QUAND IL SE CONFIRME SELON LE MOT DE
SENGHOR,
QUE L’EMOTION EST NEGRE ET QUE LA RAISON EST
HELLENE…
Au cours
d’une conférence de presse, un journaliste africain pose au président de la
république française une question concernant ce qu’il nomma alors un “plan
Marshall” pour l’Afrique…
Il faut
noter tout de suite qu’il ne s’agissait la, ni d’une question incongrue, ni
d’une invention de ce journaliste. Car, si cette appellation de plan Marshall
vient du nom du général américain qui proposa en 1947, un plan d’assistance
pour la reconstruction de l’Europe, c’est bien selon cette appellation de “plan
Marshall pour l’Afrique” que fut évoquée il y a peu, la nécessité d’une action à
l’occasion du flux migratoire clandestin qui allait conduire à la crise des
migrants de 2015, laquelle vit plus d’un million de clandestins pénétrer
l’espace européen. Ceci, au prix de la disparition en mer d’un grand nombre de
ces infortunés dont le total des victimes aura atteint le chiffre effrayant et
inimaginable de plus de 22 000 migrants disparus en mer sur une quinzaine
d’années, dont 3800 pour la seule année 2016…!
Il est
alors apparu que si un grand nombre de ces migrants fuyaient les persécutions
ou l’insécurité des zones de conflit du proche orient, la plupart des migrants
venant de l’Afrique subsaharienne fuyaient quant à eux la dévastation
économique qui sévissait dans leur pays. Les sphères gouvernementales
européennes qui avaient la lourde charge de devoir gérer cette question, face
aux opinions publiques qui s’opposaient à l’accueil des migrants sur leur sol,
ont alors admis l’idée de favoriser par un audacieux plan de développement, le
maintien en Afrique des candidats à l’exil, grâce à l’offre d’emploi qui leur
serait ainsi faite…
Il fallait
donc approfondir cette idée à l’occasion d’une concertation entre les nations
et c’est tout naturellement qu’elle s’est trouvée inscrite dans les travaux du
G20, sous le nom de “Partenariat pour l’Afrique G 20 ”…
Il faut
alors remarquer qu’au contraire de tous les exaltés qui l’ont rapidement
fustigé en le traitant de tous les noms et particulièrement, de “mendiant”,
comme s’il partait d’une initiative personnelle, ce journaliste était
parfaitement informé du fait que cette question, le Partenariat pour l’Afrique
G 20, avait été débattue à ce sommet et en bon professionnel, c’est tout à fait
logiquement qu’il s’est adressé au président de la république française pour
savoir quelles étaient les conclusions ou les décisions éventuelles, tirées de
ce débat…
Le flot de
médisance auquel a donné lieu son intervention de la part des Africains, était
donc totalement infondé, en plus d’être indigne de ce que devrait être un débat
public…
Vint alors
la réponse du président qui là non plus ne fut absolument pas le fait d’une
improvisation donnant sa position personnelle, mais un rapport de la doctrine
qui s’est dégagée de cette concertation entre les membres du G 20. Ceux-ci,
constatant l’échec de tous les programmes d’aide qui furent faits jusque là,
concluaient de la façon la plus logique qu’il ne sert strictement à rien de
développer quelque programme d’aide que ce soit, avant que ne se soient opérées
au sein des nations africaines, de profondes réformes concernant tout à la fois
leur gouvernance, leur pratique administrative, leur pratique sociale, et leurs
mœurs, ce que le président résuma par la formule de “question de civilisation”.
Il fallait
bien sûr comprendre ce dernier terme dans son sens fondamental à savoir, le
fait pour les membres d’une collectivité de se trouver solidarisée par un
“projet commun” de développement, ce en quoi consiste la “cité” (civitas), qui
fait d’eux des “citoyens” (civis), pour comprendre qu’il était parfaitement
adapté car c’est bien en ce sens une question de “civilisation”, qui se pose
sévèrement aux Africains, pour qu’ils puissent accéder à l’efficacité d’une
“entreprise collective” sans avoir besoin de l’aide des autres.
La
réalisation du projet commun impose par définition d’avoir une parfaite
maitrise des phénomènes sociologiques, donc démographiques, et le président à
cité comme exemple la nécessité d’opérer un contrôle du développement
démographique, en évitant pour certains pays d’avoir des familles de l’ordre de
7 à 8 enfants…
Que
n’a-t-il dit là ce malheureux… ?
Voila que
témoignant de sa mauvaise santé mentale, toute une communauté en proie à un
véritable délire paranoïaque, se met à hurler que s’opèrerait sournoisement
contre elle et ourdie par l’occident, une tentative génocidaire par contrôle
des naissances, dont ce président ne serait alors qu’un des exécutants de la
basse besogne…!
