dimanche 30 octobre 2011

QU’EST-CE QUE LA RACE ?




Voici un sujet brûlant, susceptible de soulever des passions, et qui ne manquera pas d’être très controversé, parce que contrairement à ce qu’il pourrait sembler a priori, la réponse à cette question est loin d’être simple.

Lassée de tous les conflits liés à cette notion de race, qui continuaient d’ensanglanter sous toutes les latitudes, notre humanité, l’Organisation des Nations Unies entreprit, il y a quelques années déjà, de tirer une bonne fois les choses au clair, et mobilisa d’éminents spécialistes, pour établir quels pouvaient être les critères objectifs selon lesquels il était possible d’établir formellement une appartenance raciale. Il s’agissant autrement dit de ce qui, spécifique d’une race comme étant son caractère déterminant, et donc absent chez les autres, permettait de l’établir formellement comme telle.

Bien sûr beaucoup attendaient impatiemment après les résultats, pour pouvoir, partant de ceux-ci, leur prétendre des implications comportementales, qui leur permettraient alors de proclamer la supériorité ou l’insuffisance, des unes de ces races, par rapport aux autres.

Mais leur attente fut déçue, car tous les caractères répertoriés comme relevant de la diversité de notre espèce humaine, se sont révélés être tous “interraciaux”, de sorte qu’aucun d’eux n’était strictement spécifique d’une race, pour pouvoir formellement établir celle-ci selon ce caractère.

C’est ainsi que si les yeux bleus et les cheveux blonds, semblent a priori exclusifs de la race blanche, il existe malgré tout, hors métissage, mais constituant bien sûr l’exception, des nègres aux yeux bleus, et d’autres aux cheveux blonds.

J’ai le souvenir à ce sujet, de cette magnifique exposition du musée de l’homme de Paris, intitulée “tous parents, tous différents”, où il était possible de voir, en bonne entente semblait-il parmi les autres, ces adorables petits enfants aborigènes d’Australie, très noirs de peau, et blonds comme les blés.

De la même façon, le cheveu crépu pourrait sembler exclusif de la race noire, mais il existe bel et bien des races de blancs, avec le cheveu crépu, bien sûr là encore, largement minoritaires.

Face à ce résultat nul qui, nous le comprendrons, était logique de l’objet recherché lui-même, c’est à dire, les caractères strictement spécifiques, qui permettraient d’établir une classification raciale, les Nations Unies ont alors proclamé d’une façon bien surprenante, tant cette formule va à l’encontre des évidences, que les races humaines n’existaient pas, que nous n’appartenions tous qu’à une seule et unique race, en identifiant par cela même, la notion de race et celle d’espèce, puisque notre humanité relève effectivement de la seule et unique espèce “homo”.

Quant à nous ici, nous envisagerons les choses différemment en disant que la “race”, c’est le degré “d’accentuation”, donc une notion établie selon des données “quantitatives”, de caractères qui sont tous “interraciaux,” donc communs à notre humanité toute entière, et dont les différents “phénotypes”, c’est à dire les différents “aspects” qui résultent de la pluralité de leurs combinaisons possibles, correspondent à la diversité des races telles que nous les observons.

Ceci signifie que tous les caractères de notre unique espèce “homo”, se trouvent présents dans toutes les races de celle-ci, qu’il n’y a rien que l’une pourrait posséder, ni en plus, ni en moins que les autres, mais s’y trouvent selon des arrangements différents, aux implications quantitatives, et qui sont tels que la mélanine et la kératine se trouvent en plus grande quantité chez les “mélanodermes”, que chez les “leucodermes”, mais sont cependant, bel bien présentes l’une et l’autre, dans ces deux catégories raciales.

Pour se faire une idée de ce dont il s’agit, quant à l’implication de données quantitatives établissant les différences de l’aspect racial, imaginons par exemple la résolution paramétrique d’un “cercle”, dont la variation, évidemment quantitative, d’un seul de ses deux paramètres, suffit à faire de ce cercle une “ellipse”. Il est facile de comprendre partant de là, que la seule variation quantitative d’un même caractère, permet de passer d’un crane “brachycéphale”, globalement sphérique, majoritaire chez les leucodermes (sauf curieusement, chez les races nordiques et germaniques), à un crane “dolichocéphale”, globalement ellipsoïde, majoritaire chez les mélanodermes (sauf curieusement, les pygmées, les Khoisans, et quelques autres).

Il apparait donc que ces différents aspects du squelette, tout comme les autres aspects selon lesquels se trouvent différenciées les races, sont “phénotypiques”, c’est à dire qu’ils résultent de combinaisons différentes, d’une pluralité de caractères communs à toute l’espèce, lesquelles combinaisons possèdent des implications quantitatives. Ainsi, cette spécificité des différents aspects selon lesquels nous identifions intuitivement, les différentes races, et que nous croyons alors relever d’une exclusivité de chacune, nous éloigne de constater que du point de vue “génétique”, il existe une parfaite cohérence entre les différentes races humaines. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’elles sont toutes parfaitement “interfécondes”, ce qui ne serait pas le cas, s’il en était une pour posséder des caractères que les autres ne possèdent pas, lesquels caractères seraient alors censés la rendre “supérieure” à ces autres.

Tout ceci pour dire qu’il est plus que temps d’en finir avec le baratin stupide de tous ces racistes analphabètes, qui s’escriment encore jusqu’à aujourd’hui, à vouloir à tout prix établir formellement une hiérarchie entre les différentes races humaines, hiérarchie dont le fait ne peut justement pas se trouver établi, selon le génome humain lui-même.

Ceci étant, pour être complets dans cette affaire, et ne pas laisser croire, tel que cela est habituellement entendu confusément, que la différenciation raciale ne correspondrait qu’à un phénomène adaptatif, sans véritable nécessité quant au fait de note humanité elle-même, qui en ce sens aurait pu s’en passer, il nous faut préciser ici, que dans le cas de la mélanine par exemple, ces différences quantitatives entre les races, possèdent bel et bien des implications “comportementales”, et que celles-ci ne sont par neutres quant à la façon de notre humanité.

Car la mélanine que nous possédons non seulement dans la peau, ce que tout le monde sait, mais également dans le cerveau, ce qui est moins connu, constitue un pigment, qui est à la fois le plus “absorbant”, et le plus “émissif”, et ne constitue donc absolument pas, comme trop de gens continuent de se l’imaginer, une quelconque “barrière” contre le rayonnement “incident” du soleil sur notre peau, afin de protéger celle-ci.

Si la nature avait voulu nous doter d’une barrière contre un rayonnement solaire incident nocif, elle nous aurait fait acquérir un pigment nous rendant brillants comme des miroirs, pour tout simplement réfléchir ce rayonnement, et certainement pas un pigment noir, puisque le noir est précisément la couleur la plus absorbante.

Il s’agit en fait en cette mélanine, justement tout au contraire, de ce qui va permettre le meilleur “traitement” possible du rayonnement incident du soleil par notre peau, en évitant ainsi que ce rayonnement n’y provoque des dégâts. Ceci, tout d’abord en absorbant au mieux ce rayonnement, grâce à sa qualité de pigment le plus absorbant, et en permettant ensuite une parfaite “circulation” dans l’organisme, de ce qu’il emporte avec lui comme “information”, en favorisant un “excédent” de ce rayonnement “incident”, grâce à sa qualité de pigment le plus émissif.

Ceci, étant bien entendu que si par exemple nous voulons faire fonctionner un appareil tel qu’un radiateur, dans un circuit de chauffage, pour transmettre dans un endroit une chaleur venue d’ailleurs, il faut bien qu’un “flux” d’eau chaude pénètre dans cet appareil, mais il faut bien également, qu’une fois qu’il y a cédé ses calories, il en ressorte.

De la même façon, la “fonctionnalité” qui résulte de notre exposition au rayonnement du soleil, nécessite que notre organisme soit correctement traversé par un “flux” de celui-ci, qui va y céder des informations de la même façon qu’un flux d’eau cède des calories dans un radiateur, et qui devra en ressortir, et c’est donc grâce à cette double qualité de la mélanine d’être à la fois le pigment le plus absorbant, et le plus émissif, que cette circulation se passe bien, sans faire de dégât dans l’organisme.

Il vient de tout cela, que les hommes qui possèdent le plus de mélanine dans la peau, c’est à dire les “mélanodermes ”, ou si l’on préfère d’une façon plus générale, les “nègres”, sont bien plus que les autres, les objets de cette fonctionnalité “solaire”, et c’est précisément pourquoi il sont dit depuis toujours “fils du soleil”, autrement dit “Ni-ger”, puisque telle est justement, la signification de ce terme.

Les adeptes du “perroquétage”, qui ne veulent pas trop s’user à faire des recherches, et que se contentent donc de répéter comme des jacquots, ce que d’autres ont eux-mêmes répétés d’autres encore, ont coutume de dire que le mot “nègre”, vient du mot latin “niger”, qui désignait alors la couleur noire. Mais c’est justement tout à fait le contraire, le mot latin “niger”, n’a pas d’étymologie latine, il s’agit d’un mot d’emprunt, désignant alors tel que ceux-ci se disaient eux mêmes, les “nègres”, et les latins, pour désigner un objet de la même couleur qu’eux, disaient tout simplement “couleur nègre”, donc “niger”.

Curieusement, ce “ni” désignant le soleil dans “ni-ger”, est le même qui désigne également le soleil dans “ni-pon”, terme signifiant les “racines (pon) du soleil (ni)”, autrement dit le lieu d’où émerge le soleil, pour désigner “l’empire du soleil levant”.

Quant au sémantème “ger”, il possède une première acception en “ce qui procède de”, servant ainsi à désigner un “fils”, tel que celui-ci procède de ses parents, et pour signifier l’origine d’un développement, tel qu’on le retrouve dans le latin “germen”, le germe. Dans une extension de cette idée, il possède une acception en “ce qui découle de”, d’ou l’idée de “fluidité” qui nous vaut de le retrouver dans “ger-onna”, onna signifiant l’eau, et “ger-unda”, unda signifiant l’eau vive, qui ont donné les mots “Garonne”, et “Gironde”.

Quant à savoir quelle est l’implication comportementale exacte, du fait d’être plus ou moins l’objet d’un exercice solaire, par le fait de posséder plus ou moins de mélanine dans la peau, il s’agit là d’un sujet absolument passionnant. Ceci parce qu’il s’agit précisément de ce qui justifie la réalisation de notre humanité, selon une pluralité de races différentes, dont on comprend alors qu’elles sont immanquables les unes des autres au sein de cette humanité, en ce sens que la fonctionnalité de l’une, n’a aucune occasion sans la fonctionnalité des autres. Nous pouvons alors comprendre par là, que prétendre la supériorité de l’une d’entre elles sur les autres, n’a absolument aucune signification.

Cependant, un développement intéressant de cette question nécessiterait des pages, que je vous propose donc pour une prochaine fois, pour que vous ne fassiez pas déjà une indigestion. Ceci étant, ce qu’il est possible malgré tout de dire ici, sans aller trop avant dans cette question, c’est qu’une des implications fondamentales de l’exercice solaire, c’est de provoquer le rassemblement d’une pluralité de “parties”, en la singularité d’un “tout”. Ceci, selon la signification fondamentale du sémantème “sol”, qui désigne l’unicité, et qu’on retrouve bien sûr dans le français “seul”.

