lundi 2 décembre 2013

AINSI SOIT-ELLE... MARIANNE AUX TROIS COULEURS...



Dire qu’il se trouve encore tant de gens dont la raison et le simple bon sens peuvent à ce point être pris en défaut, et qui, sans jamais prendre conscience que selon cette attitude ils sont tout simplement en train de se faire abandonner sur les bords de la route, par l’histoire en marche, en s’imaginant que la nation va pouvoir retrouver son lustre, en rejetant dans la marge près de dix millions de ses enfants issus de l’immigration...

Certains s’imaginent même, dans un délire qui il est vrai, fut si durablement entretenu chez eux par des leaders politiques, et à l’heure même où ceux-ci quant à eux, ont finalement abandonné cette ineptie, qu’il serait déjà possible et de plus profitable, d’évacuer tous ces “issus de” vers un ailleurs quelconque. Ceci, au nom d’une pureté de la race, la leur bien sûr, et qui serait selon eux la condition biologique nécessaire à l’expression du génie de la nation.

Peut leur importe alors que l’Histoire ne soit justement et sur des millénaires, que la démonstration de tout le contraire, en nous montrant que depuis le rassemblement des deux royaumes de la vallée du Nil, jusqu’à ce qui prit naissance au mont Palatin, en passant par le “croissant fertile”, les inscriptions de Byblos, le labyrinthe de Cnossos, et l’oracle de Delphes, toutes les grandes civilisations sont nées de la rencontre malheureusement presque toujours conflictuelle, de peuples différents qui se sont finalement fondés en un seul, et que leur nation elle-même, n’a pas échappé à cette règle...

Peu leur importe aussi de considérer que ce sont tout simplement les conséquences inévitables de ce qui fut une histoire coloniale de leur nation, auxquelles ils doivent faire face, et que, pour en avoir largement profité des avantages à travers l’héritage de celle-ci, il leur est logiquement fait obligation d’en assumer la charge, et de tout mettre en œuvre pour que les choses “se passent” pour le mieux, et de ne surtout pas tenter stupidement de faire en sorte qu’elles ne “se passent pas”, afin de ne pas dramatiquement se “passer d’avenir“...

Dire qu’il se trouve encore tant de ces jeunes, justement issus de l’immigration, pour se considérer eux aussi, selon un accord objectif avec ceux qui les rejettent, d’un “ailleurs” lointains d’où sont issus leurs grands parents et parents, dans lequel ils n’ont pour beaucoup d’entre eux jamais mis les pieds, comme si on pouvait être d’un pays qu’on n’a jamais connu.

Ceux-là se croient donc obligés de s’astreindre, au nom de leur identité proclamée sur la base de leur race et de leur religion, à des coutumes ancestrales que la totale inadéquation de celles-ci dans la société dans laquelle fatalement ils vivent, rendent indignes. Et ce, alors même que ces coutumes se trouvent déjà contestées dans ces nations lointaines par nombre de ceux qui y vivent, dans leur volonté légitime d’appartenir à leur époque.

Ces tristes “exilés mentaux” qui se revendiquent de l’ailleurs fantasmé, finissent alors, puisqu’ils ne se sentent pas d’ici, par ne pas se sentir absolument obligés de devoir s’astreindre avec toute la rigueur nécessaire, à toutes les civilités de la règle commune de la collectivité, sans laquelle aucune société n’est possible, offrant ainsi par leurs comportements souvent abjectes, encore plus d’arguments que ces derniers n’en souhaitaient eux-mêmes, à ceux qui les proclament génétiquement irréductibles à la normalité de notre nation...

Nous sommes à cette heure où quelques prémisses nous permettent déjà d’imaginer clairement, tout ce que la furieuse bataille électorale de 2014, entre partis politiques tous perdants au bénéfice d’un seul, pour avoir lâchement emprunté la voie de celui-ci qui est la sienne depuis toujours, et dans laquelle il est logiquement indépassable, va inévitablement entrainer de clameurs haineuses et crasseuses. Il faut donc rappeler avec insistance aux uns et aux autres, que c’est l’Histoire contre laquelle ils ne peuvent absolument rien qui en a décidé ainsi, et que c’est bel et bien avec ce qui constitue désormais “les trois couleurs de Marianne”, et toute la palette qui en découle, qu’il leur faut maintenant envisager notre république.

Si les nations ne devaient être constituées que de gens qui s’adorent, il n’y aurait pas une seule nation constituée à la surface de cette Terre. Cependant, ceux qui participent de la “Cité” ne peuvent manquer d’être “citoyens” et d’en avoir d’abord les obligations avant même d’en obtenir les droits, ils ne peuvent manquer puisqu’ils sont là, “d’appartenir” à celle-ci, et de fait, de s’appartenir mutuellement, même s’ils ne s’apprécient guère.

Ce qu’il convient donc, et telle aurait du être dans notre actuelle situation de société devenue totalement dissolue, la toute première préoccupation de dirigeants dignes de ce nom, mais nous savons désormais les nôtres défaillants, c’est de préserver par tous les moyens, par le cœur ou par la raison, par le libre consentement ou par une énergique coercition, et comme le plus sacré des devoirs, la “cohésion de la nation”...


Paris, le 7 octobre 2013
Richard Pulvar

LE DEPART DU GENERAL GIAP, LE “NAPOLEON VIETNAMIEN”, L’HOMME QUI A VAINCU LES ARMEES FRANCAISE, ET AMERICAINE



Profitant de l’installation en France des “collaborateurs”, suite à la défaite en 1940 de la France face à l’Allemagne nazie, le Japon qui était alors l’allié de celle-ci, n’hésitera pas à exiger sous la menace, auprès de l’administration coloniale dépêchée au Viet Nam par Vichy, des facilités logistiques pour pouvoir mener sa guerre contre la Chine, et particulièrement le passage pour ses troupes à travers toute l’Indochine française, et la mise à sa disposition de terrains d’aviation.

