lundi 1 juillet 2013

LE MOUVEMENT PEUT-IL EXISTER ?




Oui vous avez bien lu...!

C’est bien la question que je pose, non sans une certaine malice je l’avoue, comme un redoutable défi intellectuel, une terrible “colle” qui ne manquera pas de rendre circonspects, certains de ceux qui demeurent si convaincus d’eux-mêmes et de l’infaillibilité de leur pensée, qu’ils réclament de la modernité, comme s’ils avaient à ce point parcouru les immensités du champ des savoirs déjà acquis, que ces traditions ne pouvaient leur réserver aucune surprise.

En fait, cette question, je la pose à tous ceux-là qui, parce que les églises s’opposaient à leur “croyance” selon laquelle cette disposition dite improprement “mariage pour tous”, constituait un progrès, et en dénonçaient au contraire la nocivité, ont proclamé du haut de leur certitude que nul fait surnaturel “d’au-delà” de nous, ne nous obligeait en nos comportements, et qu’en aucune façon leur projet ne peut constituer une “incorrection”, une offense aux lois de la nature et encore moins à des lois du “cosmos”, telles que celles-ci sont dites “divines”.

Tous ceux qui ont eu la chance de pouvoir consacrer une grande partie de leur temps à tenter l’exploration du gigantesque domaine de la connaissance, qui constatent et redoutent l’importance devenue absolument démesurée de la “base axiomatique” à partir de laquelle se trouve établie une large partie de nos “croyances scientifiques” d’aujourd’hui, c’est à dire cette partie de la connaissance qui ne doit son évidence qu’à la “science démonstrative”, savent que les vérités qui demeurent les mieux établies selon celle-ci, constituent fatalement, du fait même des progrès de la science, les erreurs de demain.

Ils savent donc à quel point, concernant ce que nous pensons être vrai ou ne pas être vrai à une époque donnée, il est “sain”, de ne pas être trop “certain”. Ils savent aussi que celui qui cherche doit être “à vide” de “s’avoir”, autrement dit, avoir la tête “vidée” de toutes les certitudes et de toutes les barrières d’a priori qui le priverait de pouvoir encore “s’acquérir”, qu’il doit s’attendre à l’inattendu et envisager l’invraisemblable, puisque s’il y a découverte, c’est justement parce que celle-ci était jusqu’alors, inattendue et invraisemblable.

Or, pour invraisemblable que cela puisse paraitre à ceux qui se piquent de modernité, il y a bien une “métaphysique” qui nous oblige et à laquelle nous devons le bonheur d’exister, et selon laquelle ce transfert d’une marginalité, en lieu et place d’une normalité, relève de “l’injure”, dans le sens fondamental de ce terme, c’est à dire de ce qui contrevient à la “loi”.

Le croirez-vous ?

Cette question est celle que se posait déjà il y a près de 2300 ans, le grand Aristote, celui-là même auquel nous devons l’invention du mot “métaphysique”...!

Certains ont prétendu que si Aristote a ainsi dénommé l’objet de ses écrits concernant les questions de la pensée, c’est parce que dans l’organisation de ses écrits, ceux-ci arrivaient “au-delà”, selon le sens fondamental du mot grec “meta”, de ceux qu’il avait consacrés à la “physique”.

Mais en réalité, ayant parcouru le domaine des réalités sensibles pour tenter d’apporter une réponse à la raison des choses, Aristote comprenait bien qu’il y avait nécessairement un “au-delà” de celles-ci qui ne leur était donc pas réductible, donc un au-delà métaphysique des choses palpables, matérielles, concrètes, et prévisibles, dont les nécessités conditionnaient celles-ci et les obligeaient dans les formes et dans les fonctions qui sont les leurs, celles selon lesquelles elles se peuvent correctement, et qu’y porter atteinte c’était risquer leur existence…

A l’origine de cet “aveuglement” qui consiste à nier le fait métaphysique transcendant, à cause de la mauvaise façon qui fut celle des églises d’en rendre compte, et aussi à cause de cet “intellectualisme” crâneur qui se prétend être la raison éclairée de notre époque, le fait que beaucoup de gens manquent d’observer et de comprendre le plus simplement du monde que les êtres “accèdent” d’un “en-deçà” d’eux où bien sûr, ils ne “sont” pas encore, puis “décèdent” en un “au-delà” d’eux, où ils ne sont plus. Comme ils ne peuvent évidemment pas exercer depuis ces deux endroits où ils ne sont pas, ceci signifie que c’est bien par un fait à la fois d’en deçà et d’au-delà d’eux, qui comme tel les transcende, qu’ils se trouvent déterminés, et sous-tendus dans leur existence selon cette détermination, par une même “attraction” qui entraine et provoque d’abord un “accès” à cette existence, puis un “décès” de celle-ci.

