mercredi 18 avril 2012

CE MOT QU’IL NE FAUT PAS PRONONCER




Il existe de nombreuses circonstances historiques et occasionnelles, pour pouvoir expliquer la “décadence” d’une nation. C’est ce qui fait qu’il existe une histoire particulière de cette décadence, pour chacune des nations qui ont eu à la subir, et cette histoire semble alors en révéler la véritable raison.

Mais, le fait que du fond de l’Histoire et tout au cours des siècles, aucune des nations, pas même parmi les plus grandes qui ont pu un moment sembler être définitivement établies, et même si certaines ont pu renaitre mais bien plus tard, n’a à ce jour évité de subir ce fléau, indique bien qu’il existe en réalité, une raison plus fondamentale, qui fait qu’elles s’y trouvent toutes fatalement condamnées.

La raison fondamentale en est que la “capacité” dont use une nation, afin d’accomplir ses exploits, n’est justement pas “inusable”, précisément parce qu’elle en “use”.

Il s’agit en cette capacité, d’une donnée quantitativement “finie”, qui se trouve établie lors de la fondation de cette nation, c’est à dire lors de la “fusion” en elle, des différentes ethnies dont à l’origine, elle est forcément issue.

N’en déplaise aux célébrants de la race pure, convaincus que celle-ci posséderait une capacité exceptionnelle, dont on ne voit pas de quoi elle serait issue, la fusion d’une diversité d’ethnies, est la condition sans laquelle par définition, il n’existe pas de fait “civilisateur”. Car celui-ci résulte de la rencontre, le plus souvent “conflictuelle”, entre deux ethnies différentes, laquelle rencontre permet que s’établisse ainsi entre eux, une “dy-namique”, autrement dit, une disposition “bi-nominale” permettant son exercice.

D’un point de vue fondamental, ce n’est que selon une telle “dis-position”, comme celles que sur le plan physique, nous identifions comme le “haut et le bas”, entre lesquels il peut se produire une chute gravitationnelle, le “plus et le moins”, des installations électriques, entre lesquels il peut se produire une chute de potentiel électrique, par le passage du courant, et le “chaud et le froid”, des installations thermiques, entre lesquels il peut se produire une chute de potentiel calorique, que d’une façon générale, “il se passe”, ce qui s’opère de l’une à l’autre des deux positions nominale.

Il faut donc dans tous les cas, qu’il y ait “dualité”, pour qu’il puisse y avoir “dynamique”, ce qu’évoquait le sage Egyptien en disant :

“Rien n’agit qui ne soit composé”

Ainsi, lors d’une rencontre, telle qu’une conquête impliquant leur fusion, entre deux ethnies, et c’est en ce sens que la guerre se trouve logiquement inscrite, dans l’histoire de notre humanité, “il se passe”, selon différents objets, d’un “plus” de l’une, à un “moins” de l’autre, et c’est ainsi que va s’engager la “dynamique” de la civilisation qu’elles vont alors fonder.

Le problème, c’est qu’il se produit logiquement, une “altération” mutuelle, des deux positions nominales de sa dynamique, au fur et à mesure que la civilisation la met en œuvre. Ceci, pour la même raison qu’il se produit une diminution de ce qui fait un corps tomber, autrement dit de son “potentiel” de chute, au fur et à mesure que précisément il tombe, jusqu’à se retrouver au sol où la, son potentiel de chute est nul.

De la même façon, au fur et à mesure que passe le courant, les deux pôles, plus et moins, d’une pile, s’altèrent mutuellement, jusqu’à ce que la différence de potentiel initiale établie entre eux, soit nulle, auquel cas, il ne passe plus aucun courant...

Ceci signifie qu’au fur et à mesure que la civilisation ainsi créée par la rencontre de deux ethnies, va mettre en œuvre la capacité dynamique qui s’est trouvée établie par cela même, celle ci va s’amenuiser, autrement dit, va “s’user”, par le fait que ces deux ethnies vont mutuellement “s’altérer”, au point de conduire à une société totalement uniformisée, et qui comme telle, ne possède aucun potentiel.

Les célébrants de la race pure peuvent bien nous raconter toutes les âneries qu’ils veulent, leur histoire ne tient pas debout, car il n’y a aucune possibilité pour qu’un groupe uniforme puisse créer selon lui-même, une “civilisation”. Cette idée n’a d’ailleurs aucun sens, compte tenu de la signification fondamentale du terme “civis” lui-même, qui désigne le fait “d’association”, et en ce sens, une civilisation est par définition, un phénomène “conjugué”.

Il est d’ailleurs manifeste à ce sujet, que les peuples les plus isolés, sont justement les plus arriérés.

Il vient de cela qu’un peuple ayant produit de grandes choses, signale par cela même qu’il a grandement usé de son capital, et il lui faut absolument, s’il ne veut pas risquer de se retrouver en “panne sèche”, s’employer à se “désaltérer”, ce qui en l’occurrence, revient à s’acquérir le partenariat d’une autre ethnie, avec laquelle il pourra établir une nouvelle dynamique.

C’est cette nécessité confuse, qui se trouve à l’origine de ces deux mouvements historiquement cohérents que nous appelons, la “colonisation”, et “l’immigration”, la première détestable pour les gens du Sud, et la seconde insupportable pour les gens du Nord, mais l’une et l’autre absolument inévitables, dans une logique de l’évolution de notre humanité où, la “métaphysique” qui exerce, se moque éperdument de savoir si cela dérange un tel, ou un autre.

Dès lors, nous apercevons qu’il serait tout à fait possible pour une nation, d’éviter la décadence, en se “désaltérant” à la source d’autre peuples. Mais c’est là qu’intervient la “condition” de la décadence, à savoir qu’il faut que celle-ci soit niée, puisque autrement, les hommes qui seraient conscient de son fait, la combattraient et ainsi l’éviteraient.

Nous comprenons alors que la décadence frappe irrémédiablement les peuples crâneurs, définitivement convaincus d’eux-mêmes, qui nient stupidement son fait, tel que c’est malheureusement, actuellement le cas du peuple de France, qui ne veut absolument pas entendre prononcer ce mot.

Mais la civilisation Française est bel et bien en “décadence”, tout d’abord parce qu’elle a beaucoup donné, donc beaucoup “usé” de son potentiel, d’autre part, parce que paradoxalement, malgré la très grande diversité de ses composantes, la ségrégation qui règne en ce pays fait que, “il ne se passe pas entre elles”, comme il le faudrait, pour, par la dynamique ainsi créée, donner naissance à une nouvelle et brillante civilisation française, et surtout parce que cette décadence est constamment stupidement niée, par tout le monde, personne ne voulant la voir, justement parce que cela crève les yeux...

Passer à coté d’une si belle occasion, c’est se moquer du ciel, lequel est généreux, mais très susceptible, et quant ayant gratifié un peuple, celui-ci à n’a par l’heur de comprendre que ce qui se trouve en lui, c’est une disposition de sa félicité, celle-ci deviendra fatalement, une disposition de sa déchéance...


Paris, le 18 avril 2012
Richard Pulvar

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