Au fil du temps, ces exigences opportunistes furent multipliées et l’administration coloniale s’inclinant sans cesse, l’Indochine s’est retrouvée quasiment occupée par le Japon, à la façon même dont la France l’était par l’Allemagne, et ceci, avec le cortège inévitable d’exactions de l’occupant commises contre la population civile que l’administration française, tant par manque de moyens militaires que par manque de réelle préoccupation pour ces colonisés, ne parvint jamais à protéger.

Il vint de cet abandon que la population vietnamienne décida d’assurer elle-même sa défense et c’est ainsi qu’en 1944 fut créé un mouvement de résistance, le “Viet-Minh” à la fondation duquel participa le général Giap, et qui entreprit aussitôt de mener une guérilla contre l’occupant japonais.

Parce qu’ils avaient des visées territoriales sur l’Indochine, et pour pouvoir avoir les mains libres, tant pour leur guerre contre la Chine que pour mater la résistance vietnamienne, en mars 1945 les Japonais renversèrent l’administration française et prirent possession de l’Indochine, les vietnamiens se retrouvant seuls pour combattre l’ennemi.

Cependant, en aout 1945 le Japon est vaincu, et profitant du vide passager d’autorité, le Viet-Minh qui était d’obédience communiste et qui jouissant d’un grand prestige auprès de la population, proclama la “République démocratique du Viet Nam”, au moment même où le général de Gaulle qui ne l’entendait pas de cette oreille, dépêchait le général Leclerc avec un corps expéditionnaire, pour tenter de rétablir l’autorité française sur le Viet-Nam.

Dans un premier temps, compte tenu de ce que fut le lâche abandon de cette colonie par la métropole, et qu’on ne pouvait faire ainsi injure à ces gens qui avaient conquis par les armes et le sacrifice, leur liberté, et compte tenu également de la grande admiration que les chefs militaires français issus des Forces Françaises Libres, avaient pour ces vaillants combattants, on tenta de régler le différent par la négociation.

Mais entretemps, le général de Gaulle avait quitté le pouvoir et quand s’ouvre la conférence de Fontainebleau à l’été 1946, c’est face à des planqués qui n’avaient rien connu des épreuves de la guerre, face aux pires colonialistes, qui ne souhaitaient dans le fond rien d’autre que d’en revenir à ce système qui établissait les Vietnamiens en citoyens de seconde classe, que se sont retrouvés les patriotes. Et, bien que ceux-ci se montraient prêts à faire quelques concessions de souveraineté, pour s’établir dans les meilleures relations avec la métropole, ce que montrait leur présence même à cette conférence, les exigences et l’outrance méprisante des négociateurs français fut telle, que soudainement, le premier août, la délégation du Viet-Minh quitta la conférence.

Ce fut le début de la première guerre du Viet-Nam, qui fut une guerre criminelle à deux titres, puisque c’est la guerre que mène contre une nation qui ne lui à rien fait et qui ne lui est redevable de rien, puisqu’elle fut abandonnée, une nation prédatrice venue d’au-delà des mers pour la soumettre à son bénéfice, mais également parce que c’est pour l’essentiel avec des troupes coloniales, celles qui s’étaient si vaillamment battues pour sa libération, que cette métropole indigne et ingrate entendra mater d’autres colonisés en quête de leur liberté.

Cette guerre qui durera huit longues années, prendra fin suite à la défaite écrasante et humiliante de l’armée française établie dans la cuvette de Dien Bien Phu, et ne soupçonnant pas une seconde que l’audacieux général Giap fera transporter à travers la jungle impénétrable qui semblait être pour elle une protection, en pièces détachées par des sentiers boueux, à dos d’homme ou sur des bicyclettes aménagées pour cela, les pièces d’artillerie et les munitions qui, installées sur les collines environnantes, vont faire pleuvoir un déluge de feux sur les troupes ennemies stationnées dans la plaine.

C’est alors que vint l’heure de la négociation, la fameuse conférence de Genève et ses accords conclus en 1954, aux termes desquels il fut convenu de procéder au regroupement des forces antagonistes en deux zones distinctes, afin de pouvoir procéder au dégagement en bon ordre des forces françaises, et de procéder ensuite dans des conditions acceptables, à des élections qui devaient conférer son autorité au gouvernement d’un Viet Nam indépendant.

C’est ainsi que les forces communistes furent regroupées dans le nord, et les forces françaises et leur supplétifs vietnamiens dans le sud, selon un partage qui ne devait être que provisoire, mais qui durera plus de vingt ans...

Ceci, parce que malgré leur défaite militaire, les colonialistes français n’avaient pas renoncé à leur rêve de domination, et trahissant totalement l’esprit des accords, ils évacuèrent le pays, mais non sans avoir préalablement proclamé en toute illégalité et unilatéralement, un “état du Viet Nam du Sud”, associé à la France, avec pour capitale Saigon, et à la tête duquel ils placèrent sans à aucun moment s’inquiéter de consulter la population concernée, le fils de Duy Tan, l’ancien empereur d’Annam, qu’ils avaient pourtant déposé et exilé en 1916.

Ce fils s’était déjà proclamé lui-même empereur d’Annam, en s’opposant ainsi au Viet-Minh, dans la période de vacance du pouvoir de 1945, mais faute d’assise populaire, il avait du vite renoncer à son projet. Mais cette fois, il se faisait introniser par la puissance coloniale en prenant le nom d’empereur Bao Daï.

Les américains qui n’avaient un moment rien proposé de moins à leurs alliés français en difficulté et auxquels ils fournissaient l’armement, que d’utiliser la bombe atomique pour pouvoir réduire le Viet-Minh, et qui considéraient le communisme comme le mal absolu, ne faisaient aucune confiance à cet empereur et sa volonté de régner depuis Hué, l’ancienne capitale impériale située en limite de séparation des deux zones, sur la totalité du Viet Nam.

Car, cette réunification supposait l’application des accords de Genève et en particulier, l’organisation d’élections dans tout le pays qui risquaient fortement de porter les communistes au pouvoir. De plus Bao Daï était l’homme des Français.