Ceci, étant bien entendu qu’aucun être ne se peut depuis toujours et pour toujours, et qu’en aucune façon il ne saurait être déterminé par lui-même, puisqu’il ne peut être déterminé tout au long de son existence, qu’à devenir graduellement “autre”, que ce qu’il est déjà...

Tout ceci signifie clairement que les êtres ne peuvent pas être déterminés afin de leur existence, selon eux-mêmes, qu’ils ne peuvent l’être que par un fait transcendant “d’au-delà” d’eux, auquel ils doivent donc bien d’exister et qui, n’ayant qualité en tant que transcendance, que par rapport précisément à ces êtres, il nécessite une “correction” d’eux vis à vis de lui, dont les implications sont “comportementales”. Ceci, afin qu’il puisse correctement exercer, pour que ceux-là dont il sous-tend le fait puissent en retour, “être”, correctement, et tel est dans toute sa simplicité, le message millénaire de la grande Tradition ésotérique...

Exprimé encore différemment, ceci signifie tout simplement que si nous ne nous soumettons pas à certaines règles comportementales, dont les interdictions et les obligations n’ont pas lieu d’avoir de justification “ici-bas”, ce sur quoi s’appuient stupidement ceux qui en contestent le bien fondé, puisqu’elles n’ont de justification que par rapport à “l’au-delà”, le fait transcendant d’au-delà de nous qui sous-tend nos êtres, ne sera pas dans une disposition permettant que s’établisse selon lui notre “bien être”, et peut-être même plus, notre “être”...

C’est donc à ceux qui doutent du fait de cet au-delà de nous auquel nous devons nous “obliger”, selon des règles comportementales extrêmement strictes, mais dont le bien fondé ne peut évidemment pas trouver de justification ici-bas, selon quelque démonstration, puisqu’il s’agit en ces justifications, de “principes”, tels que ceux-ci se situent justement à l’antériorité des démonstrations qui se font à partir d’eux et qui donc ne peuvent en rendre compte, c’est à ces incrédules que s’adresse donc la question :

“ Le mouvement peut-il exister...?”

En fait, cette question ne revêt un caractère insolite que pour tous ceux qui se contentent de constater tout simplement “l’évidence” du mouvement, tel que nous le constatons tous, mais sans alors prendre conscience de la principale implication de ce mot, à savoir qu’il n’y a pas lieu ni d’occasion qu’il se produise une évidence pour rien, autrement dit s’il ne se trouve pas selon celle-ci, un autre objet pour lequel le premier peut être évident.

Ceci signifie qu’il ne peut y avoir d’évidence d’un objet, que pour celui qui en fait le constat, et selon la façon dont celui-ci en fait le constat, de sorte qu’en aucune façon il ne peut y avoir d’évidence strictement “objective”, c’est à dire dont le fait ne serait caractérisé que selon cet objet tel qu’il se trouverait en lui-même, puisque cette évidence nécessite d’être constatée par un autre.

Ainsi, une dualité de parties, “l’objet”, et son “sujet”, c’est à dire celui qui par son “interrogation”, telle qu’un simple “regard”, sollicite une expression informelle de cet objet, laquelle le lui signifie, afin de la “comprendre”, participe forcément à l’établissement d’une “évidence”. Il s’agit alors en cette “com-préhension”, telle qu’elle est dite, d’une détention commune de cette expression de l’objet, avec son sujet, puisque même si celle-ci se trouve partagée avec un autre, elle demeure malgré tout la sienne.

Comprenons alors que cette procédure de mise en évidence d’un objet, mettant en œuvre une “paire” de parties, ne constitue rien d’autre que ce que nous appelons précisément par rapport à cette notion de “parité”, une “apparition”, dont le produit est une “apparence”.

Ainsi, les évidences de toutes les réalités de notre univers, ne sont et ne demeurerons à tous jamais pour nous, telles que nous les “comprenons” et précisément à cause de cela même, c’est-à-dire à cause de notre participation, fatalement subjective, à leur établissement, que des “apparences”.

Dans le fait du mouvement, l’intérêt de la question telle que de façon surprenante pour son époque, se l’est posée Aristote, est de savoir si celui-ci tel qu’en lui-même, c’est à dire en toute “objectivité”, existe, puisque cette existence objective du mouvement ne peut justement pas avoir d’évidence.