Ainsi, l’équivalent singulier d’une autre singularité, constitue le “pareil” de celle-ci. Mais, l’équivalent singulier d’une pluralité, ne peut pas constituer le pareil de celle-ci, puisqu’il n’y a justement pas “parité” entre l’un et l’autre. Il s’agit alors en cette singularité, du “soleil” de cette pluralité, c’est à dire ce par quoi cette pluralité ne forme plus “qu’un”, selon lui.
Dans notre système solaire, toutes les planètes de celui-ci ne forment qu’un, selon lui, qui constitue donc bien le “soleil” de celle-ci

Dans cette même compréhension des choses, le “roi”, selon la personne duquel se retrouvait représenté tout son peuple, était donc le “soleil” de celui-ci, et c’est bien ainsi que le comprenaient les anciens Egyptiens qui, qui bien avant Louis XIV, qui mine de rien, s’y entendait en matière d’ésotérisme, et y puisait toute sa magnificence, identifiaient alors leur “roi-soleil”, à notre soleil tout simplement, puisque c’est bien par un exercice de celui-ci, que nous tendons normalement à ne faire plus qu’un.


Paris, le 30 octobre 2011
Richard Pulvar

samedi 29 octobre 2011

IRONS-NOUS VERS LA DICTATURE ?





Le chômage constitue un désastre, moins spectaculaire il est vrai, et heureusement moins mortifère, que ne le furent d’autres désastres historiques tels que les grandes épidémies, qui périodiquement, ont affligé notre humanité. Cependant, son coût social, non pas tant en matière économique, ce dont on ne cesse de parler, mais comme facteur déstabilisant de toute une société, voire de toute une civilisation, est considérable, mais malheureusement souvent insoupçonné.

Nous aborderons ce problème ici, selon un système de résolution tout à fait inhabituel, et très précisément selon une approche que nous oserons dire “cosmologique”, qui ne pourra manquer de surprendre ceux qui ne sont pas coutumier de ce genre d’exercice, mais dont le bien fondé leur apparaitra vite. Ceci, pour pouvoir bien discerner la base fonctionnelle de tous ces phénomènes sociaux qui nous préoccupent, selon leur principes, et en dehors de tous les éléments occasionnels de leur actualité, que, parce qu’ils sont bien sûr les seuls apparents, nous en rendons habituellement responsables.

Rappelons déjà tout simplement, que nous sommes dans un “univers”, c’est à dire, selon la signification fondamentale du mot “cosmos”, un “ordre” des choses selon lequel celles-ci tendent à n’en plus former “qu’une”, selon le sens fondamental de “uni-versus”. Ceci signifie que c’est exactement selon le même exercice que, sous une pluralités d’apparences, tant physiques que psychiques, et telles que nous restons bien souvent sans en soupçonner le principe unique qui les sous-tend, s’opère en cet univers, tout rassemblement d’une pluralité de “parties” en un “tout”.
C’est donc selon le même exercice que tout à la fois, se trouve constituée une entité, d’autres entités d’un degré inférieur, et que cette entité se fait elle-même la partie d’un tout, qui constitue une entité d’un degré supérieur.

Ceci signifie clairement que c’est selon la même procédure, que se trouvent établies et maintenues solidairement, l’intégrité des individus d’un groupe, et l’intégrité de leur groupe, et qu’en conséquence, toute atteinte à l’intégrité du groupe, constitue mécaniquement une atteinte insoupçonnée, à l’intégrité des individus eux-mêmes.

Il est évident que l’intégrité du groupe, s’établit par la pleine participation à lui, de la totalité de ses membres, de sorte que la disqualification d’un nombre croissant de ceux-ci, quant à cette pleine participation, à cause du chômage, constitue une atteinte à cette intégrité dont, ignorant quelles en sont les conséquences exactes, nous manquons souvent d’en mesurer l’ampleur, et l’extrême gravité.

Il se produit en effet une “distanciation” grandissante et insidieuse entre les individus, qui les rend de moins en moins capables de s’envisager dans un devenir commun, pour se réfugier dans un individualisme obsédé, qui ne fait qu’aggraver ce dont ils souffrent déjà. Mais il se produit surtout une incapacité grandissante à envisager positivement tout ce qui leur est autre, et donc de s’établir en “intelligence”, avec leur environnement, et par là, avec leurs semblables qui constituent bien sûr, les principaux éléments de cet environnement.

S’ajoute à cela un “malaise indicible” dont ces individus ne soupçonnent pas la raison, ce qui les incite à rechercher par n’importe quelle explication facile, une cause chez d’autres, et qui tient tout simplement au fait que l’individu isolé, est un “inachevé fondamental”, qui ne peut alors atteindre sa “plénitude”, qu’en se faisant d’une “compréhension” des autres.

C’est cette disposition qui permet, justifie, et exige, sa “socialisation”, et dès lors que se trouve rompu le “lien social”, hors de pouvoir se “comprendre mutuellement”, les individus se trouvent bel et bien effectivement atteints dans leur intégrité, par un manque, celui des éléments d’autres nécessaires à leur plénitude, qui implique logiquement leur “dissociation”, avec tout ce que cela comporte, et particulièrement, un sentiment permanent et inexplicable, de “malaise”. Celui-ci est du à ce qui correspond à une perte d’intégrité de leur “être” même, qui bien sûr, les prive définitivement de “bien être ”.

Toute la difficulté, dès lors que par un “accident historique”, une société se trouve plongée dans ce malheur, c’est de trouver les moyens d’en sortir. Car un aspect de ce mal, c’est qu’il rend précisément les individus incapables de s’envisager collectivement, et donc de trouver des solutions véritablement “sociales” à leur problème, de sorte que les individus n’envisagent pour eux, qu’un salut personnel, et que les responsables politiques n’envisagent quant à eux, que des solutions au bénéfice de leur clan.

Il faut bien prendre toute la mesure de ce qui est en cause ici, en observant bien qu’en plus de toutes les calamités qui lui furent liées directement, la “colonisation” qui a détruit les sociétés africaines traditionnelles, à porté par cela même à ces peuples un coup si rude, que la décolonisation n’a pas suffit à ramener la sérénité sur ce continent. Car, jusqu’à aujourd’hui, tel que nous le constatons, les hommes de ce continent aux sociétés ancestrales détruites, et dont les puissants désaccords, dès lors apparus fatalement entre eux, ne se sont trouvés que masqués temporairement par l’autorité des puissances coloniales s’imposant à eux, ne sont toujours pas parvenus à rétablir leur “collectif” authentique. Il s’en est suivi une incapacité à s’envisager un devenir commun, qui leur fait souvent préférer s’accorder avec des puissances étrangères, plutôt qu’avec leurs frères, lesquelles puissances n’ont cessé de profiter de ces désaccords, pour ingérer à leur bénéfice, entraînant ces peuples dans des luttes fratricides dramatiques.

Il est clair que le désaccord ne pouvant être réparé par ceux-là mêmes qui se trouvent en désaccord, seul l’intervention d’un “empereur” intraitable aux méthodes musclées, peut-être de nature à provoquer contre leur gré, l’unité de ceux qui n’envisagent pour rien de s’unir, pour qu’une fois cette unité effective, faisant que ces hommes recouvrent enfin une plénitude qu’ils ont perdu depuis plusieurs siècles, ils comprennent l’absolue nécessité de la préserver.

Les stratèges occidentaux qui ont bien compris quelles sont les données fondamentales de ce problème africain, ne se privent d’ailleurs pas, ainsi que l’actualité vient de le montrer, pour maintenir leur mainmise colonialiste sur ce continent, d’assassiner carrément quiconque envisagerait de le fédérer tout entier, en ce qu’il représente potentiellement, c’est à dire le plus puissant des empires que cette Terre n’aurait jamais portés, et de s’en proclamer le chef.

Observons également que l’unité des nations européennes, qui a permis aux hommes de ce continent d’exprimer pleinement leurs talents et leur génie, et sans laquelle rien de tout cela n’aurait été, ne fut pas acquise, sur la seule bonne volonté des gens de s’unir. C’est ainsi qu’un pays comme la France, composé à l’origine de peuples aussi divers que les Bretons, les Basques, les Alsaciens, les Savoyards, et les Auvergnats, n’a du son unité qui en fera durant tout un temps, la plus puissante des nations, qu’à la hargne et la férocité des rois de France, et la république ne s’est guère montrée plus tendre, face aux sécessionnistes vendéens.

Tout ceci pour dire que si nous ne parvenons pas, par une heureuse prise de conscience de ce que nous sommes devenus bien malgré nous, c’est à dire des orphelins de société, rendus désormais incapables de trouver les voies du règlement du moindre nos problèmes, et dans un sursaut national, à ouvrir le grand débat de la confrontation de nos individualités, pour nous faire violence et nous forcer à cette base d’entente minimale pour alors réamorcer la pompe de la construction sociale, le niveau qui sera rendu insupportable de ces problèmes, constituera une voie royale pour le “dictateur” qui par le fait, aura été rendu nécessaire.

Paris, le 28 octobre 2011
Richard Pulvar

vendredi 28 octobre 2011

LA “DERAISON”, CE NOUVEL ANXIOLYTIQUE SANS ORDONNNANCE.






Il ne nous reste plus que cela, pour nous soulager de nos angoisses, croire en n’importe quoi, selon la plus totale déraison, s’illusionner, pour ne pas avoir à envisager dans leur réalité désespérante, les grimaces d’un futur que, démobilisés et désabusés par un discours sans âme, nous ne nous donnons pas avec énergie et sans concession, les moyens de rendre souriant.

Ainsi donc, nous nous préparons sagement pour l’élection présidentielle de 2012. La campagne verra des candidats qui viendront nous proposer de voter pour eux, en nous promettant que s’ils sont élus, ils mettront avec ardeur et compétence tout ce qu’il conviendra, pour pouvoir effectivement nous libérer cette fois là, qui sera la bonne bien sûr, de tous ces maux qui nous étreignent, certains comme le chômage, depuis déjà plusieurs décennies.

Il y aura un premier tour, puis un second tour, et c’est alors qu’apparaîtra le vainqueur, le “grand chef charismatique” en lequel la nation rassemblée, place tous ses espoirs.

Après la fastueuse cérémonie où selon l’usage, le président du conseil constitutionnel l’investira de sa haute et noble charge, en lui présentant la croix de grand maitre de la légion d’honneur, qu’il mérite par avance de porter, celui-ci s’installera sur l’illustre fauteuil, d’où il présidera avec gravité, détermination, et abnégation, aux destinées de la nation.

Il nommera un homme de la plus haute stature, à la réputation éprouvée d’intégrité, de compétence, et de dévouement désintéressé, au poste de premier ministre.

Ensemble ils travailleront avec tout le sérieux et la responsabilité que cette charge nécessite, afin que puisse être rassemblés autour d’eux, ce que la nation peut offrir de mieux, parmi tous ceux qui ont épousé la ligne directrice de leur ambitieux projet gouvernemental, comme hommes et femmes compétents, dévoués, déterminés, et intègres, pour former le gouvernement de notre république.

Celui-ci se mettra au travail sans tarder, sous la conduite autorisée de son chef, elle-même heureusement inspirée par les orientations très pertinentes du guide de la nation, tant et si bien que dès les premiers mois du quinquennat, apparaitront des amélioration significatives, dans la pluralité des domaines, face au constat desquelles, le peuple, dès lors plein de confiance et d’enthousiasme, cessera de pleurer ses misères, et doublera d’efforts, uni comme un seul homme derrière ses chefs.

C’est alors que la nation sortira des sanglots longs des jours brumeux de la récession, pour retrouver les rires des jours ensoleillés de la fin de l’endettement et du déficit budgétaire, du retour à la croissance économique, des excédents de la balance commerciale et de la balance des paiements, du plein emploi, de la croissance du pouvoir d’achat, du renforcement de la protection sociale, de la reprise des grands travaux d’équipements publics et de construction de logements, et du retour à une politique de coopération internationale, n’ayant que la paix pour objectif. Il s’agira autrement dit en tout cela, de la pleine satisfaction de tout ce qui aura été promis, lors de la campagne électorale.