En exerçant une pression sans pareille sur lui, les Américains vont alors contraindre Bao Daï à nommer comme chef du gouvernement un homme à leur solde, Ngo Dinh Diem, lequel se dépêchera d’organiser dès 1955 un référendum, afin d’abolir la monarchie et de déposer l’empereur Bao Daï.

S’estimant heureux d’avoir limité ce qu’ils considéraient comme étant une contagion communiste, à la seule partie nord du pays, les Américains manifesteront ainsi dès la mise en place de leur homme de paille, leur refus de voir à jamais organisé l’élection, prévue par les accord de Genève, qui permettrait d’établir une autorité unique sur tout le Viet Nam et que les communistes avaient toutes les chances de remporter.

Les patriotes vietnamiens comprirent alors que leur nation ne serait jamais réunifiée, tant que persistera le régime totalement illégal et illégitime établi dans la partie sud du pays, et c’est alors qu’ils formèrent un mouvement de libération dont les combattant portaient le nom de Viet Cong, ce sera le début de la deuxième guerre d’Indochine dite guerre du Viet Nam. Elle sera menée cette fois contre les Américains et leur supplétifs sud vietnamiens, comme un véritable combat de David contre Goliath où, depuis les batailles de Dak-To et de Da Nang, à l’offensive du Têt, qui furent si meurtrières pour les jeunes conscrits américains, tout le génie du général Giap s’exprimera à nouveau, jusqu’à la défaite de l’envahisseur.

Cependant, bien qu’il fut victorieux, cette bataille pour son indépendance aura eu un coût absolument effrayant pour le Viet Nam qui, sur la vingtaine d’années qu’elle aura duré, aura vu périr dans d’affreuses souffrances dues au “napalm” pour beaucoup d’entre eux, plus de un million et demi de ses enfants, en plus de toutes les destructions, la pollution quasi définitive des sols par le terrible défoliant dit “agent orange”, que les Américains déversaient sur toute la contrée, pour que l’épaisse jungle ne soit plus l’alliée naturelle des maquisards.

Cet agent est la cause d’un nombre sans fin de malformations génétiques, et il faut encore ajouter à tout cela, le désastre complet que constituent les mines anti personnel qui furent éparpillées par dizaines de milliers sur tout le territoire, et qui aujourd’hui, près de quarante ans après la fin des hostilités, sont encore responsables tous les jours qui passent, d’affreuses mutilations...

L’épilogue de tout cela, c’est qu’après cette guerre criminelle pour l’empêcher de le devenir, le Viet Nam est justement devenu entièrement communiste, et ceci, sans qu’un seul américain n’en ait péri, que ces communistes évoluant avec leur temps, ont fait une ouverture chez eux à l’économie de marché, que le pays est en plein essor économique, et que les Américains dont la culture s’est répandu dans ce pays, constituent désormais un de ses principaux partenaires économiques. On se dit alors que s’il s’était trouvé aux Etats Unis en ces périodes, un homme suffisamment visionnaire pour être capable d’envisager positivement l’avenir, il aurait évité à notre humanité tout entière, le drame inhumain et totalement indigne que fut cette guerre...


Paris, le 5 octobre 2013
Richard Pulvar

ET POURTANT, D’AUTRES VIENDRONT ENCORE...



La “migration” résulte d’une détermination des hommes dont il faut comprendre le plus simplement du monde, qu’elle est forcément strictement cohérente à la “sédentarisation” à laquelle elle se trouve fatalement liée. Ceci, par la “contradiction” même qu’elles forment et selon laquelle elles se trouvent spécifiées comme étant chacune le contraire de l’autre, et qui les solidarise. Ceci, étant entendu que se réalisant conjointement de leur contradiction, il ne saurait bien sûr se réaliser le fait d’un contraire, sans le fait de l’autre.

Ceci revient à dire que précisément parce que contraires, ces deux déterminations, migration et sédentarisation, ne se peuvent en aucune façon l’une sans l’autre, et que même si confusément nous le supposons possible, en réalité il n’aurait jamais pu se produire en nulle part, un cas de sédentaires exclusifs, sans qu’il y eut bien sûr déjà pour leur établissement en un endroit, et même ensuite au cours de leur développement, des migrants...

Ainsi, avant même de considérer les raisons profondes de celui-ci, il est clair que ceux qui prétendent aujourd’hui se mettre à l’abri du fait migratoire, sont les illettrés qui n’ont jamais ouvert de leur vie un livre d’histoire. Car dans tous les ouvrages qui traitent d’Histoire, il ne se trouve rien exposé d’autre qu’une “Histoire des hommes selon leurs migrations”, que l’on ait alors appelé ces mouvements, conquête, invasion, colonisation, exil, ou migration...

Comprenons maintenant que sur le plan fondamental, la “migration” constitue la corrélation “spatiale” de la “mutation” qui quant à elle, constitue la corrélation “temporelle” de la migration. En effet, ces deux procédures participent conjointement au fait “d’évolution”. Ceci signifie que ce n’est qu’à la faveur de “l’évolution spatiale” d’une espèce, qui est ce que nous appelons une “migration”, qu’il peut se produire une “évolution temporelle” de celle-ci, qui est ce que nous appelons une “mutation”, autrement dit sa modification au cours du temps. Ceci, de sorte que l’humain ne se serait jamais réalisé tel qu’il est devenu, autrement dit, il n’aurait jamais “évolué” selon le temps, s’il n’avait corrélativement évolué selon l’espace, autrement dit il n’aurait jamais “muté”, s’il n’avait déjà “migré”...

La migration constitue donc un élément fondamental de “l’évolution”, tant biologique de l’humain selon laquelle s’établit sa “nature”, que de son évolution “sociologique”, à travers le “fait civilisateur”, qui est nominalement un fait d’êtres “conjugués”, c’est-à-dire s’obligeant les uns envers les autres ( civis ), évolution sociologique selon laquelle s’établit sa “culture”...

La migration constitue donc une procédure obligée afin de l’établissement tant de la “nature”, que de la “culture” de l'homme, selon sa civilisation.

