samedi 29 octobre 2011

IRONS-NOUS VERS LA DICTATURE ?





Le chômage constitue un désastre, moins spectaculaire il est vrai, et heureusement moins mortifère, que ne le furent d’autres désastres historiques tels que les grandes épidémies, qui périodiquement, ont affligé notre humanité. Cependant, son coût social, non pas tant en matière économique, ce dont on ne cesse de parler, mais comme facteur déstabilisant de toute une société, voire de toute une civilisation, est considérable, mais malheureusement souvent insoupçonné.

Nous aborderons ce problème ici, selon un système de résolution tout à fait inhabituel, et très précisément selon une approche que nous oserons dire “cosmologique”, qui ne pourra manquer de surprendre ceux qui ne sont pas coutumier de ce genre d’exercice, mais dont le bien fondé leur apparaitra vite. Ceci, pour pouvoir bien discerner la base fonctionnelle de tous ces phénomènes sociaux qui nous préoccupent, selon leur principes, et en dehors de tous les éléments occasionnels de leur actualité, que, parce qu’ils sont bien sûr les seuls apparents, nous en rendons habituellement responsables.

Rappelons déjà tout simplement, que nous sommes dans un “univers”, c’est à dire, selon la signification fondamentale du mot “cosmos”, un “ordre” des choses selon lequel celles-ci tendent à n’en plus former “qu’une”, selon le sens fondamental de “uni-versus”. Ceci signifie que c’est exactement selon le même exercice que, sous une pluralités d’apparences, tant physiques que psychiques, et telles que nous restons bien souvent sans en soupçonner le principe unique qui les sous-tend, s’opère en cet univers, tout rassemblement d’une pluralité de “parties” en un “tout”.
C’est donc selon le même exercice que tout à la fois, se trouve constituée une entité, d’autres entités d’un degré inférieur, et que cette entité se fait elle-même la partie d’un tout, qui constitue une entité d’un degré supérieur.

Ceci signifie clairement que c’est selon la même procédure, que se trouvent établies et maintenues solidairement, l’intégrité des individus d’un groupe, et l’intégrité de leur groupe, et qu’en conséquence, toute atteinte à l’intégrité du groupe, constitue mécaniquement une atteinte insoupçonnée, à l’intégrité des individus eux-mêmes.

Il est évident que l’intégrité du groupe, s’établit par la pleine participation à lui, de la totalité de ses membres, de sorte que la disqualification d’un nombre croissant de ceux-ci, quant à cette pleine participation, à cause du chômage, constitue une atteinte à cette intégrité dont, ignorant quelles en sont les conséquences exactes, nous manquons souvent d’en mesurer l’ampleur, et l’extrême gravité.

Il se produit en effet une “distanciation” grandissante et insidieuse entre les individus, qui les rend de moins en moins capables de s’envisager dans un devenir commun, pour se réfugier dans un individualisme obsédé, qui ne fait qu’aggraver ce dont ils souffrent déjà. Mais il se produit surtout une incapacité grandissante à envisager positivement tout ce qui leur est autre, et donc de s’établir en “intelligence”, avec leur environnement, et par là, avec leurs semblables qui constituent bien sûr, les principaux éléments de cet environnement.

S’ajoute à cela un “malaise indicible” dont ces individus ne soupçonnent pas la raison, ce qui les incite à rechercher par n’importe quelle explication facile, une cause chez d’autres, et qui tient tout simplement au fait que l’individu isolé, est un “inachevé fondamental”, qui ne peut alors atteindre sa “plénitude”, qu’en se faisant d’une “compréhension” des autres.

C’est cette disposition qui permet, justifie, et exige, sa “socialisation”, et dès lors que se trouve rompu le “lien social”, hors de pouvoir se “comprendre mutuellement”, les individus se trouvent bel et bien effectivement atteints dans leur intégrité, par un manque, celui des éléments d’autres nécessaires à leur plénitude, qui implique logiquement leur “dissociation”, avec tout ce que cela comporte, et particulièrement, un sentiment permanent et inexplicable, de “malaise”. Celui-ci est du à ce qui correspond à une perte d’intégrité de leur “être” même, qui bien sûr, les prive définitivement de “bien être ”.