Bien sûr le ton est quelque peu forcé, mais si cela prête à rire, c’est parce que nous avons oublié depuis bien longtemps, que telles devraient effectivement être en toute logique, notre exigence, et notre attente, de telles dispositions démocratiques.

Très peu de gens heureusement, en sont au point d’en espérer tant. Cependant, si la perspective de cette élection est aussi sereinement acceptée, c’est bien parce que peu ou prou, une large partie de la population, espère au point de n’en plus douter, que cette élection peut, soit par une nouvelle motivation du sortant, soit par une nouvelle politique mise en œuvre par l’entrant, constituer l’occasion d’un heureux sursaut, de nature à permettre au moins une amélioration partielle de notre situation. D’autres pensent que cela ne changera rien du tout, et se préparent simplement à faire leur devoir de citoyen. Enfin il en est qui comprennent bien que les choses ne peuvent qu’empirer, mais pensent qu’il vaut mieux dans tous les cas, pour éviter le pire, participer malgré tout à cette élection, pour barrer la route du pouvoir aux partisans de thèses extrêmes.

En réalité, tous ces cas relèvent d’une douce et insidieuse “déraison”, à laquelle, combien même nous serions déjà bien alertés, quant aux incohérences sociales dans lesquelles nous sombrons chaque jour davantage, nous inclinons à nous livrer spontanément. Ceci, parce qu’envisager dans toute sa dureté, la réalité de la situation qui est la nôtre, surtout lorsque nous ne savons désespérément pas quoi lui opposer, n’est malheureusement pas de nature à l’améliorer, bien au contraire, et qu’humainement, il convient donc de garder malgré tout, quelques doses d’une volontaire insouciance, pour pouvoir au moins continuer à fonctionner à peu près convenablement, jusqu’aux échéances.

Ceci étant, et en toute rigueur, il est clair que les tendances actuelles quant à l’endettement de la nation, la faiblesse de son économie, la faiblesse de son commerce extérieur, l’augmentation vertigineuse du chômage, puisque ce quinquennat aura produit aux environs d’un million de chômeurs supplémentaires selon les seuls chiffres officiels, le vieillissement et la démobilisation de la population, ne vont pas s’améliorer d’ici l’élection, et certainement pas au-delà de celle-ci. Par quel miracle cela se ferait-il ?

Toute la nocivité de cette élection à venir, réside précisément dans le fait que l’attente elle-même à laquelle elle nous condamne, puisque nous pensons majoritairement, qu’elle peut effectivement constituer une occasion d’amélioration de la situation, et que nous n’en voyons nulle autre à l’horizon, nous oblige à assister sans combattre, autrement que sur des estrades de campagne électorale, à la dégradation accélérée, et peut-être irréversible, qui sera celle de la situation jusqu’à cette échéance, rendant alors cyclopéenne la tâche du futur gouvernement.

D’autre part, en se souvenant que ce qui a rendu impossible la tâche aux opposants allemands du régime nazi, à l’heure où il devenait évident pour les hommes sensés, que le pays allait à sa perte, c’est que celui-ci reposait sur une large base populaire, établie en bonne et due forme démocratique. Partant de cet exemple, il est clair quelque sera l’insuffisance des nouvelles équipes au pouvoir, et nous sommes en mesure de comprendre dès aujourd’hui, qu’elles le seront, non pas parce qu’elles démériteront, mais tous simplement parce que la tâche sera insurmontable, la nation les ayant élus, ne se dédira pas si facilement que cela, dans les premiers temps.

Nous avons comme exemple à ce sujet, les réélections de ces messieurs Bush et Blair, à une époque où il était de notoriété, qu’ils avaient menti, pour engager leur deux pays dans une guerre illégale, inutile, et criminelle. Mais les peuples sur lesquels pesaient la lourde responsabilité de s’être donné en toute légèreté, de tels dirigeants, n’ont pas voulu se dédire à la face du monde entier, pour ne pas s’avouer par cela même coupables, et les ont reconduits, jusqu’à ce que bien sûr, ils n’en puissent plus.

Il se passera donc de longs mois, d’une gestion certes légitime, mais à n’en pas douter, catastrophique, d’un système à bout de souffle, et de toute évidence condamné par l’histoire, avant que cette situation déjà fort pénible, devienne littéralement insupportable, pour que toute légitimité à la gérer soit perdue, et qu’on comprenne enfin qu’il faut tout remettre à plat.

C’est alors que nous serons obligé de faire, mais dans les pires conditions, et avec la porte ouverte pour toutes les aventures, même les plus terrifiantes, telles que celles qui ont déjà par trois fois illustré les pages d’histoire de ce pays, ce que la raison et le bon sens, nous fait obligation de faire justement, dans le calme et la concertation, avant cette élection qui, dans la situation dans laquelle se trouve le pays, n’a strictement aucune signification. Car, en conservant bien les pieds sur terre, la tête sur les épaules, et la réalité bien en face de soi, on ne peut pas se préparer à désigner les responsables d’un système, dont nous comprenons bien l’extrême urgence qu’il y a à le défaire, et étant bien entendu que ce ne seront pas ceux que nous aurons placé là, qui vont se charger de cette tâche. Ceci, sauf si parmi eux, il se trouve par miracle un “Gorbatchev ”, qu’on ne saurait deviner dans ceux qui vraisemblablement, participeront au sprint final de cette élection.

En tout état de cause, se préparer sereinement pour cette élection, en se retranchant confortablement derrière tous les arguments de raison démocratique, qui nous font obligation de le faire, procède soit de la lâcheté, soit de la déraison, et il appartient à chacun de choisir son camp.

Quant aux hommes raisonnables, ils doivent comprendre la tâche qui leur incombe dès aujourd’hui, à savoir faire campagne, par tous les moyens qui sont les leurs, mêmes modestes, et pourquoi pas, en diffusant autant que possible ce texte, pour faire admettre le principe de nouveaux “états généraux ”, pour qu’une large concertation de toute la nation puisse s’ouvrir dans le calme, tant qu’il en est encore temps. Ceci, afin d’éviter tous les excès criminels de l’autre fois, et que puissent ainsi être définies, ce que devront être les formes d’une nouvelle société, en remplacement de celle qui vient de mourir de sa belle mort, et pour éviter de nous rendre à une élection qui ne pourra dans tous les cas être suivie, que de troubles incessants, comme des moutons à l’abattoir...


Paris, le 27 octobre 2011
Richard Pulvar

mercredi 26 octobre 2011

VANITE D’UN ACHARNEMENT THERAPEUTHIQUE SUR UNE SOCIETE MORIBONDE, QUE SON ECHEANCE HISTORIQUE CONDAMNE A TOUS LES EC




Pourquoi tout va si mal dans cette société où s’accumulent jour après jour dans une spirale désespérante, des difficultés inextricables ?

C’est tout simplement parce que nous ne nous sommes pas encore résignés à en finir une bonne fois, avec cette société qui, bien qu’elle n’ait pas démérité, se trouve d’évidence, en sa phase terminale, et qu’aucun traitement ne sauvera. Car, rien en ce monde n’a vocation à l’éternité, pas davantage cette société que quelque autre réalité, et que cette mort naturelle signifie tout simplement que ce qui fut fondamentalement sa “vocation”, a été accompli, et ce, depuis longtemps. Or, le maintien obstiné d’une société qui, ayant réalisé cette vocation, se trouve désormais sans objet, celui-ci étant “achevé”, ne peut lui réserver par delà cette “échéance”, qui est l’aboutissement logique de sa détermination à un objet, qu’une grimaçante “déchéance”, que rien dans la logique des choses, ne permettra d’éviter, et que manifestent tous ses “échecs”.
Retenons bien la logique implacable qui enchaine ces trois mots d’une même origine, à savoir que, par delà “l’échéance”, il ne peut y avoir que les “échecs”, d’une “déchéance”. Car, nous nous trouvons depuis quelques années déjà, bien au-delà de l’échéance.

Entendons-nous bien ici.

Si ce qui aura été, et qui demeurera pour l’histoire, malgré tout les griefs que peuvent lui faire en toute légitimité, les peuples non européens, la fantastique civilisation occidentale, se trouve maintenant dans un “échec” total, c’est tout simplement parce que mine de rien, depuis longtemps, et sans que nous n’en ayons pris conscience, elle a parfaitement “réussi”. Dès lors, en comprenant bien qu’une fois que vous avez gagné la course, il ne vous sert plus à rien de continuer de courir, comprenons que toute réussite, n’implique à son instant même, que des “échecs”, pour la poursuite sans objet de la course qui y a conduit. Et ceci, parce qu’il n’existe absolument rien du fond de l’univers, susceptible d’aménager pour cette civilisation, ce qui constituerait alors un surprenant espace de “sur-réussite”, pour qu’elle puisse avoir encore positivement, objet à “courir”.

Non, il faut se rendre à l’évidence, cette civilisation occidentale ne peut plus avoir encore positivement “cours”, tout simplement parce quelle n’a plus d’objet.

Parler de “réussite” ici, consiste à considérer le sens purement technique de ce terme, dégagé de toutes considérations morale ou humaniste, pour lesquelles il ne serait évidemment pas adapté, concernant cette civilisation qui sur ce point, aurait du bien mieux faire. Mais ceci signifie tout simplement que ce pour quoi, dans la logique historique de notre humanité, cette civilisation était fondamentalement faite, c’est à dire sa “vocation”, a bien été parfaitement “accomplie”.

Il s’agissait en fait en cette vocation, de permettre à notre humanité d’accéder à une parfaite maitrise des choses matérielles, qui la rendrait heureusement maitresse de sa destinée. Et il est de fait que, le très haut niveau actuel des sciences et des techniques, auquel, grâce à sa grande rigueur organisationnelle, cette civilisation occidentale nous a permis d’accéder, fait qu’aujourd’hui, plus aucune de ces pénuries qui étreignent encore, honte sur nous, une si grande partie de notre humanité, ne possède en réalité, de stricte justification objective.

Car, ce sont bien les lamentables conflits archaïques et persistants entre les hommes, qui nous privent de faire fructifier le legs considérable de cette civilisation à notre humanité, afin de parvenir à la suffisance pour la totalité de celle-ci.

En ne perdant pas de vue que ce qui a principalement motivé sa “course”, avec tous ce que cela suppose alors de “concurrence”, de rivalités, et de conflits entre les hommes, pour la capture et la possession de biens, ce sont les insuffisances matérielles, et particulièrement alimentaires qui ont si terriblement malmené notre humanité des siècles durant, il est facile de comprendre que ce système justifié et dynamisé par la pénurie, ne saurait gérer la satiété. C’est ce qui explique que depuis des années déjà, cette civilisation occidentale ne se maintient qu’à la faveur de “contre-objets”, c’est à dire en récréant ça et là artificiellement, les pénuries qui la justifient.

Il nous faut donc passer à tout autre chose, c’est à dire à un système où la coopération et l’entente entre les humains, primeront sur leurs rivalités. Mais, il se trouve que par nature même, l’actuel système n’a justement pas vocation à établir cette entente, et tous ceux qui le dirigent déjà, ou qui aspirent à le faire, et qui tentent ou prétendent vainement, favoriser un règlement de nos problèmes actuels, par sa gouvernance, serait-elle la meilleur et la mieux intentionnée, nous condamnent, par maladresse ou par intérêt, à demeurer dans la tourmente. Car, c’est sur la base d’une démarche “sectaire” de ses créateurs, que s’est établie sa réussite.

