la plus noble et la plus passionnante des missions, celle dont l’épreuve leur permettra de se révéler à eux-mêmes, comme étant d’une qualité qui mérite reconnaissance, se satisfaisant alors d’être craints, à défaut d’être aimés. Ceci, en se fixant de libérer le peuple et la nation, de ceux qui sont la cause de tant de tourments. Face à cet appel à la rescousse, dont ils sont convaincus que leur adressent les dieux protecteurs de la nation, les récriminations d’humanistes contre les crimes qui se préparent, ne pèsent pas bien lourd.

Toute la puissance de la dynamique de ces groupes extrémistes, dans lesquels se réfugient les hommes perdus, réside dans le fait qu’ils y trouvent précisément tout ce dont la nation désormais les prive, et qui leur demeure pourtant aussi essentiel pour vivre, que le pain.

Ils y trouvent en effet, l’amitié, la fraternité, l’entraide, la pleine “appartenance”, la cohésion du groupe, et la soumission à la règle, qui ont déserté le reste de la société. Ils y trouvent en plus, l’enthousiasme, l’espoir, une haute mission entrainant une valorisation et une reconnaissance de leur personne, fréquemment méprisée ailleurs, et surtout, un sentiment de force et d‘efficacité, dans une union sacrée face aux ennemis de la nation. S’ajoute à cela, l’esthétique de mises en scène fascinantes, au cours desquelles ils se sentent devenir bien plus que ce qu’ils n’étaient jusqu’alors.

C’est parce que s’étant déjà montrés toutes ces années, incapables de favoriser l’activité, ils n’envisagent jamais de devoir satisfaire aux nécessités affectives, culturelles, idéologiques, et disons le franchement, “narcissiques”, de la nation, tout autant qu’à ses nécessités matérielles, que ceux qui en ont actuellement la charge, nous engagent dans la voie où certains pour se sentir mieux être, se fixeront bientôt eux-mêmes des épreuves, seraient-elles les plus criminelles.

Paris, le 2 novembre 2011
Richard Pulvar