Se pourrait-il autrement dit, que le mouvement ne soit finalement qu’une “apparence”, naissant de la compréhension, et par là, de l’interprétation que nous avons d’une objectivité des choses, selon laquelle en fait, il n’existe pas...?

Pour comprendre le sens de cette question, envisageons alors le fait du mouvement dans le cinéma.

Tout le monde comprend bien qu’il ne se produit pas de réel mouvement au cinéma, qu’absolument rien ne se déplace sur l’écran puisque ne se trouve projetée sur celui-ci, qu’une succession d’images “fixes”. Le “pouvoir séparateur” de notre œil, c’est à dire la capacité que nous avons de constater distinctement, deux événements d’une succession, est de l’ordre de 1/16e de seconde, de sorte qu’en projetant des images au rythme de 24 images par seconde, il ne nous est plus possible de constater distinctement les différentes images qui se suivent. Partant de là, et selon ce qui constitue en quelque sorte une mémoire ponctuelle de celles-ci que nous appelons la “persistance rétinienne”, les images fixes qui se suivent se trouvent ainsi liées en faisant alors apparaitre un mouvement, qui ne constitue bien en ce sens strictement, qu’une “apparence”.

Si nous étions dégagés de notre persistance rétinienne, et que nous possédions alors un pouvoir séparateur intégral, aussi rapidement que pourraient être projetées les images, elles ne demeureraient pour nous qu’une longue succession de plans fixes sans aucun intérêt, nous ignorerions alors tout du cinéma et de Marilyn Monroe, ce qui serait bien dommage...!

Toute la subtilité de cette affaire, c’est que nous sommes alors à des années lumière de soupçonner habituellement, que le vrai mouvement, celui que nous constatons sans arrêt, n’est absolument en rien différent de celui du cinéma, qu’il ne peut s’agir aussi là, que d’une succession de positionnement fixes extrêmement ponctuels, que la persistance de quelque chose d’au-delà de nous, transforme alors en mouvement, en nous permettant ainsi “d’aller”, et par cela, “d’être“...

En effet, comment un mobile sur une trajectoire, peut-il se rendre d’un point A vers un point B de cette trajectoire, distant du premier ?

A priori, nous pouvons de manière intuitive supposer que selon un mouvement uniforme, c’est à dire sans rupture, ce mobile peut se rendre de A vers B, en passant par tous les lieux situés entre A et B...

Cependant, il existe entre A et B, un nombre qu’il conviendrait de dire “indéterminé”, pour ne pas dire “infini”, puisqu’il n’existe justement pas de nombre infini, de lieux situés entre A et B. Disons autrement pour ne pas avoir à utiliser la notion de nombre infini qui est incorrecte, qu’il existe une suite sans limite de lieux successifs entre A et B, de telle sorte que le passage de l’un à l’autre n’étant pas immédiat, ce mobile nécessiterait d’un développement de temps pareillement sans limite, pour effectuer ce trajet, il ne parviendrait donc jamais en B.

Il apparait ainsi tout de suite qu’aucun mobile ne peut se déplacer selon un mouvement strictement uniforme, c’est à dire qui passerait par tous les lieux de l’espace défini entre deux points de sa trajectoire. Notre difficulté ici, tient dans le paradoxe de la notion de “continuité”, qui nous amène à désigner un mouvement uniforme comme étant “continu”, autrement dit, sans “rupture”. Car curieusement, cette continuité ne peut justement pas s’établir sans rupture. C’est d’ailleurs précisément ce sémantème “kt” tel qu’il est contenu dans le mot “continuité”, et qui se retrouve dans l’anglais “cut” ou dans le français “couteau”, qui exprime les ruptures nécessaires à l’établissement d’une continuité.

Comprenons ici qu’il faut forcément qu’il y ait une rupture entre eux, pour que deux lieux d’une trajectoire puissent être “distincts” l’un de l’autre, et constituer ainsi deux lieux successifs de cette trajectoire, laquelle se trouve ainsi constituée dans sa continuité, selon une suite de ruptures, établissant autant de lieux successifs sur elle.

Nous constatons ainsi qu’il existe nécessairement une “distance minimale” qui sépare deux lieux “successifs” d’une trajectoire, pour que ceux-ci puissent avoir justement cette qualité. Ceci signifie alors clairement qu’entre un point A et un point B de cette trajectoire, il ne peut y avoir qu’un nombre “fini” de lieux successifs, et c’est précisément cette “finité”, qui confère sa “réalité” à ce nombre, puisque redisons le, il n’existe pas de nombre infini...