Observons en effet, qu’en opposition avec celle d’autres hommes situés sous d’autres latitudes, “l’investigation” de l’homme occidental, procède spontanément, principalement par “l’analyse”, c’est à dire par une préoccupation à établir “ce qui différencie”, afin de comprendre dans la spécificité de ses formes, le monde qui l’entoure. Or, l’implication comportementale de cette disposition psychique, correspond à un “sectarisme”, selon lequel il sera préoccupé d’établir et de maintenir “tout ce qui sépare”. C’est à cette disposition psychique fondamentale, qu’il doit bien sûr, la rigueur, la précision, et la ponctualité, qui sont de ses qualités naturelles, de même que l’extrême sélectivité et l’élitisme, selon lesquels se trouve structurée sa société. Mais malheureusement, c’est également cette disposition qui vaudra aux autres peuples d’avoir à subir, tout le “racisme” qu’historiquement, il leur aura constamment manifesté.

L’homme occidental, s’il s’est montré très efficace pour nous décrire la pluralité des formes de notre univers, il n’est pas au départ, psychiquement équipé, pour pouvoir en envisager spontanément “l’unité”. Pour comprendre cela, imaginons qu’au lieu de posséder un angle de vision d’à peu près 180°, il ne soit que de quelques fractions de degré. Nous serions en mesure de distinguer un détail sur la surface de la Lune, mais nous ne pourrions jamais comprendre la Lune, que nous ne verrions jamais en son entier. Ceci signifie qu’une capacité à envisager la particularité, relève de dispositions opposées à celles d’une capacité à envisager la globalité.

Bien sûr, il demeure qu’un exercice “culturel” permet par définition même de pourvoir aux insuffisances, ou de se défaire des excès, de nos dispositions “naturelles”, de sorte que même un occidental préoccupé de cette question, pourra accéder par son “intellect”, à ce à quoi d’autres accèdent directement par leur “affect”. Mais, cet exercice nécessite qu’il ait une saine motivation pour se charger de parcourir cette voie, ce qui n’est pas le fait de tous.

Ainsi, dans la mesure où l’accès à cette vision du monde ne lui est pas spontanée, ce n’est donc pas prioritairement à l’homme occidental, de conduire notre humanité dans la voie de “l’universalité”, alors même qu’ainsi que nous pouvons l’apercevoir en ces temps d’un mouvement de mondialisation qui s’impose malgré bien des réticences, tel est bien le rendez-vous qui nous est actuellement fixé.

A l’opposé de cela, l’investigation des hommes de la partie méridionale de notre planète, procède spontanément quant à elle, principalement par “l’analogie”, c’est à dire par une préoccupation à établir “ce qui identifie”, afin de comprendre dans la finalité unitaire de ses formes, le monde qui les entoure. L’implication comportementale de cette disposition psychique, correspond à ce que l’on pourrait qualifier techniquement de “totalitarisme”, en étant bien d’accord qu’il ne s’agit évidemment pas ici, d’une description du cas extrême de l’organisation politique ainsi nommée, mais qui cependant, selon une préoccupation d’établir et de maintenir “ce qui rassemble”, se traduit bien par un moindre degré d’autonomie des individus, ou si l’on préfère, un moindre degré d’individualisme, de ceux-ci. Ceci, au sein de sociétés régies par des règles coutumières souvent rigides, et volontiers liberticides. Bien sûr, c’est cette disposition psychique fondamentale, qui fait que ces hommes manifestent bien plus d’empathie, de solidarité, de générosité, et une bien plus grande sociabilité, que les occidentaux. Or, ces qualités font actuellement si cruellement défaut, dans nos sociétés matérialistes d’aujourd’hui, qu’elles constituent l’occasion historique de ces hommes, qui vont avoir en charge d’aider à une profonde “re-socialisation” de sociétés dissolues, auxquelles un individualisme outrancier, a fini par faire perdre leur sens et leur raison d’être.

Pour comprendre l’origine et la nécessité de cette différenciation, accordons-nous ici, le temps d’une approche “cosmologique”, même si elle et un peu délicate, de cette question.

Considérerons que notre univers d’une façon générale, et notre humanité qui participe de lui, en particulier, sont établis selon une “contradiction fondamentale”, qui est celle selon laquelle un “tout”, se trouve nécessairement constitué d’une pluralité de “parties”. Dans une telle disposition, il existe une contradiction logique entre ce qui tend à assurer la cohésion du tout, et ce qui tend à maintenir la spécificité des parties, étant bien entendu que si celles-ci se confondaient totalement en lui, ce tout ne serait précisément plus “constitué”, puisque cette disposition suppose la persistance de parties. Or, en aucune façon il ne saurait “être”, quoi que se soit de non constitué, car une telle chose ne pourrait, ni apparaitre, par la “constitution” d’une pluralité de parties, dans la singularité d’un tout, ni disparaitre, par la “restitution” de ces parties en leur individualité

Si elle se pouvait, une telle chose serait alors, éternelle, et immuable, ce qui est totalement antinomique avec la fonction d’être, qui implique la temporalité, et la variabilité.

Il vient de cela que notre humanité qui est constituée selon la résolution contradictoire que constitue une “collectivité d’individus”, n’échappe donc pas à la nécessité d’être sous-tendue dans la réalité de son “être”, par la contradiction de ce qui tend à la faire collectivité, c’est à dire “une”, et ce qui tend à sa réalisation en une pluralité d’individus, c’est à dire “multiple”. Or, si cette contradiction de forces était “statique”, il ne se passerait évidemment rien, de sorte qu’elle ne saurait sous-tendre l’être de notre humanité qui nécessite quant à lui, “qu’il se passe”. Il s’agit donc d’une contradiction de forces “dynamiques”, dont le modèle est la contradiction de forces selon laquelle se trouve établie le mouvement du “pendule”, où, au développement de l’une dans un mouvement, correspond la potentialisation graduelle de l’autre, jusqu’à l’inversion de ce mouvement, et qui possède donc, tout comme le mouvement de ce pendule, une résolution sinusoïdale, “périodique”.

Tout ceci pour dire que la dynamique qui sous-tend l’être de notre humanité, lui impose “d’évoluer” tout au long des siècles, entre deux phases périodiques contradictoires, l’une de la spécification “sectaire” de ses parties, et l’une de la reconstitution “totalitaire” de son unité, et c’est bien dans une telle phase que nous sommes entrés depuis quelques années, telle qu’elle se manifeste, même si ce n’est pas pour l’instant de façon très heureuse, avec ce que nous nommons, faute d’autre terme, la “mondialisation”.

Cette dualité de tendance afin de son “évolution”, nécessite corrélativement une dualité en deux catégories spécifiées, de ses acteurs, c’est à dire les humains. Ceci, étant bien entendu que les tropismes selon lesquels nous nous trouvons déterminés, ne sauraient déterminer une seule catégorie d’acteurs, dans deux directions opposées. Il en faut donc deux, les “sectaires”, et les “totalitaires”.

Tout ceci montre que nous sommes en route vers l’universalité. Celle-ci verra à terme, la fin de tous ces “dinosaures” sectaires et racistes, qui pourtant pérorent encore, parce qu’ils ne mesurent pas qu’ils se trouvent en cette affaire, face à deux colosses, Eros, et Chronos, contre lesquels ils sont totalement insignifiants, et qui ne les laisseront plus mal faire encore, le temps s’étant désormais fait l’allié de la tendance à l’unité. Ce mouvement verra également, n’en déplaise à certains “néanderthaliens”, qui prétendent s’y opposer, la ruine définitive des frontières, la libre circulation des hommes et des idées, et la création de “l’internation”. Quant à ceux qui font projet de s’opposer à la mondialisation, il font encore plus fort que celui qui combattait les moulins à vent, car voici qu’ils prétendent combattre le vent lui-même, celui implacable de l’histoire, qui les volatilisera.

Telle que nous l’indique l’ampleur des problèmes insolubles qui se posent à nous, et l’insuffisance conceptuelle des ceux qui ont à charge de les régler, mais qui n’osent pousser plus loin une analyse de la situation qui les montrerait clairement incompétents pour pouvoir procéder aux changements nécessaires, nous sommes clairement à un point d’inflexion de l’histoire de notre humanité, qui nécessité de nous repenser nous-mêmes, selon nos nécessités collectives. Car dans l’insatisfaction de celles-ci, nous ne pouvons justement pas prétendre à cette humanité, et il ne nous restera alors, par cette négation du fait de civilisation lui-même, que l’espace de prédation de la bête, pour tenter de nous en sortir chacun individuellement.

Nous autres les humains, possédons au sein de notre humanité, une double dimension. Une “individuelle” d’abord, celle selon laquelle se trouve établie notre “nature”, c’est à dire celle de l’animal bipède qui participe de nous, mais auquel nous ne sommes pas réductibles. Car, nous possédons également une dimension “collective”, selon laquelle s’établit cette fois, notre “culture ”, laquelle s’exprime en contradiction de notre nature, qu’elle contraint alors, soit en réprimant ses aspects socialement néfastes, soit en exploitant au-delà de leur simple expression naturelle, ses aspects socialement positifs.

C’est cette dualité de la condition humaine, que représentaient les anciens Egyptiens, avec le grand sphinx, où une conscience culturelle d’homme, représentée par la tête humaine du sphinx, contrariait le corps d’un animal voué à la prédation, c’est à dire un corps de lion. Ceci, pour bien nous signifier que l’animal prédateur, est celui qui a la maitrise sur les autres, mais que l’humain quant à lui, est celui qui à la maitrise sur lui-même.

Soyons alors bien attentifs au fait que c’est précisément par cette contrainte de notre nature par notre culture, cette dernière étant une expression de notre dimension collective, donc logique de notre “socialisation”, que nous sommes et demeurons des “humains”, autrement dit, des animaux bipèdes heureusement “humanisés”, c’est à dire soumis à des “scrupules”, qui n’encombrent en rien les autres animaux chez lesquels le vol, le viol, le meurtre, l’inceste, constituent des expression naturelles non contraintes. Car, la dissolution actuelle de nos sociétés, par le fait que des années durant, on n’y a fait que célébrer sous l’appellation de “gagneur”, la brute prédatrice au détriment de l’homme socialisé, tend logiquement à nous ramener au stade ancestral où nous n’étions que des animaux.

Refusons de redevenir des animaux, tel que ce système malfaisant nous y engage, et dans la logique duquel des gouvernements de prédateurs, n’envisagent rien d’autre que d’user de prétextes humanitaires, et de brutalité militaire, pour procéder à de véritables “braquages” de nations entières, afin de faire tout simplement main basse sur leurs ressources pétrolières.
C’est ce système qu’il nous faut défaire, avant qu’il ne nous défasse, et ne nous ne finissions par croupir comme des bêtes, dans la honte de nous-mêmes.

Bien sûr, du fond de la totale insignifiance dans laquelle ils s’abandonnent avec délectation, dans leur microcosme à l’abris de la tourmente qui nous affecte, ceux qui font projet d’assumer la conduite des affaires du pays, alors qu’ils ne possèdent même pas le début du règlement d’un seul de nos problèmes, tout simplement parce qu’il ne peut y avoir qu’échec dans la poursuite de ce système, semblent ne pas douter que nous leur accorderons encore, des années de nos existences, afin qu’ils puissent simplement se flatter d’être chefs.

Mais nous n’avons pas besoin de ces gens, parce qu’ils ne sont pas, et ne seront jamais dans cet “événement”, qu’ils ne comprendront jamais, bouffis qu’ils sont dans leur suffisance, indifférents qu’ils sont à notre peine, et enfermés qu’ils sont dans leur certitudes bornées.

Rassemblons-nous pour repenser de fond en comble, ce que devra être notre nouvelle société d’hommes et de femmes désireux d’humanité. Nous sommes un peuple majeur, et c’est maintenant à nous d’agir pour nous-mêmes, et surtout pour nos enfants...