Toute la difficulté, dès lors que par un “accident historique”, une société se trouve plongée dans ce malheur, c’est de trouver les moyens d’en sortir. Car un aspect de ce mal, c’est qu’il rend précisément les individus incapables de s’envisager collectivement, et donc de trouver des solutions véritablement “sociales” à leur problème, de sorte que les individus n’envisagent pour eux, qu’un salut personnel, et que les responsables politiques n’envisagent quant à eux, que des solutions au bénéfice de leur clan.

Il faut bien prendre toute la mesure de ce qui est en cause ici, en observant bien qu’en plus de toutes les calamités qui lui furent liées directement, la “colonisation” qui a détruit les sociétés africaines traditionnelles, à porté par cela même à ces peuples un coup si rude, que la décolonisation n’a pas suffit à ramener la sérénité sur ce continent. Car, jusqu’à aujourd’hui, tel que nous le constatons, les hommes de ce continent aux sociétés ancestrales détruites, et dont les puissants désaccords, dès lors apparus fatalement entre eux, ne se sont trouvés que masqués temporairement par l’autorité des puissances coloniales s’imposant à eux, ne sont toujours pas parvenus à rétablir leur “collectif” authentique. Il s’en est suivi une incapacité à s’envisager un devenir commun, qui leur fait souvent préférer s’accorder avec des puissances étrangères, plutôt qu’avec leurs frères, lesquelles puissances n’ont cessé de profiter de ces désaccords, pour ingérer à leur bénéfice, entraînant ces peuples dans des luttes fratricides dramatiques.

Il est clair que le désaccord ne pouvant être réparé par ceux-là mêmes qui se trouvent en désaccord, seul l’intervention d’un “empereur” intraitable aux méthodes musclées, peut-être de nature à provoquer contre leur gré, l’unité de ceux qui n’envisagent pour rien de s’unir, pour qu’une fois cette unité effective, faisant que ces hommes recouvrent enfin une plénitude qu’ils ont perdu depuis plusieurs siècles, ils comprennent l’absolue nécessité de la préserver.

Les stratèges occidentaux qui ont bien compris quelles sont les données fondamentales de ce problème africain, ne se privent d’ailleurs pas, ainsi que l’actualité vient de le montrer, pour maintenir leur mainmise colonialiste sur ce continent, d’assassiner carrément quiconque envisagerait de le fédérer tout entier, en ce qu’il représente potentiellement, c’est à dire le plus puissant des empires que cette Terre n’aurait jamais portés, et de s’en proclamer le chef.

Observons également que l’unité des nations européennes, qui a permis aux hommes de ce continent d’exprimer pleinement leurs talents et leur génie, et sans laquelle rien de tout cela n’aurait été, ne fut pas acquise, sur la seule bonne volonté des gens de s’unir. C’est ainsi qu’un pays comme la France, composé à l’origine de peuples aussi divers que les Bretons, les Basques, les Alsaciens, les Savoyards, et les Auvergnats, n’a du son unité qui en fera durant tout un temps, la plus puissante des nations, qu’à la hargne et la férocité des rois de France, et la république ne s’est guère montrée plus tendre, face aux sécessionnistes vendéens.

Tout ceci pour dire que si nous ne parvenons pas, par une heureuse prise de conscience de ce que nous sommes devenus bien malgré nous, c’est à dire des orphelins de société, rendus désormais incapables de trouver les voies du règlement du moindre nos problèmes, et dans un sursaut national, à ouvrir le grand débat de la confrontation de nos individualités, pour nous faire violence et nous forcer à cette base d’entente minimale pour alors réamorcer la pompe de la construction sociale, le niveau qui sera rendu insupportable de ces problèmes, constituera une voie royale pour le “dictateur” qui par le fait, aura été rendu nécessaire.

Paris, le 28 octobre 2011
Richard Pulvar

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