Soyons
clairs…
Il est
certain que l’Afrique demeure un continent d’une faible densité démographique
et on peut même dire qu’elle est encore globalement sous peuplée. Car, cette
faible densité pose un difficile problème pour la mise en valeur de ses
immenses étendues avec leurs richesses potentielles, puisque les différents
schémas de développement demandent quant à eux des bras et de l’occupation,
donc de la densité. Ceci, à la fois pour produire bien sûr, mais également pour
qu’il y ait de la demande de façon à constituer un important marché intérieur
comme élément de croissance. Un développement démographique soutenu demeure donc
une nécessité pour l’Afrique.
Cependant,
il n’est pas nécessaire d’être un expert en science économique pour comprendre
que si dans un espace donné, la croissance démographique dépasse la croissance
économique, il est clair que cela va provoquer une diminution des revenus
individuels et donc tout simplement, un appauvrissement de la population
concernée.
Ceci
signifie que si la croissance démographique demeure une bonne chose, pour
autant elle doit être “maitrisée”, pour ne pas dépasser la croissance économique
et finalement empêcher celle-ci. Les gouvernements doivent posséder une marge
d’anticipation pour ne pas être toujours à courir derrière l’événement pour
finir par être vaincus par celui-ci et pour cela, il leur faut opérer un
contrôle du développement démographique…
C’est ce
qu’a dit le président dans ses recommandations et il ne s’agit là dans le fond
que d’une banalité, pour tous ceux qui se sont déjà un minimum penchés sur ces
questions, rien n’a été inventé à cette occasion. Dès lors, pourquoi tant de
tapage et de hurlements… ?
Etre
conscient de cette nécessité de contrôler le développement démographique, c’est
être soucieux d’épargner aux siens les expériences terrifiantes qui furent
celles des autres, et particulièrement des deux peuples les plus emblématiques
concernant cette question, l’Inde et la Chine.
En effet,
de la fin du 19ème siècle aux trois-quarts du 20ème
siècle, le déséquilibre entre la croissance démographique déjà très importante
de ces pays, et leur croissance économique d’alors, les plaçant dans une grande
difficulté pour satisfaire leurs besoins alimentaires, aura été à l’origine
d’affrontements d’une cruauté sans nom, tant les hommes qui meurent de faim se
proposent facilement la mort des autres pour éviter la leur. Ceci, selon un
cycle infernal où la famine crée des affrontements qui provoquent une baisse de
la production, entrainant une aggravation de la famine et ainsi sans fin.
C’est ainsi
que de 1907 à 1976, il y eu 6 grandes famines en Chine causant au total le
chiffre absolument ahurissant de plus de 71 millions de morts, dont 36 millions
consécutifs aux implications imprévues et désastreuses du programme politique
bien malheureux du “grand bond en avant”, par lequel les autorités chinoises
espéraient justement mettre fin à ce drame du sous développement…
Corrélativement
à cela, sans en avoir été la cause unique, ces famines ont été une des causes
essentielles de la révolution chinoise qui durant de 1927 à 1950, portera au pouvoir le fameux Mao Tsé Toung,
le “grand timonier”, non sans avoir entrainé la mort dans les combats de
6 200 000 hommes.
Même s’il a
eu des conséquences moins dévastatrices en Inde, c’est ce même schéma d’une
insuffisance économique face à la croissance démographique qui aura entrainé
des trouble continuel dans l’Inde britannique, jusqu’à la terrible famine du
Bengale en 1943 avec 7 millions de morts, et concernant laquelle une
responsabilité Britannique fut évoquée.
Les
Bengalis étant alors majoritairement musulmans, ceci entrainera des
affrontements incessants avec les Hindis, ce qui, à l’indépendance du pays en
1947, conduira à la partition de
celui-ci entre Inde et Pakistan, au prix d’un million de morts lors des
transferts de population.
Les
dirigeants de ces deux grandes nations instruits de leur histoire, ont bien
compris l’importance qu’il y avait à posséder une parfaite maitrise du
développement démographique. Si donc lorsqu’il parvint aux affaires, la
philosophie du “grand timonier” consistait à célébrer le dynamisme démographique
de son pays en disant :
“…Un enfant
de plus, c’est une bouche de plus à nourrir, mais c’est deux bras de plus pour
travailler…”
Il va vite
se rendre compte cependant que la bouche
à nourrir c’est dès maintenant, et que les bras pour travailler ce sera dans
vingt ans, et qu’entre les deux il va falloir tenir et ne pas avoir à trop
affronter de nouvelles bouches d’un coup. C’est ainsi qu’en 1975, sera mise en
place la politique de “l’enfant unique”, qui réprimera durement les
contrevenants, et qui sera maintenue jusqu’en 2015, date à laquelle elle sera
abandonnée à cause d’un extrême vieillissement de la population chinoise
qu’elle aura provoquée, et surtout, d’un déficit de 38 millions de femmes par rapport
au nombre d’hommes, à cause du choix de certaines femmes de se faire avorter si
l'enfant à venir était une fille. On estime cependant que cette politique de
l’enfant unique aura fait manquer à la Chine 400 millions d’hommes, ce qui est
tout-à-fait considérable…
En Inde, le
régime n’étant pas aussi autoritaire que celui de la Chine d’alors, c’est sur
la base du volontariat et en échange d’une prime, que s’est engagée la
politique de contrôle des naissances dès l’indépendance avec Nehru, qui
inaugurera en 1950 un programme avec la création de 147 cliniques pour procéder
à la stérilisation volontaire d’hommes et de femmes.