Paris le 26 octobre 2011
Richard Pulvar

lundi 24 octobre 2011

DICTATURE ET LIBERTE




Ce n’est que lorsque le peuple se soumet de lui-même, aux règles implacables d’une dictature, sous le prétexte que la loi qui le contraint, n’est, par le moyen de ses représentants, qu’une émanation de lui-même, qu’il s’agit alors en une telle société, d’une société dite “libre”.

Nous avons vu comment la justification d’un “interventionnisme ”, qu’il nous faut désormais craindre devenir systématique, des puissances occidentales et particulièrement, de la France et des Etats-Unis d’Amérique, nations rivales depuis toujours, dans leur égale prétention à se poser en modèle de société pour les autres peuples, dans les affaires intérieures de pays souverains, aura été de prétendre lutter pour le seul bénéfice de ceux-ci, contre les dictatures qui les contraignaient, et de leur apporter par cela, la “démocratie”.

Tout a déjà été dit, sur le caractère outrancier de ces justifications mensongères, et quant aux raisons véritables et inavouables, de ces interventions guerrières criminelles. Mais, ce qu’il nous faut remarquer ici, c’est que combien mêmes ces intentions proclamées auraient-elles été sincères, elles n’auraient pas pour autant été fondées. Car, elles font suite en réalité, à d’autres justifications de cette détermination à ingérer chez les autres, tout aussi mensongères, mais dont on aurait pu à l’époque, soutenir les intentions déclarées, qui étaient alors de faire acquérir à des peuples lointains, la “vraie foi”, celle des Européens selon eux-mêmes, afin de gagner pour ces peuples, le salut de leurs âmes, et de les faire bénéficier des avancées sociales de la “civilisation”, dont là encore, les européens se proclamaient en être les seuls porteurs.

Il est clair qu’aujourd’hui nous envisagerions ces prétentions avec beaucoup plus de circonspection, et nous devons en faire de même, par delà le fait qu’il ne s’agit ici que d’un prétexte, quant à la positivité de cette intention, aurait-elle été sincère, de porter la démocratie chez les autres peuples en luttant contre la dictature, car il s’avère que cette démocratie, ne peut absolument pas s’imposer chez quelque peuple que ce soit, comme une incohérence trop flagrante dans son développement historique autonome.

Ce dont il s’agit ici, c’est en fait de la question particulièrement délicate, du rapport fatalement contradictoire de l’autorité nécessaire, donc d’un encadrement de “la liberté”, pour faire en sorte que puissent précisément être respectées “les libertés ”.

Toute notre difficulté dans cette affaire, vient de cette habitude lointaine que nous avons de parler de “la liberté”, d’une façon globalisante et comme telle, “indéterminée ”. L’idée qu’il est nécessaire que soit instaurée et défendue à tout prix, “la liberté”, est l’objet d’un acquiescement consensuel et spontané, quasi religieux, dont la contestation devient dès lors particulièrement périlleuse, pour ceux qui s’y tentent. Et ceci, alors même qu’en toute rigueur, et par delà les acceptions confuses que peuvent en avoir les uns et les autres, cette idée “in extenso” de “la liberté”, ne veut strictement rien dire. Car, jusqu’aux confins de notre univers, “l’indéterminé”, précisément parce que tel, ne peut avoir d’existence.

En réalité, il faudrait parler plus exactement des “libertés”, c’est à dire de nos seules expressions sans contraintes, autorisées parce qu’elles ne portent pas atteinte à l’ordre public, et étant bien entendu que dès lors qu’on parle d’ordre public, il s’agit en celui-ci d’une atteinte à l’expression sans limite, donc indéterminée, de la liberté.

Car, il est bien évident qu’on ne saurait sainement invoquer une liberté des voleurs, des violeurs, et des assassins, de se satisfaire, alors qu’il s’agit bel et bien dans ces cas, de libertés d’agir que ces gens s’accordent, et que dans sa globalité, la liberté indéterminée contient.

Donc la “liberté”, sans autre précision, cela ne veut strictement rien dire, puisqu’il peut se réaliser d’elle, tout et son contraire. Il ne peut y avoir positivement, c’est à dire en accord avec nos aspirations fondamentales, que des “libertés”, sérieusement encadrées, et par cela même, “garanties”, par les règles inflexibles d’un ordre public très strict.

Partant de là, tout le paradoxe qui nous pose problème ici, c’est que ce n’est que par une “restriction autoritaire”, que l’on pourrait même dire “dictatoriale”, dans la mesure où elle se passe totalement de la libre appréciation par chacun de nous, de son bien fondé, du champ global d’expression de la liberté, que nous sommes en mesure de bénéficier des libertés.

En réalité, dans les pays dits “libres”, les citoyens s’accordent, par la voie de leurs représentants, auxquels ils confient la charge de dire les lois, et en leur faisant confiance pour cela, pour s’imposer à eux mêmes, toutes les restrictions à leur liberté, qui leur permettrons de pouvoir bénéficier en toute sécurité et en toute sérénité, c’est à dire à l’abri des malveillants, pourchassés quant à eux par la loi, des libertés dont ils disposent selon cette loi, et seulement de celles-ci.
C'est donc paradoxalement, “le plein accord”, autrement dit, “l’auto-soumission”, des citoyens à des “lois”, qui constituent autant d’empêchements implacables à l’expression de leur totale liberté, qui fait de ces pays, des espaces de liberté, autrement dit des sociétés libres. Et ceci, parce que ces lois sont supposées n’être que des émanations du “peuple” lui-même, formulées pour lui par ses représentants, alors que ce n’est pas le cas des dictatures, qui se passent de feindre d’avoir assis leur autorité, sur la volonté du peuple.

Mais en réalité, loin d’être des endroits paisibles de toutes les expériences possibles, les pays dits libres, disposent en fait d’un arsenal répressif impressionnant, pour contraindre sans aucun ménagement, tous les marginaux que leur philosophie rend insoumis aux règles dictatoriales qui les régissent. Mais fort heureusement, ces procédures sont rarement utilisées, ce qui ne permet pas de révéler la base dictatoriale des dispositions qu’elles protègent. Et ceci, tout simplement parce que les citoyens de ces pays ont acquis par l’usage et sur la durée, cette saine habitude “d’auto-discipline” et de soumission totale à la loi. Ceci les amène à respecter sans en ressentir aucune contrainte, un nombre incalculable d’interdictions et d’obligations, qui encadrent très strictement leurs moindres faits et gestes, et dont à la longue ils n’ont même plus conscience. Mais tout cela deviendrait vite pour eux un véritable empoisonnement, s’ils devaient avoir un jour le moindre doute quant à légitimité de ces règlements, c’est à dire quant au fait qu’il s’agit bien en ces dispositions, d’une manifestation de leur propre volonté, traduite selon des textes par leur représentants. Car c’est alors qu’ils se sauraient en dictature, en se soumettant exactement aux mêmes règlements, et sans que ceux-ci pourtant, ne les contraignent davantage en rien.

Nous pouvons nous faire dès aujourd’hui, une idée de ce que pourraient être ce ressentiment, à l’heure où les citoyens de ce pays, sont de moins en moins persuadés que le fait pour des gouvernants, de venir faire les poches de leurs concitoyens, pour aller renflouer des “banksters ” les ayant financés pour qu’ils accèdent au pouvoir, correspond effectivement à l’expression d’une volonté d’une majorité d’entre eux. L’heure du désenchantement, et de la révélation du caractère dictatorial de ce régime, dont personne n’avait cure tant que tout de passait bien, approche.

Retenons donc bien à cette occasion, que tant que les choses se passent bien dans un pays, les citoyens de ce pays se moquent bien de savoir s’ils sont sous un régime dictatorial ou non.

C’est ainsi que s’étonner qu’un dictateur officiel, c’est à dire un homme qui ne s’était par retranché comme beaucoup d’autres, derrière un simulacre de procédures démocratiques, pour justifier son exercice du pouvoir, ait pu tenir malgré cela la barre dans son pays pendant plus de quarante ans, c’est ne pas vouloir savoir si ceci étant, ses habitants vivaient bien.

De tout cela, il apparait qu’être “libre” dans une société, ce n’est pas pouvoir se livrer simplement à la seule réalisation de notre bon vouloir, car bien des contraintes sociales viendront s’opposer bien vite, et parfois durement, à ce projet. Mais, c’est de se trouver dans une situation où, compte tenu de notre “auto-discipline acquise”, les intentions qui sont alors les nôtres d’exercer, à partir de cette base culturelle, se trouvent parfaitement en accord avec la nécessité sociale, telle que celle-ci se trouve déterminée strictement par la loi. Dans ce cas en effet, cette société qui dès lors, n’oppose rien à la réalisation de notre projet, devient pour nous un espace de liberté, dans lequel nous ne subissons aucune contrainte...

Il n’y a donc liberté, que par auto-soumission à la loi dictatoriale, dès lors que les formes “apparentes” de sa rédaction, peuvent laisser penser qu’il s’agit bien en celle-ci, de l’expression de la volonté du peuple, et ce, même si en réalité, il est clair qu’il ne s’agit tout simplement, que de celle des dirigeants, dont c’est le rôle de définir en leur âme et conscience, ce qui pourrait constituer la faveur du peuple.

La conséquence de tout cela, c’est que pour les pays dans lesquels les populations ne sont pas encore acquises à l’impérieuse nécessité de respecter scrupuleusement la loi en toutes circonstances, parce que la rédaction de celle-ci s’est faite bien trop éloignée d’eux, pour qu’elle puisse paraitre être une émanation de leur volonté majoritaire, et où elles ne bénéficient donc pas de cette “auto-discipline acquise”, qui éloigne dès le départ les citoyens, d’envisager des projets “anti-sociaux”, il n’y a alors plus que des régimes très autoritaires, qui permettent de faire respecter un tant soit peu la loi. Et ceci, afin que puissent au moins être aménagées, quelques libertés fondamentales.

Avant donc de pouvoir ainsi atteindre la liberté des pays dit “libres”, ceux qui n’en sont pas encore à ce stade, ne peuvent paradoxalement pas faire l’économie, d’une phase transitoire autoritaire historique, pour pouvoir passer de la “pagaille”, à cause de laquelle se trouve niées bien des libertés fondamentales, telles que celle de pouvoir “aller” tranquillement en tous lieux et en toutes circonstances, sans se faire ni voler, ni agresser, ni assassiner, à la situation des sociétés libres.

Dès lors, s’en venir d’au-delà des mers, dans des contrées dont on ignore tout, en prétendant instaurer en deux coup de cuillère à pot, un mode de fonctionnement occidental dit “démocratie”, en ne tenant aucun compte du fait que les régimes autoritaires qui persistent ça et là, correspondent tout simplement à une phase logique du développement historique de ces nations, c’est les engager dans des spirales désastreuses à l’irakienne, où huit années après que la “tyrannie” fut prétendument remplacé par la “démocratie”, on y vit tous les jours dans la terreur, dans la privation totale de cette liberté fondamentale de pouvoir aller en sécurité, et on y meurt dans des attentats d’une totale cruauté.

C’est malheureusement ce même scénario, que certains, parvenu par la combine et par la compromission, à se hisser aux plus hautes responsabilité de leurs nations, ont infligé à deux nouvelles nations, la Côte d’Ivoire et la Libye, qui se trouvent bel et bien l’une et l’autre, face à un développement à l’irakienne.

Il est plus que temps d’en finir une bonne fois, compte tenu de ses implications désastreuses, avec cette mentalité stupide et totalement malfaisante, de colonialiste.