Ainsi, du fait de l’incapacité pour un mobile de passer par la suite sans limite de tous les lieux situés entre deux points distants de sa trajectoire, celui-ci ne peut passer que de l’un à l’autre successif d’une suite finie de lieux, qui quant à eux bien sûr sont fixes le long de cette trajectoire, de sorte que le mouvement, le vrai, se réalise donc bien exactement de la même façon que celui du cinéma, c’est-à-dire selon une succession de plans ou positions, fixes...

Dès lors, il faut donc bien qu’à partir d’un lieu donné à un instant donné, à “l’image” suivante, c’est à dire à l’instant suivant, le mobile ait comme au cinéma, “disparu” de là où il se trouvait, pour réapparaitre au lieu suivant selon son mouvement, puisque en aucune façon, il n’a pu se situer entre les deux pour pouvoir ainsi passer de l’un à l’autre.

La question est donc bien la suivante, comment un mobile peut-il passer d’un lieu de sa trajectoire au lieu suivant, sans pouvoir se situer entre les deux, comment peut-il disparaitre puis réapparaitre d’une façon périodique pour qu’il puisse être en mouvement, qu’est-ce qui se trouve à l’origine de cette périodicité, et surtout, quel est l’opérateur de ce gigantesque “cinéma” universel ?

Bien sûr, ceux qui ont l’habitude de taquiner ces questions peuvent déjà subodorer que tout cela ne peut trouver d’explication rationnelle, physique et mathématique, que selon une résolution “ondulatoire” du mouvement, et par là de tout ce qui “va”, et donc de tout ce qui “est”, selon lui, et c’est d’ailleurs bien ainsi que le comprenaient les grands sages de l’Egypte ancienne qui disaient :

“ Tout vibre, tout remue, rien ne repose” et qui ajoutaient “le rythme est constant.”

Cependant, ceux qui pensent qu’ils parviendront à répondre à cette question, simplement par des spéculations physiques et mathématiques, sans passer par les voies de la haute métaphysique, ne tarderons pas à constater la limite de l'utilisation de ces instruments habituels de la science.

Il est temps de prendre conscience une bonne fois, qu’il y a logiquement un au-delà de nous nécessaire à ce que nous puissions être, étant bien entendu que nous ne nous pouvons évidement pas nous trouver sous-tendus en nos existences, depuis un fait d’en deçà, jusqu’à un fait d’au-delà, de celle-ci, ni par nous mêmes, ni par un fait indifférent à nous, mais bien par un fait qui nous transcende et auquel par le fait, nous participons.

C’est précisément en manquant de nous faire comprendre que nous participons à la transcendance tout autant que nous en procédons, qu’elle nous est redevable de ce qu’elle est, tout comme nous lui sommes redevables de ce que nous sommes, que les enseignements religieux se sont montrés les plus défaillants, puisqu’il n’ont pas permis d’expliquer notre responsabilité quant à ce que nous devenons, sous l’exercice d’une transcendance établie selon ce que nous faisons. Et ceci, à cause de la volonté de domination de quelques obscurs, se prétendant être les rapporteurs attitrés de volontés prétendues à cette transcendance, pour pouvoir s’imposer aux autres.

Dans cette compréhension des choses, et avant de considérer comme des demeurés, tout ceux qui en traitent selon cette approche, il faut prendre conscience une bonne fois que :

“ Tout ce qui nous arrive, ne peut être que la conséquence par un fait insoupçonné de “religion”, qui logiquement, n’est finalement qu’un effet “en retour” sur nous, de l’exercice d’une transcendance au fait de laquelle nous participons, de tout ce que nous faisons, puisque c’est précisément selon ce que nous faisons, que se trouve caractérisé l’exercice en retour sur nous de notre transcendance... ! ”

Exprimé différemment, ceci revient à dire que nous ne pouvons manquer d'en avoir un, et de n’avoir que le dieu que nous méritons…!

Les conséquences de nos actes constituant ainsi des conséquences en “second objet”, par le fait que nous ne pouvons manquer de devenir réciproquement les objets de notre objet, elles ne sont pas démontrables, et c’est pourquoi nos comportements doivent être encadrés par une doctrine de “préceptes”, qui ne sont que les implications sociales de “principes”, et le manquement au respect de ceux-ci fait que sans que nous soyons en mesure d’en être alertés, sans une recherche studieuse quant à ces questions, des comportements tels que l’avortement, certaines formes de contraception, et cette incohérence selon tous ses développement, que constitue le prétendu “mariage pour tous”, ont par un effet de “religion”, c’est-à-dire par un effet “en retour” sur nous, donc en second objet, de notre propre action, des implications absolument dévastatrices...



                                                   Paris le 1er juillet, 2013
                                                        Richard Pulvar

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