Ainsi ces gens qui viennent massivement à nous ne sont-ils rien d’autre que ceux qui, selon ce qui constitue leur “vocation” de migrants, seront à l’origine de la “pro-vocation” de la nouvelle civilisation, selon une “conjugaison” des sédentaires et des arrivants s’obligeant les uns les autres, et qui, après que cette venue aura impliqué de très profonds changements, devra se constituer pour se substituer à notre actuelle civilisation agonisante, et désormais incapable de répondre à l’espérance des hommes, ainsi que nous le constatons...

C’est donc de la venue de ces hommes que va naitre, selon des contradictions qu’ils vont provoquer, lesquelles sont par principe “dynamiques”, la nouvelle civilisation qui devra absolument se substituer à l’actuelle, usée par les siècles...

C’est bien ce dont il s’agit ici, du tumulte subjuguant d’un nouveau “fait civilisateur” en gestation, et concernant une nation comme la France, nous observons là en direct et incrédules à ce qui deviendra pourtant mine de rien, le troisième grand événement fondateur de celle-ci, après la conquête romaine, et après l’invasion des Francs. Beaucoup de choses vont donc changer et il est clair que ce changement que secrètement tout le monde espère, ne peut pas et ne sera pas l’œuvre des sédentaires figés dans leurs habitudes, et il n’y qu’a constater leur effarant immobilisme actuel face à l’impéritie totale des gouvernants, pour s’en convaincre...

C'est d’ailleurs bien ce que comprennent, même si c’est encore confusément, les conservateurs, les réactionnaires, et les racistes, qui se réfugient dans leur refus de tout changement pour les premiers, leur refus du progrès pour les seconds, et leur refus de l’autre pour les troisièmes, ces refus étant suicidaires, car il confinent à un refus de “devenir”, étant entendu qu’on ne peut devenir que “autre” que ce que l’on est déjà.

Or, telle est la loi paradoxale du temps, c’est de devoir changer afin de pouvoir demeurer, puisque ce changement affectant les êtres constitue la marque même du temps auquel ils sont soumis...

Dès lors, la lutte de ceux qui refusent tout changement, racial, social, et culturel, est-elle vaine. Car dans cette affaire ils ne luttent pas seulement contre des moulins à vent, mais contre le “vent de l’histoire” lui même qui les emportera et les vaincra. Ceci, étant entendu que cette “histoire” se fera quoi qu’ils fassent, que ce pays deviendra, qu’il ne pourra devenir qu’autre que ce qu’il est déjà, et que si tel ne devait être le cas, il périrait tout simplement, puisqu’il n’existe rien d’inscrit dans le temps, qui ne devienne, autrement dit qui ne change...

Notre difficulté d’aujourd’hui tient au fait que si les générations du passé pouvaient bénéficier d’un cadre d’existence d’apparence stable, parce que les changements s’y opéraient lentement, et qu’il leur était alors possible de s’établir en toute “familiarité” dans ce cadre, avec ceux qui leur demeuraient semblables, et à durée de leur existence, nous assistons maintenant à une accélération folle et inhumaine de ces changements, due à l’accélération que le système productiviste occidental, exporté partout sur notre planète, impose à toute celle-ci.

Les occidentaux sont ainsi curieusement, les premières victimes d'une accélération du monde qu’ils ont provoqué, mais qu’ils ne maitrisent plus, et toutes leurs démarches actuelles dans le sens de ce productivisme pour pouvoir traiter par l’économie, et non par une nouvelle fondation sociale, la question du chômage, ne peuvent faire qu’empirer encore les choses. Ce sont donc eux-mêmes qui se sont empoisonné leur existence, en s’imposant pour des nécessités productivistes, des changements qui auraient du se faire en douceur, dans la durée, et qui font que plus rien ne leur est familier. C’est ce qui leur donne ce sentiment confus d’être rendus étrangers à leur propre société, et duquel ils franchissent allègrement le pas pour accuser les étrangers d’être les responsables de leur inconfort...

En fait le piège dans lequel sont tombés les occidentaux qui d’un point de vue culturel, prétendent échapper à la contradiction, et qui n’imaginent pas que le contraire d’un fait puisse lui être lié dans le désastre, c’est que sans qu’ils l’aient soupçonné, il existe fatalement deux attitudes pareillement mortifères, l’immobilisme total qui est une attitude extrême qu’ils ont parfaitement identifié, et qu’ils ont combattu par le progrès, et inversement la fuite en avant, qui est l’excès de changement que par maladresse, ils ont continué à identifier au progrès.

C’est dans cette fuite en avant productiviste et consumériste, et selon laquelle des changements incessants qui ne laissent aucune chance à la familiarité de s’installer, se trouvent curieusement liés à un immobilisme social, politique, et idéologique total, que se trouve désormais engagée cette société qui constitue par ses modalités, une atteinte à “l’être” même de ses citoyens, les privant définitivement de bien-être...

C’est précisément cela qui sera remis en cause avec les nouveaux arrivants, et puisqu’il est clair que leur motivation est suffisamment puissante pour leur faire affronter tous les dangers pour accéder jusqu’ici, et que ce mouvement s’inscrit dans une logique historique que personne n’a la capacité de contrer, il serait souhaitable d’en convenir une bonne fois et de prendre des dispositions pour que tout cela puisse se passer d’une façon légale et organisée, afin d’éviter les drames comme celui qui vient de se produire au large de Lampedusa.


Paris, le 3 octobre 2013

CES VAILLANTES PIONNIERES...



Elles étaient femmes, et elles étaient noires, et elles durent donc lutter pour se réaliser, contre cette alliance redoutable du machisme et du racisme qui comme ailleurs en ces temps, sévissaient si cruellement aux Etats Unis. Et, c’est en étant déterminées par une force inexplicable mais admirable, qu’elles parvinrent à faire de leurs vies, de véritables exploits...