Evidemment, tout cela ne signifie pas qu’il faut se résigner à supporter toutes les dictatures infâmes qui offensent encore notre planète. Mais, dans les formes accablantes que celles-ci prennent parfois, il en incombe à ceux qui sont directement concernés, et à ceux-là seulement, de s’employer avec toute leur énergie et leur sens du sacrifice, à s’en défaire. Ceci, de façon à ce que cette action révolutionnaire s’inscrive dans la logique historique de leur pays, en traduisant par cela même, la maturité politique à laquelle est parvenu leur peuple. Car, celle-ci constitue la seule garantie pour celui-ci, de parvenir dans un délai raisonnable à sortir des troubles, et que puisse s’établir le règne de la loi acceptée par tous, afin de la liberté.


Paris, le 24 octobre 2011
Richard Pulvar

dimanche 23 octobre 2011

QUAND LA VOIE VERS UNE MEILLEURE DES GUERRES, DEVIENT L’ISSUE RECHERCHEE PAR DES DIRIGEANTS EGARES






Qui peut sérieusement continuer à croire encore, si ce n’est pour tenter sans courage, de se soustraire au constat d’une vérité angoissante, que les hommes qui sont actuellement en charge de la bonne conduite de nos nations, et qui pour la plupart, se trouvent en situation depuis des années déjà, parviendront finalement à sortir nos sociétés de la tourmente dans laquelle elles se trouvent désespérément plongées ? Ceci, compte tenu que c’est précisément par le fait de tout ce qu’ils ont mis en œuvre, ou manqué de mettre en œuvre, donc par le fait de la politique elle-même qui toutes ces années fut la leur, et par le fait de strictement rien d’autre, que nous nous sommes retrouvés plongés et maintenus depuis, dans ces embarras. Et ce, sans que jamais une analyse courageuse, honnête, et responsable des choses de leur part, ne les conduise à constater humblement, que c’est vers d’autres voies jusqu’ici inexplorées, qu’il conviendrait désormais de porter l’effort.

De la même façon, qui peut se persuader, alors que nous constatons jour après jour, l’aggravation d’une situation hors de tout contrôle, qu’une capacité des citoyens à s’adapter à la difficulté croissante, pourrait leur permettre d’encaisser indéfiniment les mauvais coups, sans que jamais les raisons de leur résignation ne soient désavouées, face à l’évidence du malheur définitif auquel ces dirigeants inconséquents, les condamnent, eux et leurs enfants.

Car, sauf s’il se produit l’imprévisible, c’est à dire la révélation soudaine parmi nous, d’un “sauveur” aux capacités surnaturelles, il est bien évident que ce ne sont pas ceux qui convoitent depuis des années les fonctions des hommes en place, en se contentant simplement de se féliciter d’être selon leur seule conviction, un choix préférable, et sans jamais considérer que cette prétention ne peut être fondée, que pour des gens ayant produit un effort intellectuel à la hauteur de cette ambition, qui par un assaisonnement différent du même fourrage pour bestiaux, nous le rendront digeste.

Il est remarquable à ce sujet que parmi les différentes nations prises dans cette même tourmente, ils s’en trouvent dirigées par l’une ou par l’autre des deux familles politiques traditionnellement opposées, sous les appellations devenues d’ailleurs totalement fallacieuse à cause de cela même, de la gauche et de la droite, et il n’apparait pas que les politiques mises en œuvre par les unes, soient sur ce point, davantage couronnées de succès que celles mise en œuvre par les autres, ce qui permet de constater simplement qu’elles se valent totalement, par le fait qu’elles ne valent justement rien.

Il doit donc être évident pour nous tous aujourd’hui, même si nous ne sommes pas en mesure de dire quand, à quel endroit, et dans quelles circonstances cet événement se produira, et que nous sachant impuissants à l’en empêcher, nous préférons n’en rien savoir par avance, que selon la logique implacable des choses, nous atteindrons tôt ou tard un dramatique et inévitable “point de rupture”, dont les conséquences, comme il est facile de l’imaginer, vu le niveau extrême d’exaspération des uns et des autres, risquent d’être absolument dévastatrices, en nous réservant un océan de malheurs...

Des "conjoncturistes", ayant établi le caractère inéluctable de cet événement, et en ayant informé les gouvernants qui, ne sachant comment y faire face, feignent alors de n’en rien savoir, l’ont décrit comme étant similaire à la “chute de l’empire romain”, et il est clair que, pour le moins, cela risque d’en être fini de cinq siècles de domination occidentale sur le reste du monde, et de la prétention de cette civilisation à se poser comme modèle pour celui-ci.

Mais ce sont surtout les idées de loi, de justice, de société, et de nation, elles-mêmes, avec tout ce que celles-ci impliquent d’obligations, d’interdictions, et de civilités nécessaires, et qui, parce que leur vocation nominale de mieux être pour les citoyens, totalement trahies par ceux-là mêmes qui devaient les faire aboutir, les auront amenés dans une débâcle totale, qui se trouveront fatalement contestées, en faisant que cette régression sociale et économique, risque fort de correspondre à l’époque d’un retour vers la plus archaïque des barbaries...

Face à cette perspective cauchemardesque, il y a deux attitudes.

Celle des progressistes, des vrais, c’est à dire d’aucun de ces lamentables carriéristes, aux seules préoccupations alimentaires, dont les différentes politiques d’ouverture menées afin de se les acquérir, pour feindre la conciliation, ont montré que leur conscience politique était totalement réversible, ni ceux qui ont fait de ces faussaires leur compagnons de combat, les vrais donc, veulent considérer cet événement comme une chance exceptionnelle pour engager enfin la grande rénovation nécessaire, afin d’éviter la décadence de toute une civilisation, et même mieux, de tenter à partir de cela, “l’universalité”.

Face à eux, il y a les conservateurs, lesquels évidemment, constituent également les “profiteurs” du système. Ceux-ci bien sûr ne pousseront jamais l’abnégation jusqu’à renoncer à leur privilèges d’avoir, de pouvoir et de situation, pour laisser à d’autres la charge de tenter un sauvetage de cette société, dont les réformes nécessaires les désavantageraient forcément. Mais ils ne renonceront surtout pas à l’idée flatteuse d’un narcissisme maladif, qu’ils se font d’eux-mêmes depuis toujours, comme étant ces êtres superbes d’une exceptionnelle virtuosité intellectuelle, dont les privilèges ne sont que le reflet de leurs heureux caractères génétiques, qui leur vaut de plus, d’être mieux vus que les autres, sous le regard du ciel. On comprend bien que renoncer à cela correspondrait pour ces mabouls, à un suicide. Pour ces gens, l’exercice du pouvoir leur revient de plein droit, en tant qu’hommes d’une espèce supérieure.

Tout leur problème se situe donc là : comment se sauver, eux et leur clan de superbes, sans risquer d’être emporté par la débâcle générale, mais sans pour autant desserrer leur mainmise sur les instruments de la possession et du pouvoir, pour empêcher celle-ci.

C’est alors qu’une fuite en avant, dans des aventures qui les rendraient incontestables, et seraient susceptibles de donner au renoncement par les citoyens, de leurs attentes légitimes, la valeur du sacrifice, leur semble être la seule voie devant être poursuivie en la circonstance, celle de la “guerre”.

Pourquoi la guerre ?

Parce jusqu’à maintenant, c’est historiquement toujours elle qui a permis de sortir des grandes crises économiques et sociales, depuis les guerres de la révolution et de l'empire, jusqu’à celle dite du "golf", qui aura vu les monarchies du golf persique, financer à grand coup de pétrodollars, la quasi totalité de l'effort de guerre américain, censé les libérer d’une menace irakienne, et au bénéfice de l'industrie américaine, à une époque où l’économie de ce pays commençait déjà à chanceler.

La société en déliquescence dans laquelle nous nous trouvons, risque à tout moment de s'effondrer dans une pagaille telle, que cela risquerait de conduire à de sérieux affrontements, voire à des guerres civiles, dans plusieurs pays occidentaux, ce qu'il convient absolument d'éviter par tous les moyens, y compris celui de guerres injustes menées en diversion, sur des théâtres lointains, si cela pouvait permettre la sauvegarde des nations menacées. Et ceci, d’autant que parmi ces nations, ils s’en trouvent qui possèdent l’arme nucléaire, et on ne peut se résoudre à l’idée qu’un groupe d’exaltés, puisque tels sont le plus fréquemment, les vainqueurs de telles révolutions, puisse avoir le doigt sur une gâchette nucléaire, rendant ainsi notre planète tout simplement invivable.

Dans ces conditions, la morale, la justice et le droit ne pèsent pas bien lourd, et s’il faut massacrer injustement des centaines de milliers d’hommes, les responsables totalement aux abois des pays occidentaux, qui sont culturellement incapables d’envisager que la justice, l’égalité, et la redistribution des cartes, afin que tout un chacun puisse participer au jeu social, constituent les véritables instruments pour la sauvegarde de leurs sociétés, n’hésiteront pas une seule seconde à le faire. Ceci, comme ils l’ont d’ailleurs déjà montré à plusieurs reprises, et ainsi que nous pouvons déjà constater les préparatifs qui sont les leurs, contre la Syrie, et contre l’Iran, il est manifeste que tel est bien le calcul qu’ils ont fait.

A ceux qui sont incapables de comprendre l’histoire en marche, et la nécessité de réformer profondément les mécanismes et les structures selon lesquelles les différentes communautés d’hommes se trouvent précisément constituées comme telles, autrement dit, ceux qui ne comprennent à l’heure d’une menace de révolution, pourquoi celle-ci est arrivée, et qui se feront toujours surprendre, préoccupés qu’ils ne sont alors qu’à protéger leur intérêts, et assurer leur survie morale, en imposant à toute la planète, une vision des choses qui les célèbre, il leur faut maintenant absolument une guerre.

Ceci, d’abord pour relancer la machine de production et réactiver tous les mécanismes économiques et financiers, mais surtout pour maintenir fermement en les privant de légitimité, tous ceux qui autrement, voudraient s’en prendre à un système qui a fait leur malheur, et qui, par leur vindicte, placeraient leur pays au bord de graves troubles sociaux, pouvant déboucher sur une révolution ou une guerre civile.

La guerre extérieure est donc en ce sens, le moyen détourné du règlement de graves problèmes intérieurs. Car, à cette occasion, une discipline nationale et patriotique, largement admise par les peuples, depuis la fondation des nations modernes, exige que l’on soit prêt à offrir sa poitrine aux balles ennemies, pour la défense de la patrie en danger, et que pour le moins, on fasse en ces graves circonstances, le sacrifice de ses revendications personnelles, seraient-elles parfaitement légitimes. Au nom de la guerre donc, tout le monde s’écrase, y compris tous ceux qui constituent habituellement les grandes gueules de l’opposition et qui, piégées par la nécessité de se montrer solidaires, élection oblige, de la troupe au champs de bataille, qu’on y a d’ailleurs envoyée sans même leur demander leur avis, se retrouvent à soutenir les opérations les plus aventurières, illégales, impérialistes, et criminelles, en trahissant ainsi le choix qui fut celui d’humanistes en leur faveur.

Quelle guerre, et contre qui ?

Quels que soient les préparatifs faits actuellement contre ce pays, il est clair qu’une guerre contre l’Iran serait désastreuse pour toute la région, et que les assaillants n’auraient aucune chance d’investir ce pays comme ils l’ont fait pour l’Irak. Il ne faut pas oublier qu’avant d’être envahie, l’Irak avait déjà subi 12 années d’un embargo qui l’avait mise sur les genoux. L’invasion ne fut alors qu’un coup de grâce, mais ce pays n’aurait jamais été conquis, s’il n’avait d’abord été si affaibli.

Dans le cas de l’Iran, il est clair que les choses ne peuvent pas se passer comme cela, et qu’une victoire militaire des assaillants n’est absolument pas envisageable, mais tel n’est pas en réalité, le but de la manœuvre.

