vendredi 13 avril 2012

UNE NATION TOUT ENTIERE, REFUGIEE DANS LE DENI




Il ne fait pas bon de s’en venir décrire aux Français, certains aspects d’une réalité qui est déjà la leur aujourd’hui, et qui est telle qu’elle ne peut qu’assombrir désespérément leurs perspectives d’avenir.

Tout se passe comme si les citoyens de ce pays, avaient confusément pris acte de cette fatalité, et qu’ils entendaient, pour autant que cela leur demeure encore possible, vivre malgré tout sereinement, c’est à dire sans avoir à entendre le rappel obsédant et accablant, de la menace de difficultés contre lesquelles à ce jour, ils ne se sentent aucune capacité.

Certains en ce sens, vont même jusqu’à nier le fait pourtant le plus évident, à savoir que c’est bel et bien tout simplement, le caractère de plus en plus vieillissant de la population française, caractère commun aux nations de la vielle Europe, qui se trouve à l’origine de l’ensemble des difficultés sociologiques et économiques, qui se posent à ce pays, et qui sont par le fait même devenues “irréductibles”, puisque ce vieillissement rend justement le pays, de moins en moins capable d’affronter et de surmonter, quelque difficulté que ce soit.

Le credo de ces "célébrants" du déni, c’est qu’il existerait dans la logique universelle des choses, un schéma permettant à une nation déjà accablée par son vieillissement, de redevenir qu’importe cela, pleine d’entrain, pleine de dynamisme, et pleine d’avenir. Et ils y croient...!

Ceci nous conduit à la situation actuelle absolument ahurissante, qu’à la veille d’une élection de la plus grande importance, les citoyens ont le choix entre une dizaine de candidats, dont pas un seul, absolument pas un seul, ne possède, ne propose, et n’expose, la moindre solution, face à un problème dont on perçoit pourtant bien la globalité, et qui est l’incapacité grandissante de ce pays à “faire face”, d’une façon générale, aux problèmes qui dans tous les secteurs, se posent alors à lui.

Ainsi, au bout d’une campagne d’une inconséquence désespérante et comme telle, totalement irrespectueuse de l’électorat, hors de la joute traditionnelle des invectives à laquelle les candidats se sont bien sûr livrés, ce ne furent que des catalogues hétéroclites et brouillons de mesures sectorielles, qui nous furent proposés par les uns et les autres.

Or, si considérées isolément, certaines de ces mesures sont bien “techniquement”, de nature à nous conduire vers une amélioration des choses, à partir d’une situation donnée, manquer volontairement ou non, de les situer dans ce contexte d’incapacité générale qui est actuellement celui du pays, dont on se passe de faire état, parce qu’on ne veut rien savoir de l’évidence de sa raison, c’est leur prétendre une efficacité “hors conditions”, ce qui revient indirectement à les dire en quelque sorte, “hors objet”, ce qui n’a finalement aucun sens.

Admettons qu’aussi bien fondée que puisse sembler a priori une disposition, selon le sens commun, son efficacité ne peut formellement être vérifiée que dans un contexte, et que dès lors, il est intellectuellement totalement malhonnête, d’invoquer justement ce contexte, sous l’appellation de “crise internationale”, pour justifier l’inefficacité totale de la disposition, selon la formule :

“Nous avons été bien inspirés, mais la crise internationale n’a pas permis que soit vérifiée notre pertinence”.

Invoquer la crise internationale, pour justifier la totale inefficacité des mesures prises pour lutter contre le chômage, le déficit public, l’endettement du pays, et autres calamités, n’est que de la “fumisterie”, car dans une telle situation, les bonnes dispositions sont justement celles qui, malgré ce contexte défavorable, permettent une amélioration des choses, et celles-là seulement, et non pas celles qui relèvent de “choix doctrinaires” bornés, venant s’échouer contre le mur des réalités.

Ceci signifie qu’aussi difficile qu’ait pu être le contexte, une bonne gouvernance aurait du apporter ne serait-ce qu’un léger “mieux” de la situation, puisqu’elle n’est précisément fondée qu’en cela. Et, une exigence selon ce principe, n’aurait par permis à l’équipe sortante qui, au bout des cinq longues et interminables années de cette triste mandature, n’aura épargné au pays, ni un seul chômeur, ni un seul sans abri, ni un seul RSA, ni un seul smicard, ni un seul centime de déficit, ni un seul centime de dette, ni même un seul délinquant ou un seul clandestin, dans ces domaines où elle se voulait pourtant d’une haute compétence, d’avoir l’aplomb de se représenter avec le sourire, au vu d’un bilan aussi accablant.

Car, si l’honnêteté en la matière, avait été de mise, il serait apparu que cette crise internationale constamment évoquée pour tout justifier, ne l’est pas pour tout le monde, puisque les bouillonnants pays du “Brics”, pour ne citer que ceux là, continuent de l’ignorer, et, à partir de la très grande diversité de races, de cultures, de structures politiques, et de traditions sociales qu’ils présentent, il serait vite apparu que leur seul caractère commun, celui qui leur vaut un même dynamisme, malgré cette diversité de structure, c’est leur grande vivacité “démographique”.

Telle est a contrario, dans la défaite démographique de la France, et de la vieille Europe, la raison fondamentale de l’affaiblissement de ces pays, et des difficultés auxquelles ils doivent faire face, et qui prennent aujourd’hui la forme d’une bourrasque financière et monétaire, parce que pour ne pas avoir voulu constater l’évidence de ce déficit humain, ces pays ont eu recours tout au long de ces années, à l’emprunt pour faire face à leurs échéances.

Pour ne pas avoir à constater cette réalité dérangeante, et aidé dans leur déni par le fait que tous les responsables politiques évitent soigneusement d’aborder la question, les Français continueront de croire, qu’il suffira de maintenir au labeur, des hordes de vieillards, bientôt jusqu’à soixante cinq ans, et demain, jusqu’à soixante sept, et peut-être plus encore, pour pouvoir ainsi se passer de “jeunesse”, et faire aussi facilement que cela, un pied de nez aux simples exigences de la “vie”.

Les restaurants du cœur, n’ont pas fini de faire recette...


Paris, le 13 avril 2012
Richard Pulvar

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