Cependant, pire encore que toutes les obstructions objectives qui leurs furent faites, leur premier et plus redoutable combat fut de lutter par toutes les forces de leur esprit, contre l’idée qu’elles souffriraient d’une infériorité en tant que femme, et aggravée en tant que noire. Car c’est bien cette idée que cette société tendait à leur faire admettre comme étant la raison. Elles durent ainsi déjà lutter pour pouvoir se sentir en elles-mêmes, capables, malgré tous ces préjugés, pour acquérir et conserver une pleine confiance en elles, espérer pour ensuite tenter, et persévérer pour finalement parvenir et triompher...

C’est en ce sens que leur lutte fut exemplaire et s’est faite pour notre bénéfice à tous. Car, l’intériorisation d’une image infériorisée de soi-même, constitue le plus cruel, le plus cynique et le plus terrifiant des instruments que mettent en œuvre contre ceux qu’ils veulent soumettre, ces hommes prédateurs de leur propre espèce, animés par les forces de domination. Et il est certain que ce procédé indigne et même criminel, se trouve à l’origine de quantités de naufrages humains et de vies dévastées, lesquelles auraient tout au contraire nécessité d’être rassurées et encouragées, dans ce qu’elles possédaient forcément de bon.

1. La première de ces vaillantes que nous envisageons ici, parmi quantités d’autres, travaillait comme nurse de sorte que la santé des enfants la préoccupait. C’est en forçant les choses par un formidable coup d’audace en pleine guerre de sécession, en profitant alors de cette époque incertaine où d’aucun ne savait s’il devait encore se montrer ségrégationniste, puisqu’il ne pouvait déjà plus être esclavagiste, que Rebecca Crumplers parvint à se faire accepter dans un collège de médecine où jusqu’alors, on ignorait presque jusqu’à l’existence même des noirs. Elle en ressortira comme étant la première femme noire médecin, en 1864.

2. La seconde était fille d’un pasteur abolitionniste, et sachant bien qu’elle serait fatalement démasquée, mais comptant sur un effet produit par ce coup d’audace et sur la chance qui dit-on, sourit aux audacieux, c’est par le subterfuge qui consista à masquer par un faux prénom, au moins son genre, à défaut de masquer sa race, que Charlotte E. Ray fit acte de candidature, et parvint à obtenir une place parmi les quelques rares qui étaient réservées à des hommes noirs, pour pouvoir effectuer des études de droit. Elle deviendra ainsi la première femme noire juge en 1872, avant de devenir plus tard professeur de droit à l’université.

3. Issue d’une famille dissolue, et ayant fait pour cela un mariage refuge dès l’âge de 14 ans, celle qui après s’être débarrassée de trois maris successifs prendra finalement le nom de Madam CJ Walker, et que l’on voit ici fièrement au volant de sa Ford, souffrait, alors qu’elle travaillait en 1890 comme servante, d’une maladie du cuir chevelu lui faisant perdre ses cheveux. Elle essaya pour se soigner quelques remèdes de guérisseurs de sa communauté, et suite au succès sur elle de ceux-là, elle eut l’idée de les commercialiser et développa dans la foulée des cosmétiques. Ceux-ci eurent d’emblée un très grand succès auprès des femmes noires qui jusqu’alors, n’avaient strictement rien qui leur était spécifiquement destiné.

Elle fondera en 1908 une école de soins de beauté, et en 1910 une usine de produits de base qui jusqu’en 1918, commercialisera plus de 8000 produits chimiques divers.

Elle devint alors richissime, la première grande femme d’affaire noire américaine, se fit construire une magnifique demeure qui lui servira également de centre de conférence, et fait notable, elle profitera de sa fortune pour financer plusieurs mouvements de lutte pour l’égalité des droits...

4. Alors qu’elle n’a que 23 ans, la jeune Bessie Coleman rêve et se passionne pour les histoires racontées par les pilotes qui reviennent de la première guerre mondiale, et s’y voit.

N’ayant absolument aucune chance de se faire accepter dans les écoles américaines de pilotage, parce que femme et de plus, parce que noire, afin de pouvoir vivre sa passion, elle prend des cours de français et, suivant ainsi les traces de son idole, l’as noir américain Eugène Bullard, elle se rend à Paris en 1920 pour apprendre à piloter et de là-bas en juin 1921, devint la première femme noire au monde à devenir pilote.

S’étant patiemment aguerrie auprès des as français, et ayant atteint par cela la pleine maitrise de son art, elle fit par ses démonstrations un triomphe à son retour aux Etats Unis, mais malheureusement, elle meurt en 1926, au cours d’une séance d’essais.

5. C’est sous Lyndon Johnson qu’en 1965, s’étant faite remarquée pour ses qualités professionnelles, et alors qu’en ces temps ou sévissait encore le Ku Klux Klan et où les noirs venant à peine d’obtenir l’égalité des droits, personne n’aurait imaginé une seconde qu’une des leurs pourrait avoir la haute fonction de représenter la nation, que Patricia Harris devint la première femme noire ambassadrice des Etats Unis d’Amérique. Plus tard, sous la présidence de Jimmy Carter en 1997, elle deviendra même la première femme noire secrétaire d’état.

6. Pourtant fille de modestes ouvriers, mais n’étant pas privée de détermination et de rage de vaincre, Shirley Chrisholm devint tout d’abord diplômée de l’université de Columbia, et ensuite une autorité reconnue en matière d’éducation.

C’est alors que malgré l’ambiance et l’incertitude de ces années là, le peut de chances qui semblaient être les siennes, elle eut l’audace et le cran malgré bien des réticences, de se lancer en politique. Elle deviendra alors à la surprise des uns et à la consternation des autres, la première femme noire élue au congrès, et elle le fut heureusement car de 1968 à 1983, elle n’accumulera rien de moins que sept mandats...

7. C’était une chanteuse de jazz, très impliquée au travers de cette musique, quant à la condition des siens et, se mettant en accord avec les idées qu’elle défendait, Loretta Glickman décide avec courage et en en connaissant tous les dangers et tous les aléas, de se lancer en politique. Elle deviendra alors à Pasadena, la première femme noire à devenir maire d’une grande ville américaine, en 1982...

Ainsi, la voie fut ouverte par ces pionnières de sorte qu’il n’est plus rien qui ne puisse faire partie de l’imaginaire de jeunes hommes et surtout de jeunes femmes noires, lesquels peuvent désormais s’envisager sans aucun complexe dans les fonctions les plus prestigieuses.