Le but est tout d’abord de détruire les capacités nucléaires de l’Iran, tant qu’il en est encore temps, pour que la guerre surtout demeure possible, étant bien entendu que dès lors que ce pays possédera l’arme nucléaire, aucune guerre contre lui ne sera possible. Il s’agit donc dans un premier temps, de se garantir une possibilité de toujours pouvoir faire la guerre, autrement dit, une guerre pour protéger la guerre, que les accords entre nations, et l’évolution des opinions, tendent à ruiner

Pourquoi l’Iran et quelques autres ?

Parce qu’il faut qu’une opération aussi incertaine et dangereuse qu’une telle guerre, qu’aucun différent avec un ennemi ne justifie, autrement dit une guerre “gratuite”, faite pour elle-même et sans autre raison qu’un bénéfice qu’espèrent en tirer ceux qui la décident et qui la mènent, en se moquant éperdument de ses conséquences dramatiques et de tout le mal qu’à cette occasion, ils infligeront à des milliers d’innocents, soit malgré cela “rentable”. Ceci, sur un maximum de plans, c’est à dire avec des gains géostratégiques et économiques, et bien sûr, des retombées positives sur le plan intérieur, puisque tel est initialement le but de la manœuvre. Il faut donc pour cela qu’une telle guerre soit surtout “vendable” à l’opinion. Or, le discrédit de longue date porté sur l’Iran des ayatollahs, est déjà suffisant pour que l’opinion ne s’émeuve pas plus que cela, du fait que, même hors de toute légalité et de toute légitimité, par le fait qu’il s’agit d’un pays souverain qui ne nous a absolument rien fait, qu’on veuille chasser ses chefs pour mettre à leur place des “démocrates”, tout comme ce fut le cas pour la Côte d’Ivoire de Gbagbo, la Libye de Khadafi, l'Irak de Saddam, et en vue pour la Syrie de Bachar.

C’est pourquoi une campagne indigne et incessante de dénigrements, et d’accusations mensongères, qu’une large frange de l’opinion et d’une opposition défroquée, se délecte à considérer comme n’étant que la vérité démontrée, se trouve systématiquement préalablement orchestrée, contre ces dirigeants, bien avant les premières frappes.

Tous les bobards de la machine à décerveler sont déjà prêts à servir, et une fois de plus, cette guerre où vont être assassinés par centaines de milliers, les gens d’un pays qui n’aura strictement rien fait à ses assaillants, sera présentée comme une action humanitaire, pour sauver un peuple ami de la tyrannie, et les opinions occidentales ne demandent que de croire à cela, puisque cette mythologie les situent comme étant les premiers de la classe, voués à faire la leçon aux autres...

Enfin, il faut bien que cela soit un endroit où il est possible de se refaire, d’un point de vue économique, des dépenses extrêmement coûteuses de ce type de guerre, en faisant main basse sur les richesses du pays agressé. C’est pourquoi, seule une poignée de pays pétroliers, comme l’Irak, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Congo, la Libye, a droit à la sollicitude des occidentaux, pour y faire régner la démocratie, et il ne reste plus que trois de ces pays où les conditions pour y faire une guerre rentable selon tous ces critères, se trouvent encore réunies, à savoir : l’Iran des ayatollahs, la Syrie de Bachar, et le Venezuela de Chavez.

Notre choix maintenant, c’est de promouvoir dès à présent, l’idée d’une désobéissance civile, comme prélude à une révolution qui devrait pouvoir se dérouler dans le calme, grâce à l’ouverture d’un vaste débat national, comme s’il s’agissant de l’ouverture “d’états généraux”, ou de nous préparer à voir triompher l’obscénité, l’infamie, le crime de guerre, et le pillage des nations les plus faibles...


Paris, le 23 octobre 2011
Richard Pulvar

jeudi 20 octobre 2011

GAUCHE-DROITE OU LA CLASSIFICATION FALLACIEUSE





D’où vient-il que nous utilisons les appellations “gauche” et “droite”, pour désigner l’affinité politique d’un individu, d’un parti politique, ou d’un gouvernement ?

L’origine de cette classification, qui deviendra finalement d’un emploi international, se trouve en France, dans le comportement qui fut celui des députés, à l’occasion d’un débat et d’un vote qui eurent lieu à l’assemblée nationale d’août 1789. Ce dont il était question, c’était d’établir ce que devait être le poids de l’autorité royale, face au pouvoir de l’assemblée populaire, dans la future constitution. C’est alors que pour en convenir entre eux, les députés de l’aristocratie et du clergé, qui étaient partisans du fait que le roi puisse disposer d’un veto, se sont spontanément regroupés sur la droite du président de séance, parce que cette position par rapport à l’autorité, correspondait habituellement aux places d’honneur. Il ne restait plus alors aux députés du Tiers état, opposé à l’idée de veto, que de se rassembler sur la gauche du président, sous l’étiquette de “patriotes”. Le clivage gauche-droite était né.

Après la révolution, cette “opposition” bipolaire, entre les tenants d’un ordre établi, et les partisans d’un progrès social bousculant celui-ci, deviendra l’usage dans les différents systèmes d’assemblées. Au 19e siècle, elle va s’étendre à l’ensemble de l’Europe, et aux pays d’Amérique du sud, par des révolutions qui faisaient référence à la révolution française. Au 20e siècle, elle s’étendra à l’ensemble des pays décolonisés.

Les pays anglo-saxons ont eux aussi été influencés par cette classification, et c’est ainsi qu’en Grande Bretagne, la montée progressive du parti travailliste, au dépends du parti libéral, va conduire à une opposition gauche-droite, entre les travaillistes et les conservateurs.

Il est intéressant de noter que ce clivage gauche-droite possède dans la plupart des cas, une représentation “physique”, dans le positionnement des députés dans leurs assemblées, qui, à l’instar de ceux de 1789, siègent selon leur couleur politique, à gauche ou à droite du président de séance.

L’usage de cette bipolarisation eut une telle fortune, que jusqu’aux années 1980, c’est à dire avant que, face aux difficultés, la gauche au pouvoir ne reprenne à son compte et sans jamais l’avouer, des recettes d’une conduite technocratique de la politique, chères à la droite, et qui se trouvaient pourtant jusqu’alors, largement décriées, nous savions tous spontanément et sans la moindre ambiguïté, ce en quoi se différenciait clairement une politique de gauche, d’une politique de droite. Ceci, même si au sortir de la guerre de 1940, dont on eut tôt fait de dire que le cortège de malheur dont elle fut l’occasion, était une expression de la droite, et même, de l’extrême droite, en oubliant que les macabres théoriciens qui la rendirent inévitable, se regroupaient sous l’étiquette d’un parti dit “National-Socialiste”, et qui de fait, se trouvait jusqu’alors classé à gauche, plus personne dans ce pays ne voulu porter l’étiquette devenue alors infâmante de droite. Durant toutes ces années, ces gens se proclamaient alors “républicains ”, ou encore “démocrates”, mais ne se réclamaient au grand jamais, de la droite, terme réservé pour les plus archaïques et racistes partis, de la droite extrême.

C’est ainsi qu’un de ces hommes de droite, Jacques Chaban-Delmas, dans sa rivalité avec un autre, Valery Giscard d’Estaing, pour la conquête du fauteuil élyséen, accusa le second de commettre la faute gravissime selon lui, de “réveiller” la vieille droite, c’est dire...

C’est l’arrivée de la gauche au pouvoir, en 1981, après vingt trois longues années d’un exercice du pouvoir sans partage, par la droite, qui va contraindre petit à petit ces messieurs, obligés qu’ils se trouvaient alors d’aller à la pêche aux suffrages dans les tinettes de l’extrême droite, de se reconnaitre alors pour le moins, et afin de cela, de la simple droite. Il est vrai que les générations ayant connu la guerre, disparaissaient peu à peu, et avec elles, la honte de se réclamer d’un courant de pensée, qui fut celui de gens qui avaient lâchement collaboré avec l’occupant.

Ainsi, le clivage gauche droite fut-il réaffirmé pendant quelque temps, jusqu’à ce que, poussée par la formidable force manipulatrice d’un tribun aussi charismatique que ténébreux, vers les thèses les plus extrémistes, s’est déclarée une droite se disant “droite décomplexée”, et qui en reprenant ces thèses à son compte, s’est installée en ce lieu qui demeurait jusqu’alors celui de la droite extrême, permettant ainsi à cette dernière d’aller encore plus avant dans ses outrances, mais en déplaçant par cela même, toute la distribution des affinités politiques de ce pays, vers cet extrême.

Il aurait fallu que face à cet ouragan, la gauche résiste et s’accroche fermement pour conserver ses positions traditionnelles, et même, donne vaillamment de la voix pour créer un courant inverse. Mais il lui aurait fallu tout à la fois, des convictions indifférentes aux sirènes de la facilité électorale, et un leader à la dimension de la bataille devant être engagée, et il est manifeste que, pour des raisons qu’il nous appartient maintenant d’élucider, les deux lui ont fait cruellement défaut.

Aujourd’hui, force est de constater, que sous une étiquette revendiquée de “gauche”, un parti ayant par le fait capturé les attentes et la confiance des humanistes, des hommes de progrès, et de bonne volonté, et ayant plusieurs fois capitalisé sous son nom, les suffrages de tout ceux là, vient rien de moins que de les “trahir”, en reprenant à son compte les thèses les plus infâmes d’une droite colonialiste et rétrograde, pour engager le pays dans deux guerres criminelles, qui auront eu pour seul effet, de dévaster deux nations souveraines, qui ne nous avaient strictement rien fait, en y causant la mort de dizaines de milliers de personnes... !

Entendons-nous bien ici.

Combien même les justifications avancées par la droite pour ces opérations guerrières, auraient été parfaitement fondées, et nous savons d’ores et déjà qu’elles ne l’étaient pas, puisque la véritable raison de celles-ci, “l’avidité”, n’a pas tardé à se manifester, il n’était pas, et il ne pouvait pas être, dans le rôle fonctionnel d’une véritable gauche, d’aller dans ce sens. Son rôle était tout au contraire d’exercer avec force, et jusqu’à la dernière heure, en vue d’un règlement pacifique du conflit. Et ceci, d’autant que les occasions d’un tel règlement se sont effectivement présentées, mais ont été balayées d’un revers de manche par ces responsables "néanderthaliens", qui ne rêvaient que d’en découdre au plus vite.

Ce n’est pas vrai qu’il peut y avoir aussi facilement unanimité, sur une question aussi grave et aussi incertaine, tant quant à ses raisons, que quant à ses buts, que la guerre. Et ceci, en faisant que des responsables puissent y engager le pays avec toute la désinvolture que nous avons constaté. Il doit y avoir contre vents et marées, une opposition farouche à celle-ci, laquelle ne peut efficacement être le fait que de l’opposition parlementaire. Car ce n’est pas vrai dans de tels conflits, qu’une vérité monolithique se trouve toute entière d’un seul coté. Ainsi demeure-t-il donc forcément un risque, même si celui-ci peut sembler minime, que cette action soit en réalité mal inspirée, et les livres d’histoire sont remplis des récits de tels égarements. Dans ces conditions, il est du devoir sacré d’une opposition digne de ce nom, de maintenir jusqu’au bout une autre option possible que l’option militaire, et c’est ce qu’à manqué de faire une gauche défroquée.

Toute la question qui se pose à nous maintenant, est de savoir si nous devons simplement nous contenter de constater qu’il y a effectivement eu “trahison”, ou s’il nous faut considérer que nous nous trouvons face à l’incohérence historique d’une classification “gauche-droite ” des affinités politiques, dépassée, parce que dans nos sociétés sophistiquées, elle est par trop insuffisante pour pouvoir rendre compte de la grande diversité des opinions, et permettre à tout un chacun d’y trouver sa véritable place ?

