mercredi 23 août 2017

DELIRE PARANOÏAQUE…




                                       
        QUAND IL SE CONFIRME SELON LE MOT DE SENGHOR,
  QUE L’EMOTION EST NEGRE ET QUE LA RAISON EST HELLENE…

Au cours d’une conférence de presse, un journaliste africain pose au président de la république française une question concernant ce qu’il nomma alors un “plan Marshall” pour l’Afrique…

Il faut noter tout de suite qu’il ne s’agissait la, ni d’une question incongrue, ni d’une invention de ce journaliste. Car, si cette appellation de plan Marshall vient du nom du général américain qui proposa en 1947, un plan d’assistance pour la reconstruction de l’Europe, c’est bien selon cette appellation de “plan Marshall pour l’Afrique” que fut évoquée il y a peu, la nécessité d’une action à l’occasion du flux migratoire clandestin qui allait conduire à la crise des migrants de 2015, laquelle vit plus d’un million de clandestins pénétrer l’espace européen. Ceci, au prix de la disparition en mer d’un grand nombre de ces infortunés dont le total des victimes aura atteint le chiffre effrayant et inimaginable de plus de 22 000 migrants disparus en mer sur une quinzaine d’années, dont 3800 pour la seule année 2016…!

Il est alors apparu que si un grand nombre de ces migrants fuyaient les persécutions ou l’insécurité des zones de conflit du proche orient, la plupart des migrants venant de l’Afrique subsaharienne fuyaient quant à eux la dévastation économique qui sévissait dans leur pays. Les sphères gouvernementales européennes qui avaient la lourde charge de devoir gérer cette question, face aux opinions publiques qui s’opposaient à l’accueil des migrants sur leur sol, ont alors admis l’idée de favoriser par un audacieux plan de développement, le maintien en Afrique des candidats à l’exil, grâce à l’offre d’emploi qui leur serait ainsi faite…

Il fallait donc approfondir cette idée à l’occasion d’une concertation entre les nations et c’est tout naturellement qu’elle s’est trouvée inscrite dans les travaux du G20, sous le nom de “Partenariat pour l’Afrique G 20 ”…

Il faut alors remarquer qu’au contraire de tous les exaltés qui l’ont rapidement fustigé en le traitant de tous les noms et particulièrement, de “mendiant”, comme s’il partait d’une initiative personnelle, ce journaliste était parfaitement informé du fait que cette question, le Partenariat pour l’Afrique G 20, avait été débattue à ce sommet et en bon professionnel, c’est tout à fait logiquement qu’il s’est adressé au président de la république française pour savoir quelles étaient les conclusions ou les décisions éventuelles, tirées de ce débat…

Le flot de médisance auquel a donné lieu son intervention de la part des Africains, était donc totalement infondé, en plus d’être indigne de ce que devrait être un débat public…

Vint alors la réponse du président qui là non plus ne fut absolument pas le fait d’une improvisation donnant sa position personnelle, mais un rapport de la doctrine qui s’est dégagée de cette concertation entre les membres du G 20. Ceux-ci, constatant l’échec de tous les programmes d’aide qui furent faits jusque là, concluaient de la façon la plus logique qu’il ne sert strictement à rien de développer quelque programme d’aide que ce soit, avant que ne se soient opérées au sein des nations africaines, de profondes réformes concernant tout à la fois leur gouvernance, leur pratique administrative, leur pratique sociale, et leurs mœurs, ce que le président résuma par la formule de “question de civilisation”.

Il fallait bien sûr comprendre ce dernier terme dans son sens fondamental à savoir, le fait pour les membres d’une collectivité de se trouver solidarisée par un “projet commun” de développement, ce en quoi consiste la “cité” (civitas), qui fait d’eux des “citoyens” (civis), pour comprendre qu’il était parfaitement adapté car c’est bien en ce sens une question de “civilisation”, qui se pose sévèrement aux Africains, pour qu’ils puissent accéder à l’efficacité d’une “entreprise collective” sans avoir besoin de l’aide des autres.

La réalisation du projet commun impose par définition d’avoir une parfaite maitrise des phénomènes sociologiques, donc démographiques, et le président à cité comme exemple la nécessité d’opérer un contrôle du développement démographique, en évitant pour certains pays d’avoir des familles de l’ordre de 7 à 8 enfants…

Que n’a-t-il dit là ce malheureux… ?

Voila que témoignant de sa mauvaise santé mentale, toute une communauté en proie à un véritable délire paranoïaque, se met à hurler que s’opèrerait sournoisement contre elle et ourdie par l’occident, une tentative génocidaire par contrôle des naissances, dont ce président ne serait alors qu’un des exécutants de la basse besogne…!