Mais disons encore que tout ceci vaut également pour nous tous, pour tous ceux qui de par le monde, luttent contre leur infériorisation mentale, par une autre classe, une autre race, ou une autre culture, et dont les effets sont encore plus dévastateurs que ceux de la soumission physique...

Et, ceci vaut également pour nous autres à Paris, face aux mafias qui se sont emparées des rênes du pouvoir, et qui s’emploient alors à nous dévaloriser et nous culpabiliser, pour nous faire accepter comme étant de notre responsabilité, et en arguant de notre prétendue inadaptation aux exigences du triomphe productiviste, comme il fut dit pareillement dans le temps et quant aux exigences sociales, des femmes et des noirs, les conséquences désastreuses des politiques de déni de progrès qu’ils ont menées, pour satisfaire leur soif de privilège et de domination.

Ainsi, comprenons à l’instar de ces vaillantes, que nous ne nous retrouverons en pleine possession de nos moyens, dans la voie du succès, que quant nous cesserons de nous voir infériorisés et donner la leçon, par ces malfaisants cravatés qui prétendent que leurs échecs manifestes, leur totale impuissance quant au règlement des moindres difficultés qui se posent, sont dus à la mauvaise qualité du peuple, dont ils se sont fait les dirigeants par la combine politico-médiatique, et que cette récupération de nos moyens et par là, de nos responsabilités, nécessite tout d’abord que nous chassions ces imposteurs...



Paris, le 2 octobre 2013
Richard Pulvar

LA MALEDICTION DES “FAUX” DE VIERZY OU, LA SUPREMATIE DU SOLEIL “ RE ”, SUR LA LUNE “ HELENE ”




Cela se passe à une vingtaine de kilomètres au sud de Reims, sur la commune de Vierzy, dans le “ Parc naturel de la montagne de Reims ”, et si vous passez dans les environs, ne manquez surtout pas cette occasion d’y aller faire un tour, vous serez très impressionnés.

Dans cette forêt, les “hêtres” et quelques chênes, semblent en effet être pris de folie. Loin de pousser normalement vers le haut sur des troncs verticaux, voici qu’ils se tortillent dès leur sortie de terre, comme s’ils avaient perdu le sens du “haut”, comme on pourrait perdre le nord, ne semblant véritablement pas savoir vers où pousser. Touchant des centaines d’arbres, ce phénomène strictement circonscrit à cette région, est absolument spectaculaire...

Dans l’ancien français, le hêtre se disait “fau”, d’après le latin “fagus”, d’où le nom donné à ces hêtres autrement dit “tortillards”, de “faux de Vierzy”, et pour autant que ce phénomène porte le nom savant “d’anatomose” quant à ses symptômes, il demeure à ce jour sans explication.

Bien sûr, bien des légendes n’ont pas manqué de se proposer comme explication et particulièrement, celle d’une malédiction qui aurait frappé les pauvres habitants de Vierzy. Plus récemment certains ont évoqué une nature particulière du sol, d’autres un phénomène de radiation nucléaire, mais rien de tout cela ne fut probant, car il faut remarquer que par ailleurs, ces arbres sont tout à fait sains, mais ils poussent tordus, tout simplement.

Comme souvent dans ce genre d’énigmes scientifiques, et pour ceux dont les préjugés ne constituent pas pour eux une barrière dans leur quête de la compréhension des choses, ce n’est qu’à travers des enseignements traditionnels, qu’il est possible de les résoudre, et c’est celle voie que nous allons emprunter ici...

Pour comprendre ce dont il s’agit considérons tout d’abord que ce qui sous-tend la pousse verticale d’un arbre, autrement dit sa pousse “linéaire”, ne peut pas être la même chose que ce qui sous-tend sa pousse “sphérique”, et qu’il faut bien qu’il y ait deux “exercices” qui doivent alors être distincts, pour le sous-tendre selon ces deux modes différents de croissance, pour que celui-ci puisse précisément “tendre” à pousser.

Deux “tropismes”, ou si l’on préfère, deux “attractions”, qui exercent fatalement en concurrence l’une de l’autre, puisqu’elles mettent en œuvre quant à la pousse de cet arbre, la même disponibilité énergétique, et dont la contradiction de leurs exercices fait qu’ils s’opèrent par alternance selon une résolution périodique, sont donc nécessaires à sa réalisation.

Il est facile de comprendre que si les arbres n’étaient soumis qu’à l’attraction qui préside à leur pousse linéaire, ils pousseraient tous comme des poteaux télégraphiques, et que s’ils n’étaient soumis qu’à l’attraction qui préside à leur pousse sphérique, ils ne formeraient que de grosses boules sur le sol, et c’est précisément ce que tendent à faire ceux que l’on désigne ici comme étant les “faux de Vierzy”.

Nous apercevons déjà que c’est visiblement un déséquilibre entre les deux attractions nécessaires à la pousse d’un arbre, qui conduit à ce phénomène de “hêtres tortillards”, et que selon un phénomène qui serait alors “tellurique”, puisque nous parlons d’attractions et que celles-ci sont forcément en rapport avec la “gravitation”, tout à fait particulier et propre à cet endroit, un des deux tropismes semble s’exercer avec beaucoup plus d’intensité que l’autre...

La première de ces attractions, celle qui conduit à la croissance linéaire des plantes, est d’une façon souvent insoupçonnée, l’attraction de la Lune. Il s’agit là d’un phénomène que les jardiniers connaissent parfaitement, et ceux-ci s’appliquent à planter tout ce dont nous devons consommer les fruits ou les parties externes, à la “lune montante”, et tout ce dont nous devons consommer les “raves”, autrement dit les racines, à la “lune descendante”.