Un premier problème tient déjà à la relativité de ce positionnement “gauche-droite”. Suffit-il en effet à un parti, d’être situé à la gauche d’un parti reconnu de droite, pour qu’il puisse par cela se prétendre aussi facilement de gauche, ou, cette qualité nécessite-t-elle d’être référencée par rapport à des options philosophiques clairement énoncées, qui les situeraient peut-être tout les deux, à droite ?

Car, pour ceux qui ont connu cette époque, un rapide parcours de nos souvenirs des années soixante, ces années florissantes des trente glorieuses, de plein emploi, de dynamisme, d’innovation et d’optimisme, mais également et corrélativement à cela, de redoutables conflits sociaux, où, encadrés par des syndicats puissants, des cortèges de plusieurs centaines de milliers de manifestants, constituaient la réponse immédiate à la moindre tentative d’atteinte aux droits des travailleurs et aux avantages acquis, il apparait que notre gauche d’aujourd’hui, championne des privatisations, scandaliserait même les partis de droite de l’époque qui eux, nationalisaient...

Il apparait ainsi que n’étant pas contraint de se positionner par rapport à des options philosophiques énoncées et consignées, dans ce qui pourrait constituer une sorte de “charte” de la gauche, n’importe quel turlupin, cadre d’un parti de gauche, peut, comme un certain maire médiatique de la banlieue sud, sortir de véritables insanités racistes et rétrogrades, et continuer pourtant à se réclamer de la gauche, et d’être reconnu comme tel par ses ouailles.

Tout cela n’a aucun sens !

D’autre part, il est clair que vu la multiplication des objets, lesquels ne sont plus réduits aux essentiels tels que se nourrir, se loger, se vêtir, se soigner, et s’instruire, comme c’était le cas auparavant, objets dont le règlement pouvait très facilement être consensuel pour une large partie de la population, et qu’interviennent maintenant, des questions telles que l’euthanasie, les mères porteuses, le mariage homosexuel, ou l’homoparentalité, il n’est guère plus possible de se trouver d’accord avec la totalité du programme d’un parti quel qu’il soit. Ceci, alors même qu’en votant pour lui, nous lui donnons quitus, quant à l’application de mesures qui ne correspondent pas à nos options, qui peuvent même aller jusqu’à gravement offenser notre conscience, mais qui font partie d’un lot dans lequel se trouve certaines de nos espérances.

C’est d’ailleurs très certainement ce danger, de se voir imposer par le fait d’un choix global, sous la simple étiquette d’un parti dont on admet pourtant l’essentiel des propositions, une disposition qui nous offenserait, qui explique une partie du phénomène abstentionniste

Comment faire dès lors, devons-nous inventer une forme de démocratie dont la prise de décision se ferait en quelque sorte “à la carte”, au cas par cas, ce qui signifierait clairement la fin des partis politiques ?

De la même façon, nous pouvons nous retrouver avec un panel d’options personnelles, dont la totalité ne peut être représentée que par une pluralité de partis différents. N’oublions pas que c’est en rassemblant une option de droite, le nationalisme, et une option de gauche, le socialisme, que ce monsieur Adolf à obtenu son grand succès populaire...

Tout cela indique bien que la classification traditionnelle gauche-droite selon laquelle se trouve établi le positionnement des partis politiques, n’est plus adaptée.

Nous pourrions alors en revenir à une expression de la dualité gauche-droite, sous la forme plus explicite de “conservatisme-progrès”. Mais, l’expérience nous a montré que la contestation d’un ordre établi, pour le remplacer par un nouvel ordre, ne participe par pour autant, nécessairement du progrès. Ainsi en a-t-il été de la contestation “d’un droit du sol”, traditionnel et de longue date dans ce pays, par un anachronique “droit du sang”, qui n’a fait que nous faire reculer dans les âges, et le pire dans cette affaire, c’est que cette réforme fut le fait de gens de droite, qui devraient logiquement être classés plutôt dans les conservateurs...

Un vaste chantier de mise à niveau de notre démocratie s’ouvre donc devant nous, mais il doit être clair dès maintenant, que ce n’est pas la bataille annoncée entre les deux créatures antédiluviennes qui participeront au sprint final à l’horizon de 2012, qui nous conduira vers la voie du règlement de ces questions...


Paris le 19 octobre 2011
Richard Pulvar

mercredi 19 octobre 2011

LA REVOLUTION, LA GUERRE, ET LE NEANT




Personne ne niera encore aujourd’hui, à l’heure où celles-ci se trouvent assaillies par une suite sans fin de calamités irréductibles, face auxquelles l’impéritie de l’action publique, ne nous laisse plus que nos bras levés vers le ciel pour en espérer le salut, à quel point tous les mécanismes sociaux, économiques, et politiques, de nos sociétés fatiguées et désenchantées, nécessitent d’être très profondément réformés

Cependant, cette prise de conscience de la nécessité, ne s’accompagne curieusement pas d’une prise de conscience corrélative, des moyens adaptés pour la satisfaire. Des millions d’honnêtes citoyens continuent ainsi de croire, et ne veulent visiblement rien savoir d’autre, que la mise en œuvre tranquille et sereine des procédures habituelles de l’ordre établi, telles que les échéances électorales auxquelles certains se préparent avec confiance et enthousiasme, pourraient constituer les occasions de profondes réformes de ce même ordre, autrement dit de la contestation de celui-ci, par lui-même.

Soyons sérieux !

Si c’est l’organisation de la vie publique, autour de partis politiques mis en ordre de bataille, et qui sont de ce fait, fatalement voués à une forme d’intolérance, à l’heure où c’est de concertation dont à surtout besoin le pays, si c’est donc cette structure elle-même qui pose problème, ce que semble confirmer les taux d’abstention croissants qui se succèdent, au fur et à mesure des consultations, il ne faut évidemment pas compter sur ces partis, pour se déclarer eux-mêmes inutiles, voire nocifs...

Jusqu’à présent, c’étaient les révolutions, ou les vastes mouvements de contestation populaire tels que ceux de 1936 et de 1968, et les guerres, qui constituaient les véritables occasions de remise en cause de l’ordre établi, afin de l’instauration d’un autre mieux adapté aux nouveaux temps alors venus. Mais, il se trouve que les conditions d’une saine révolution ne semblent par réunies. Tout d’abord, à cause de la structure démographique de notre société, c’est à dire son extrême vieillissement, puisqu’il est clair qu’une révolution ne se fait pas avec des retraités qui n’aspirent qu’à des derniers jours tranquilles. Quand aux “jeunes”, ceux dont dispose encore ce pays, c’est à dire ceux des banlieues, qui constituent le terreau sur lequel pourraient germer les idées révolutionnaires, contestés qu’ils ont été depuis leur berceau, quant à leur simple “appartenance” à cette nation, par un discours raciste et permanent, pourvoyeur de suffrages, sur l’identité nationale, ils ne sont évidemment pas spontanément convaincus, d’avoir avant combien d’autres, ni à leur place, à se battre afin de la félicité d’une “mère” qui s’est montrée si indigne envers eux.

Ainsi, à part une bavure policière de trop intervenant au fond d’une banlieue perdue, sous la menace de laquelle nous demeurons en permanence, mais événement détestable, sur lequel nous ne saurions fonder sainement un espoir de mobilisation, il est clair que la seule insatisfaction, et aussi péniblement qu’elle serait vécue, ne suffira pas à faire abandonner leur quotidien, à des millions de gens. Car ceux-ci se sont trouvé fragilisés, et finalement inhibés, par la maltraitance du système qui sur la durée, leur a fait perdre tout espoir dans la faisabilité en elle-même, d’une société meilleure. Ceci alors qu’en même temps, un battage médiatique incessant, tout à la gloire des tenants et des servants du système, et vantant les vertus indépassables des procédures démocratiques, les confine dans un ultra-conformisme bétonné.

Quant à la guerre, celle-ci ayant normalement pour objet un intérêt, qu’il soit territorial ou autre, les nations occidentales l’ont logiquement exportée loin de leurs frontières, dans ces pays “exotiques”, où il existe encore véritablement un “intérêt”, c’est à dire des espaces, des ressources, et des marchés, ce qui n’est plus le cas chez leurs voisines immédiates, auxquels auparavant elles s’en prenaient. Mais ces guerres lointaines, pour si coûteuses qu’elles soient, ne provoquant pas de destruction sur leur sol, et n’infligeant pas d’horreurs à leur population, et de plus, menées désormais par des professionnels payés pour en assumer le risque sur leur vie, ne sont plus de nature à provoquer des bouleversements au sein des nations, et elles sont même souvent favorablement accueillies, par tous ceux qui veulent jouir par cela, de la démonstration de la supériorité guerrière de leur race.

Cependant, cette impérieuse nécessité que soit défait périodiquement l’ordre établi, afin que puisse en être instauré un autre, est connue et reconnue depuis la nuit des temps. Ainsi, c’est cette nécessité qui se trouvait déjà signifiée dans la mythologie de l’Egypte ancienne, par la dualité de la fratrie Seth-Osiris, où ce dieu du désert, de la destruction, et de la “radiation”, qu’était Seth, était pourtant dit “frère” du dieu de la renaissance “Osiris”, dont les parties du corps, découpées et “dispersées” par Seth, qui fut en ce sens l’auteur de sa “disparition”, furent ensuite rassemblées, mais sous une autre forme, par leur sœur “Isis”, la grande déesse du rassemblement, de l’unité, de l’universalité, et par cela, de la chose “sacrée”.

Notons au passage que c’est à cette déesse Isis, que fut consacrée dans des temps immémoriaux, et par des hommes venus d’Afrique, qui donc se trouvaient en cette terre bien avant que n’y parviennent des hommes blancs, le “Par-Isis”, nom prétendument issus, selon des faussaires de l’histoire ayant sévit en plein délire colonialiste, de la fin du dix neuvième siècle, d’une soit disant tribu celtique, qu’aucun ouvrage ancien ne cite. Ceci, alors que cette histoire des origines africaines, et sacrées, de ville de Paris ( le “Par” désignant l’enceinte sacrée ), connue et colportée au fil des siècles, fut parfaitement rapportée par Corrozet, un historien de l’époque de François Ier. Ayant rappelé cette origine, celui-ci nous enseigne en plus, qu’une statue de bois à l’effigie de la déesse, c’est à dire sous les traits d’une femme noire, située en l’église Saint Germain des Prés, et dite à cause de cela “l’idole saint germain”, était l’objet d’une telle vénération de la part des fidèles que, bien qu’il ait tenté de la faire passer pour une représentation de la vierge Marie, le clergé à du se résigner à la brûler...

Ceci fait nominalement de la ville de Paris, le lieu de la grande révolution universaliste qui devrait normalement se produire selon la logique des temps. Malheureusement, cela ne semble pas en prendre le chemin. Mais, nous verrons, restons optimistes...!


Croire qu’il serait possible d’accéder à des formes bien plus positives de l’organisation sociale, tout en restant accroché de façon crispée, à celles qui participent à notre familiarité d’aujourd’hui, voila le non sens, malheureusement si largement partagé dans cette société, qui nous vaut l’immobilisme, c’est à dire le néant actuel, expression dramatique du triste “ni-ni”, cher aux pseudos progressistes, où rien ne se passe, où rien n’advient, tout simplement parce que rien ne s’en va. Toujours les mêmes institutions, toujours les mêmes leaders politiques, toujours le même discours.

Dans ces conditions, seule une mort lente, cette longue déliquescence dans laquelle nous semblons bien engagés, sans jamais parvenir à nous en libérer, constitue l’issue logique de ce manquement général de prise de responsabilité, face à cette réalité grimaçante de notre “société en danger”, qui devrait normalement mobiliser toute les énergies, et toutes les bonnes volontés...

Paris le 18 octobre 2011
Richard Pulvar