Soyons clairs…

Il est certain que l’Afrique demeure un continent d’une faible densité démographique et on peut même dire qu’elle est encore globalement sous peuplée. Car, cette faible densité pose un difficile problème pour la mise en valeur de ses immenses étendues avec leurs richesses potentielles, puisque les différents schémas de développement demandent quant à eux des bras et de l’occupation, donc de la densité. Ceci, à la fois pour produire bien sûr, mais également pour qu’il y ait de la demande de façon à constituer un important marché intérieur comme élément de croissance. Un développement démographique soutenu demeure donc une nécessité pour l’Afrique.

Cependant, il n’est pas nécessaire d’être un expert en science économique pour comprendre que si dans un espace donné, la croissance démographique dépasse la croissance économique, il est clair que cela va provoquer une diminution des revenus individuels et donc tout simplement, un appauvrissement de la population concernée.

Ceci signifie que si la croissance démographique demeure une bonne chose, pour autant elle doit être “maitrisée”, pour ne pas dépasser la croissance économique et finalement empêcher celle-ci. Les gouvernements doivent posséder une marge d’anticipation pour ne pas être toujours à courir derrière l’événement pour finir par être vaincus par celui-ci et pour cela, il leur faut opérer un contrôle du développement démographique…

C’est ce qu’a dit le président dans ses recommandations et il ne s’agit là dans le fond que d’une banalité, pour tous ceux qui se sont déjà un minimum penchés sur ces questions, rien n’a été inventé à cette occasion. Dès lors, pourquoi tant de tapage et de hurlements… ?

Etre conscient de cette nécessité de contrôler le développement démographique, c’est être soucieux d’épargner aux siens les expériences terrifiantes qui furent celles des autres, et particulièrement des deux peuples les plus emblématiques concernant cette question, l’Inde et la Chine.

En effet, de la fin du 19ème siècle aux trois-quarts du 20ème siècle, le déséquilibre entre la croissance démographique déjà très importante de ces pays, et leur croissance économique d’alors, les plaçant dans une grande difficulté pour satisfaire leurs besoins alimentaires, aura été à l’origine d’affrontements d’une cruauté sans nom, tant les hommes qui meurent de faim se proposent facilement la mort des autres pour éviter la leur. Ceci, selon un cycle infernal où la famine crée des affrontements qui provoquent une baisse de la production, entrainant une aggravation de la famine et ainsi sans fin.

C’est ainsi que de 1907 à 1976, il y eu 6 grandes famines en Chine causant au total le chiffre absolument ahurissant de plus de 71 millions de morts, dont 36 millions consécutifs aux implications imprévues et désastreuses du programme politique bien malheureux du “grand bond en avant”, par lequel les autorités chinoises espéraient justement mettre fin à ce drame du sous développement…

Corrélativement à cela, sans en avoir été la cause unique, ces famines ont été une des causes essentielles de la révolution chinoise qui durant de 1927 à 1950,  portera au pouvoir le fameux Mao Tsé Toung, le “grand timonier”, non sans avoir entrainé la mort dans les combats de 6 200 000 hommes.

Même s’il a eu des conséquences moins dévastatrices en Inde, c’est ce même schéma d’une insuffisance économique face à la croissance démographique qui aura entrainé des trouble continuel dans l’Inde britannique, jusqu’à la terrible famine du Bengale en 1943 avec 7 millions de morts, et concernant laquelle une responsabilité Britannique fut évoquée.

Les Bengalis étant alors majoritairement musulmans, ceci entrainera des affrontements incessants avec les Hindis, ce qui, à l’indépendance du pays en 1947,  conduira à la partition de celui-ci entre Inde et Pakistan, au prix d’un million de morts lors des transferts de population.

Les dirigeants de ces deux grandes nations instruits de leur histoire, ont bien compris l’importance qu’il y avait à posséder une parfaite maitrise du développement démographique. Si donc lorsqu’il parvint aux affaires, la philosophie du “grand timonier” consistait à célébrer le dynamisme démographique de son pays en disant :

“…Un enfant de plus, c’est une bouche de plus à nourrir, mais c’est deux bras de plus pour travailler…”

Il va vite se rendre compte cependant que la  bouche à nourrir c’est dès maintenant, et que les bras pour travailler ce sera dans vingt ans, et qu’entre les deux il va falloir tenir et ne pas avoir à trop affronter de nouvelles bouches d’un coup. C’est ainsi qu’en 1975, sera mise en place la politique de “l’enfant unique”, qui réprimera durement les contrevenants, et qui sera maintenue jusqu’en 2015, date à laquelle elle sera abandonnée à cause d’un extrême vieillissement de la population chinoise qu’elle aura provoquée, et surtout, d’un déficit de 38 millions de femmes par rapport au nombre d’hommes, à cause du choix de certaines femmes de se faire avorter si l'enfant à venir était une fille. On estime cependant que cette politique de l’enfant unique aura fait manquer à la Chine 400 millions d’hommes, ce qui est tout-à-fait considérable…

En Inde, le régime n’étant pas aussi autoritaire que celui de la Chine d’alors, c’est sur la base du volontariat et en échange d’une prime, que s’est engagée la politique de contrôle des naissances dès l’indépendance avec Nehru, qui inaugurera en 1950 un programme avec la création de 147 cliniques pour procéder à la stérilisation volontaire d’hommes et de femmes.