Suivant les spécialistes qui réduisent la notion de “tellurisme” aux seuls phénomènes gravitationnels qui se produisent depuis l’intérieur de notre Terre, et particulièrement à ces phénomènes convectifs auxquels ils attribuent les mouvements tectoniques, qui seraient les uniques responsables selon eux des éruptions volcaniques et les tremblements de terre, les naturalistes qui par culture scientifique, n’envisagent pas une seule seconde une quelconque influence des astres sur les affaires terrestres, désignent improprement cette attraction comme étant un “géotropisme négatif ”.

Cependant, il doit être bien clair pour nous ici qu’en aucune façon un “tropisme”, autrement dit une “attraction”, ne saurait être négatif, car il s’agirait alors d’une “répulsion”, laquelle manquerait dès lors d’être “directionnelle”, ce qui ne correspondrait justement pas au caractère premier d’un tropisme qui est de faire tendre selon une “di-rection”, autrement dit selon la “droite” déterminée “entre deux” pôles, l’objet exerçant et l’objet exercé...

Si donc une attraction s’exerce depuis notre Terre en contradiction de notre attraction terrestre, qui est le véritable “géotropisme”, ou encore le “tropisme terrestre”, elle ne peut être le fait que d’un objet situé au-delà de cette Terre. Et pour nous autres qui sommes ici dans les enseignements traditionnels, rien ne nous dérangera de désigner cette attraction de la Lune, comme ce qu’elle est, c’est à dire participant avec l’attraction concurrente du Soleil, à ce qui constitue globalement le “tropisme céleste”, qui n’est rien d’autre que le “Ka“ des anciens Egyptiens, et au sujet duquel je vous renvoie à un article publié ici même selon ce titre.

Les anciens dont l’investigation se faisait par “analogie” et non par “analyse”, n’eurent aucun besoin de créer des mots savants pour leur comptes rendus scientifiques, puisque issues de l’analogie, les descriptions de leur découvertes scientifique se faisaient par “métaphores”. C’est ainsi qu’ils identifiaient l’attraction de la Lune, à une “séduction” opérée par celle-ci, qu’ils désignaient alors comme étant la “beauté de la Lune”, ce qui, il faut le reconnaitre est tout de même plus romantique et agréable que de parler de “tropisme”. On en surprendra beaucoup en disant ici que cette beauté de la Lune n’est en fait rien d’autre que ce qui se trouve décrit dans un tout autre registre de la Tradition, comme étant la “ belle Hélène ”.

En effet, dans sa fonction de “lune montante”, elle était décrite comme étant “Hélène”, et dans sa fonction de “lune descendante”, comme étant “Séléné”, “Séléna”, ou “Solina”.

Bien sûr, il existe un rapport direct entre cette “Hélène” et celle de “l’Illiade” dont là encore, bien peu soupçonnent qu’il s’agit d’un compte rendu scientifique qui fut rédigé par métaphores, mais réduit au niveau d’une “légende”. Ceci, selon ce phénomène d’altération, soit de la valeur phonétique des mots à valeur sémantique constante, soit de la valeur sémantique des mots à valeur phonétique constante, que les linguistes désignent comme étant les “rotations du langage”, mais auxquelles ils accordent à tort des raisons physiologiques. Ceci, alors qu’il s’agit tout simplement de la marque inévitable du temps sur tout ce dont nous faisons “usage”, y compris les mots du langage qui mine de rien eux ainsi, “s’usent”, étant entendu qu’en aucune circonstance, nous ne saurions faire usage de quoi que ce soit, serait-ce même des mots, qui serait “inusable”. Mais le développer ici nous éloignerait bien trop de notre sujet immédiat...

Quant à l’attraction selon laquelle se développe la croissance sphérique des arbres, il s’agit du “tropisme solaire”, que les naturalistes quant à eux nomment “phototropisme”, à cause de la lumière du soleil vers laquelle tendent manifestement les plantes. Il y eut à ce sujet chez eux, une longue polémique quant à savoir lequel, de ce prétendu géotropisme négatif ou du phototropisme, se trouvait à l’origine de la croissance des plantes.

En réalité, il existe bien un phototropisme, c’est à dire une disposition des plantes à rechercher la lumière pour des raisons énergétiques évidentes, mais celui-ci ne concours pas à orienter la croissance de ces plantes car si tel était le cas, si celles situées sous l’équateur auraient eu des chances de pousser verticalement, celles des régions septentrionales auraient été totalement penchées sur l’horizon...

Une de leurs expériences semble avoir établi que c’était selon leur géotropisme négatif que les plantes croissaient, mais disons encore, en étant conscient qu’il s’agit là en fait du tropisme de la Lune, que s’il n’y avait que celui-là, rien n’expliquerait le volume des plantes.

C’est donc à l’attraction du Soleil que les arbres doivent leur sphéricité, ou leur conicité comme dans le cas des résineux, ou l’alternance de ces deux tendances, en hauteur, puis en largeur, est manifeste.

Or, comme pour la Lune selon qu’elle soit montante ou descendante, ce tropisme, qu’il conviendrait plus exactement de nommer “isotropisme”, parce qu’il exerce dans toutes les directions, possède deux cas de réalisation selon son objet, “centrifuge” concernant les arbres, mais “centripète” concernant les humains qui, par la mélanine qu’ils possèdent en plus ou moins grande quantité dans la peau et dans le cerveau, et qui a pour fonction de “traiter” le rayonnement solaire incident en lui évitant ainsi de commettre des dégâts dans les tissus, “communiquent” sans le savoir, c’est à dire tendent à faire “comme un”, grâce au Soleil.

Comprenons en effet qu’inévitablement et selon une modalité électromagnétique, nous “communiquons” par le soleil. Car, la mélanine étant le pigment qui est tout à la fois le plus absorbant et le plus émissif, sans absolument rien soupçonner, nous réémettons vers ce Soleil, dont l’attraction directionnelle qu’il exerce sur nous est telle, qu’elle attire notre expression. Et ceci, aussi certainement que nous percevons des significations de lui. Cette réciprocité insoupçonnée d’un échange entre le soleil et nous, fait qu’il s’établir pour nous et “par lui”, une communication avec nos semblables, et c’est par les informations qui circulent ainsi, en passant par notre encéphale, que nous nous trouvons inconsciemment déterminés à nous constituer en collectivité, à nous socialiser, et à tendre à ne plus faire “qu’un”.