En 1967, un
programme plus ambitieux va entrainer la création de 19 250 centres de
planification familiale, 8 900 hôpitaux employant 13 000 médecins
spécialistes et 120 000 personnels paramédicaux. Il y aura ainsi sur la
période de 1967-1968, 1 792 000 stérilisations, ce qui a permis
d’éviter 3 millions de naissances, même si la population totale a malgré tout augmenté de 13 000 000 de personnes
dans le même temps…
Tout cela
montre toute l’importance que les dirigeants indiens et chinois ont accordée à
la nécessité de contrôler les naissances et les moyens considérables qu’ils se
sont donnés pour cela, et il est indéniable que le succès de ces deux nations
aujourd’hui, n’aura été permis que parce qu’elles ont contrôlé autant que
possible leur natalité. Il apparait partant de là que des nations africaines
telles que le Nigeria qui vient d’entrer en régression économique suite à
l’effondrement des cours du pétrole, risquent de devoir ou sont peut-être déjà
même dans l’obligation de mener une telle politique, pour que leur avenir ne
soit pas compromis par des affrontements qui seraient dus à un trop grand
appauvrissement de leur population.
De tout
cela nous constatons tout d’abord, que le journaliste africain de la conférence
de presse n’était ni un idiot, ni un mendiant, mais un bon professionnel
faisant son travail, et que la réponse que lui a faite le président de la
république, n’était qu’une suite de banalités et d’évidences qu’aucune personne
sérieuse ne saurait contredire, et surtout pas tous ces gens qui célèbrent la
réussite de l’Inde et de la Chine, en ne constatant pas que ces nations ont
justement appliqué ce que le président recommande d’appliquer et contre quoi
stupidement, ils s’insurgent...
Il n’y
avait donc aucune raison objective, si ce n’est la fierté mal placée de ceux
qui ne veulent obstinément pas constater l’inadéquation totale de leurs mœurs
avec les nécessités de notre époque, pour que cette affaire déclenche une telle
tempête médiatique…
Le constat
qui est terrible, c’est de voir comment tant d’Africains demeurent dans ce
comportement primaire qui consiste à ne juger d’un propos que selon la qualité
qu’ils prêtent à tort ou à raison à celui qui le dit. Et ceci, sans jamais
s’offrir un seul instant la peine d’aucune analyse sérieuse des faits, pour
établir le bien fondé ou non de ce qui est dit, ce qui signifie qu’il n’y a
qu’avec leur tripes qu’ils raisonnent, la fameuse émotion de Senghor…
Le problème
c’est que la haine de l’occident dont ils sont remplis jusqu’aux yeux est telle
que si un jour d’orage un blanc leur dit qu’il pleut, ils affirmeront qu’il ne
pleut pas, et que ces propos ne sont que ceux d’un esclavagiste qui veut priver
l’Afrique de soleil. Plus aucune vérité ne peut ainsi s’opposer à leur
“délectation victimaire”…
Ils rêvent
nuit et jour d’en découdre avec l’occident, seulement voila, ils ne peuvent
strictement rien contre lui, ni économiquement, et surtout pas militairement…
Le grand
danger réside alors dans ce phénomène sournois qu’à si bien établi le grand
Frantz Fanon, à savoir que lorsque des peuples remplis de rancœur se trouvent
dans la situation de ne rien pouvoir contre leur ennemi, ils finissent tôt ou
tard par retourner toute la violence contenue en eux, contre eux-mêmes, selon
une forme d’automutilation…
Dans leur
déraison ambiante, c’est ce qui va arriver aux Africains pour lesquels leurs
malheurs n’ont rien à voir avec les nombreux archaïsmes de leurs sociétés et
les incohérences comportementales de nombre de leurs compatriotes, mais ne sont
dus exclusivement qu’à la malfaisance de l’occident sans laquelle ils vivraient
bien-sûr dans le meilleur des mondes. Proclamant leurs chefs d’état tous vendus
à l’occident, ceux-ci sont les seuls contre lesquels ils pourront exercer leur
violence, et c’est justement ce qu’ils se proposent de faire…
Ce n’est
pas contre l’occident mais entre eux que, s’ils persistent dans cet état
d’esprit, les Africains vont s’affronter, auquel cas ce continent va
saigner.
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