En 1967, un programme plus ambitieux va entrainer la création de 19 250 centres de planification familiale, 8 900 hôpitaux employant 13 000 médecins spécialistes et 120 000 personnels paramédicaux. Il y aura ainsi sur la période de 1967-1968, 1 792 000 stérilisations, ce qui a permis d’éviter 3 millions de naissances, même si la population totale a malgré tout  augmenté de 13 000 000 de personnes dans le même temps…

Tout cela montre toute l’importance que les dirigeants indiens et chinois ont accordée à la nécessité de contrôler les naissances et les moyens considérables qu’ils se sont donnés pour cela, et il est indéniable que le succès de ces deux nations aujourd’hui, n’aura été permis que parce qu’elles ont contrôlé autant que possible leur natalité. Il apparait partant de là que des nations africaines telles que le Nigeria qui vient d’entrer en régression économique suite à l’effondrement des cours du pétrole, risquent de devoir ou sont peut-être déjà même dans l’obligation de mener une telle politique, pour que leur avenir ne soit pas compromis par des affrontements qui seraient dus à un trop grand appauvrissement de leur population.

De tout cela nous constatons tout d’abord, que le journaliste africain de la conférence de presse n’était ni un idiot, ni un mendiant, mais un bon professionnel faisant son travail, et que la réponse que lui a faite le président de la république, n’était qu’une suite de banalités et d’évidences qu’aucune personne sérieuse ne saurait contredire, et surtout pas tous ces gens qui célèbrent la réussite de l’Inde et de la Chine, en ne constatant pas que ces nations ont justement appliqué ce que le président recommande d’appliquer et contre quoi stupidement, ils s’insurgent...

Il n’y avait donc aucune raison objective, si ce n’est la fierté mal placée de ceux qui ne veulent obstinément pas constater l’inadéquation totale de leurs mœurs avec les nécessités de notre époque, pour que cette affaire déclenche une telle tempête médiatique…

Le constat qui est terrible, c’est de voir comment tant d’Africains demeurent dans ce comportement primaire qui consiste à ne juger d’un propos que selon la qualité qu’ils prêtent à tort ou à raison à celui qui le dit. Et ceci, sans jamais s’offrir un seul instant la peine d’aucune analyse sérieuse des faits, pour établir le bien fondé ou non de ce qui est dit, ce qui signifie qu’il n’y a qu’avec leur tripes qu’ils raisonnent, la fameuse émotion de Senghor…

Le problème c’est que la haine de l’occident dont ils sont remplis jusqu’aux yeux est telle que si un jour d’orage un blanc leur dit qu’il pleut, ils affirmeront qu’il ne pleut pas, et que ces propos ne sont que ceux d’un esclavagiste qui veut priver l’Afrique de soleil. Plus aucune vérité ne peut ainsi s’opposer à leur “délectation victimaire”…

Ils rêvent nuit et jour d’en découdre avec l’occident, seulement voila, ils ne peuvent strictement rien contre lui, ni économiquement, et surtout pas militairement…

Le grand danger réside alors dans ce phénomène sournois qu’à si bien établi le grand Frantz Fanon, à savoir que lorsque des peuples remplis de rancœur se trouvent dans la situation de ne rien pouvoir contre leur ennemi, ils finissent tôt ou tard par retourner toute la violence contenue en eux, contre eux-mêmes, selon une forme d’automutilation…

Dans leur déraison ambiante, c’est ce qui va arriver aux Africains pour lesquels leurs malheurs n’ont rien à voir avec les nombreux archaïsmes de leurs sociétés et les incohérences comportementales de nombre de leurs compatriotes, mais ne sont dus exclusivement qu’à la malfaisance de l’occident sans laquelle ils vivraient bien-sûr dans le meilleur des mondes. Proclamant leurs chefs d’état tous vendus à l’occident, ceux-ci sont les seuls contre lesquels ils pourront exercer leur violence, et c’est justement ce qu’ils se proposent de faire…

Ce n’est pas contre l’occident mais entre eux que, s’ils persistent dans cet état d’esprit, les Africains vont s’affronter, auquel cas ce continent va saigner.                                                                              

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