C’est ainsi que le comprenaient les anciens Egyptiens, qui comprenait bien que le Soleil qu’il nommaient “Ré”, était l’intercesseur fédérateur entre les humains, celui grâce auquel et en lequel ceux-ci se regroupaient en une nation unifiée, et dont leur chef, leur “roi” qu’ils désignaient également comme étant “Ré”, en était la représentation terrestre.

Dans cette compréhension des choses, le Soleil Ré, est l’élément du cosmos qui préside au “fait de royauté”, ce qui vaut au roi d’être dit “soleil” de son peuple. C’est ce que redécouvrira plus tard, le roi de France Louis XIV le grand qui, mine de rien, s’y entendait en matière d’ésotérisme, et dans cette compréhension des choses, si le “pareil” est la corrélation singulière d’une autre “singularité”, le “soleil” est quant à lui la corrélation singulière d’une “pluralité”.

Les grands prêtres du “Lup”, dont il reste des héritiers jusque de nos jours en Afrique de l’ouest, particulièrement chez le peuple Sérère, et qui aujourd’hui exercent principalement leur savoir en tant que guérisseurs, avaient dans les temps lointains comme haute mission, de déterminer les endroits les plus “seyants”, autrement dit là où “ça tombe bien”, et même là ou “ça tombe pour le mieux”, pour l’installation de la colonie. Ceci, selon le raisonnement que c’est symétriquement là où ça tombe le mieux, que les choses pourrons le mieux être édifiées, en l’occurrence la civilisation de la colonie, qui en sera d’autant plus brillante, qu’ils auront déterminé un endroit où s’exerce un “tellurisme” favorable pour cela. Ceci, en ne perdant pas de vue qu’il faut qu’il s’exerce des attractions sur nous pour que nous soyons déterminés, et en comprenant que loin d’être le fait d’hommes différents des autres, comme beaucoup se plaisent encore à le croire, les grandes civilisations se sont développées en des lieux consacrés ou s’exerçaient de telles attractions déterminantes.

Ils procédaient alors par un lancé de sagaies, dont ils observaient avec précaution la chute, jusqu’à ce qu’après des expérimentations en différents endroits, ils concluaient que l’un d’eux était le bon, parce qu’il s’y exerçait un tellurisme tout à fait particulier auquel ils donnaient le nom de “Lupa”, signifiant symétriquement la force qui permettra d’élever la cité. C’est à une Lupa ainsi nommée, selon un nom correspondant au mot latin signifiant “louve”, lequel désigne à la fois l’animal par lequel cette force fut alors représentée, et l’engin de “levage” dont on se servait en ces temps pour “élever”, que nous devons l’excellence de la fondation de Rome, ainsi que le rapporte la légende de sa fondation par Romulus et Remus.

Ces grands prêtres du Lup, qui exerçaient en ces régions bien avant qu’elle ne furent envahies par des hommes venus du Nord, autrement dit bien avant qu’elle ne se soit appelée précisément à cause de cela même, “Europe”, ont eu tôt fait de comprendre que le phénomène de la colline de Reims, qui s’est visiblement déplacé depuis d’une vingtaine de kilomètres, et qui devait s’exercer à l’époque au lieu même de la ville de Reims, était du à un tellurisme traduisant un exercice tout à fait exceptionnel en cet endroit, du “tropisme solaire”, de Ré.

Pour eux c’était clair, cet endroit devait être consacré à Ré, et par cela même, au fait de royauté. Il faut bien imaginer qu’ils n’étaient pas en ces époques, réduits au niveau de la modestie de leurs descendants d’aujourd’hui en Afrique de l’ouest, et que leur rapport avec l’Egypte ancienne, à laquelle ils ont peut-être même appartenus, étaient étroits.

Ils décidèrent donc d’édifier en cet endroit un temple à la gloire de Ré, qu’ils nommèrent logiquement “Ré-men-is”, dans lequel “men” désigne la construction, comme dans “Men-nefer”, la “belle construction”, qui a donné en grec “Memphis”. Quant à “is”, dont le glyphe est un faisceau de roseaux liés, symbolisant ainsi une multitude d’individus rassemblée par “religion”, il désigne la chose sacrée. “Remenis” était ainsi le “temple de Ré”, et par cela même, le “temple de la royauté”.

Bien plus tard, une fois que cette région fut devenue Europe par l’invasion, celle de la Gaule par les Romains va conduire ces derniers à donner aux populations locales le nom des lieux où elles se trouvaient. “Remenis” n’étant pas un mot latin, mais correspondant avec sa terminaison en “is”, à un datif pluriel latin dont le nominatif pluriel serait alors “remeni”, tel sera donc le nom donné aux gens de cette région, lequel deviendra par la suite “Remi”, et dont la version française sera les “Remes”, peuple gaulois prétendu avoir fondé la ville de Reims.

C’est précisément un Remi, évêque de Reims, qui va baptiser en l’église que comme à chaque fois, la chrétienté va substituer en le même lieu, au temple “païen” qui l’aura précédé, le roi Clovis comme étant roi des Francs, et par conséquence historique, le premier roi de France. Et, c’est en ce même lieu, qui verra par la suite s’édifier une des plus audacieuses cathédrale, que seront consacrés, et sans qu’ils n’en soupçonnent rien, au nom de Ré auquel cet endroit fut consacré, tous les rois de France...

D’une façon habituelle, on se contente de penser que ce sont les Rèmes, fondateurs de la ville, qui lui ont donné son nom et que l’évêque Rémi s’appelait ainsi par pure coïncidence. Quant à savoir pourquoi cet endroit fut le lieu ou furent consacré avec constance, tous les rois de France, alors même que la métropole parisienne était depuis longtemps beaucoup plus représentative du pouvoir, et surtout le rapport de tout cela avec les arbres tordus de la colline de Reims, et l’explication de ce curieux phénomène, on s’essaie dans quelques explications...


Paris, le 25 septembre 2013
Richard Pulvar